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médias - Page 4

  • Les sites d'info ont des pages d'accueil longues, longues, longues...

    9386824ba84af2a487a0c0ea8eec25b8.jpgLa tendance, pour les sites d'information, est à la page d'accueil très longue. Jusqu'à 15 à 18 fois la taille de l'écran. Le lecteur la parcourt en scrollant.

     

    Ce modèle vient des pays scandinaves, comme l'indique Design 2.0. Il a étudié 29 pages d'accueil de grands médias.

    En France, le site de 20 minutes a été le premier à adopter ce format. Tout en longueur avec plein de photos. Le Figaro s'y est mis. Libé a depuis longtemps adopté une page d'accueil très fournie.

     

    En revanche, le Monde a une page d'accueil moins longue, sur le modèle du New York Times.

     Pourquoi ce format étrange?

    Ce qui est étonnant, c'est que personne n'explique pourquoi ce format est utilisé, apparamment avec succès. Un responsable du site de 20Minutes reste évasif dans sa réponse.

    Le principal avantage est de fournir au lecteur toutes les informations sur une page: il sait que tout est là.

    Je m'étais déjà interrogé en voyant le site de Rue89. Et quand les fondateurs ont annoncé une audience très importante dès le premier mois de lancement du site, j'ai pensé que le fait d'avoir une page très chargée permettait d'obtenir un maximum de visites via les moteurs de recherche. Mais ma supposition n'est peut-être pas exacte car on accède souvent à ces sites en connaissant leur adresse.

    L'autre hypothèse que je lance est que les sites se sont aperçus que les gens cliquaient peu. Cliquer, c'est toujours prendre un risque (on s'en souvient). Le lecteur est fainéant. Tu ne veux pas cliquer? Et bien, tu vas scroller!!!

     

  • Les étudiants en grève se méfient de la propagande médiatique

    A force de se faire truander par les médias, les étudiants qui manifestent ont mis au point des méthodes pour contourner la propagande anti-grève.

    Propagande: le mot est dur. Mais il est juste. Si vous avez vu, cette semaine, des reportage télé pro-grévistes (que ce soit chez les cheminots ou les étudiants), signalez-les moi!

    Bref, pour déjouer le jeu médiatique, les étudiants ont inventé un procédé amusant. C'est Le Monde qui raconte ça:

    "Ils s'appellent tous "Robert" ou "Martine" : les étudiants grévistes de l'université Montpellier-II ont adopté cette convention pour ceux d'entre eux qui s'adressent à la presse. Ils n'en démordront pas. "C'est pour éviter que certains deviennent les chouchous des médias", explique une "Martine", étudiante en troisième année de licence de physique-chimie."

    Le journaliste du Monde est dérouté face aux armées de Robert et Martine...

    Ailleurs, sur les blogs, la propagande d'Etat médiatique inspire le dégoût.

    Bernard Langlois, dans Politis, résume très bien le problème:

    "La façon dont la presse en général et les radios et télés en particulier rendent compte des conflits sociaux en cours suffit à expliquer pourquoi le fossé ne cesse de se creuser entre la profession de journaliste et une fraction grandissante du public. Il ne faut donc pas s’étonner que les reporters subissent de plus en plus souvent un accueil hostile, notamment dans les situations tendues ­ comme sur les campus en ce moment ; ni que de plus en plus de gens délaissent télé-aux-ordres ou presse-qui-ment, et cherchent leur bonheur sur le Net."

  • Qui contrôle les médias en Europe

    C'est à lire sur Rue89, à l'occasion de la journée européenne de la liberté de la presse, qui a lieu aujourd'hui. (voir ici)

  • La trahison des médias

    3c28d3a8249ae6b19d6543512ac1c676.jpgLire un livre avec lequel on n'est pas du tout d'accord, c'est agaçant, mais aussi enrichissant.

    C'est ce que j'ai ressenti en lisant La Trahison des médias, de Pierre Servent. Il critique les médias, certes. Mais sa critique m'étonne.

    Pour lui, les journalistes trahissent car ils dénoncent trop souvent les puissants. Oui, vous avez bien lu. Pierre Servent ne dénonce pas la connivence entre le pouvoir politico financier et les élites médiatiques. Non, il dénonce une presse avide de casser du notable, de trainer dans la boue les grands patrons, de vilipender le Chef de l'Etat...

    Journaliste besogneux ou connivent?

