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ecologie

  • Home (pour Isabelle)

    HOME.jpgVous avez entendu parler de Home, le film de Yann Artus Bertrand. Vous le regarderez peut-être, sur Youtube ou ailleurs, car il sera largement diffusé, ce qui fait râler* certains.

    Personnellement, j'attends l'événement depuis plusieurs jours. Il faut dire que je connais un peu la co scénariste du film, Isabelle (l'autre co-scénariste étant YAB). Je l'ai rencontrée à plusieurs reprise, dans différentes réunions de blogueurs. Certains se souviennent de la petite soirée que j'avais organisée, ou d'une autre, où  elle m'avait invité, en compagnie de ses amis. Nous avions parlé d'écologie, de décroissance (même si, je le précise, je ne suis pas décroissant et qu'elle même est opposée à l'idée de décroissance car ce n'est pas une bonne façon de poser les problèmes) et de multinationales qui polluent. Passionnant!

    En consultant le dossier de presse** j'ai beaucoup de peine à retrouver le nom d'Isabelle Delannoy. Au lieu de cela, il y a le nom de Yann Artus Bertrand, ce qui est légitime. Celui de Luc Besson, le distributeur du film. Et celui de François Pinault, soutien officiel du film. Et, en tout petit, on repère, finalement, le nom d'Isabelle.

    Je ne suis pas en train de dire que c'est anormal ou qu'il y aurait une injustice. Non. La star, c'est YAB, c'est lui, la marque, c'est lui qui intéresse les médias. Mais n'oublions pas le rôle plus discret des personnes qui ont travaillé dans son équipe. Ce sont souvent des femmes, moins visibles, des personnes qui réfléchissent, qui conçoivent les choses. Et, elles, les médias ne peuvent pas les montrer. Seuls, quelques blogueurs peuvent les évoquer, avec discrétion...

     

    * Libération

    **DP_HOME_V5.pdf

    A lire chez Marc Vasseur qui dénonce "les bons sentiments" du film.

  • Quelques liens

  • Le choc de la décroissance

    decroissance.jpgVendredi, j'ai assisté à une conférence sur la décroissance, donnée par Vincent Cheynet, à la mairie du IIe arrondissement de Paris, dans la désormais célèbre rue de la banque.
    Vincent Cheynet est le fondateur du journal La Décroissance.

    Dans les médias, et dans 99% des discours politiques, la croissance est présentée comme la seule possibilité.Si vous entendez parler de la décroissance dans les médias, c'est toujours de façon négative.

    La crise écologique aurait pu changer les choses. En effet, les dégât du mode de vie industriel commencent à être connus.
    Mais ça n'est pas le cas. Les partisans de la croissance ont trouvé une parade: le développement durable. C'est ce qu'on peut appeler « la croissance verte ».

    (Blog: décroissance et convivialité)

    Mais Vincent Cheynet affirme que verte ou pas, la croissance n'est pas viable. Une croissance infinie dans un monde fini est impossible.
    D'autres parlent également d'une croissance « dématérialisée ». Une croissance des services, essentiellement. Mais, selon Cheynet, la croissance des services induit une croissance matérielle. Par exemple, un coiffeur dont l'entreprise est en croissance, va dépenser son argent. Il va, par exemple, faire un voyage en avion, ce qui aura l'impact sur l'environnement.

    En résumé, la croissance infinie n'est pas viable, quelque forme qu'elle prenne. Certes, cela reste à discuter.

    Mais, justement, le problème est qu'on ne discute pas avec les tenants de la croissance. Jean-Paul Fitoussi, Eric Le Boucher, Hervé Juvin ou Jacques Attali (personne n'a oublié son fameux rapport sur la croissance) sont des personnes qui admettent peu la contestation.

    theartist erwin wurm.jpg

    Vincent Cheynet a d'ailleurs décrit la croissance comme une croyance moderne. Presque une religion. En effet, toute société a ses croyances. Pour la nôtre, c'est la croissance.
    Cette croyance a son clergé. Ce sont les journalistes, affirme Vincent Cheynet. Les journalistes ce sont ceux qui disent ce qu'il faut penser. Ils disent le bien et le mal.
    Le directeur de la Décroissance a rappelé qu'il était lui aussi journalistes et que, d'une certaine façon, il assumait ce même rôle.
    Il y a aussi « les cercle des économistes ». En général, les économistes se disent de toutes tendances. En fait, ils sont tous pour la croissance.
    Notre croyance moderne a aussi une doctrine du salut. Le salut passe par la technologie et la croissance.

