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médias

  • Tempête sur les médias: panorama de la crise

  • Le mobile accélère la mutation du journalisme

    Le téléphone mobile est un des outils qui modifie notre rapport à l'information: comment elle se fait, comment elle circule. C'est en substance ce qu'explique Benoït Raphaël (LePost) dans cette vidéo. (plus d'infos)

    C'est une des discussions qui est menée lors des Assises du journalisme, qui se tiennent du 7 au 9 octobre, à Strasbourg.

  • Internet et la déprofessionnalisation de l'accès à l'information

    Si Internet est un outil convivial, c'est au sens où il nous libère de certaines contraintes. Il nous permet d'avoir accès à l'information de façon plus autonome.

    De plus, il nous permet de publier des informations, presque sans coût, et d'être potentiellement lu par tout le monde. Enfin, il supprime les intermédiaires et facilite l'échange de bien culturels entre pairs.

    Ces arguments en faveur d'une déprofessionnalisation de l'accès à l'information sont développés dans cet article de Benjamin Grassineau. Il y discute, notamment, des thèses d'Ivan Illich.

    La déprofessionnalisation, dans le domaine des médias, se conjugue avec l'émergeance de publications en tout genre, produites par des amateurs. Plus largement, c'est la possibilité, donnée à tous d'accéder gratuitement à de nombreuses informations.

    Voici les trois conséquences de cette prise en main de l'outil Internet:

    1. Surplus d'autonomie

    "Tout d’abord, Internet peut effectivement offrir un surplus d’autonomie à ceux qui y ont accès – donc conduire à une déprofessionnalisation. Il facilite en effet l’accès aux informations nécessaires à l’utilisation des outils présents dans la vie courante. En ce sens, il permet de s’affranchir, au moins partiellement, de la main-mise des professions sur l’usage de certains outils, ou sur le contrôle des informations relatives à cet usage. Mais cela est vrai, naturellement, tant que l’information demeure en libre-accès, et tant que l’information pertinente peut-être « trouvée » et interprétée facilement. Or, pour prendre un exemple, la langue peut constituer une barrière. De plus, il faut que les informations sur un sujet donné soient diverses, variées afin de pouvoir être adaptées à la personne qui désire les acquérir. Ceci nous amène au deuxième aspect. L’accessibilité à des informations variées et contradictoires, n’est garantie pleinement que si il y a une ouverture de la publication. Rappelons que la publication ouverte ne concerne pas l’accès aux informations, mais l’accès aux outils permettant la publication individuelle ou collective. Or, de ce point de vue, il est certain qu’Internet offre au citoyen un potentiel qui n’avait jamais été égalé auparavant. La preuve en est qu’il laisse la place à l’expression de courants politiques, idéologiques, religieux, jusqu’alors presque totalement ignorés."

    2. Possibilité de s'exprimer

    "De même, il est certain qu’il offre un fort potentiel pour ceux qui souhaitent exprimer leurs points de vue. Les forums, les blogs, les sites personnels sont autant d’outils pouvant être dits conviviaux, dans la mesure où ils offrent à n’importe quel individu la possibilité de s’exprimer et de confronter ses idées sur les sujets les plus divers. Et de fait, ils sont une mine d’informations précieuses pour un nombre considérable de sujets – des plus anodins aux plus sérieux et aux plus utiles".

    3. Echange de biens immatériels

    Enfin, dernier aspect, Internet favorise ce qu’on appelle aujourd’hui la désintermédiation dans l’échange de biens immatériels. En effet, l’échange de fichiers musicaux, d’informations, de recettes, de photos, se fait de plus en plus indépendamment de l’intervention d’intermédiaires professionels. Ou du moins, si ces intermédiaires existent, ils n’influent pas sur la verticalité ou l’horizontalité de l’échange. Internet est donc, sous ces aspects-là, un moteur essentiel de la déprofessionalisation des activités de contrôle, de production, d’évaluation et de diffusion des biens immatériels. Mais, ombre au tableau, ce mouvement de déprofessionnalisation est aujourd’hui contrebalancé par trois tendances contraires.

