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Politique - Page 6

  • Pourquoi Elio di Rupo?

    a79874b0e54d6faf623200096f46f59b.jpgOn se demande ce qu'il fait là, Elio di Rupo. A la 22ème place du classement des 200 blogs francophones de Ouinon. Classement dont tout le monde parle.

    Elio di Rupo, qui doit être quelque chose comme le François Hollande belge (et francophone: soyons précis). Lui aussi vient de se prendre une raclée électorale. Lui aussi cherche à recomposer son parti. Mais en plus il est en proie avec un pays en train de se décomposer. Pour preuve, ce compteur de l'orange bleue, qui comptabilise le temps depuis lequel la Belgique est sans gouvernement. Au moment où j'écris, on en est à 99 jour et 16 h. Une situation étrange...

    Mais ça ne nous dit pas ce qu'Elio vient faire dans ce classement. En effet, le classement est basé sur le nombre de commentaires, or il n'apparaît pas que ce blog soit très fourni en com'.

    (Crise dans les médias est 180e de ce classement nombriliste, et c'est surtout grâce à vous. Merci) 

  • Beppe Grillo blogueur italien impertinent

    Le Monde consacrait hier un article à Bepe Grillo. Cet humoriste italien est sans doute le blogueur européen le plus suivi. Douzième mondial sur Technorati, des milliers de lecteurs, un million de commentaires.

    Le blogueur vient de publier Esclaves modernes, un livre polémique sur le travail précaire.

    "Ces jours-ci, Beppe Grillo se retrouve une fois encore au centre d'une polémique créée par son dernier livre, Schiavi moderni (Esclaves modernes), une enquête sur le travail précaire. Dans son introduction, il stigmatise la loi Biagi, entrée en vigueur en 2003, qui, selon lui, aurait introduit le travail précaire dans le pays et transformé le salaire en aumône."

    Existe-t-il en France un blogueur tel que Beppe Grillo?

    Quelques liens 

     

     

  • Laurent Wauquiez, les blogs, le web 2.0 et LCI

    Hier, Laurent Wauquiez, porte parole du gouvernement, a rencontré cinq blogueurs. J’en faisais partie. C’était une réunion plutôt « technique ». Nous avons parlé des blogs, des réseaux sociaux et de communication politique.

    Comme je le disais hier, Laurent Wauquiez souhaitait que la discussion soit « informelle ». Difficile donc pour moi de mettre en forme l'informel.

    J’ai sonné au 32, rue de Babylone, hier, sur les coups de 16 h 40. Grand portail en bois, façon lycée militaire. Un agent entrouvre la porte. Il me conduit vers une guérite.

    Sa collègue me demande mes papiers. Et me lance: « Merci M. de Mainville. »

    Je rectifie aussitôt : « Non, Mainville ». C’est à ce genre de détail qu’on comprend qu'on a basculé dans "l'autre monde"...

    Bon, cela dit, ce n'est pas la première fois non plus que je me rends dans un ministère. Je vous passe les détails, le hall immense, la salle d’attente avec les fauteuils style Empire et les orchidées grimpantes. J’ai vingt minutes d’avance.

    LCI en boucle

    Philippe Manière, directeur général de l'Institut Montaigne, sort sur le perron, accompagné de Laurent Wauquiez.

    Les autres blogueurs arrivent.

    La réunion a lieu dans un bureau proche du hall. Nous prenons place autour d’une table ronde, Laurent Wauquiez et les cinq blogueurs. Deux de ses collaborateurs sont présents, ainsi qu’une journaliste du Point. Pendant toute la discussion, LCI tourne en boucle, sans le son, sur une télé grand écran à gauche du secrétaire d’Etat.

    Les blogueurs présents sont Gilles Klein, Xavier Moisant, Philippe Gammaire et Jean-Hubert D. Pour la plupart ils sont plus expérimentés que moi.  J’ai donc été à l’écoute de leurs propos.

    Décontracté mais directif

    Quelques mots sur Laurent Wauquiez. Il est porte parole du gouvernement et député. Comment le qualifier ? Il est jeune : 32 ans. Il est décontracté mais directif. Pas un instant nous n’avons cessé de penser qu’il dirigeait la réunion. C’était informel mais maîtrisé.

    J’ajouterai un qualificatif : méticuleux. Il a pris des notes. Beaucoup de notes. Ecriture appliquée de gaucher. Laurent Wauquiez est énarque, major de sa promotion. Un peu le genre Juppé ou Fabius, mais en moins raide...

