Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Politique - Page 4

  • Royal, Delanoé, socialisme et marketing

    650210362.jpg

    Il semblerait que l'on s'achemine vers un duel Royal-Delanoé pour "prendre le PS" et mener la campagne présidentielle de 2012.

    Ces deux candidats ont beaucoup de qualités, des différences. Mais ils ont un point commun: le goût du marketing politique.

    Tous deux savent gérer leur marque personnelle. Ils savent mêler action et communication.

    Bertrand Delanoé a réussi à merveille l'opération Vélib, alliance parfaite d'écologie (un peu), de loi du marché (beaucoup) et de publicité (passionnément). Paris Plage et la Nuit blanche ont été d'autres succès.

    Ségolène Royal excelle dans l'analyse des tendances de l'opinion. Elle réussi des "coups" médiatique, en imaginant des propositions qui déconcertent. Elle fait preuve d'ironie dans le choix de ses noms de domaine.

    Après sa défaite à la présidentielle, elle a déclaré que son plus grand regret était de n'avoir pas su convaincre les personnes âgées. Comme si le marketing devait avoir le dernier mot.

    Est-ce une bonne chose pour le Parti socialiste de miser sur des candidats habiles dans le marketing politique, parfois au détriment du fond? 

    (photo: Figaro

     

  • Ségolène Royal, ses 10 questions et les blogs de gauche

    195411659.jpgSégolène Royal a lancé une consultation participative sur le net, en direction des militants désirs d'avenir et PS, et des sympathisants. Voici quelques réactions glanées sur les blogs de gauche.

    Ronald apprécie la méthode:

    "C'est en répondant à ces questions, sur un mode participatif avec les militants que le PS avancera. on doit sortir des tribunes creuses, des appels sans contenu réel et passer au stade suivant : la conception d'un nouveau modèle de société. Cela ne doit pas se faire en petit comité, et faire appel à l'intelligence collective, celle des militants, des élus, des anciens ministres et premiers ministres, des experts , des amis et des copains."

    Marc fustige les "pisse froid" qui refusent un débat qu'ils réclamaient auparavant:

    "Depuis la proposition de Ségolène Royal d'ouvrir le débat avec les militants… ça tire de partout… à gauche… la droite se contentant de regarder cela d'un air goguenard. Alors je veux bien admettre que le peuple de gauche est particulièrement râleur… mais là ça dépasse l'entendement."

    Pire racaille cible notamment François Hollande:
    Il cite Libé: "Du côté de François Hollande, on regrette cette initiative «parallèle» au travail «collectif» mis en place par la rue de Solférino." Et il demande: "Qu'est-ce que cela veut dire, au fait, le "parallèle" contre le "collectif"? Est-il illégitime de faire appel aux militants PS, voire au public des "sympathisants"?"

    Nicolas avoue: "Je suis de mauvaise humeur". Il ironise à propos de certains "camarades de notre groupe google de conspiration":"«Ah ah! au moins Ségolène Royal a des idées et lance le débat! » se réjouissent-ils benoîtement sans se rendre compte que : Petit 1 : elle n'a pas d'idée, elle a des bons scribes (il suffit de comparer l'oral improvisé et l'écrit préparé). Petit 2 : ça veut dire «les autres sont des gros nuls avec du poil dans les oreilles»."
    Son billet est titré: Moscovici président. Et il précise: "lui ou un autre". Quel autre?

    Selon Julien  "les réactions dilatoires d'apparatchiks sans talent ne font pas honneur au Parti Socialiste tel qu'il fonctionne sous nos yeux: ce n'est pas en disant sans cesse que ce qu'avance Ségolène Royal est banal et sans conséquence qu'on se sort d'affaire chez les cadres attachés au statu-quo."
    Des questions? 


    Maxime répond aux 10 questions de Ségolène Royal. Pour lui, certaines se réduisent à des interrogations rhétoriques ou elles induisent fortement la réponse. Exemple: "Que reprendre des modèles progressistes des autres pays et que rejeter ? Hmm la belle question orientée que voilà. Parlons de la Grande-Bretagne et des pays scandinaves, hmm?"
    Et si Maxime se trompait et que Ségolène Royal avait réellement voulu poser des questions? Zut, j'ai moi aussi fait une fausse question!
    Trublyone se contente (pour l'instant?) de reprendre les 10 questions.