    Une fois posé ce décor, Vincent Cheynet a critiqué plusieurs économistes et auteurs médiatiques.
    Je voulais retenir une partie de sa conclusion. Selon lui, l'homme est réduit, dans notre société, à sa dimension économique. Le profit devient une fin alors qu'il ne devrait être qu'un moyen.
    Les décroissants ont avant tout une perspective humaniste. Ils rejettent l'hubris, cette démesure qui s'empare des hommes, et qui était déjà condamnée par les Grecs.

    (Blog: décroissance et convivialité)

    Au début de la conférence, Vincent Cheynet a remercié le maire d'arrondissement, Jacques Boutault, des Verts.Le remerciement était plus qu'une formalité car selon lui cette conférence n'aurait sans doute pas pu se tenir dans une mairie d'arrondissement de Lyon, où il vit et où est situé le siège de son journal. En effet, les élus Verts à Lyon ne sont pas ouverts aux idées de la décroissance.

    Vincent Cheynet a aussi demandé que la conférence ne soit pas filmée. Pour deux raisons.
    Tout d'abord pour éviter qu'un extrait soit balancé sur le net en dehors du contexte. Il connaît la force des vidéos virales qui travestissent les discours en réduisant une personne à une séquence de quinze secondes.
    La deuxième raison est que les objecteurs de croissance (autre nom des décroissants) ont une méfiance envers l'outil technologique (sans aller jusqu'à parler de technophobie). Cheynet explique que les idées se sont toujours propagées d'homme à homme, sans outil.

    Vincent Cheynet a parlé d'Hervé Kempf, journaliste au Monde. Il a souligné la qualité de son travail et son courage. Mais, malgré tout, Kempf doit encore faire un effort pour être un décroissant.
    Il était invité d'une émission de Daniel Mermet, Là-bas si j'y suis. Il a parlé non pas de décroissance, mais de « baisse de la consommation matérielle ». Autrement dit, la croissance c'est bien, à condition qu'elle soit immatérielle (croissance des services). Sur ce point, Vincent Cheynet n'est pas d'accord, comme nous l'avons vu.

    (Illustration: Erwin Wurm _ The Artist who swallow the world)

     

    Lire aussi:

    J'ai rencontré les décroissants I, II, III.

    Le Monde rétrécit les décroissants

    Portait d’un décroissant

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    Yves Cochet à l'Assemblée, le 14 octobre 2007


    Quand je disais que 99% des discours politiques sont favorables à la croissance, j'aurais pu dire: 99,8% des députés sont pour la croissance.

    En fait, 1 député sur 577 est pour la décroissance. C'est Yves Cochet, le député Verts.
    Il a d'ailleurs prononcé, à l'Assemblée, un discours qui fera date, le 14 octobre dernier. Isabelle l'avait signalé à l'époque. Juan également.

    Devant des députés UMP médusés, il a notamment lancé cette phrase: « Il faut décoloniser l'imaginaire ».
    Si vous écoutez la vidéo, la phrase déclenche un tollé. Essayons d'imaginer ce qu'on pensé les députés à ce moment-là: soit il n'ont pas compris ce qu'il voulait dire, attribuant cela à je ne sais quel penchant baba cool (décoloniser l'imaginaire, se mettre des fleurs dans les cheveux et puis quoi encore?), soit ils ont compris.

    Et s'ils on compris, c'est qu'ils connaissent le livre de Serge Latouche, Décoloniser l'imaginaire. Un des ouvrages phare de la décroissance.

  • Quelques liens

    • Quand Le Post déraille. Joli article du Champignacien. Il a relevé sur Le Post un article laissant s'exprimer le discours le plus sécuritaire. Le rédacteur en chef du Post lui a finalement rendu raison, puisque le titre de l'article a été changé.
    • Comment réussir un CV: une vidéo sympa, utile, tournée dans un lieu insolite (une station service).
    • 10 conseils pour mieux écrire (CDLM)
    • Sites de partage de videos: 400 sites répertoriés, pour aller au-delà de youtube et dailymotion.
    • Dérive dans la presse alternative (Acrimed). L'Âge de faire est une revue écologiste. D'anciens salariés dénoncent des conditions de travails insupportables. Et, surtout, en opposition avec les valeurs prônées par le journal écolo. L'information semble très fiable. Elle fait froid dans le dos.
    • Interview d'Alain Joannes sur les médias à l'ère du web (Internet et opinions)
    • Findsounds: trouver des sons. Chants d'oiseau, bruit d'une bière qui mousse ou d'une bombe qui explose.