    Blog contre réseaux sociaux

    Nous avons fait un retour sur l’activité des blogs politiques pendant la présidentielle et parlé des réseaux sociaux, du web 2.0. Gilles Klein a souligné l’importance de ces réseaux et forums, comme Myspace ou Facebook. Il a parlé de la campagne présidentielle américaine. Nous avons parlé des règles à suivre pour modérer un forum, gérer un fil de discussion. Personne n'a évoqué les "trolls" ou la loi de Godwin mais ça tournait autour ça...

    Au début de la réunion, Laurent Wauquiez nous a raconté sa mésaventure sur wikipédia. Sa notice biographique a été corrigée de multiples fois. Des wikipédiens ont polémiqué sur certains points. Il est allé lui-même apporter des modifications avec un collaborateur. Visiblement cet épisode l’a affecté, agacé.

    Le choix des mots

    Cette polémique a été réglée. Son collaborateur a conclu « ça a été nettoyé ! » Laurent Wauquiez s’est tourné vers lui en disant : « Ca n’est peut-être pas le terme à employer ». Nous nous sommes raclés la gorge. Ca ressemblait à un "moment de vérité". Le genre de truc qu'on hésite à écrire sur son blog.

    Fallait-il que je rapporte ce petit mot anodin? Selon moi, oui. En effet, il s'agit d'une réunion publique. De plus, il y avait une journaliste du Point : elle va sûrement en parler dans son article.

    Et d’ailleurs, nous en sommes venus à ce point, exactement. Et nous nous sommes demandés : « pourquoi les blogueurs invités aux universités d’été ou aux meetings n’ont pas rapporté certaines paroles des hommes politiques ? Pourquoi ont-ils été aussi pleutres que les journalistes ? »

    Blogueur / journalistes

    Quelqu’un a notamment dit : des blogueurs ont enregistré ce que Nicolas Sarkozy a dit en off et personne ne l’a diffusé. Certes, il y a bien eu Lancelot, qui a été le premier à écrire qu’il n’y avait pas 100 000 personnes au premier meeting de Nicolas Sarkozy, comme l’écrivaient tous les journaux. Mais c’est l’exception qui confirme la règle.

    Bref, l'opposition blogueur / journaliste n’est pas pertinente. Comme l’a souligné Xavier Moisant, elle relève plutôt du mythe.

    Enfin, selon moi, ce n'est pas lors des meetings que sortent les informations importantes. Ce sont des shows. Au contraire, un blogueur qui a le courage de lire un rapport officiel peut trouver des informations intéressantes.

    Kos que c'est?

    Globalement, nous avons un peu été surpris que Laurent Wauquiez ne connaisse pas mieux les blogs et les réseaux sociaux. Il avait l’air de découvrir Myspace, Flickr ou Dailymotion. Il a scrupuleusement noté le nom du blogueur américain Kos.

    Mais je nuancerais : il était en situation d’écoute et rien ne prouve qu’il ne connaissait pas tout ce dont on lui parlait. Il cherchait à sentir un peu l'"air du temps". De plus, nous autres blogueurs avons le nez fixé sur Internet et on a tendance à en surévaluer l’impact. Twitter, Facebook ou Pownce nous sont familiers. Mais ce sont des trucs d'initiés.

    Pour l’heure, Laurent Wauquier fera chaque mercredi un compte-rendu du Conseil des ministres sur LCI. Les médias classiques, il n'y a que ça de vrai!
  • Sarkozy, HEC, FOG et moi

    Le jour où j'ai failli serrer la main de Sarkozy...

    Nicolas Sarkozy est arrivé devant moi. Je tenais mon appareil photo à la main. La sangle autour du poignet.

    J'ai essayé d'enlever l'appareil photo pour serrer la main de Sarkozy. Ca a duré de longues secondes.

    Sarkozy me regardait. Il devait se dire: "Putain! Y va y arriver ou pas, ce con?"

    Et finalement je n'ai pas réussi à me dépêtrer de mon appareil photo.

    Nicolas Sarkozy a alors levé la main pour me saluer. Il a tourné les talons en direction de sa voiture, suivi de deux personnes.

    Mais revenons au début. Tout d'abord, l'endroit où cette rencontre a eu lieu.

    C'était une conférence de presse, dans les locaux du magazine Le Point, avenue du Maine (Paris). C'était au début 2004. Février, je crois. Nicolas Sarkozy était ministre de l'Economie et des finances.