    Versac n'en parle pas. Il explique, à ceux qui seraient tenter d'adhérer au PS (il n'en est pas, précisons-le), les démarches à suivre: "Entendons-nous bien, il faut que ton secrétaire de section voie ton visage et consigne ton ADN socialo-compatible, teste ton habileté à coller des affiches, réelles ou virtuelles, et vérifie ta technique de tractage comme ton habileté à prendre la parole lors de réunion de sections, avec un vocabulaire approprié."

    Donatien ne suit pas l'agenda Royal. Mais il a refait la bannière de son blog. Très réussie!

    photo: source 

  • André Gorz: penser le travail au XXIe siècle

    1135739694.jpg

    André Gorz: André Gorz, de son vrai nom Gerhard Hirsch, né à Vienne le 9 février 1923, mort le 22 septembre 2007 à Vosnon, est un philosophe et journaliste français.

    Personnalité extrêmement discrète, il est l'auteur d'une pensée qui oscille entre philosophie, théorie politique et critique sociale.

    ----------------------------------------------------

    Samedi, j'ai assisté à une rencontre-débat sur André Gorz, organisée à la Cité européenne des Récollets (Paris Xe). Une bonne façon de découvrir ce penseur, mort en septembre dernier, et injustement méconnu.

    La réflexion d'André Gorz porte notamment sur le travail. On y trouve une critique du productivisme et des réflexions sur le travail précaire.

    Ce point, en particulier, a retenu mon attention, en tant qu'administrateur d'Equilibre précaire. Il évoque la montée du travail précaire (dans une interview filmée, diffusée pendant la conférence de samedi). L'interview date de 1988. Elle prévoit que les emplois sous qualifiés sont les seuls à croître en nombre. Il s'interroge sur la coexistence entre une partie de salarié à emploi stable, reconnus dans leur statut, et une frange, de plus en plus large, de salariés précaires, qui font le sale boulot et n'ont pas un égal accès à la formation professionnelle. Une inégalité qui, à terme, pose la question de la démocratie.

    Je suis allé à cette rencontre également pour voir Jean Zin. Ce penseur écologiste a un blog: ça mérite d'être signalé. Jean Zin a connu André Gorz. Il a insisté sur son livre Misères du présent, richesse du possible (commenté par Toni Negri). Un livre à découvrir. Les thèmes développé par André Gorz: changer le travail, libérer le temps et garantir le revenu. J'avais déjà évoqué Jean Zin (et André Gorz) à propos d'un billet sur le revenu citoyen.

    577735177.jpgMarc Kravetz, le grand reporter, journaliste à France Culture, était aussi présent. Il a raconté le jeune Gorz, disciple de Sartre. Une anecdote: dans une conférence de Sartre, le jeune homme interpelle le philosophe sur un point précis de l'Etre et le Néant. Sartre avait totalement oublié ce passage, ce qui lui a fait dire qu'André Gorz connaissait mieux son oeuvre que lui-même.

    Kravetz nous a conseillé de découvrir Le traître, écrit à l'apoque sartrienne. Un livre comparé aux Confessions de Rousseau par Marc Kravetz, "et je pèse mes mots", a-t-il précisé. Si ça ne vous donne pas envie de le découvrir...

    Lire aussi: André Gorz sur wikipedia

     

     

    -----------

    La dernière Interview d'André Gorz (Nouvel Obs)

     

    Le Nouvel Observateur. - «Ecologiste avant la lettre», comment définissez-vous l'écologie?

    André Gorz.- De toutes les définitions possibles, j'aimerais privilégier d'abord la moins scientifique, celle qui est à l'origine du mouvement écologiste, à savoir le souci du milieu de vie en tant que déterminant de la qualité de la vie et de la qualité d'une civilisation. Les premières grandes manifestations de ce souci se sont développées en Amérique du Nord, puis au Japon, puis en Allemagne, d'où elles ont gagné le reste de l'Europe. Elles ont pris la forme de mouvements de protestation, souvent violemment réprimés, contre la confiscation de l'espace public par des méga-industries, des aéroports, des autoroutes qui venaient bouleverser, bétonner, techniciser le peu de milieu «naturel» qui restait et répandre des polluants et des nuisances.

    La résistance des habitants à cet envahissement de leur milieu de vie n'était pas une simple «défense de la nature». C'était une lutte contre la domination, contre la destruction d'un bien commun par des puissances privées, soutenues par l'Etat, qui déniaient aux populations le droit de choisir leur façon de vivre ensemble, de produire et de consommer.

