J'ai sous les yeux un numéro de Sine Hebdo.
Si ce journal n'existait pas il ne faudrait peut-être pas l'inventer, mais grâce à l'ex-employeur de Siné, il est là. Et c'est drôle!
Ce qu'on note d'abord, c'est la profusion des plumes connues et talentueuses. Michel Onfray, Bruno Gaccio, Didier Porte, Jackie Berroyer, Frédéric Bonnaud, Gérard Filoche, Isabelle Alonso. C'est du tout bon.
Le ton est caustique, sans plus. Ne vous attendez pas à des transgressions dignes des grandes heures d'Hara Kiri. Ce journal ne craint pas le procès en diffamation.
Ce n'est pas Hara Kiri
C'est d'ailleurs ce qu'écrit, avec ironie, Bruno Gaccio. Il raconte qu'un lecteur l'a accosté en lui reprochant d'être trop mou. "Ce n'était pas la peine de faire tout ce foin pour accoucher de ça", gromelle le lecteur. L'article de Gaccio est justement titré "Dieu existe, j'ai en... le Pape". Histoire de démontrer que la subversion pour la subversion, ça n'est pas sa tasse de thé.
Intéressant l'article de Gérard Filoche sur les accidents du travail. C'est son métier, il s'y connaît. L'article rappelle quelques chiffres: les accidents du travail font plus de morts que les guerres. Rien qu'en France, 700 morts par an, dont 300 dans le bâtiment. Et, souvent, c'est lié à des décisions erronées des employeurs...
2 400€ de capital
Isabelle Alonso, chienne de garde bien connue, nous fait la démonstration qu'en politiques les femmes n'apportent pas "douceur et générosité". La preuve par Palin. "A côté d'elle, Margaret Thatcher c'est Chantal Goya".
Plein d'autres trucs marrants dans cet hebdo. Même format et même prix (2€) que Charlie Hebdo.
Dans son édito, le patron du journal, Siné, raconte l'aventure du lancement. La mise de départ: 2 400 €, réunis grâce à l'aide de Guy Bedos et Michel Onfray. Les copains les ont aidés, la famille s'uy est mise et l'imprimeur leur a fait crédit. Résultat: le numéro un s'est tiré à 160 000 exemplaires.
Pour ceux qui l'auraient oublié, Siné, 79 ans, a été viré de Charlie Hebdo, un hebdomadaire insolent et pro libéral. Le patron de ce journal, célèbre pour défendre en tout temps la liberté d'expression, s'est séparé de ce collaborateur dans des conditions aussi désopilantes que courageuses.
Quant à Sine Hebdo, on ne peut que se réjouir de sa naissance. Le numéro 3 est sorti aujourd'hui. Le projet demande à prendre un peu corps...