    Déjeuner débat

    La rencontre avait lieu dans le cadre des Directs HEC-Le Point, un "déjeuner débat" organisé par l'école de commerce et l'hebdomadaire. Avec Franz-Olivier Giesbert pour conduire le débat.

    Dans la salle, une centaine de diplômés HEC. Et une dizaine de non HEC, dont Nicolas Sarkozy et votre serviteur.

    J'assistais à cette réunion grâce à une invitation fournie par un ami. Je préfère préciser que j'étais là de façon régulière. J'avais mes papiers. Et, j'avoue que je n'ai pas été déçu.

    Bronzés en février

    Déjà, l'arrivée des HEC m'a fasciné. On était au mois de février et tout ce beau monde était bronzé. Un bronzage sans marques de lunettes de ski, ça va sans dire. Et cette assurance mi pateline mi carnassière qui signalait, sans erreur, que l'on avait affaire à des cadres de très haut niveau. Des personnes capables de prendre des décisions lourdes de conséquence. Moi, qui avais hérité d'un strapontin, je m'apprêtais à prendre une décision sans conséquence: choisir entre deux petits fours qui s'offraient à moi.

    L'assistance était composée principalement d'hommes. Les rares femmes portaient sur elles la même assurance et le même bronzage impeccable. Il flottait autour d'elles un enjouement léger, un parfum sophistiqué. Mais, bientôt, cet enjouement laissa place à une excitation incroyable. Il allait bientôt arriver. Lui, Nicolas Sarkozy.

    Le chouchou de HEC

    Il n'était alors que ministre de l'Economie. Mais c'était avant tout leur chouchou. J'ai vu des types de cinquante ans, diplômés de HEC, photographier Nicolas Sarkozy en haletant de joie comme des midinettes.

    Avant l'arrivée du ministre, une équipe de démineurs a passé la salle au peigne fin. Les chiens ont renifflé dans tous les coins. Chaque table, chaque chaise a été passée au détecteur.

    "L'an dernier, il était ministre de l'Intérieur et le dispositif était moins impressionnant" a remarqué un HEC. Sarkozy commençait donc, à cette époque, à se sentir menacé. Entouré de gardes du corps et de flics. En permance protégé. Il était atteint par cette paranoïa qui est l'apanage des Maîtres. Conscience de leur supériorité sur la foule, folie, mégalomanie.

    Mais il était déjà très pro. Une demi heure avant le rendez-vous, il était sur les lieux. Où? Nous ne le savions pas. Nous l'entendions juste. Il testait les micros, dans une salle voisine. D'abord un coup de doigt sur le micro pour s'assurer qu'il marche. Puis un petit "Paris Bordeaux Le Mans". On aurait cru qu'il avait fait de la radio depuis des années. Au fond, Sarko est un baladin. Le spectacle c'est toute sa vie.

    Ascenseur pour l'Elysée

    Nicolas Sarkozy est arrivé. Par là où on l'attendait: prosaïquement, par l'ascenseur, puis le couloir. Entouré de sa garde rapprochée. Des photographes le mitraillent.

    Moi, j'ai loupé cet instant. Pourtant, j'ai monté la garde pendant une demie heure. Mais, au dernier moment, un peu d'inatention, j'ai fait le tour de la salle. Tant pis.


    La conférence de presse commence. Franz-Olivier Giesbert mène le "débat". La causerie, plutôt. "Bonjour Nicolas, je t'appelle Nicolas, puisque..." Tutoiement, sourires... On est entre soi. On ne va tout de même pas se la jouer...

    FOG tutoie Sarko

    Commence le jeu des questions réponses. FOG pose la première. Sarkozy répond longuement. Si je me souviens bien, la première question portait sur la "marche du monde". Le monde résumé en 5 minutes par Sarkozy, ça donne à peu près ça: croissance mondiale élevée, la France est à la traîne. Et super Sarko va tout changer. Hop! J'engloutis unpetit four.

    Puis les spectateurs posent des questions. Le rituel est immuable: "Bonjour, Jean-Michel, H. 75"...

    Pour ceux qui ne saurait pas, le numéro 75 correspond à l'année où la personne a obtenu son diplôme d'HEC. Code de Sioux.

    Ambition

    Je me souviens vaguement du discours tenu par Sarkozy ce jour là. Il s'est comporté en coach pour chef d'entreprises. Il a "assuré". Il a beaucoup parlé d'ambition. Comme un Bernard Tapie des années 2000. Un Tapie un peu plus hargneux. Un peu plus malin aussi.