  • Liens médias

     

  • Quand la technique devient contre-productive

    Savez-vous que la vitesse moyenne d'une voiture est de 6km/h? C'est-à-dire que si on calcule le temps passé à rouler dans la voiture, mais aussi à travailler pour l'acheter, payer l'assurance et les frais, les contraventions, le temps perdu dans les embouteillages, l'attente aux feux, le temps passé à entretenir la voiture, à la garer, etc. Et si on divise la distance parcourue par tout ce temps, on obtient une vitesse moyenne de 6 km/h, soit la vitesse d'un piéton.

    C'est ce que nous explique Etienne Verne avec beaucoup d'aplomb. Je n'ai pas envie de vérifer son calcul. Mais, en revanche, ce qui m'intéresse dans son propos, ce sont les idées. Des idées puisées chez Ivan Illich.

    Une de ces idées, c'est celle de la contre-productivité des institutions ou de la technique. Quand les institutions, les systèmes deviennent trop grands, ils deviennent contre-productifs. Si vous faites rouler peu de voitures, ça va! Mais si tout le monde a une voiture, naissent les embouteillage et, bientôt, la pollution.

    Illich s'est intéressé à la médecine et à l'école, qu'il jugeait contre-productives, notamment à cause de leur fonctionnement bureaucratique. Et on peut se demander si les idées d'Ivan Illich ne peuvent pas s'appliquer aux médias. Ils sont devenus une institution extrêmement puissante, et ils ne remplissent plus leur fonction initiale.

  • Crise des médias, crise de mots

    Intéressante, cette interview de Chris Anderson*, à propos de l'évolution des médias à l'époque de l'abondance et de la gratuité.

    Il insiste notamment sur le sens des mots. « Je n'utilise pas le mot « journalisme ». Je n'utilise pas le mot « média » ou le mot « news ». »

    • Journalisme du XXe siècle. Pour Chris Anderson, les mots « médias » ou « journalisme » désignent des réalités du Xxeme siècle. Les journaux sont liés à une industrie particulière, qui possédait une sorte d'exclusivité sur la production, la distribution et la vente de journaux et d'informations.

    • Pas de nom. Il n'y a pas de nom pour désigner toutes les « informations » produites par des pros et des amateurs.

    • Démocratisation. Aujourd'hui, une large majorité des « infos » sont produites par des amateurs. La publication d'informations s'est démocratisée.

    Intéressant comme une crise est avant tout une crise de mots.

    Les choses changent: les mots anciens ne sont plus valides pour exprimer la réalité. Ou bien c'est le contraire: nous ne savons plus employer les mots anciens pour désigner des réalités qui nous semblent nouvelles, mais qui ne le sont pas vraiment?

     

    * Chris Anderson, rédacteur en chef du magazine de culture et de technologie Wired, auteur des livres La Longue traine et Free.

  • Recherche d'information et obscur objet du désir

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    Rechercher des informations c’est, bien souvent, suivre son désir. Sans savoir où il nous mène.

    Le désir, par opposition à la raison (ce qu'on appelait classiquement "la raison"). Autrement dit, rechercher des informations et « se mettre au courant des actualités », c’est suivre un désir et non agir rationnellement.

    A partir de ce constat (qui est discutable!), on peut déduire plusieurs observations:

    1. La recherche d’information est erratique et aléatoire

    La recherche d’information, dans le domaine de l’actualité, n’est pas une science exacte. Le hasard entre en jeu. Parfois, on passe à côté d’une information. Une autre fois, on la trouve sans la chercher.

    • Sérendipité. Ce phénomène est résumé dans le mot « sérendipité ». Le mot est bizarre et la chose aussi. La sérendipité c’est le fait de trouver une information de façon imprévue.

    Sur Internet la recherc

    he d’information semble guidée par la sérendipité. Le bouton « j’ai de la chance » sur la barre de recherche Google témoigne de cette « croyance » : grâce à Internet on finit toujours par trouver ce qu’on cherche. On a le droit de se perdre. On retrouvera toujours son chemin.

    Se perdre, c’est suivre son désir. Trouver, c’est vérifier que le désir est bon. Enfin, pas toujours...

    • Wilfing. Le phénomène a aussi des aspects négatif. La recherche d’information sur Internet peut nous perdre totalement.Le wilfing est un mot valise pour « What Was I Looking For”. C’est la réflexion qu’on se fait souvent: “mais qu’est-ce que je cherchais, déjà?”
    • Buzz. Quand le désir d’une communauté converge vers un point, on obtient ce qu’on appelle le buzz. Et quand le buzz est énorme, on peut parler d’emballement médiatique. Tsunami, mort du Pape, mort de Michaël Jackson, etc.