  • Le Revenu parisien universel, proposition des Verts

    Le Revenu parisien universel est de ces idées qui devraient être une priorité. Le but: faire en sorte qu'aucun parisien ne vive en dessous du seuil de pauvreté (défini à 817 € par mois pour une personne, selon les critères de l'Union européenne).

    J'ai déjà évoqué ici le revenu citoyen. Un revenu versé à tous, inconditionnellement. Une proposition utopique...

    Expérimenter ce dispositif au niveau d'une ville riche comme Paris, ça semble possible. Denis Baupin et les élus Verts portent cette proposition (voir sur leur site).

    Selon M. Baupin, "Sur le plan des principes notre proposition est extrêmement simple. Sur le plan technique elle méritera une concertation étroite et une mise oeuvre progressive. Il nous faudra pour la mettre en place travailler sur plusieurs questions."

    "Pour cela nous proposons la mise en place dès le début de la mandature d’un comité de pilotage large comprenant éluEs, professionnels de l’action sociale et de l’accès au droit, associations de lutte contre l’exclusion, de chômeurs, organisations syndicales et bien évidemment des personnes concernées."

    Bien sûr, tout le monde a senti qu'il y avait une contradiction voulue entre "universel" et "parisien". Mais au nom de quoi la capitale n'aurait-elle pas un temps d'avance?

  • Borloo, les blogueurs, le buzz et l'écologie

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    J’étais mardi à la réunion de Jean-Louis Borloo face aux blogueurs.

    Le ministre m’a pas moyennement convaincu. Aura-t-il les moyens de faire bouger les choses, de bousculer les lobbies pollueurs? Il en a affiché la volonté. Il propose une écologie a minima, destinée à ne déranger personne. Sauf les écologistes, bien sûr... Rendez-vous le 15 novembre, date où il présentera ses mesures.

    Nous étions une trentaine de blogueurs réunis dans une salle de l’hôtel Roquelaure (246, boulevard St Germain). Dorures aux murs, tapis épais, fauteuils luxueux et une horloge ancienne qui sonne tous les quart d'heures. Les blogueurs? Des mâles trentenaires pour la plupart.

    Comportements écolos

    Comme je le disais, Borloo ne semble pas avoir la volonté politique suffisante ni les moyens. Quand un ministre vous dit : « C’est avant tout aux Français de faire évoluer leurs comportements écologiques », ça veut dire que ce ministre n’a pas grand chose dans sa besace.

    Ainsi Jean-Louis Borloo a beaucoup vanté les gestes écologiques. « Chaque jour vous votez, en prenant votre voiture ou non, en achetant un rasoir jetable ou non ». Et selon lui « c’est à 62 millions qu’il faut avancer ». C’est juste, mais est-ce suffisant ?

    Borloo et la bagnole

    Il a donné l’exemple de la « bagnole » (oui, il parle comme ça Borloo !). Quelqu’un a noté que les voitures hybrides ne représentent qu’une infime partie des ventes. Selon lui, le choix incombe au consommateur. Seulement lui?

    M. Borloo a rappelé l’exemple de Serge Lepeltier. Ce ministre de l’écologie (2004-2005) a voulu faire passer une mesure ambitieuse sur la « bagnole » (un système de bonus / malus pour l'achat d'une voiture). Résultat: il n’a pas été reconduit dans le gouvernement suivant. Borloo voudrait sans doute éviter ce destin...

    Le ministre s'est dit favorable au ferroutage, dès que c'est possible. Mais une blogueuse lui a rappelé qu’un des motifs de la grève des transports était la fermeture de certaines lignes de chemin de fer. Contradiction ? La réponse de Borloo ne m’a pas parue claire.

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    Sur les OGM, la FNSEA s’était dite favorable à un moratoire. Mais maintenant elle propose de ne faire le moratoire qu’après les semis de cette année, histoire de gagner du temps. Jean-Louis Borloo a préféré souligner le pas en avant fait par la FNSEA. Bref, sur beaucoup de sujets, il apparaît trop conciliant avec les pollueurs.