    N. O. - En 1972, lors du grand débat organisé par «le Nouvel Observateur» sur le thème «Ecologie et révolution», vous écriviez: «L'écologie est une discipline foncièrement anticapitaliste et subversive.» Le pensez-vous toujours?

    A. Gorz.- L'écologie politique ne peut rien être d'autre. Elle est née en 1972 précisément, à la suite d'un rapport de scientifiques britanniques, «Blueprint for Survival», et d'un rapport commandité par le Club de Rome. Il avait en français pour titre «Halte à la croissance». Il soulignait l'urgente nécessité d'une rupture avec l'industrialisme et cette religion de la croissance qui est inhérente au capitalisme. Dans l'excellent petit livre, purement factuel et richement documenté, «le Développement durable. Maintenant ou jamais», que Dominique Bourg et Gilles-Laurent Rayssac viennent de publier chez Gallimard, vous pouvez lire des phrases comme celle-ci: «L'ampleur du changement environnemental tout autant que l'épuisement des ressources fossiles imposent une transformation rapide et radicale de nos modes de production et de consommation, mais aussi de notre organisation sociale.»

    Ils «imposent» une réduction drastique de la production et de la consommation matérielles. Or, comme le notent les auteurs un peu plus haut, «la création de valeur, condition du dynamisme de nos sociétés, est nécessairement liée à la croissance des flux de matières et d'énergies».

    Vous ne pouvez pas avoir un capitalisme sans croissance ni, a fortiori, un capitalisme de décroissance. Le profit, la «valeur» sont impossibles sans la circulation de marchandises substantielles, détachables de leurs producteurs. La décroissance, dans «nos» économies, a un nom: la dépression. Vous ne pouvez pas vouloir la réduction des flux de marchandises matérielles sans vouloir une économie radicalement différente de celle-ci, une économie dans laquelle le but premier n'est pas de «faire de l'argent» et dans laquelle la richesse ne s'exprime ni ne se mesure en termes monétaires.

    Ceux qui, comme Serge Latouche, appellent la «décroissance» ne veulent ni l'austérité ni l'appauvrissement. Ils veulent avant tout rompre avec l'économicisme, attirer l'attention sur le fait qu'à la base de toute société, de toute économie il y a une non-économie, faite de richesses intrinsèques qui ne sont échangeables contre rien d'autre, de dons sans contrepartie, de gratuité, de mises en commun. L'informatisation, l'automatisation, l'élimination du travail matériel par l'immatériel annoncent un avenir qui pourrait être celui de la non-économie. C'est dans cette optique qu'il faut saisir l'importance des conflits dont les échanges gratuits sur le Net sont l'objet.

     

    N. O. - Est-ce que l'écologie est à vos yeux porteuse d'une éthique?

    A. Gorz.- C'est ce que soutient Hans Jonas quand - je simplifie grossièrement - il écrit que nous n'avons pas le droit de compromettre la vie des générations futures dans l'intérêt à court terme de la nôtre. Je n'aime pas l'approche kantienne de Jonas. Il en appelle au sens de la responsabilité de chacun, individuellement. Mais je ne vois pas comment des choix individuels changeront «rapidement et radicalement» notre modèle de consommation et de production. D'autant que ce modèle a été conçu et imposé précisément pour étendre la domination du capital aux besoins, aux désirs, aux pensées, aux goûts de chacun et nous faire acheter, consommer, convoiter ce qu'il est dans l'intérêt du capitalisme de produire.

    Il y a longtemps que la production de l'utile et du nécessaire a cessé d'être le ressort de la croissance. Les besoins sont limités, les désirs et les fantasmes ne le sont pas. Dans les années 1920 d'abord, les années 1950 ensuite, le besoin qu'avait l'industrie de produire plus l'a emporté sur le besoin des gens de consommer plus et motivé le développement d'une pédagogie - le marketing, la publicité - qui «crée de nouveaux besoins dans l'esprit des gens et fait augmenter leur consommation au niveau que notre productivité et nos ressources justifient». Ce texte est de 1957.

