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Coluche candidat populiste

medium_coluche_07.jpg1981 est une date importante pour la France. La plus importante depuis trente ans. Depuis 1981 il ne s’est rien passé. Rien. Et je n’exagère pas.

Et pourtant, 1981 c'est l'histoire d'une déception. Replongeons-nous en cette période bénie...

1981, c’est l’arrivée de la gauche au pouvoir. Mitterrand. Mais c’est aussi la candidature de Coluche. Une farce. Mais une farce qui annonce tout ce qu’on vit aujourd’hui : Le Pen et ses sales blagues, Sarkozy et son ministère de l’Immigration et de la Peau blanche, Royal et ses jurys citoyens, Bayrou et son « tout l’monde il est d’gauche tout l’monde il est d’droite ». Bref, le Spectacle, selon Guy Debord.

Populistes et philosophes

La candidature de Coluche, au fond, était une belle saloperie. Pas drôle du tout. Des relents de poujadisme. D’ailleurs, il reçut le soutien du poujadiste Gérard Nicoud, à côté de ceux, plus prestigieux, du philosophe Gilles Deleuze et du sociologue Pierre Bourdieu.

Bref, il y a quelque chose qui puait dans cette candidature. Après tout, Coluche aurait pu, comme tant d’autres aujourd’hui, se ranger sagement parmi un groupe d’artistes soutenant François Mitterrand. Mais ce ne fut pas le cas. Coluche, homme de gauche, n’a pas soutenu l’homme du 10 mai 81.

Mais peut-être qu’il y avait aussi quelque chose qui puait chez Mitterrand. Lui, qui recevra René Bousquet à l’Elysée ne représentait certainement pas la même gauche que Coluche.

Restaus du coeur et chacun pour soi

Pour Coluche, la gauche c’est : « il y a des pauvres, faut les aider ». Et il a créé les Restaus du Cœur.

Quand on regarde les images de Coluche, venu soutenir des étudiants grévistes (vers 1985), on reste interloqué.

Coluche « déçu par la gauche », ne croit plus en la politique. Le journaliste lui suggère : « il ne reste plus que l’argent, le chacun pour soi ». Il acquiesce. C’est terrible. C’est con.

Il termine en lançant aux étudiants : « Les gens qui gouvernent, ils ne sont pas cons au point de ne pas demander leur avis aux gens que ça concerne. C’est ce qu’ils font ? Ils ne vous demandent pas votre avis ou vous n’avez pas d’avis ? Qui c’est qu’a un avis sur ce qu’il faudrait faire ? »

Coluche était un comique génial mais aussi un populiste nauséabond pernicieux.

Commentaires

  • Tu es un peu dur mais tu as sans doute raison.
    Coluche était de la gauche plutôt anar.
    Un papier sur la pensée politique de Romain Bouteille et son influence sur tous ces artistes qu'il a révélé s'imposerait presque. De Dewaere à Miou-Miou, de Renaud à Depardieu…

    Mais tu ouvres une question intéressante sur la "pragmatisation" dela gauche. On peut penser que c'est un retour au réalisme ou que c'est un abandon des idéaux.

    Je considère pour ma part (j'ai un avis et je le donne !) que la gauche doit d'abord passer par le réel (l'économie de marché) pour en faire autre chose de plus à gauche (répartition).
    Mais que serait une politique sans réalisme ?

    D'autre part, les Restos du Cœur, sur le long terme sont une chose terrible qui exonère l'Etat (nous) de sa responsabilité envers ses citoyens.
    Ras le bol de ce système de délégation…
    :-)

  • @Fil,

    "D'autre part, les Restos du Cœur, sur le long terme sont une chose terrible qui exonère l'Etat (nous) de sa responsabilité envers ses citoyens."

    Oui. Je me suis posée la même question avec l'Abbé Pierre et les Don Quichotte. Ces bienfaiteurs sont surtout des révélateurs des lacunes de nos politiques.

    "Coluche était de la gauche plutôt anar."

    gauche anar, gauche caviar.

  • peut-être que ce n'était pas sa place et qu'il ne faut pas tout mélanger,
    comique, acteur, un regard incisif et critique,
    mais aussi un pied de nez au genre politique, et pourquoi pas?ce ne sont pas des intouchables et ils ont droit aux coups de pied au cul comme les autres, non ?
    Les restos du coeur, tant mieux que ça existe, et depuis que ça existe, ça a remplit des milliers d'estomacs vides,même si ça ne remplit pas l'âme et que c'est indigne de la personne,
    l'associatif, le caritatif,heureusement que ça existe,
    car ce n'est pas le "social institutionnel" qui a les moyens de bosser correctement de nos jours !
    le "social" ne fait que le triste constat de la misère sociale qui s'accentue et du saupoudrage, du"faire-joli" et du "pourvu que ça tienne"...
    l'associatif n'a pas la formation, pas l'éthique, mais au moins il est "sur le terrain" et à l'écoute des besoins !
    Evidemment, l'Etat et les régions devraient prendre les "choses en main", mais il y a des années que le système social se dégrade (comme le système de santé, et youpi, on continue avec l'éducation),
    question de priorités!