    Discrimination positive

    Il a parlé de discrimination à l'embauche. Il a incité les chefs d'entreprises qui étaient là, à embaucher des personnes de toute origine. Forcément, il a surjoué "Sarko le métèque". Quand quelqu'un lui a demandé s'il y avait des personnes d'origines étrangères dans son cabinet, il a lancé, goguenard: "Ben, d'abord, il y a moi."

    Et, bien sûr, il n'y avait pas que lui, on s'en doute. Je ne me souviens pas qu'il ait parlé de Rachida Dati. D'ailleurs, si elle a fait parti de son équipe à l'Intérieur dès 2003, elle n'était pas dans son cabinet au ministère de l'Economie.

    Voilà, c'est tout. Ou plutôt non.

    Le gourou

    L'essentiel, c'est le ton. Le ton Sarkozy, c'est, comme je l'ai dit, celui d'un coach. Un manager de haut niveau pour pays frileux. A l'époque je disais "un gourou". C'est le mot que j'ai employé spontanément. En discutant avec tous ceux qui ont déjà assisté à un meeting de Sarkozy, c'est le mot qu'ils emploent aussi.

    En sortant, j'ai photographié Sarkozy. Ce monsieur (voir photo) a l'air satisfait d'avoir immortalisé Sarko la chemise ruisselante de sueur.

    Je leur parle comme à vous

    Eh oui, le gourou était en sueur à la fin de la causerie. "Ce soir je vais à Clermont-Ferrand, parler à des gens qui n'ont pas fait HEC. Eh bien, je vais leur parler comme à vous. Pareil."

    N'en jetons plus. On connaît l'homme.

    Tout à la fin, donc, j'ai failli serrer la main de Nicolas Sarkozy. Ca n'a pas pu se faire. En psychanalyse, ça s'appelle comment, ça?

    A lire aussi:

    J'ai chaté avec Ségolène

    Dans la meute avec Ségolène et Bayrou

    Ma rencontre avec Bayrou

    Ma rencontre avec Bernadette Chirac

  • République des blogs où on ne crie pas "vive sarko"

    Mercredi soir j'étais à la République des blogs. Un peu moins de monde que d'habitude. Ca m'a permis de côtoyer la crème de la crème blogosphérique: Versac, Farid Taha, Quitterie Delmas, Thierry Crouzet...

    J'ai discuté avec Versac, en présence d'autres blogueurs, dont Thierry Crouzet. Il nous a parlé du blog de Giscard. C'est sa société, spintank, qui administre ce blog, comme il l'a écrit sur le sien.

    J'en avais un peu parlé sur mon blog. J'avais notamment critiqué le bandeau, censé représenter le drapeau européen, mais qui fait penser à celui de l'URSS ou de la République populaire de Chine. Versac nous a expliqué que VGE tenait à cette couleur, déjà utilisée en couverture de ses mémoires.

    Versac nous a raconté qu'il a fréquemment Giscard au téléphone. L'ancien président de la République lui est apparu très à cheval sur les détails, pointilleux. Il rédige minutieusement les textes qu'il publie sur le blog. En revanche, il ne lit pas tous les commentaires. Le webmestre lui donne un synthèse de la discussion.

    Farid Taha a fait irruption au pavillon Baltard dans une tenue un peu inhabituelle. Inhabituelle pour nous, pas pour lui: sa tenue de chirurgien. Heureusement, il a laissé ses couteaux de boucher au vestiaire.

    J'ai discuté avec lui, Jérôme Charré et l'auteur du blog la sauce. Nous avons peu parlé politique. La soirée ne se prêtait pas à ça. Personne n'avait envie de hurler "Vive Sarko" si vous voyez ce que je veux dire.

    Tous les quatre nous avons parlé blog. Comment accroître son traffic: question existentielle. Navigabilité: comment renvoyer le lecteur vers les pages les plus intéressantes du blog, comment utiliser les nuages de tags, les tracbacks, les tags. Employer des tags bien choisis comme "Sarkozy",  "Cécilia Sarkozy", "UMP", "sexy", "Ségolène Royal ", "sarkozy+youtube", etc. Nous avons noté que technorati surévalue outrageusement les blogs hautetfort (ceux qui en ont un savent pourquoi).