    Accélération du nucléaire

    Il m’a vraiment surpris quand il a annoncé : « ce qui va sortir du Grenelle c’est une accélération du nucléaire ». Tout d’abord, je ne pensais pas que les choses étaient jouées, à un mois du but. Ensuite, je croyais que le nucléaire était une solution du passé. Un blogueur lui a fait remarquer que la France faisait plutôt le contraire des autres dans ce domaine. S’en est suivi une controverse de chiffres : selon le blogueur le nucléaire fournit 17% de l’énergie (et pas 17% de l’électricité), selon le ministre c’est plus que cela.

    Sur le plan international, Jean-Louis Borloo a souligné que la situation était difficile, car les plus gros pollueurs (Inde, Chine et je crois qu’il n’a pas parlé des Etats-Unis) de la planète ont refusé de signer le protocole de Kyoto.

    Al Gore et le GIEC

    Il a semblé impressionné par Al Gore. Il nous a dit, pour souligner l'importance des enjeux écologiques : « Al gore, il n’a pas eu le prix du meilleur documentaire, et le GIEC n’a pas eu le prix Nobel de physique. Ca m’a frappé. Ils ont eu le prix Nobel de la Paix. » Il a évoqué les guerre pour les ressources. Guerre pour l’eau notamment. Bizarre, il n’a pas parlé de guerre pour le pétrole…

    Réfugiés climatiques

    Nous en sommes venus au sujet des « réfugiés climatiques ». Un blogueur a posé une belle question en s’inquiétant du statut de ces personnes, alors que la France est en train de durcir ses lois d’immigration. Le ministre a noté que le réfugié climatique était un immigré encore plus mal loti que les autres. Et il a avoué ne pas savoir s’il existait un statut pour ces personnes.

    Jean-Louis Borloo a aussi évoqué un nouvel étiquetage des produits. A côté du prix habituel, le prix écologique. Cette idée me semble intéressante. Elle peut sensibiliser les gens.


    Evidemment, il fallait s’attendre à ce que le ministre critique les décroissants. Quelqu’un a évoqué ce mot. Il a dit : « Les décroissants sont dans le faux : ils veulent décroître à partir d’un modèle de croissance qui n’est pas bon. Non, ce qu’il faut c’est une autre croissance. » Le problème est qu’il n’explique pas comment sortir de notre modèle de croissance.

    de l'économie à l'écologie

    Rappelons que Jean-Louis Borloo n'est ministre de l'Ecologie que depuis le 18 juin 2007. A l'élection de Nicolas Sarkozy, il était nommé à l'Economie où il est resté 30 jours. Peut-on être crédible en étant si peu durable au ministère du développement durable?

    Sur plusieurs sujets il a avoué ne pas connaître le dossier. Outre le poids du nucléaire sur lequel il a hésité, comme je l’ai signalé, il nous a dit ne pas connaître le dossier des nanotechnologies. Une blogueuse a remarqué que la recherche dans ce domaine n’était pas du tout encadrée.

    méthode Ségolène

    Jean-Louis Borloo a parlé, à ce propos, de la difficulté de confronter les experts. Experts privés ou publics ? Il s’est dit favorable à l’interdisciplinarité. Pour un peu on aurait cru entendre Ségolène Royal. Borloo a repris sa méthode, participative. Et il a beaucoup vanté les gestes écologiques. « Les citoyens sont les meilleurs experts de ce qu’ils vivent », disait Royal pendant la campagne. Ca ne lui a pas réussi. Est-ce que ça marchera mieux avec Borloo ?

    Borloo le blagueur

    Le personnage Borloo, en revanche, ne m’a pas déçu. Gouailleur, humain, sensible. Il n’a pas hésité à se moquer de sa caricature des Guignols. Son assistante lui apporte un verre d’eau. Il lance : « Si c’était pas de l’eau, ce serait mieux. » Et il précise qu’il est obligé de faire comme sa marionnette.

    Il m’a bien plu aussi par sa capacité à faire preuve de recul, d’humour. Il a lâché : « De toute façon, on a le gouvernement qu’on mérite ». Un grand sourire.

    Il s’est méfié des emballements soudain. « Pour le rugby, on était les rois du monde et, après la demie finale, le rugby c’est fini ».