  • un article plein de courage et de lucidité concernant une icone des années 80, il est vrai qu'il y avait un peu de poujadisme et un coté mégalo chez lui, mais reste un esprit critique hors norme et malgré tout un humanisme extraordinaire et remarquable...y a des rep des blogs ce soir...

  • Il n'était pas à sa place comme candidat, mais dans sont rôle en grossissant les traits et en prenant les électeurs à leur propre piège.

    Voter Coluche était une hérésie politique, et pourtant il a été crédité de plus de 10% d'intentions de vote. Quelque soient les énormités qu'il disait ou faisait, un nombre conséquent de français le suivaient.

    C'etait assez affolant je pense lorsque comme personnalité publique, avec un non programme, on se retrouve "crédible" dans le système. Difficile de croire ensuite à la politique. Une trop grosse portion de la population n'a aucun sens citoyen et politique, et les comportements de certains hommes politiques ne rehaussaient certainement pas l'image qu'il pouvait en avoir.

    Il a aussi été dit que d'une boutade, il s'est pris au jeu et s'est retrouvé piégé dans le personnage qu'il avait créé, perdant de ce réalisme si acéré qui en faisait un si bon comique.

    Pour être dedans depuis peu, je peux vous dire que cet univers de la politique est vraiment spécial. C'est de l'humain brut, fort, extrême. Je ne sais pas si tout le monde peut en sortir indemne, surtout en commençant par une candidature à la présidentielle...

  • J'aurais tendance à être d'accord. S'il n'était pas mort prématurément, Coluche serait devenu soit un artiste sérieux (et ch...), soit un populiste lourdingue à la Pascal Sevran. Dans les deux cas, il aurait probablement jeté un regard embarrassé sur sa candidature à la gomme en 81.

  • je ne suis pas d'accord du tout
    bien sûr, sa candiature était un gigantesque pied de nez
    mais je ne le trouve pas nauséabond u tout ni populiste
    c'est marrant que tu ne trouves pas donc, certains cotés de SR populistes !

    tu oublies que coluche jouait dans la caricature et la provocation
    lorsque tu commentes ses propos il me semble que tu oublies ça
    et si je te suis éric, reprends les sketchs de desproges : tu peux lui appliquer la meme condamnation populiste et nauséabonde

    quant à décréter ce qu'il serait devenu s'il n'était pas mort ça me laisse abasourdie ! comment pouvez-vous, avec cette détestable certitude dire ce q'uil en aurait été (comparaison avec pascal sevran !!)
    c'est facile dans notre petit confort de juger
    et de réduire les restaus du coeur à ce que vous en dites


    bref je ne suis pas d'accord avec toutes ces analyses
    je pense plutot que sous ses airs de clowns tjs un peu grossiers coluche était un iconoclaste qui dérangeait tout le monde, et qui obligeait malgré tout à douter


    coluche pensait que oui, la démocratie, c'était choisir des hommes et des femmes à qui on allait devoir obéir, après qu'ils se soient fait élire avec des promesses qu'ils ne réalisent quasiment jamais, ou si peu

    je pense que coluche était en tout cela lucide, et pourtant je n'aimais pas trop l'entendre car la sonorité de sa voix m'énervait, comme quoi , mes propos ne sont pas nés d'une adoration inconditionnelle

  • Attention eric, tu t'attaques là à une icone médiatique et tu risques d'avoir de gros problèmes ....

    Les sketches de Coluche me font toujours autant rire.

    Mais je deteste justement l'icone qu'on a fait de lui.

    Au de là de ce que tus dis, j'ai un souvenir atroce de Coluche dans une émission de Drucker (je crois) avec le Bushman du film "Les dieux nous sont tombés sur la tête".

    Et bien l'attitude de Coluche envers ce Bushman fut abominable (et même minable), méprisante, fleurant bon le racisme de comptoir qu'on peut toujours cotoyer dans cetains bistrots.

    A ma connaissance, ce moment de télévision n'a jamais été rediffusé. Pas drôle du tout.
    Peut-être qu'il va réapparailtre sur YouTube ou dailyMotion, ça pourrait instruire les foules sur les contradictyions d'un homme par ailleurs talentueux mais qui n'était pas le saint qu'on veut nous faire croire qu'il était.

    Quant à sa candidature à la présidentielle "Pour leur foutre au cul", il ne faut pas oublier qu'elle lui a causé de nombreux soucis (il devait en gêner plus d'un et Mitterand n'étiat pas le dernier de ceux là) et elle s'est terminée piteusement pas l'assassinat d'un homme proche de Coluche, évènement qui a, je crois, précipité sa décision de se retirer.

    voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Candidature_de_Coluche_lors_de_l'%C3%A9lection_pr%C3%A9sidentielle_fran%C3%A7aise_de_1981

    Zgur

  • Coluche nauséabond ?

    T'y vas fort !