    Christophe Grébert a distribué des tracts. Il se présente en 2008 aux municipales à Puteaux. En candidat indépendant. Une candidature qui m'inspire plus que de la sympathie. Même si, comme le disait un blogueur, lui-même candidat à une élection, les gros partis écrasent les autres grâce à leur poids financier. Difficile de lutter contre un "label" UMP ou PS. Mais, dans le cas de Christophe, c'est différent. Il a su se créer un réseau de lecteurs et de supporters et il connaît mieux que personne la municipalité.

    Discussion intéressante avec Quitterie Delmas. Assez déçue de la façon dont s'est terminée l'épopée bayrouiste. Elle croit en l'avenir du Modem, en l'énergie des personnes qui viennent de rejoindre le mouvement. On peu lire un billet captivant sur les médias, sur son blog.

    Charlie est de retour du G8. Elle et ses camarades free(wo)men ont été un peu malmenés par la police allemande. Quand on dit "police allemande" ça prend tout de suite des connotations que ça n'a pas.

    Les médias ont très peu parlé des centaines de personnes arrêtés pendant que les "grands" du G8 débouchaient des bouteilles d'eau minérale. Nous avons un peu parlé, en compagnie d'un autre blogueur, du blog de François Mitterrand. J'avoue que cette histoire ne m'a pas passionné...

    J'ai dit bonjour à Laurent Guerby et à François Casabaldi et discuté avec un gars de jeunes-européens.org.

    Rencotre sympa avec l'auteur de Griffonages. Il m'a confirmé que lui ai apporté beaucoup de traffic pendant des semaines grâce à un billet titré "rumeur sarkozy". Les gens tapaient et tapent encore ces mots dans google, ils tombent chez moi et cliquent sur le premier lien, ce qui les mène sur Griffonages. Nous avons aussi parlé de quelques blogs "gauchos" que j'aime bien en ce moment. Il me dit que ces gens écrivent bien, mais que c'est facile de faire ce qu'ils font. OK! Et il m'a aussi dit qu'il m'avait supprimé de son agrégateur. Il déconne un peu, là!

    Discussion intéressante avec l'auteur du blog petit jardin. Il m'a un peu parlé de son intinéraire politique, qu'on peut retracer sur son blog. Il n'est pas militant PS, mais se sent proche des idées de Ségolène Royal. Il était présent lors de sa dernière réunion parisienne, dans un comité désirs d'avenir. Il la décrit "souriante, calme, positive et déterminée, elle compte sur l’intelligence collective, sur le débat et l’inventivité de celles et ceux qui se rassemblent à son inititative. Ségolène Royal appelle la gauche à travailler. Le travail comme solution principale pour que la gauche soit à nouveau dotée d’un parti de masse, le PS, un parti de masse qui redéfinira et redéploira jusqu’à la victoire ce qu’est la gauche au 21ème siècle".

    Vonric est expatrié à Londres. Il tient un blog en fraçais où il parle des deux pays. Il m'a parlé de Gordon Brown, quelqu'un avec qui les British n'aimeraient pas prendre un bière dans un pub, selon un sondage. Un Jospin anglais, bref.

  • Tâter le poul de l'opinion

    Rien de tel que les bistrots pour tâter le poul de l'opinion. Discussion avec mes potes blogueurs (ou pas) du Kremlin-Bicêtre, à la Comête.

    Nicolas, bien sûr, était là. Ce blogueur est très influent au Kremlin-Bicêtre, en Bretagne et en Asie du Sud-Est. Ses analyses politiques sont aussi prisées que ses jeux de mots.

    Claude nous a apporté sa sagesse. Je ne dirai rien de lui, car il occupe des fonctions importantes. J'en ai peut-être trop dit...

    Jim le serveur impeccable et bien coiffé nous a servi non pas de l'eau tiède, mais des boissons fermentées. Et Jean, le patron de La Comète, a fait régner sur cette assemblée virile cette douce autorité qui fait tout le charme de son établissement.

    Abdel a beaucoup rit à cause d'un thé vert.

    Nous avons peu parlé politique. L'enthousiasme de la présidentielle est retombé. L'élection de Sarkozy, on ne s'en est pas remis. Reste l'ironie pour commenter les premiers couacs du gouvernement. Et la frustration, palpable.

    La critique de la gauche nous a occupé dix minutes. Mais même ça, ça ne prend pas. Ca ne nous motive plus. Dire du mal de François Hollande, du PS, de l'extrême gauche ou de tout ce que vous voulez, ça ne nous intéresse plus...