    Quelqu’un a relevé que Rachida Dati, lors de son voyage en Corse, aurait pu éviter certains déplacements en hélicoptère. « J’ai fait des erreurs, moi aussi, on en fait tous », a philosophé le ministre.

    L’organisation était bien réglée. Une agence a contacté les blogueurs. Moi-même, si j’ai accepté avec plaisir l’invitation, c’est qu’il est rare de pouvoir prendre de l’information à haut niveau. C’est un des apports positifs des blogs de permettre à des citoyens d’avoir accès à ce genre de réunion d’information. Mais oui, on va faire du buzz...

    (photos Eric Mainville) 

  • J'ai rencontré les décroissants (III)

    Sur le même sujet sur ce blog:


    TF1 était là et nous avons parlé de Gandhi… Pour comprendre la décroissance, j’ai voulu rencontrer des gens qui pratiquent de ce mode de vie. Les décroisseurs berrichons m’ont reçu chez eux. C’était pendant le Forum des organisations environnementales, à Bourges, du 5 au 8 octobre.


    Je n'ai pas précisé que Serge Lepeltier, maire UMP de Bourges, a été ministre de l'écologie du gouvernement Raffarin. Ce qui explique qu'il organise des manifestations écolos dans sa ville. Belle ville, d'ailleurs.

     

    Yannick Bedin, est conseiller municipal à Bourges. Il appartient au Parti coommuniste français. Voici ce qu'il dit du festival:

     

    "Simple posture électoraliste ou engagement sincère, la vocation écolo du Maire de Bourges ne dépasse pas le cadre de la simple défense de l'environnement, sans aucune remise en cause des règles de l'économie libérale et du chaos social planétaire qu'elle entraîne, du pillage des pays du Sud, des multinationales qui spéculent et épuisent les ressources naturelles. Le filon écolo a tout de même ses limites qu'un homme de droite ne saurait franchir."

     

    Sponsors en tous genres

     

    Quant à moi, j'ai assisté à une partie du Festival du film écologique. Nous sommes allés à une soirée, Magali, Hercule, Florent, les décroisseurs et moi.

     

    Nous avons été surpris de voir plusieurs petits films réalisés par TF1. Le logo était bien visible. Les films, deux minutes chacun, traitaient de produits écologiques. Ils ressemblaient à de la pub déguisée.

     

    De plus, TF1 était très bien représenté dans le jury du festival. J’ai assisté à un débat. Il était animé par un journaliste de TF1. Un des intervenants était réalisateur d’Ushuaïa. Et dans la salle il y avait Jacques Pradel. Il n’est plus à TF1 mais j’ai été très content de revoir. On l'avait « perdu de vue »...

     

    Mais il n’y avait pas que TF1. Entre deux films, les logos d’une vingtaine de sponsors s’affichaient sur l’écran. Pendant le forum, réparti entre neuf bâtiments (hall, salle de conférence, médiathèque, musée…), les partenaires avaient droit à deux bâtiments. Il y avait un marché couvert vendant les produits de deux grandes surfaces. Un bâtiment réunissait une banque, un fournisseur d’eau, trois groupes de grande distribution et un constructeur automobile. Et tous ces sponsors ont joué à fond la carte de l’ « exigence écologique » et du « développement durable »…

    Simplicité, spiritualité

    Avec Olivier, un autre décroissant, nous avons discuté de l’aspect spirituel de la décroissance. C’est ce que certains nomment « simplicité volontaire ». Elle consiste à adopter un mode de vie moins dépendant de l'argent qui vise à satisfaire ses vrais besoins.

     

    Plus généralement, Olivier parle d’une « attitude générale dans la vie ». Il m’a cité l’exemple de Gandhi. Il a évoqué la communauté de l’Arche comme un exemple assez marquant.

     

    Il est de formation scientifique. Je lui ai demandé pourquoi les hommes politiques semblent si peu se soucier de l’écologie. « C’est en raison de leur formation. Ils ne sont pas formés à ça. Par exemple, un Chirac, n’a découvert l’écologie que sur le tard. Et c’est contraire à ses schémas de pensée. »

    Selon lui « les grandes écoles forment quelques personnalités originales, pas beaucoup. Le message écologique a du mal à passer, également au niveau des médias. Par exemple, Jean-Marc Jancovici a répondu à une interview sur une grande chaîne de télé. On lui a demandé ce qu’il fallait faire pour réduire les émissions de gaz. Il a répondu qu’il fallait acheter des voitures plus petites. Levée de bouclier immédiate. La journaliste lui a fait comprendre que les trois principaux annonceurs de la chaîne étaient des constructeurs automobiles. »