    Les consommateurs et la production doivent être mis au service du capital et non l'inverse. Le lien entre la création de valeur et la création de richesse est rompu: n'est reconnu comme richesse que ce qui peut s'exprimer et se mesurer en argent. Les biens communs ne sont évidemment pas dans ce cas. Les services collectifs sont à abolir dans la mesure où ils freinent ou empêchent la croissance de la consommation individuelle. Celle-ci s'adresse, par le marketing, au désir secret de chacun d'échapper au lot commun, de se distinguer des autres et non d'avoir et de satisfaire des besoins communs à tout le monde. Edward Bernays, le neveu de Freud, qui a inventé le marketing moderne dans les années 1920, avait bien compris que le consommateur individualisé est le contraire du citoyen qui se sent responsable du bien commun, et que les couches dominantes pourraient être tranquilles aussi longtemps que les gens se laisseraient persuader que les biens de consommation individuels offrent des solutions à tous les problèmes.

    Vous voyez donc qu'une éthique de la responsabilité suppose beaucoup de choses: elle suppose une critique radicale des formes insidieuses de domination qui s'exercent sur nous et nous empêchent de nous constituer en sujet collectif d'un refus commun, d'une action commune. Il faut évidemment que la critique radicale ne s'accompagne - comme chez Naomi Klein dans son «No logo» - d'actions militantes mobilisatrices: boycott des marques, campagnes de Casseurs de Pub, arrachages de semis d'OGM, etc.


    N. O. - Au début des années 1970, vous meniez campagne dans les colonnes du «Nouvel Observateur» contre l'industrie nucléaire. Un vaste mouvement vous accompagnait. Face aux périls du réchauffement climatique, vous semble-t-il que le nucléaire est aujourd'hui un moindre mal ?

    A. Gorz.- Le nucléaire a englouti en France des sommes si démesurées, souvent en pure perte - pensez à Superphénix -, que nous avons négligé les économies d'énergie et les énergies renouvelables. Les réserves d'éléments fissiles sont limitées et restreignent l'avenir du nucléaire. Le problème des déchets n'est pas résolu. Mais surtout le nucléaire est une énergie très concentrée qui demande des installations géantes, des usines de séparation isotopique et de retraitement à la fois très dangereuses et vulnérables. Le nucléaire exige donc un Etat fort et stable, une police fiable et nombreuse, la surveillance permanente de la population et le secret.

    Vous avez là tous les germes d'une dérive totalitaire. Les énergies renouvelables, au contraire, se prêtent à une production locale, ne se laissent pas monopoliser ni utiliser pour asservir leurs usagers. Il est vrai qu'elles ne suffiront pas pour faire fonctionner de grands complexes industriels. Mais on aura déjà compris que ceux-ci sont incompatibles avec les «transformations rapides et radicales» dont dépend la survie de l'humanité. Si vous lisez «l'Urgence de la métamorphose», à paraître le 15 janvier, de Laurence Baranski et Jacques Robin, vous verrez que la révolution informationnelle annonce la disparition de l'industrialisme: nous sortons de l'ère de l'énergie pour entrer dans celle de «l'information» et de «l'immatériel».


    N. O. - Avez-vous des héritiers intellectuels aujourd'hui?

    A. Gorz.- C'est une question amusante. Les Britanniques me considèrent comme un héritier de Sartre; les Allemands, comme un descendant de l'école de Francfort (Adorno et Marcuse); en France, je passe plutôt pour un disciple d'Illich. Je n'ai pas fondé d'école et ne peux prétendre avoir des héritiers. Contrairement à la légende, je ne suis pas un des fondateurs des Amis de la Terre. J'ai sympathisé avec eux, notamment avec Brice Lalonde à ses débuts, mais c'est surtout «la Gueule ouverte» qui, à mes yeux, exprimait le mouvement écologiste.

    A partir de 1980, j'ai préféré traiter d'autres thèmes. Je n'avais rien de neuf à dire sur l'écologie politique. Elle s'est développée grâce à des protagonistes dont certains publient de temps en temps dans «EcoRev'» (trimestriel) et dans «la Décroissance» (bimestriel) de vieux textes de moi qui n'ont pas vieilli. Ils font partie de l'histoire. J'ai eu de la chance.

    Ce qui m'intéresse depuis quelques années est la «Nouvelle Interprétation de la théorie critique de Marx» publiée par Moishe Postone chez Cambridge University Press. Si je peux faire un voeu, c'est de la voir traduite en même temps que les trois livres publiés par Robert Kurz (1).

    Propos recueillis par Gilles Anquetil.

    (1) Editions Reclam, Horlemann et Tiamat.

  • Municipales et hiérarchie de l'information

    Que faut-il retenir d'un événement? Les élections municipales sont un exemple intéressant de hiérarchisation de l'information. Le rôle des médias, c'est de faire ressortir ce qui est important, et d'établir une hiérarchie dans les faits.

