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Politique - Page 2

  • Jusqu'à 130 000 euros pour lire des blogs

    Le service d'information du gouvernement (SIG) vient de lancer une annonce (Journal officiel). Objet: veille des informations diffusées dans les médias sur internet concernant l'action du Gouvernement. Cette veille portera sur les médias et une cinquantaine de blogs. Budget: de 20 000 à 130 000 euros (oui, la fourchette est un peu large!)

    Engros, le boulot consiste à lire Partageons mon avis, Intox2007 ou Marc Vasseur. Je sens qu'on va se bousculer pour accrocher ce poste...

    (trouvé sur journalistiques)

  • Quand l'info devient toxique

    L'information sur la crise financière envahit les journaux. Au point que cette information n'est plus audible. Elle n'est plus que du bruit. Et un bruit qui vous intoxique. L'info est une drogue pas comme les autres, comme l'écrit le Pr Lejoyeux (le bien nommé), spécialiste des questions liées à la dépendance à l'information.

    Faut-il couper le son? Les ventes de journaux économiques sont à la hausse. Les sites financiers sont pris d'assaut. Hier, j'ai vu une étudiante lire La Tribune dans un café: elle avait l'air passionnée.

    Dans les blogs on entend des protestations. Agnès (Le Monolecte) s'insurge avec raison:

    "Depuis quelques jours, il y a un concert de tamtam dans la volière et c'est la panique à bord. Il n'est plus possible d'avoir la moindre petite connexion médiatique (journaux, radio, TV, web) sans se retrouver littéralement submergé par un tsunami de hurlements échevelés : c'est la crise, c'est la crise, c'est la crise !"

    Son raisonnement va au-delà de la question médiatique. Le discours sur la crise est, selon elle, un instrument de domination: il permet de gouverner par la peur...

    Frédéric Delorca a pris de la distance par rapport aux médias:

    "Je regarde peu la télévision. Mais ma vieille mère fonctionne souvent pour moi comme un baromètre de ce qui s'y dit. Il y a 7 ans elle mourrait de peur que son village occitan soit attaqué par Ben Laden. Aujourd'hui elle redoute que sa Caisse d'Epargne fasse faillite. J'en ai déduit que c'est parce que depuis 8 jours, la télé lui rebat les oreilles de la crise financière (les médias ne se rendent pas compte des ravages qu'ils provoquent dans les chaumières)".

    Son point de vue rejoint celui du Monolecte:

    "Tout ce qui compte, c'est de nous maintenir dans un état de panique permanent : le chômage, les talibans, la crise. Qu'on ait bien peur et que l'on soit prêt à suivre n'importe quel dogme, du moment qu'il sort de la bouche d'un homme providentiel. Pour que l'on soit dans l'urgence, pas dans la réflexion : vite, on est dans la merde, videz vos poches... heu, mais pas vos comptes en banque (on en a encore besoin !). Il nous faut avoir peur de la misère noire qu'annonce la crise qui déferle."

    crise.JPG
    Une anecdote pour finir: depuis le début du mois je reçois quelques visites de personnes qui tapent le mot "crise" sur un moteur de recherche. Parce que mon blog s'appelle "crise dans les médias".
    J'essaie de me mettre dans la tête des personnes qui font cette requête. Taper le mot "crise" sans plus de précision et chercher des informations, c'est vraiment ne pas savoir utiliser un moteur de recherche. Ou alors, c'est le signe que ces personnes sont en proie à l'angoisse. Espérons que cette angoisse se dégonfle...
  • Vivre ses idées

    Quelques mots sur la dernière république des blogs. Ca se passait quelque part au centre de Paris, à la terrasse d'un café. C'est dire si le temps était clément.

    Je suis arrivé très tôt. J'étais même le premier arrivé, comme souvent. Je m'approche du bar: un serveur pas au courant m'affirme qu'il n'y a pas de république des blogs ce soir. Je ris sous cape et fais mine de sortir. C'est alors qu'un sympathique personnage, que je ne connais pas, m'intime gentiment l'ordre de rester.

    La république des blogs c'est bien ici. Le wiki était presque formel...

    Je m'approche donc du bar une seconde fois, avec le sympathique personnage. Il s'appelle Penthièvre. C'est son pseudo de commentateur, car il n'a pas de blog.