    Quelqu'un qui débarquerait de la planète Mars et lirait le livre de M. Servent croirait que la France est un pays où Paris Match, Le Figaro, Le Point ou TF1 critiquent en permancence le pouvoir et qu'ils n'ont de cesse de dénoncer les agissements des grands patrons. Ce même marsien croirait que Jean-Pierre Elkabbach, Arlette Chabot ou autres Laurent Joffrin sont des révolutionnaires bolchéviques écrivant leur édito ou préparant leur émission le couteau entre les dents, bien décidés d'exercer leur mission de contre-pouvoir.

    Voici ce qu'écrit M. Servent: "Quand on est un journaliste besogneux, qu'on se veut "moral" ou pas trop regardant sur les moyens, il est toujours possible de se donner une certaine contenance en se raccrochant à une bonne vieille recette: la chasse aux élites, la dénonciation des puissants. Elle procure l'illusion d'avoir une solide pensée, un jugement assuré, sans avoir trop à travailler."

    Pour comprendre ce que devrait faire un bon journaliste, il suffit d'écrire le contraire de ce paragraphe: "Quand on est un journaliste courageux, et qu'on se refuse à être faussement moral, il faut pratiquer l'éloge des élites et la lèche assidue des puissants. Cela ne procure pas l'illusion d'avoir une solide pensée, un jugement assuré, et c'est beaucoup de travail."

    Médias incapable de voir émerger un fait de société

    Mais il y a des passages avec lesquels je suis plus d'accord. L'auteur pointe notamment l'incapacité des médias à voir émerger un phénomène.

    "Les médias n'arrivent pas à donner une visibilité à un mouvement de fond avant son explosion. Pris de vitesse dans leur propre rythme infernal, ils sont dans l'incapacité d'anticiper. Cela ne veut pas dire que le sujet n'est pas traité ici ou là. Mais tant que la puissance audiovisuelle n'a pas donné son plein, un sujet de société n'a pas d'existence."

    Je suis pleinement d'accord. C'est par exemple le cas du phénomène de la précarité. Les médias en parlent ici ou là, mais le sujet n'a pas encore émergé réellement. En 2006, les manifs anti-CPE ont donné une certaine visibilité au sujet, puis il a disparu...

    Réflexion sur un métier

    Il souligne le culte de la vitesse. Point faible des médias audiovisuels et de la presse quotidienne. Mais on peut aussi ajouter: faiblesse des blogs. Nous avons trop tendance, nous les blogueurs, à zapper très vite...

    Pierre Servent remarque dans sa conclusion que les journalistes sont très conscients de leurs faiblesses et de leurs dérives. (voir sondage mars 2007) Ils réfléchissent sur leur profession, notamment en organisant des Assises du journalisme.

  • Une carte sémantique des blogs

    Une nouvelle carte de la "blogosphère". Réalisée par Hubert Wassner, professeur d'informatique. Les cent blogs les plus linkés s'y trouvent. Crise dans les médias est tout en bas de la carte.

    Comme le précise l'auteur, c'est un graphe sémantique. Les blogs sont reliés entre eux sur le graphique en fonction du lien sémantique qui les unit (explication dans ce commentaire).

    D'autres articles d'Hubert Wassner sur le sujet.

    Une analyse par Jean-Marie Leray.

  • "Equilibre précaire" un blog très stable

    Merci à Gaël d'avoir mis en ligne l'émission "ce soir ou jamais" consacrée à la précarité. C'est à regarder sur le groupe qu'il a créé sur Dailymotion.

    En lançant l'idée d'équilibre précaire, c'est ce genre d'initiative que j'avais en tête. Créer un petit mouvement, dans ma petite sphère, et amener les gens que je connais à parler de précarité.

    Je ne saurais trop vous conseiller de vous abonner à ce blog!

    Vous me direz: le sujet n'est pas tabou, puisque France 3 invite Martin Hirsch pour en parler. Je répondrais: avec Sarkozy ne tenez pas compte de ce qu'il dit, mais uniquement de ce qu'il fait. On verra bien s'il propose des mesures contre la précarité.

    Pour l'instant, c'est plutôt le contraire qui se passe. Séverine l'a bien montré: le projet de décret sur les stages ne vise pas à sortir les jeunes de la précarité, au contraire.

    Sur equilibre précaire, vous pouvez lire des articles sur les écrivains, les rapports amoureux, un certain monsieur xyz, et l'éducation des enfants.

    Equilibre précaire a enregistré plus de 10 000 pages vues depuis le début du mois. Et si vous voulez nous proposer un article, n'hésitez pas à me contacter...