    Cette semaine, les médias ont mis l'accent sur différents aspects. J'en relèverai trois principalement: 1) le désaveu de Sarkozy 2) le rôle du MoDem 3) les tiraillements au sein du PS.

     

    1. La claque

    Ces trois points saillants ne sont peut-être pas les meilleurs pour comprendre le premier tour des municipales. Mais c'est ce qui a surnagé, finalement.

    Le premier point, tout d'abord. L'avertissement à Sarkozy (Le Parisien). Ou la claque (Canard enchaîné), le clash (Marianne). Même le Figaro a rendu compte de la tendance, dans son style bien particulier. 

    Rien de tel que la presse étrangère pour repérer l'information principale. "French voters rebuke Sarkozy" (Time) Ou, dans un style plus factuel, et en mettant l'accent sur le PS: "French socialists appear to make gains in local election" (New york times)

    Bref,  l'aspect  national du scrutin  est ressorti, fatalement. Malgré les dénégations de la majorité, l'impopularité du président de la République a eu un impact sur l'élection.

     

    2. MoDem, moi non plus 

    Les reportages et les articles consacrés au MoDem ont été nombreux. On peut se demander s'ils n'ont pas été trop nombreux, vu le score, assez modeste, de ce mouvement.

    En fait, le MoDem reste évalué en fonction du score de François Bayrou à la présidentielle. De plus, puisque c'est un parti du centre, il occupe le terrain. Enfin, parler du MoDem a aussi de l'intérêt car ce mouvement suscite des polémiques. Avec Le MoDem, l'UMP et le PS jouent à "je t'aime moi non plus". Passionnant!

    La situation de Pau est particulière. En cas de défaite de Bayrou, ce serait peut-être la fin de l'aventure. Au fond, dimanche soir on parlera beaucoup de Pau, surtout si Bayrou perd...

    Le traitement du MoDem par la presse pose clairement la question de la hiérarchie de l'information. Un phénomène devient intéressant pour diverses raison. Et puis, après tout, le MoDem a peut-être de l'avenir...

     

    3. Ségolène versus Bertrand 

    Le duel supposé entre Ségolène Royal et Bertrand Delanoé a également beaucoup été traité dans les médias.

    Et pourtant, Royal ne se présentait pas dans ces élections et Delanoé ne s'intéresse, officiellement, qu'à Paris. Bref, on est dans le classique duel monté en épingle par les médias.

    Précisons tout de suite que si ce duel n'existait pas dans les faits, les médias n'en parleraient pas. On est donc dans le domaine de l'interprétation politique, l'analyse, si chère aux éditorialistes politiques.

    Par exemple, si Ségolène dit qu'il faut s'allier avec le MoDem et que Delanoé ne s'allie pas avec le MoDem (il n'en a pas besoin: la question ne se pose même pas à Paris), alors les médias soutiennent que Delanoé l'a fait pour accentuer le clivage avec Royal. Même chose avec Hollande: tout est bon pour interpréter les faits et gestes du maire de Tulle...

    Bref, là encore, la hiérarchie de l'information est en jeu. Pourquoi tel fait est important, pourquoi on s'y intéresse. C'est toute la difficulté du métier de journaliste que de savoir distinguer, au milieu d'une forêt de faits, l'essentiel de l'accessoire.

  • Le Revenu parisien universel, proposition des Verts

    Le Revenu parisien universel est de ces idées qui devraient être une priorité. Le but: faire en sorte qu'aucun parisien ne vive en dessous du seuil de pauvreté (défini à 817 € par mois pour une personne, selon les critères de l'Union européenne).

    J'ai déjà évoqué ici le revenu citoyen. Un revenu versé à tous, inconditionnellement. Une proposition utopique...

    Expérimenter ce dispositif au niveau d'une ville riche comme Paris, ça semble possible. Denis Baupin et les élus Verts portent cette proposition (voir sur leur site).

    Selon M. Baupin, "Sur le plan des principes notre proposition est extrêmement simple. Sur le plan technique elle méritera une concertation étroite et une mise oeuvre progressive. Il nous faudra pour la mettre en place travailler sur plusieurs questions."

    "Pour cela nous proposons la mise en place dès le début de la mandature d’un comité de pilotage large comprenant éluEs, professionnels de l’action sociale et de l’accès au droit, associations de lutte contre l’exclusion, de chômeurs, organisations syndicales et bien évidemment des personnes concernées."