    Sarkozy élu, l'Assemblée sera bleue. Bleu-brun. Rien à faire.

    Les législative passionnent peu. Au Kremlin-Bicêtre, Ségolène Royal a fait 55%. Le candidat de gauche est Jean-Luc Laurent (MDC), le maire de la ville. Ca se présente bien. Nicolas préfère Pierre Gosnat, candidat communiste. Au législative, faut-il voter utile? Non, même cette question ne peut faire débat. Allez, patron, vous pouvez remettre...

  • Les sept erreurs de François Hollande

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    Si vous lisez en entier ce billet, vous noterez que je relève six erreurs commises par François Hollande et non pas sept comme annoncé dans le titre. Pourquoi me direz-vous? Parce que la septième, il ne l'a pas encore faite. Mais ça ne va pas tarder! Surtout s'il s'accroche à son poste de premier secrétaire du PS...

    "Si on n'avait pas fait des erreurs, on serait peut-être en train de célébrer un succès". C'est ce que disait François Hollande au soir du deuxième tour de la présidentielle.

    Quand il parlait d'erreurs, ils ne pensait pas aux siennes. Pourtant, sa responsabilité est engagée.

    2002: défaite historique de la gauche et de Jospin.

    2005: le Non au référendum européen alors que le PS s'est engagé pour le Oui.

    2007: Ségolène Royal perd une élection qualifiée d'imperdable, puisque la droite avait un bilan négatif.

    A chaque fois le stratège s'appelle François Hollande. D'ailleurs, quelle est sa stratégie? Maintenir la cohésion du parti, "serrer les rangs". Et cela, au détriment d'une ligne politique claire. Et quelle serait une ligne politique claire et lisible? Sans doute engager le parti vers la social-démocratie...

    Voici les sept erreurs de François Hollande (il n'y en a que six pour l'instant), dans l'ordre chronologique:
    • 2002: après la défaite de Lionel Jospin, il aurait se remettre en cause. Et faire en sorte que Lionel Jospin ne puisse plus revenir dans le jeu. Cela n'a pas été fait. Et l'ombre de Jospin n'a cessé de planer au-dessus du PS, pénalisant sa candidate lors de la campagne de 2007.
    • 2005: Référendum européen. François Hollande organise un référendum interne au PS. Le 1er décembre 2004. Beaucoup trop tôt. Et surtout, le vote a lieu sans réel débat. Résultat, le débat a eu lieu plus tard. De janvier à mai 2005 l'opinion a basculé. Et le PS s'est retrouvé gros jean comme devant.
    • Novembre 2005: le Congrès du Mans. Le PS est encore sous le choc du référendum. François Hollande craint que le parti explose. Il craint aussi de perdre sa place. C'est pourquoi les socialistes optent pour une synthèse au lieu de privilégier une des différentes motions. La synthèse aboutira au projet socialiste, d'où sortira le pacte présidentiel de Ségolène Royal. Un pacte fourre tout, où les électeurs ont eu du mal à distinguer les grandes lignes. Et pour cause, c'était le fruit d'une synthèse mal faite...
    • 2006: Les "primaires" socialistes commencent. Aucune règle du jeu n'a été définie. On ne sait pas qui lutte contre qui. Quatre candidats finissent par émerger: Ségolène Royal, DSK, Laurent Fabius et Jack Lang. Lionel Jospin et François Hollande manoeuvrent dans l'ombre. C'est un vrai bordel. Une machine à perdre. Une machine à perdre construite par François Hollande.
    • 2006: François Hollande fait voter le projet socialiste, un peu à la vite. Mais faire voter le projet avant d'avoir désigné le candidat était une erreur. C'est le candidat qui fait le projet, pas le contraire. Et on verra, par la suite, les difficultés qu'aura Ségolène Royal a porter certaines mesures du projet.
    • Fin 2006: Les débat internes. Ca restera un modèle de ce qu'il ne faut pas faire. Un suicide en direct. Les fans de Laurent Fabius et Dominique Strauss-Kahn se déchaînent contre Ségolène Royal. Relisez leurs blogs! C'est du brutal! Après ça, l'UMP a à peine eu besoin de faire campagne: le PS l'avait fait pour lui. Merci qui? Merci François Hollande.
  • "Merci"

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    Ségolène Royal dit "merci à tous pour cette belle campagne", sur la page d'accueil de son site. J'ai envie de lui répondre: "de rien, Madame"... "c'est tout naturel"...