     

    Pas de théorie du complot

     

    Voilà, les choses sont assez simples. Certains parlent même de complot. Mais Olivier est hostile aux théories du complot. « Je lis beaucoup de choses sur Internet, liées à des théories du complot. Et j’en retirer toujours une impression désagréable. Mon sentiment est que ceux qui écrivent ces textes ne font que s’auto-intoxiquer, même s’ils le font pour lutter contre ce qu’ils estiment être des adversaires. Au fond, ces critiques sont très néfastes. On finit par tourner en rond. Je préfère lire des textes plus clairs, des textes qui apportent de la joie. C’est aussi cela la décroissance : cela ne concerne pas seulement ce que l’on mange, la façon dont on s’habille et se déplace, mais aussi les nourritures intellectuelles. »

     

    Le Forum des organisations intergouvernementales réunissait des dizaines d’associations, dont les Faucheurs volontaires, la Confédération paysanne et Greenpeace. José Bové était programmé. Las, l’homme à la pipe s’est envolé en dernière minute pour le Mali…

     

    J’ai rencontré un représentant de l’association Kokopelli. Ainsi qu’une une association de coopération avec une école du Bangladesh. Intéressant aussi, l'initiative Freecycle...

     

    Articles liés:

    (Blog: décroissance et convivialité)

    Le Monde rétrécit les décroissants

    Portait d’un décroissant

    J'ai rencontré les décroissants (II)

    J'ai rencontré les décroissants (I)

  • J'ai rencontré les décroissants (II)

    ur le même sujet sur ce blog:

    Pour comprendre la décroissance, j’ai voulu rencontrer des gens qui pratiquent de ce mode de vie. Les décroisseurs berrichons, dont j’ai déjà parlé, m’ont reçu chez eux. Ils font du vélo, et vont parfois dans des crêperie...

     

    Florent, l’un des décroisseurs berrichon vit à Paris. « Nous nous connaissions avant qu’Hercule soit muté à Bourges. » Il vit la décroissance intensément dans son appartement du XVIIème arrondissement de Paris. « J’ai déménagé pour me rapprocher de mon travail. Je ne voulais plus prendre le métro. Je me suis aussi débarrassé de mon réfrigérateur. Trop grand pour mon nouvel appartement. Je n’ai pas de lave linge non plus ni de four micro onde. Pas de télé, pas de téléphone portable. »

    Il achète ses légumes dans une AMAP (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne). Un panier garni par semaine. Il mange des œufs, rarement de la viande et du saucisson de montagne à volonté. « Ce mode de vie est un peu expérimental. C’est pour voir. Je vis ainsi depuis deux mois. Ca ne durera peut-être pas tout le temps. »

     

     

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    Vélorution!

     

    Il fait partie du mouvement vélorution. Cette association milite pour le déplacement à bicyclette. « Notre dernière action, c’était pendant la journée « sans ma voiture », le 22 septembre, organisée dans toute l’Europe.

    Nous nous sommes rassemblés place de l’Etoile (voir photo) pour dénoncer l’absence de politiques concrètes en faveur des modes de circulation non polluants. A deux cents cyclistes nous avons bloqué la circulation pendant une heure. » Le happening s’est terminé dans un panier à salade.

    Soixante vélorutionnaires ont passé quatre heures au poste de police. La maréchaussée manque de poésie, mais ça on le savait. « Ce qui est amusant », note ironiquement Stéphane, « c’est que la journée sans voiture c’est les évols qu’on empêche de rouler. Absurde. »

     

    Convivialité

     

    Un soir, nous sommes allés dans une crêperie avec Hercule, Magali et Florent. « Ca n’est pas très décroissant », a remarqué l’un d’eux, « mais c’est plus convivial ». Crêpes fourrées aux légumes, à la viande et au fromage. Vin de pays. Effectivement, la convivialité était au rendez-vous.