  • La hausse des prix et les promesses de Sarkozy et Leclerc

    C'est le sujet de conversation n°1 dans les bistrots et sur les blogs. La hausse du prix du lait, des légumes, du pain... La brique de lait UHT bas de gamme est passée de 55 centimes à 63 centimes en quelques jours. Où va-t-on ma bonne dame?

    Heureusement que l'actuel président de la République n'a pas fait sa campagne sur le pouvoir d'achat, sinon il serait mal...

    Mais, au fond, qu'est-ce qu'il y peut le président et son gouvernement?

    C'est la question que pose le journaliste Alain Joannes sur son blog:

    d0bdde357d20754613479626d79e5f9b.jpg"Le gouvernement français ne peut pas faire grand chose pour limiter les conséquences de ces phénomènes. Il peut juste espérer que les effets positifs qu'il attendait, pour la croissance, de son "choc fiscal de confiance" ne soient pas tout simplement réduits à néant avant même d'avoir commencé à exister."

    Michel Edouard Leclerc n'est pas d'accord. Vous avez vu sa campagne de pub? Il interpelle le président de la République, lui rappelle ses promesses électorales. (voir dans Challenges).

    M. Leclerc semble dire: réformez la loi Galland et nous baisserons les prix. Les gens ont oublié que Nicolas Sarkozy était ministre de l'économie en 2004 et qu'il a déjà fait une réforme de la loi Galland en promettant des baisses de prix dans la grande distribution. Mais ça, tout le monde l'a oublié...

  • Le Sénat analyse la crise de la presse quotidienne (1)

    Crise dans les médias! Un rapport du Sénat s'est penché sur le sujet. Son titre est clair: "Presse quotidienne d'information : chronique d'une mort annoncée ?" (4 octobre 2007)

    La première partie cible les responsables de la crise. Je ferai un focus sur les journalistes, à la fois victime et responsables parmi d'autres de la crise.

    Dans un prochain article j'exposerai les solutions préconisées.

    "La presse quotidienne est en crise ! L'information paraît tellement banale qu'elle ne provoque plus que regards fatigués et sourires entendus. Inlassablement répété par une partie des représentants du secteur pour attirer à bon compte l'attention des pouvoirs publics sur le déclin d'un média nécessaire au bon fonctionnement de notre régime démocratique, le message semble avoir perdu sa force mobilisatrice." Ainsi débute le rapport.

    Voici la liste les responsables de la crise:

     

    1. Les nouveaux concurrents

     _ les journaux gratuits

     _ Internet 

     

    2. Les responsabilités syndicales

    Le Syndicat du livre est pointé du doigt. C'est le passage le plus touffu du rapport. Cela ne présagerait-il pas une attaque prochaine du gouvernement contre ce syndicat? A mon avis, ça y ressemble. Pas étonnant si la CGT dénonce des arguments réactionnaires.

     

    3. Les éditeurs

    Si j'ai bien compris, ce sont les patrons de presse. Leurs défauts sont nombreux. Manque de discernement en matière de diffusion, manque de courage en matière éditoriale et obsession du court terme. Oui, pour le manque de courage, on voit à quoi ils font référence: les couvertures du Point et de Paris Match. Entre autres.

     

    4. Responsabilité des pouvoirs publics

    Le "régime économique de la presse" est soupçonné d'accompagner la presse dans la crise au lieu de l'en sortir

     

    5. Responsabilité des journalistes

    "Le poids des « affaires », celui des pressions, une certaine perte de crédibilité et des conditions de travail dégradées contribuent au désarroi d'une profession censée s'astreindre à une éthique rigoureuse, distinguer entre les faits et leur interprétation et respecter des procédures d'enquêtes précises."

    Précarité: 20% de pigistes. Le rapport parle de précarisation qui "se traduit également par l'augmentation du recours aux pigistes. Extérieurs à l'entreprise, ils sont plus facilement corvéables et n'ont pas leur mot à dire sur le contenu, le choix et l'angle des papiers qui leur sont commandés. Sur les 37 000 journalistes en activité dans notre pays, leur proportion est passée en trente ans d'un dixième à un cinquième de l'effectif global".

    Indépendance menacée. Les atteintes à l'indépandance sont aussi pointées. "On peut notamment citer à ce titre la censure, dont a été victime, le 12 mai dernier, la rédaction du Journal du dimanche à la demande même du président-directeur général du groupe ou la démission demandée et obtenue d'Alain Genestar, « débarqué » de la direction de la rédaction de Paris Match."