    Il commente sur des blogs libéraux. Il suit environ 150 blogs, sans agrégateur. Il connaissait vaguement crise dans les médias, et sembla agréablement surpris quand je lui ai dit que j'animais aussi équilibre précaire, aujourd'hui "fermé" ou presque. "C'est toi, équilibre précaire?" Précision: Equilibre précaire ça n'est pas que moi: c'est un blog collectif. Allez y faire un tour: je l'avais fermé au début du mois et il vient de se rouvrir...

    Penthièvre, qui venait à sa première république des blogs, décida de réserver une table pour tous les blogueurs. Je me dis que ça pourrait être une bonne idée. Je l'informe toutefois: "En général, les gens se rassemblent par petits groupes". Et je me pose cette question perfide: "N'est-ce pas bizarre pour un libéral de vouloir asseoir tout le monde à la même table?" Passé ce détail, j'ai été étonné d'être d'accord avec ce libéral plus souvent que je ne l'aurais cru. Pas mal.

    Nous discutons et j'essaie d'en savoir plus sur le libéralisme. Je ne sais pas trop ce que c'est. On ne peut pas être contre a priori, puisqu'il y a le mot "liberté" dedans. Ca doit donc être un concept biaisé... ;-)IMG_7156.jpg

    Et au bout d'une demi heure de libéralisme débridé, nous regardons nos montres. Les autres n'arrivent pas. Je me dirige vers la sortie, pour la deuxième fois. Et là, je vois Ronald (voir photo) et d'autres blogueurs attablés.

    A côté, une autre table où sont assis François et Zoupic. C'est à cette table que je m'assois. Nous sommes bientôt rejoints par Martin, Abadinte, et Ronald, qui choisis son camp. Puis arrivent Matthieu et Pierre. Sans oublier Charlie et, bien sûr, Penthièvre. Et un groupe sympathique est arrivé à la fin (suspens)...

    Un échange intéressant entre François et Martin.

    Pour simplifier, évitons de désigner François comme un "alter". Cliquez sur les liens, si vous voulez en savoir plus. Si vraiment je voulais simplifier, je pourrais dire qu'il est un netocrate, mais j'éviterais de le dire pour ne pas complètement faire fausse route.

    Quant à Martin il est, disons, militant socialiste. C'est plus simple! Jospinien revendiqué et bon vivant. C'est compatible: il le prouve.

    J'essaie de me souvenir de leur conversation. François estimait que Sarkozy (appelons les choses par leur nom!) n'est que le gagnant de la Star Ac et que les socialistes feraient bien de changer de stratégie s'ils veulent gagner la prochaine finale.

    Donc, propos de netocrate: le vrai pouvoir n'est plus détenu par les politiques. Le vrai pouvoir est ailleurs. "La politique, c'est le show biz pour les moches", selon l'expression d'un présentateur télé américain.

    Et, si on veut enfoncer le clou: Sarkozy n'existe pas. Propos nihiliste qui choqua Martin.

    François a rappelé que la candidate socialiste avait eu à combattre plus qu'un candidat: c'est tout le capitalisme français, et notamment les médias, qui ont fait bloc derrière leur candidat.

    Si je comprends bien, François appelle à un changement plus radical qu'une simple alternance politique. Alter, donc...

    La discussion s'acheva quand Martin évoqua un engagement ancien dans un collectif anti pub. Ca qui le fit remonter aussitôt dans l'estime de François. Bien sûr, mon récit est humoristique et ne traduit pas la complexité de la conversation. Je le précise pour les grincheux...

    IMG_7158.jpg
    Vivre ses idées. Ca passe aussi par la bouffe. Et là je ne dévoilerai pas quel militant socialiste s'est enfilé une entrecôte énorme, arosée de plusieurs pintes de bière (belge?), et a terminé par un dessert pantagruelique. Je ne dirais pas non plus qui sont les deux militants socialistes (dont le monsieur sur la photo ci-dessus) qui ont sifflé (en en offrant à la compagnie: pas chiens, les socialos) une énooorme quantité de bière (une girafe en langage technique). Mais je vous rassure: les mecs de droite ont mangé encore plus et bu pas mal.

    Et à la fin de la soirée, un groupe sympa est arrivé: les Modem. Quitterie Delmas, Virginie Votier et Nick Carraway. Sympas, les Modem!

    Et ce qui est amusant c'est que leur présence resoude les socialistes. Peu importe quelle motion ils soutiennent: face aux Modem, ils sont unis. Et la deuxième chose amusante c'est que le Modem est combatif. Moins nombreux, mais virulent! Je plaisante, bien sur. La discussion a été courtoise. Plonger des militants Modem dans un bac à acide? Aucun militant socialiste n'y songe sérieusement...