  • @Zgur,

    Je le dis: "comique génial". C'est dans ce registre là qu'il était bon. Inégalé depuis.

    Mais je ne fais pas le procès de Coluche. C'est à jamais l'homme des restaus du coeur.

    Ce qui m'a frappé, en revoyant quelques documents, c'est que dès le début ça n'a pas collé entre lui et Mitterrand. Il n'était pas enthousiaste, dès le début.
    Et sa campagne électorale sur le thème du TOUS POURRIS, c'est ça que je critique.

    @Anne,

    D'accord avec toi contre ce que dis Irène: ne cherchons pas à imaginer ce qu'il serait devenu si...

    Mais je soutiens que dans sa démarche de se présenter à la présidentielle il y avait plus que du comique, de la dérision et de la provoc. C'était aussi de la POLITIQUE, au sens fort. Si rien n'avait entravé sa candidature, il serait allé jusqu'au bout...

  • ça c'est ton interpréation éric...;))

    tjs se dire et se redire qu'on est jamais dans la tete de l'autre,
    c'est déjà assez difficile de vivre avec ses propres contradcitions, ses propres mystères insondables et ses propres doutes
    alors savoir et être plein de certitudes quant aux autres....

  • j'ai tenu compte de la remarque (avisée) de Farid et j'ai remplacé le dernier mot du texte (nauséabond) par "pernicieux".

  • ben oui éric c'est pas plus mal !

    il faut se méfier des mots...j'en sais qq chose, j'ai souvent été prise à leur piège, je fais gaffe now

    c'est comme le mot 'rafle ' ds l'affaire de l'interpellation dans le café près de l'école maternelle !
    c'est pas une rafle ! c'est une interpellation
    rafle

    rafle [ʀafl]
    rafle nom commun - féminin ( rafles )
    1. arrestation de nombreuses personnes faite inopinément par la police
    être pris dans une rafle

  • Hum. Question populisme, celui de SR est très modéré par rapport à celui d'autres candidats. En fait, je trouve même plutôt sain de vouloir impliquer le plus possible les citoyens dans la vie publique !

    @ Eric : d'accord, difficile de savoir ce qu'il serait devenu. Mais j'ai l'impression que dans les dernières années, le comédien n'arrivait plus à faire du comique, justement, et tentait d'endosser d'autres rôles, au cinéma comme dans la vie. Ce n'est pas forcément un drame de ne plus être drôle, sauf si on essaie de s'enfermer dans un système qui ne fonctionne plus...

    @ anne : "rafle" ou pas rafle ? Quant il y a plusieurs arrestations successives en quelques semaines dans le même lieu, même si à chaque fois c'est une ou deux personnes qui sont interpellées, on parle d'arrestations en séries, ce qui peut en raccourci faire penser à des rafles.

  • irène
    attention mon propos n'est pas 'politique'
    simplement les mots ont une signification
    là en l'occurrence on a arreté un homme dans un café
    c'est une interpellation
    je la déplore autant que vous , je m'associe à ces indignations profondes sur ces façons de procéder

    simplement que cela soit dans un camps comme dans un autre , il est important de ne pas tout dénaturer , de ne pas employer à dessein des mots chargés de signification pour marquer les esprits

    si je lis 'rafle d'étrangers dans un café' dans un journal ça veut dire que la police a fait une descente dans un café et a embarqué tous les étrangers

    si on on va arreter un groupe d'étrangers à une sortie d'école ou ailleurs oui c'est une rafle
    comme il y a des rafles de prostituées, on les embarque toutes

    on a assez de mots ds notre langue me semble t-il pour les employer correctement
    sinon à vue de nez on manipule son lecteur
    on ne joue pas avec le feu
    que ce soit à droite comme à gauche

  • @Irène,

    "Question populisme, celui de SR est très modéré par rapport à celui d'autres candidats. "

    Oui, le problème c'est que, si on se place du point de vue d'un bac +5, ses discours, tels qu'ils sont traduits dans les médias, semblent simples. Mais, d'une part, il faut prendre en compte le fait qu'ils doivent être compris par tous et d'autre part, qu'il existe des "versions longues" de ces discours, beacoup plus élaborées.

    @Anne,

    "rafle", "émeutes"... les mots ont un sens, d'accord avec toi.

    Et c'est l'avantage du blog de pouvoir être corrigé.

  • Ah c'est la gauche qui a gagné en 1981... ?!

    Marrant ça, parce que moi on m'avait toujours raconté que c'était Mitterrand qui avait gagné ! ;)

  • Pour info sur le site de ELLe , y a un e des affiches du candidat coluche à l'election presidentielle.
    Drole et courageux mais surement pas pernicieux

  • Les élections démocratiques
    L’illusion de la responsabilité pour une société peuplée d’irresponsables.

    Élections : N’importe lequel et qu’on en finisse.
    http://n-importelequelqu-onenfinisse.hautetfort.com/

    echofrance@hotmail.fr

  • Mais n'importe quoi ! C'est désopilant ce truc ! Coluche un populiste ? AHAHAHAHAH

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