    Perte de crédibilité. "En France comme à l'étranger, des désastres médiatiques tels que le traitement des affaires Patrice Alègre, du bagagiste d'Orly, des « pédophiles » d'Outreau ont porté un sérieux coup à la crédibilité d'un média papier censé éviter les errements des médias plus « chauds » que sont la télévision ou la radio. M. Jean-Luc Martin Lagardette a confirmé cette impression devant les membres du groupe de travail : « Globalement, les résultats de cette crise du journalisme sont une information trop rapide, trop superficielle, souvent partielle, partiale même, assez conformiste et qui laisse les citoyens sur leur faim. »"

    Selon M. Ignacio Ramonet (Monde diplo, 2005) : « au lieu de constituer le dernier rempart contre cette dérive due aussi à la rapidité et à l'immédiateté, de nombreux quotidiens de presse écrite ont failli à leur mission et contribué parfois, au nom d'une conception paresseuse ou policière du journalisme d'investigation, à discréditer ce qu'on appelait jadis le « quatrième pouvoir » »

    Quelle formation? Cette faillite des journalistes conduit à s'interroger sur leur formation. En effet, comme celui de psychanalyste, le métier de journaliste ne requiert aucun diplôme particulier. Seul un journaliste en activité sur cinq sort d'ailleurs d'une école labellisée par la Commission nationale paritaire de l'emploi des journalistes !

    Certes, on peut reprocher à ces écoles de fournir des professionnels formatés qui auront du mal à rendre compte d'une société en perpétuel mouvement. Mais dans un secteur ou, quelle que soit la gravité de l'erreur ou de l'approximation, le soupçon de l'incompétence alimente la crise de confiance, le passage par ces établissements reconnus constitue la meilleure garantie d'un niveau de connaissances homogène et minimum.

  • Info: les utilisateurs qui s'y collent

    La dernière tendance, en matière d'info, c'est d'avoir l'air "amateur". Et surtout de faire "collaborer" les "utilisateurs". Autrement dit les "lecteurs".

    Le Post.fr est le dernier site du genre. Il a été lancé par Le Monde. Mais ce sont les utilisateurs qui vont en prendre possession.

    Julien Jacob a résumé le paysage médiatique sur une matrice (ci-dessous). Vers la gauche, les médias pros et plus on va vers la droite du schéma, plus les amateurs prennent le contrôle.

    Et vous, que pensez-vous de ces médias, comme Le Post, Agoravox, Paperblog, Youvox, Citizenbay? Vous fréquentez ces adresses? Vous appréciez?

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  • Faut-il cesser de s'informer?

    "On peut se demander si s’informer présente un quelconque intérêt. Par s’informer, j’entends lire la presse, écouter la radio ou suivre les journaux6430adf70e3668a4efdc6045c80e4481.jpg télévisés. En d’autres mots, la consommation de nouvelles, outre à nous divertir, nous sert-elle à quelque chose ? Ne risque-t-elle-même pas de nous desservir ?"(Thierry Crouzet surAgoravox)

    Il donne l'exemple du penseur Nassim Nicholas Taleb. "Depuis qu’il ne s’informe plus, il a trouvé le temps lire des dizaines de livres supplémentaires chaque année. Renoncer à s’informer permet de mieux se cultiver."

    Cette proposition ne doit pas être prise à la légère. En général, on ne remet pas en cause nos habitudes. Surtout si nous sommes des millions à faire la même chose. S'intéresser à l'actualité est devenu naturel, alors que ça ne l'était pas avant que la presse s'industrialise. Sommes-nous prisonnies d'une industrie?

    Le goût pour l'actualité nous rend superficiels, incapables de creuser un sujet. On zappe. Pour autant, je n'irai pas jusqu'à dire qu'il faut arrêter de s'informer. D'ailleurs c'est impossible: on s'informe ne serait-ce qu'en discutant, même en marchant dans la rue.  Le tout est de trouver le bon dosage...

    Lire aussi

    L'info une drogue pas comme les autres

    (Photo: Fidel Castro lit la presse AP / Le Monde)

  • "Le Monde" et Bourdieu philosophe

    Amusant, cet erratum publié dans Le Monde. Intitulé « rectificatifs et précisions », car comme chacun le sait, au Monde on ne se trompe pas : « Pierre Bourdieu. Dans la rétrocontroverse 1995 sur le plan Juppé (Le Monde du 11 août), nous avons qualifié Pierre Bourdieu de philosophe. Compte tenu de ses travaux de recherche et de ses publications, le terme de sociologue aurait été plus approprié. »

    Et le terme de « journal de référence » est-il « le plus approprié » pour qualifier Le Monde ?