  • République des blogs

    La république des blogs, c'est demain pour les parisiens. Plus d'infos sur le wiki.

    • Pour nos amis lyonnais, la république des blogs, c'est mardi prochain (voir chez Romain)

    Viendez!

  • Des liens

    "La clé du succèspour les sites de contenu, selon lui, ce sont des pages dont au moins une partie du contenu est une agrégation de liens externes se renouvelant en permanence... Pourquoi les sites d’information ne s’y mettent pas et laissent ainsi le champ libre aux agrégateurs ?" (Növovision _ Journalisme de lien et stratégie d'audience)

    Une animation à feuilleter chez Richard Menneveux (via Vanina)

    En 2005, deux électroniciens découvrirent, stupéfaits, que les données confidentielles contenues dans la carte Vitale n’étaient pas protégées : on pouvait les lire, mais aussi les modifier. Pour d’obscures raisons, le mécanisme de sécurité n’avait pas été activé. L’affaire aurait pu faire scandale ; elle ne suscita que quelques articles de presse, et fut rapidement oubliée après que les responsables de la carte Vitale, tout en reconnaissant le problème, eurent déclaré qu’il serait corrigé. (Monde diplomatique)

    Interview de l'auteur d'un blog à succès (Lifehacker), avec ses conseils avisés.

  • Crise financière mondiale et faiblesse de la gauche

    grande-vague-hokusai.jpgD'un côté on a une crise financière mondialisée, plus profonde, durable et imprévisible que nos dirigeants veulent bien l'avouer. De l'autre, on constate une faiblesse de la gauche, notamment en Europe, mais aussi aux Etats-Unis où les démocrates peinent à convaincre.

    Y a-t-il un rapport entre les deux? Je n'ai pas la réponse, je vous la pose...

    Une remarque, presque naïve: face à cette crise les gens devraient se retourner contre les gouvernements conservateurs qui ont produit les germes de cette crise. Or, ils ne le font pas. Pourquoi?

    La crise est partie des Etats-Unis et l'administration Bush en porte une part importante de responsabilité. Et en Europe, les gouvernements conservateurs (Sarkozy, Berlusconi et, dans une moindre mesure, Merkel) encouragent chaque jour à la dérégulation, favorisent la flexibilisation du travail, facilitent la financiarisation de l'économie.

    La réponse des opinions publiques devraient, en toute logique, de rejeter ces politiques et de rechercher des solutions proposées par la gauche. Or, pour l'instant, ce n'est pas le cas. Pourquoi?

    A lire:

    photo: la grande vague

  • Benoit XVI, Caroline Fourest et Rue89

    benoit xvi.jpg

    La visite du Pape, vue par le prisme des commentaires de Rue89.

    L'"événement" c'est la venue du Pape en France. Autour de l'événement, le livre de Caroline Fourest et Fiammetta Venner, Le Nouveaux soldats du Pape. Et, autour du livre, la promo.
    Voilà comment ça se passe en général. Un sujet "qui fait débat" et un livre "qui crée l'événement"... ou se greffe sur lui.
    Observons comment ça se passe chez Rue89. Le livre a été chroniqué par Jean-Yves Camus, chercheur à l'Iris. Résultat: 15 000 visites, 267 commentaires. Pas mal!
    Et la qualité de ces commentaires? Si on aime l'invective, on est servi. Pour le fond, il y a quelques pépites, mais elles sont rares.

    Quelques remarques, mais on peut en produire bien d'autres:

    L'auteur laisse-t-il une place aux commentateurs?

    En tant que blogueur on le sait bien. Si on ne laisse pas une place au lecteur, il pourra lire votre note, mais il ne la commentera pas. Or, dans le long texte de Jean-Pierre Camus, on a l'impression (juste l'impression) que tout est dit. Pourquoi commenter?

    Les commentateurs sont-ils valorisés?

    Le site ne valorise pas assez les commentateurs. Si, par exemple, les commentateurs étaient identifiés par un avatar, ou une photo permettant d'accéder à un profil, on n'aurait pas cette impression de lire 250 commentaires qui se ressemblent. C'est dommage, d'autant que certains commentateurs se donnent la peine de commenter à plusieurs reprise. Et il n'y a pas que de vulgaires trolls.
    Pour obtenir un investissement plus grand des commentateurs, il est nécessaire de les valoriser. Et c'est valable également sur un blog! Leur répondre est déjà une bonne chose. Mais on peut imaginer plus.