    Le buzz ou l’emballement médiatique sont le produit du désir des foules. Ils le rendent visibles. Le buzz est tout sauf raisonnable. Il est incohérent, imprévisible et parfois incompréhensible.
    On s’afflige, on se plaint. Mais l’humanité est ainsi faite : c’est le désir et non la raison qui guide la recherche d’information.

    2 Les médias sont des outils conçus pour le désir

    Si l’on observe comment évoluent historiquement les médias, on s’aperçoit qu’ils sont conçus pour se plier au désir des « consommateurs d’informations ».
    Les journaux présentent les nouvelles de façon désirable. La télévision s’adapte aux fluctuations du désir grâce au zapping. Internet accélère le processus avec la possibilité de cliquer, d’ouvrir plusieurs fenêtres et de développer des flux d’information.

    • A l’époque où prédominaient les journaux, le désir d’information s’épenchait de façon plus ou moins libre. On avait la liberté de choisir un ou plusieurs journal. Et, à l’intérieur du journal, on pouvait vagabonder librement.
    • Avec l’arrivée de la télévision, et de la télécommande, les possibilités se sont accrues. Le média télévisuel donne l’impression d’être en contact avec l’information. Ce sentiment est renforcé avec la multplication des infos en direct et le tout info (des chaînes en continu comme LCI).
    • Internet a rendu la recherche d’information encore plus souple. Selon ce que je désire chercher, je peux disposer de dizaines de sites différents, lire des articles, voir des vidéos, entendre des interviews, télécharger de lourds rapports



    3 Informations de plaisir


    La conséquence du désir, c’est parfois le plaisir. Rechercher des informations est un plaisir. Et le plaisir devient souvent le but ultime. Le recherche d’information est hédoniste.
    C’est sans doute ce qui explique le succès des « informations de plaisir »* que sont les information people ou l’information sportive. Ces deux secteurs connaissent un développement important.


    4 Des hiérarchies déraisonnables raisonnable
    s

    La recherche d’information n’est pas raisonnable. C’est peut-être ce qui la distingue de l’acquisition de connaissance et de la recherche de savoir.
    La hiérarchisation des informations doit tenir compte de cet aspect des choses. Ce n’est pas l’information objectivement la plus importante qui sera valorisée, mais celle qui sera la plus désirable.
    Les tenants d’un « journalisme à l’ancienne », les partisans du « cercle de raison » et les « pisse froid » rejettent cette hiérarchie des informations. Ils souhaiteraient que soient mises en avant les informations sérieuses, les faits et les idées. Ont-ils raison d’être raisonnables ?



    * on peut parler d’information de plaisir, comme Roland Barthes parlait de « texte de plaisir » dans le Plaisir du texte.

  • Frederic Filloux et Jeff Mignon sur la crise des médias

    Les deux vidéos qui suivent (en anglais) sont des compte-rendus de deux conférences sur le thème de la crise des médias. Plus d'infos sur TEDx Paris.

    Les deux intervenants sont des spécialistes des médias. On retrouve Frederic Filloux sur Monday Note et Jeff Mignon sur son blog, Media Café.

     

  • La twittosphère média

    La Netscouade, agence Internet vient de publier une carte de la twittosphère média. Journalistes, observateurs des médias, "forçats de l'infos" et ceux qui les emploient, tout le monde est dans le même bateau. Mais est-ce à dire que les journalistes et les citoyens sont vraiment connectés sur twitter, ou bien est-ce que les journalistes restent encore en vase clos?

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  • Les contenus à l'heure de l'abondance

    Dans la vidéo qui suit, Michel Lévy-Provençal donne un point de vue intéressant sur l'impact d'Internet sur la diffusion d'oeuvres et d'informations. Sur Internet, explique-t-il, l'information n'est pas rare mais au contraire trop abondante. Ce qui a de la valeur, la plupart du temps, ce n'est pas l'information elle-même, mais c'est l'information filtrée, sélectionnée: celle qui a de l'intérêt pour vous. Cela implique un bouleversement de l'économie de la diffusion des oeuvres et de l'information.

  • La presse en ligne: comment ça marche

    Benoît Drouillat, designer interactif, présente un benchmark non-exhaustif de la presse en ligne (trouvé chez l'observatoire des médias).

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  • Quelques liens

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