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Le web, outil convivial à tendance toxique

Il y a peu, un ami me confiait que son épouse avait une manière bien à elle d'utiliser l'ordinateur. Quand elle en avait besoin, elle l'allumait, recherchait l'information qu'elle était venue chercher, puis elle éteignait l'ordinateur.

Lui, en revanche, laisse l'ordinateur allumé toute la journée. "Parfois je passe tout mon temps devant l'écran", m'a-t-il dit. Il souligne à quel point cet usage d'Internet est contre productif. Mais, comme nous tous, il fait comme ça.


l'ordi allumé tout la journée

Vous êtes sans doute comme lui, comme moi: l'écran allumé toute la journée. Vous recherchez des informations, vous utilisez l'ordinateur. Mais bien souvent c'est lui qui vous utilise.

C'est ce qui me fait introduire l'idée d'outil convivial, proposée par Ivan Illich en son temps. L'outil est dit convivial s'il accroit l'autonomie de l'homme. Sinon, c'est l'outil qui prend le contrôle de l'homme. C'est alors qu'il devient toxique.


aussi souvent ou aussi rarement

"L'outil est convivial dans la mesure où chacun peut l'utiliser, sans difficulté, aussi souvent ou aussi rarement qu'il le désire, à des fins qu'il détermine lui-même. L'usage que chacun fait n'empiète pas sur la liberté d'autrui d'en faire autant. Personne n'a besoin d'un diplôme pour avoir le droit de s'en servir; on peut le prendre ou non. Entre l'homme et le monde, il est conducteur de sens, traducteur d'intentionnalité" (Ivan Illich _ la Convivialité)

Pour Illich, le téléphone est l'exmple d'un outil convivial. Les individus sont libres de téléphoner n'importe quel message à n'importe quel personne, sans qu'une administration intervienne pour limiter cet usage. Internet et l'ordinateur répondent en partie à cette définition.


convivial ou toxique?

Illich souligne aussi que les outils conviviaux peuvent exercer une telle attraction sur les gens qu'ils deviennent toxiques.

"Quand une population entière se laisse intoxiquer par l'usage abusif du téléphone et perd ainsi l'habitude d'échanger des lettres ou des visites, l'erreur tient à ce recours immodéré à un nouvel outil, convivial par essence, mais dont la fonction est dénaturée par une fausse extension de son champ d'action."

Dans quelle mesure notre usage d'Internet est-il passé de convivial à toxique (et contre productif)?

(ce billet fait suite à celui-ci, qui était déjà consacré, de façon transevrsale, à Ivan Illich)

 

Pour prolonger:

 

Commentaires

  • Mon sentiment est qu'il faut faire preuve de modération... C'est pas évident pour tout le monde, comme pour toutes les addictions.

  • Nous sommes peut-être encore dans une phase d'intoxication, pas forcément d'internet mais de certains usages (Twitter). Il faudra penser à se désintoxiquer dans quelques temps. Pour le moment j'aime ça alors la deuxième phase n'est pas encore possible !

  • bien vu Monsieur Eric et cela me fait penser à "l'intoxication volontaire" vue par Sloterdijk...

  • @Thomas,


    je mets le liens vers le bouquin:

    http://www.priceminister.com/offer/buy/424699/Sloterdijk-Peter-Essai-D-intoxication-Volontaire-Livre.html

    @Yann,

    Oui, le plaisir est une composante du manque.

    @Steph,

    La modération, encore appelée la mesure, chez les Grecs, notamment.
    La mesure, c'est savoir mesurer. Par exemple, on peut mesurer le temps passé sur le net avec "rescue time" http://crisedanslesmedias.hautetfort.com/archive/2008/07/19/rescuetime-com-pour-savoir-ou-vous-perdez-votre-temps.html

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