    D'où parle l'auteur? Et pourquoi?

    Comme le note un des commentateurs, l'article de Jean-Yves Camus se veut surtout une incitation à lire le livre de Caroline Fourest. C'est un compte-rendu de lecture, plutôt bienveillant. On peut y voir un renvoi d'ascenseur (la colonne de gauche présente le livre de Jean-Yves Camus)...

    Le sujet attire la polémique et les trolls

    La religion est un de ces sujets qui appelent les trolls.
    Parler de religion sur son blog, ou sur un média, ça ne va pas de soi. C'est un sujet de spécialistes ou qui ne relève que du domaine privé.
    Or, dès qu'on parle de ce sujet sensible, il se peut qu'on attire des commentateurs qui ne viennent pas d'habitude. C'est facile de s'écharper sur des sujets qui n'appellent pas la discussion: on croit ou on ne croit pas, point.

    Un exemple, entre tous, un blogueur connu commente:
    " Ah, Caroline Fourest…On sait, au moins, « d'où » elle parle. Cela relativise l'intérêt de l'ouvrage dont on peut imaginer qu'elle n'a jamais seulement songé à faire une étude objective."
    Et c'est tout. Ce blogueur, dont le moins qu'on puisse dire est qu'il est rarement objectif, exige des autres qu'ils le soient. Faute de quoi, il refuse de commenter!
    Et ce qui est amusant, c'est que ce commentaire en suscite des dizaines d'autres. Qui ne s'intéressent qu'à une chose: qui est ce blogueur, d'où il parle (comme on disait en mai 68). C'est un catho sarkozyste. Voilà: on l'a catalogué, tout comme Caroline Fourest est cataloguée par ce dernier. Pas besoin de débattre.
    Et l'ensemble des commentaires est à peu près de la même eau. Ce qui amène cette réflexion: où est-ce que ça cloche? Qu'est-ce qui, dans le dispositif, fait que le rapport entre l'article et les commentaires n'est pas pertinent et ne produit pas de la valeur?

    source photo

  • La presse US en phase avec Obama

    NY_NYP.JPGLa nomination d'Obama vue par les journaux américains: une cinquantaine de Unes.

    Le rêve, "la" nuit, Martin Luther King, le changement, le futur: les différents "clichés" sur Obama sont passés en revue.

    Il y a des ratés comme ce titre du Boston Herald: "Odrama". Sans qu'on sache si c'est un jeu de mot avec Dream ou avec Drama. Le rêve peut se transformer en drame. (via chouignmedia)

  • Les nouveaux samizdats

    Le journaliste Jean-François Kahn, à qui on demande s'il est pessimiste sur l'avenir de l'indépendance de la presse:

    "Oui, parce que nous sommes au début d'un processus. Là-haut, ils sont convaincus que leur relative impopularité est due à une trop grande liberté des médias. Qu'il faut donc y mettre le hola. Sarkozy le dit ouvertement. Cela va donc s'aggraver et, du coup, la crise des médias classiques va considérablement s'accentuer à l'avantage d'Internet qui joue un peu le rôle des samizdats* en Russie brejnévienne".

    *Samizdat était un système clandestin de circulation d’écrits dissidents en URSS, de manuscrits ou dactylographiés par les nombreux membres de ce réseau informel.

  • Chirac: "Les petits fours de l'Elysée ne sont pas frais"

    Jacques Chirac n'assistera pas à la sauterie du 14 juillet, selon un de ses proches (source RTL).

    Il est vain de tenter de savoir pourquoi. Boycoter Bachar Al-Assad le dictateur président syrien? N'y pensez pas! Certes, on sait les liens de Chirac avec les Hariri qui l'hébergent grâcieusement. La France a supendu ses relations avec la Sirye après l'assassinat du Premier ministre libanais Rafic Hariri. Mais de là à supputer...

    Le problème c'est que Chirac est membre du Conseil constitutionnel, et donc tenu à un devoir de réserve. Ainsi, il n'a pas pu exprimer son rejet des tests ADN en octobre dernier. Il ne veut pas critiquer son successeur, qu'il hait cordialement. Mais, selon des source sûres, on sait qu'il se marre en constatant la chute de Sarkozy dans les sondages.

    president-chirac-cuisinier.JPGChirac est amateur de charcuterie. Pendant toute sa carrière il a veillé, avec son épouse, à proposer des buffets abondants et, surtout, frais. Il a entretenu de bonne relations avec les professionnels de la cuisine (voir photo). Et si c'était ça, le motif de son "boycot"?