    Bien sûr, tout le monde a senti qu'il y avait une contradiction voulue entre "universel" et "parisien". Mais au nom de quoi la capitale n'aurait-elle pas un temps d'avance?

  • Soutien à Christophe Grébert

    2f6477e8de6ce5d0a66a9dcbea0e8a44.jpgChristophe Grébert, journaliste, vient de publier sa liste pour les municipales à Puteaux (92). "Puteaux ensemble" est une liste indépendante, citoyenne.

    J'ai rencontré Christophe Grébert à plusieurs reprises, à la faveur de réunion de blogueurs, et notamment lors d'un débat sur l'engagement citoyen, où j'avais beaucoup appris.

    Christophe Grébert mène une campagne sur Internet et en rencontrant les habitants de sa ville. Opposé à la maire UMP et sans soutien de son parti, le PS, Grébert est un candidat citoyen. Pourquoi les blogueurs ne le soutiendraient-ils pas?

  • Yves Jégo porte plainte contre un blogueur

    Yves Jégo, porte-parole de l'UMP, porte plainte contre Yves Poey, un blogueur, pour diffamation et injure. A lire sur le blog de ce dernier.

    A lire aussi: blog et diffamation

    Commentaires fermés pour ce billet. 

  • Municipales de chiffonniers

    Je ne sais pas si vous avez la même impression que moi. Mais ces municipales ça ressemble à des batailles de chiffonniers. Rue Mouffetard

    Sans parler des insultes qui volent, des candidats soutenus à mort, d'autres confrontés à des juges, certains qui toucheraient indûment des Assedics, d'autres qui trouvent que la ville pue.

    C'est la pagaille!

    Mais pas partout.

    Au Mans, ma ville natale, il ne se passe RIEN. Rien de rien.

    cd663d3f2941d5c2749a23c2943d8ab7.jpgJean-Claude Boulard va être réélu, parce qu'il a fait un beau tramway, que le MUC72 vient de battre Lyon et que Jo-Wilfried Tsonga a un bon revers. Et aussi parce que la gauche tient la ville depuis des décennies.

    Et François Fillon, est-ce qu'il fait du grabuge? Il se présente à Solesmes, sur la liste du maire, Roger Server. Solesmes, un village de 1 333 âmes, connu pour son abbaye. Personne ne se présente contre eux. Les municipales, ça n'est pas obligé de se transformer en bataille de chiffonniers...

  • Taxer l'Internet pour renflouer TF1?

    b94236b8c642c615f00d181e3ec0bb3d.jpgDes taxes pour renflouer TF1?

    C'est ce qui est à craindre si la publicité disparaît de la télévision publique, comme le prévoit le gouvernement, et comme l'a annoncé avec fracas Nicolas Sarkozy. Et France Télévision pourrait bientôt ressembler à la mire, faute de pouvoir lutter contre Cauet, Pernaud et compagnie

    Bon, pour l'instant rien n'est fait. Mais il ne faut pas être sorti de l'ENA pour deviner que tout ça se terminera avec une nouvelle taxe.

    Supprimer la pub, c'est amputer le budget des télés publiques. Pour combler le manque à gagner, une solution est avancée: taxer Internet. Une taxe infinitésimale, on nous promet.

     

    Ouvrir un boulevard à TF1

    La deuxième conséquence de cette mesure, c'est d'ouvrir un boulevard à TF1. La première chaîne perçoit déjà la moitié des recettes publicitaires télé. Agrandissez sa part de gâteau et TF1 se retrouvera dans une situation archi avantageuse.

     

    TF1, la grosse chaîne qui descend, qui descend

    Et ça serait du pain béni, parce que TF1 va mal. Ou, plutôt, il va moins bien qu'avant. La chaîne est passée sous la barre des 30% d'audience. Le télespectateur se lasse, il va promener son temps de cerveau disponible ailleurs.

    A cela s'ajoute une baisse constante du prix de l'action TF1: 29€ en janvier 2007; 17€ un an après. Et le service public, est-ce qu'on y pense?

     

    A lire ailleurs

    Merci à Cratyle qui a lancé le débat.

    Intéressant ce long article de Marianne, sur la situation de TF1. 

    Le gouvernement a ouvert un forum sur la question. Pour noyer le poisson?

    En réaction, des employés de France télévision ont ouvert un blog.