  • Dans la meute avec Ségolène Royal et François Bayrou

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    (les photos: ici) Ce matin, j'étais devant l'hôtel Westin, où se déroulait le débat entre Ségolène Royal et François Bayrou. Je suis arrivé vers 9 h 30. Et je me suis mêlé à la meute.

    En langage technique, ils appellent ça la meute. Caméramans et perchistes, ils entourent les personnalités. Dès que la meute a repéré sa proie, elle fonce. Et elle entoure la très importante personne. 

    Ce matin, il y avait une bonne cinquantaine de caméras. J'étais avec mon petit Canon. Et j'ai essayé de me fondre dans la meute.

    Un peu d'hystérie. Mais on sent qu'ils ont l'habitude. Comme nous sommes rue Castiglione, à l'angle de la rue de Rivoli, il y a des touristes. Il faut simplement éviter qu'un enfant se fasse broyer par la meute.

    Au final, j'ai ramené une cinquantaine de clichés. En voici sept à peu près corrects,  stockés sur mon microblog.

    J'ai discuté avec un journalsite de France 2. La chaine est venue avec 6 caméras. Deux pour le JT, et les autres pour Envoyé spécial et Complément d'enquête. Un journaliste suit Ségolène Royal en permanance, un autre François Bayrou. 

  • Panurgisme journalistique et désirs inconscients

    Cette semaine, les trois principaux Newsmagazines ont choisi le même titre, avec des variantes différentes. Encore un bel exemple de panurgisme journalistique...

    Le Point titre: "Sarkozy peut-il perdre?" L'Express: "Sarkozy peut-il être battu?" Et le Nouvel Obs, dans un excès d'originalité: "Ségolène Royal peut-elle battre Sarkozy?"

    Tout d'abord, une remarque. Dans les écoles de journalismes on déconseille les titres interrogatifs. En effet, un article est censé apporter des réponses, pas des questions. Donc, ces titres sont mauvais.

    En voyant ces couvertures sur tous les kiosques, une réflexion m'est venue. Accoler les mots "Sarkozy" et "perdre" ou "être battu" n'est pas habituel. Au point que je me demande s'il n'y a pas, chez les journalistes qui ont trouvé ces titres, comme un désir inconscient. J’ai bien dit inconscient. Même si ces journaux (à l'exception du Nouvel Observateur, gentiment Ségo-bayrouiste) ne sont pas hostiles à Nicolas Sarkozy, loin s'en faut, il y a peut-être, tout au fond de l'inconscient de leurs salariés, et tout au fond de l'inconscient collectif français (et pas seulement du mien !), un désir que Sarkozy perde… pour qu'on puisse faire la fête!

  • Olivier Duhamel, l'Europe et ceux qui publient leurs mails

    Je publie quelques mails échangés avec Olivier Duhamel en 2005. J'espère qu'il ne s'en offusquera pas s'il tombe sur ce blog. Le débat sur le Traité constitutionnel européen est maintenant de l'histoire ancienne...

    Nous fêtons les 50 ans de l’Union Européenne. Et il y a presque deux ans, les Français ont dit Non au Traité constitutionnel.

    J’ai retrouvé un échange de mail que j’ai eu, quelques jours après le référendum, avec Olivier Duhamel. Je l’avais « agressé » sur un forum Internet. Et l’ancien député européen (et chroniqueur sur France Culture) m’a répondu par mail. Je reproduis cette correspondance, en espérant  qu'Olivier Duhamel ne s'offusque pas qu'on rende public ce qui était privé (comme dirait Alain Duhamel)

    Tout d’abord, voici l’agression. Un texte publié sur Bellaciao et envoyé à Olivier Duhamel par mail. 

    « Olivier Duhamel et la poésie

    « Si le Non l’emporte, j’arrête la politique et je deviens poète. » Cette phrase, c’est Olivier Duhamel qui l’a prononcée au cours de la campagne référendaire. Le Non l’a emporté, il n’a pas tenu sa promesse et on l’entend toujours faire ses chroniques politiques sur France-Culture. Il n’est pas devenu poète. La poésie lui dit merci. 
    »

    C'était vache, je le reconnais. Et Olivier Duhamel m’a répondu :

     « Décidément  vous m'exécrez trop pour me  comprendre. Je renonce en effet à toute activité politicienne, pas à tenter de  chroniquer. Je n'ai jamais annoncé  cela. Par ailleurs n'est pas poète qui veut. Juste parfois essayer un peu. »

    Non, je ne te hais point, Duhamel. C’est ta façon de dire Oui qui m’embête.