    (photo: je n'en indique pas la provenance pour respecter l'anonymat du cuisinier sur la photo, mais si celui-ci se reconnaît et souhaite que je retire cette photo, je le ferai sans hésiter)

    claude askolovitch

  • Ségolène Royal rencontre des blogueurs

    Ca se passait hier. J'y étais. J'en parle sur équilibre précaire.

    reunion sego.jpg

    Quelques mots tout de même sur la réunion, même si l'essentiel est à lire sur équilibre précaire.

    Une heure avant le rendez-vous au 95, boulevard Raspail, nous nous sommes retrouvés dans un café. (la liste des participants est à la fin de mon billet sur équilibre précaire). Atmosphère détendue, car nous nous connaissons quasiment tous. Ce sont principalement des blogueurs politiques, de gauche, du centre, alter, mais aucun partisan d'Yves Jégo, reconnaissons-le (et ne le déplorons surtout pas)!

    Arrivé le premier, j'ai pu voir les fonctionnaires en grève défiler sur le boulevard Raspail. Une fois les clameurs passées, les blogueurs sont arrivés un à un.

    La plupart, disons-le, sont des blogueurs socialistes. Ils ont un avis sur ce qui va se passer au PS. Moi, je le rappelle, je n'appartiens pas à un parti. Et je n'ai pas d'opinion tranchée concernant les orientations du PS.

    La discussion au café nous a permis d'"organiser" l'interview, en compagnie d'Elise, l'attachée de Ségolène Royal. Ronald , qui a réuni les blogueurs, a choisi, en accord avec nous, un fonctionnement "informel". Chacun pose ses questions en essayant de regrouper les thèmes, de rebondir sur la questions précédente, mais on décide qu'il n'y aura pas de modérateur.

    La réunion en elle-même, s'est déroulée dans une pièce toute blanche, autour d'une grande table rectangulaire. Des questions très variées. J'ai trouvé Ségolène Royal plutôt convaincante, quoique plutôt généraliste dans ses réponses. Sur la précarité, je l'ai trouvée concernée, attentive. Dans l'ensemble, les questions étaient précises, technique et peu polémiques.

    J'ai accepté de participé, comme ce fut le cas avec  Jean-Louis Borloo et Laurent Wauquiez, ou dans un autre contexte Nicolas Sarkozy, François Bayrou et plus anecdotique, Bernadette Chirac. (J'arrête le name dropping) Mais, cette fois, avec  un peu plus d'enthouisasme! Je suis venu tout simplement pour m'informer.

    Bien sûr, il est aussi question de communication politique. Ségolène Royal lance un blog et elle est en campagne interne au PS. Voilà! Mais j'ai décidé, une fois pour toute, que les blogs ne sont pas influents. Donc, je peux écrire n'importe quoi, ça n'influera nullement sur le cour des chose...

  • Direct Soir: glissement du journalisme vers la communication

    Sous prétexte de "journalisme gratuit", Direct soir propose des pages de communication favorable au gouvernement. Vincent Bolloré, l'industriel, propriétaire du journal, l'estime non rentable. Il a néanmoins passé accord avec la RATP pour que Direct Soir et Matin plus soient les seuls gratuits disponibles dans le métro parisien. Pour mieux accroître son influence auprès de son ami Nicolas Sarkozy?

    Sarkozy direct soir.jpgVous avez sûrement déjà feuilleté un numéro de Direct Soir. Ce journal gratuit est diffusé dans une quinzaine de villes françaises. Il offre un bel exemple de glissement du journalisme vers la communication.

    Journalisme et communication ont tous deux leur raison d'être. Mais ils ne poursuivent pas le même but. Alors que le journalisme vise à dire la vérité, la communication cherche à produire un message destiné à convaincre. Dans le domaine de politique, la communication revêt une importance considérable.

     
    Politique et divertissement
     
    Ce n'est donc pas un hasard si Direct Soir fait régulièrement ses Une sur des sujets politiques. Et si ces sujets mettent en vedette lechef de l'Etat et les ministres, comme le souligne Maxime avec pertinence.

    La trame de ce journal gratuit est simple au possible. Les premières pages sont consacrée à l'éloge de la politique gouvernementale. Le reste est dévolu à la mode, à la culture et au sport. Cette dichotomie ne va pas de soi. On peut notamment se demander: pourquoi une telle place accordée à la politique si Direct Soir se veut être un journal culturel ou divertissant, bref un gratuit consensuel?