  • "Sarkozy déteste les journalistes" (Yves Thréard, le Figaro)

    Vous avez peut-être vu passer cette info. J'y reviens, car c'est assez intéressant.

    "Sarkozy déteste les journalistes".  Yves Thréard, directeur adjoint du Figaro s'est un peu lâché, devant des étudiants montpelliérains, il y a quelques jours. Il a aussi dit: "Dassault a un journal pour faire oeuvre de militantisme politique." Rien de bien nouveau, mais pas sûr que son patron apprécie.

    Yves Thréard affirme: "Je crois que Nicolas Sarkozy n'est pas plus censeur que ses prédécesseurs, qui l’étaient tout autant que lui. Je crois simplement que Nicolas Sarkozy, peut-être un peu plus que les autres, n’aime pas les journalistes. Mais pas du tout. Et qu’on a du mal à l’accepter. Il déteste les journalistes. Nous sommes des empêcheurs -j'espère qu'on est ça- des empêcheurs de tourner en rond".

    Au Figaro, des empêcheurs de tourner en rond? Pouf, pouf! C'est pas trop l'impression que ça donne...

     

    Sentiment d'absence de liberté

    Selon le site Haut-courant (tenu par des étudiants montpellierain) "le journaliste, qui rappelle la tradition bien française de presse d’opinion plutôt que d’information, dit se sentir libre à son poste, considérant que le problème de censure, qu’il ne connaît pas, tourne plutôt autour d’ « une affaire de sentiment d’absence de liberté »."

    Sentiment d'absence de liberté ou absence de sentiment de liberté?

    Hmm!!! C'est gênant de lire ça dans un pays tel que la France...

     

    Lecteurs consommateurs d'infos people

    Intéressant ce que dit Thréard sur l'évolution du lectorat:

    "Il n’empêche, Yves Thréard reconnaît sans peine que dans le contexte de l’effritement actuel du lectorat, les recettes de son journal, comme de beaucoup d’autres, restent garanties par la publicité. Et que la demande du lecteur elle, tend à être celle d’un consommateur d’infos people. Les rédactions, fragilisées, deviennent de plus en plus « pieds et poings liés » face aux annonceurs."

    Edwy Plenel était également présent. Lisez la suite sur le site Haut courant.

  • Stallone soutient McCain et fout des baffes à Chuck Norris

    A la demande de Sarkofrance, je diffuse cette video où on voit Sylvester Stallone soutenir John McCain. A la fin de la video, McCain, candidat républicain, 71 ans, se met à chanter le générique de Rambo. Histoire de prouver qu'il n'est pas un vieillard cacochyme. Il a une bonne bouille, McCain, une bonne boule de billard rigolarde..

    En gros, Stalonne nous dit, avec sa voix d'égout (non, franchement, je l'adore! Il a un charisme dingue Stallone. C'est un génie. Il a créé un des grands myhtes de la culture pop des années 80, vraiment je l'adore): "le scénario qui s'écrit, la réalité, c'est plutôt brutal et dur, comme un film d'action musclé, et il faut quelqu'un qui s'est trouvé dans ce genre de situation pour s'en sortir".  Bref, McCain.

    Huckabee, autre candidat républicain, a reçu le soutien de Chuck Norris (lui, en terme de soutien, c'est plutôt un boulet, trop à droite, si vous voyez ce que je veux dire), à son corps défendant: "Sur le moment je n'ai pas été en désaccord - parce que j'étais à côté de lui (...), c'est un type qui peut mettre son pied sur ce côté de mon visage, et je ne peux rien y faire".

    Et lors d'un débat, McCain a répondu à  Huckabee: "Eh bien maintenant que Sylvester Stallone me soutient, je l'envoie tout de suite s'occuper de Chuck Norris".

    Bref, en France on appelle ça "pipolisation". Aux Etats-Unis ça s'appelle simplement faire de la politique. Segmenter la population à laquelle on s'adresse et serrer la paluche du bon type au bon moment. Et surtout avoir un bon dialoguiste.

    (Infos RTL)

  • Defferre 2008

    8bcc736f52c9fdb0745457009a13a1bb.jpgVous avez aimé Mitterrand 2007? Vous aimerez Defferre 2008.

    Il revient pour jouer un rôle occulte dans la campagne municipale marseillaise. Il paraît que Jean-Claude Gaudin tremble devant son adversaire socialiste, Jean-Noël Guérini...