    Et je lui ai répondu, sans être certain qu’il s’agissait bien de lui et non d’un imposteur :

    « Monsieur,

    Si, effectivement, vous êtes bien Olivier Duhamel, tout d'abord merci de votre réponse. Ensuite, sachez que je ne vous exècre pas. J'exècre seulement la manière outrancière dont vous avez argumenté pendant ce débat. Vouloir donner du poids à ses arguments est une chose, caricaturer (voire "diaboliser") l'adversaire en est une autre. 
    »

     Et Duhamel de répondre :

    « Merci de la nuance.
    Et  j'en déduis que  je n'aurais pas  dû  mêler passion et raison.

    Pour l'abandon du politicien : je maintiens, plus de réunions avec le  PS, et ce genre de chose, mais parler du politique, ce  qui est différent et écrire vers  d'autres  horizons.

    Une question par curiosité : vous souhaitez vraiment que je démissionne de France  Culture ? 
    »

    Enfin, ma réponse :

    « Que vous démissionniez de France Culture? Je n'ai jamais émis un tel souhait. Je respecte votre liberté d'expression. Je m'étonnais seulement du non respect de votre promesse... ou de ce que j'avais pris pour tel.
    Par ailleurs, j'estime, et je ne suis pas le seul, que vous avez trop souvent forcé le trait. Quand 90% des élus d'une assemblée, soutenus par la majorité des médias, expriment sans nuance une "pensée unique", cela ne ressemble pas à un débat. 
    »

    Aujourd’hui, est-ce que la « pensée unique » a vraiment laissé place au débat dans les médias ?

  • Coluche candidat populiste

    medium_coluche_07.jpg1981 est une date importante pour la France. La plus importante depuis trente ans. Depuis 1981 il ne s’est rien passé. Rien. Et je n’exagère pas.

    Et pourtant, 1981 c'est l'histoire d'une déception. Replongeons-nous en cette période bénie...

    1981, c’est l’arrivée de la gauche au pouvoir. Mitterrand. Mais c’est aussi la candidature de Coluche. Une farce. Mais une farce qui annonce tout ce qu’on vit aujourd’hui : Le Pen et ses sales blagues, Sarkozy et son ministère de l’Immigration et de la Peau blanche, Royal et ses jurys citoyens, Bayrou et son « tout l’monde il est d’gauche tout l’monde il est d’droite ». Bref, le Spectacle, selon Guy Debord.

    Populistes et philosophes

    La candidature de Coluche, au fond, était une belle saloperie. Pas drôle du tout. Des relents de poujadisme. D’ailleurs, il reçut le soutien du poujadiste Gérard Nicoud, à côté de ceux, plus prestigieux, du philosophe Gilles Deleuze et du sociologue Pierre Bourdieu.

    Bref, il y a quelque chose qui puait dans cette candidature. Après tout, Coluche aurait pu, comme tant d’autres aujourd’hui, se ranger sagement parmi un groupe d’artistes soutenant François Mitterrand. Mais ce ne fut pas le cas. Coluche, homme de gauche, n’a pas soutenu l’homme du 10 mai 81.

    Mais peut-être qu’il y avait aussi quelque chose qui puait chez Mitterrand. Lui, qui recevra René Bousquet à l’Elysée ne représentait certainement pas la même gauche que Coluche.

    Restaus du coeur et chacun pour soi

    Pour Coluche, la gauche c’est : « il y a des pauvres, faut les aider ». Et il a créé les Restaus du Cœur.

    Quand on regarde les images de Coluche, venu soutenir des étudiants grévistes (vers 1985), on reste interloqué.

    Coluche « déçu par la gauche », ne croit plus en la politique. Le journaliste lui suggère : « il ne reste plus que l’argent, le chacun pour soi ». Il acquiesce. C’est terrible. C’est con.

    Il termine en lançant aux étudiants : « Les gens qui gouvernent, ils ne sont pas cons au point de ne pas demander leur avis aux gens que ça concerne. C’est ce qu’ils font ? Ils ne vous demandent pas votre avis ou vous n’avez pas d’avis ? Qui c’est qu’a un avis sur ce qu’il faudrait faire ? »

    Coluche était un comique génial mais aussi un populiste nauséabond pernicieux.