     
    Epouser le discours de l'Elysée

     Ainsi, dans le numéro du jeudi 5 juin, avec Nicolas Sarkozy en Une (téléchargeable ici) on lit en page 2 que Jean-Louis Borloo va faire de la France un leader européen en matière de développement durable. On découvre en page 4 un article tout à la gloire de Nicolas Sarkozy: "L'Elysée à l'heure européenne". Les surtitres prouvent bien qu'on a affaire à un texte de communication et non à du journalisme: "Axe de la présidence", "convaincre", "les défis". L'auteur de l'article épouse parfaitement les objectifs, les arguments et les "défis" du chef de l'Etat. Il n'y a pas ce recul, cet esprit critique qui définissent le journalisme.

    La "Une" réalisé avec Photoshop

    Un des must de Direct soir, c'est la photo de Une. Choisie avec soin, elle est quasiment réalisée en partenariat avec Photoshop. Sur le visage de Nicolas Sarkozy, nulle aspérité, une lumière parfaite. Le réalisme soviétique ne faisait pas mieux.

    bollore.jpgDirect Soir est-il rentable? Il semble que non, selon cet écho de Renaud Revel, où l'industriel confie qu'il n'y a pas de "modèle économique" pour la presse gratuite.

    Le gratuit pas rentable

    Il estimait, dans La Croix: "La presse gratuite est adaptée à une certaine demande : majoritairement celle des jeunes pour qui l’information est un produit gratuit. Ils sont nés dans un monde où l’information, à travers la télévision, la radio, Internet, est gratuite. Pour autant, il restera toujours un public prêt à dépenser de l’argent pour s’informer.  " Le point de vue de Rupert Murdoch est similaire.

     Bolloré a le monopole du Métro

    Vincent Bolloré aurait investit entre 500 000 et un millions d'euros pour un accord avec la RATP, lui permettant de distribuer en exclusivité ses journaux gratuits dans le métro parisien. (selon Marianne)

    C'est fin 2007 que Bolloré a remporté l'appel d'offre de la Ratp, lui permettant de distribuer ses gratuits dans 176 stations sur 300 au total. Un marché qu'il ne pouvait pas perdre : «Le principal critère pour emporter ce marché c'était l'argent, la qualité du matériel, des présentoirs. Certes, le contenu des titres entrait en ligne de compte, mais de façon marginale. Et Bolloré a mis beaucoup d'argent sur la table pour l'emporter » explique Michael Bitan, le directeur général du journal gratuit Metro.

    Fabriquer du consentement

    L'analyse de Maxime (Cabinet) est intéressante, lorsqu'il distingue la rhétorique du Figaro et celle de Direct Soir, même si je ne partage pas entièrement son analyse "gauchiste", notamment concernant le Figaro, dont les pages débat sont tout de même assez pluralistes:

    "Fabriquer le consentement, naturaliser la parole gouvernementale, présenter chaque action et chaque réforme comme uniquement et purement positive, positive dans le temps, comme mouvement du monde, comme battement du monde, comme pulsation du temps contemporain ; portée par des gens honnêtes et dynamiques, dont l’agenda est chargé. L’actualité est et ne peut être qu’un temps gouvernemental, segmenté uniquement par l’action du ministre de tutelle du domaine concerné.

    Ce n’est pas du tout la même chose que le Figaro, Direct Soir. Direct Soir n’a pas de morale, si l’on veut, pas de déontologie journalistique, aucune dignité ; c’est le cynisme poussé jusqu’au dégueulasse. Parce que le Figaro, ce sont les éditoriaux ultra-droitiers, la haine sociale vis-à-vis de l’autre, de l’étranger, de toutes les différences d’avec l’Homme blanc bourgeois catholique hétérosexuel, etc ; la manipulation des titres et des sondages pour soutenir le gouvernement, certes. Mais cette action commando droitière ressemble bien peu au travail de neutralisation et de naturalisation, d’aplatissement et d’aplanissement de Direct Soir".

    Direct soir est diffusé à 500 000 exemplaire, depuis le 6 juin 2006. 

    Lire aussi:

    21 sites d'information à découvrir 

    "Dans 5 à 6 ans ce ne sera plus viable d'imprimer des journaux" 

    Les blogueurs révolutionnent-ils le journalisme? 

    JF Kahn souhaite une presse moins consensuelle

    13 questions à se poser avant de publier un billet sur son blog 

     

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