    Il y a plusieurs décroissances. C’est ce que j’ai appris pendant mon séjour. « Selon leur parcours, les gens ont différentes façon d’entrer dans la décroissance. Certains y viennent par l’écologie, d’autre par les mouvements anti pubs, d’autre par une réflexion plus personnelle. »

     

     

     

    Définition

     

    Pour résumer, qu’est-ce que la décroissance. Selon l’encyclopédie wikkipedia, la décroissance présente deux aspects :

    1) Comme slogan remettant en cause le consensus pour la croissance. Il s’agit alors d’un « mot-obus » pour défier, entre autre, l’économisme, c’est à dire la croyance que toute économie doit augmenter la valeur de ses échanges et productions pour éviter la crise ou le désastre.

    2) Comme processus concret en direction d’une société soutenable (juste et écologique…).

    La décroissance est une démarche individuelle et collective basée sur une réduction de la consommation directe et indirecte de matières, énergies et espaces (décroissance physique), de la capacité d’acquisition de matières, énergies et espaces (décroissance économique).

     

    Articles liés:

    La décroissance, une idée qui progresse

    Décroissance et développement

    J'ai rencontré les décroissants (I)

     

     

     

    (Photo: vélorution)

  • La décroissance après le développement?

     
    medium_asterix.JPGDu développement à la décroissance, de Jean-Pierre Tertrais, présente une approche de la décroissance "anarchiste libertaire". Sa conclusion ne m'a pas convaincu...

     

    Le plan du livre est clair. D’abord, définir les notions de développement et de croissance. Ces notions émergent après la seconde guerre mondiale, avec celle de sous développement.

     

    Jean-Pierre Tertrais dresse un bilan « désastreux » de la croissance. Sur le plan humain et écologique. Changement climatique, déforestation, disparition de l’eau douce, perte de biodiversité, déchets nucléaires et radiations, épuisement des ressources non renouvelables… la liste est longue.

     

    Il critique sévèrement les dépenses militaires, les politiques des transports et la politique agricole. Trop de gaspillage.

     

    La conclusion du livre est plus faible. Jean-Pierre Tertrais fixe comme objectif « la disparition du capitalisme ». Mais « la disparition du capitalisme » c'est un peu abrupt! L'Histoire nous a appris à nous méfier des Révolutions...

     

    De plus, des informations imprécises intriguent le lecteur. « Il a été calculé que, pour la France, la valeur (monétaire) des relations non marchandes équivaudrait aux trois quart du PNB ». D’où vient ce chiffre ? Plus loin, « aux Etats-Unis, on estime que de 12 à 15% de la population auraient déjà choisi » de vivre selon des principes de « décroissance » et de « simplicité volontaire ». Là encore, l'auteur ne donne pas la source de l’information.

     

     

    En complément ou au lieu de lire ce livre, je conseillerais Epicure. Sa classification des désirs est un guide utile. Ses recettes datent de 2 000 ans mais elles sont bonnes, simples et naturelles...

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    En plus:

     

     

    Le rapport 2005 sur la mise en oeuvre de la stratégie de développement durable par le gouvernement.

     


    Dominique Voynet, Yves Cochet et Corinne Lepage se prennent un peu la tête (en vidéo). Et si on revenait aux idées simples?

     

    The Economist consacre un dossier au réchauffement climatique.

     

    Enfin, quelques conseils de lecture, par un des animateurs du blog des décroisseurs berrichons, interrogés par mail. Merci à eux de leur réponse!

    "Pour découvrir la Décroissance, le mieux est-il sans doute de commencer par les livres de Serge Latouche, en particulier: Survivre au développement aux éditions 1001 nuits: pas cher, court et clair. 

    L'ouvrage collectif Objectif Décroissance chez Parangon (dans la collection

    dirigée par S. Latouche). Il existe aussi en ligne, deux de ses articles parus  dans le Monde diplomatique  ici et

    Sur le développement, j'ai particulièrement aimé:

    La fin du développement de Francois Partant Parangon ;

    Défaire le développement refaire le Monde, c'est-à-dire les actes du colloque éponyme chez Parangon (très intéressant mais long) ;

    Le développement l'histoire d'une croyance occidentale de Gilbert Rist Presses de Science Po. ; 

    La convivialité d'Illich est vraiment un excellent  texte !

    Pour un bonne approche de la critique du Progrès, le livre La fragilité de la Puissance d'Alain Gras Fayard est magnifique !

    Bernard Charbonneau me semble être aussi un auteur incontournable. Une présentation très claire de sa pensée se trouve dans Ecologie et Liberté de Cerezuelle, encore chez parangon dans la collection de Latouche: A lire !

    J'ai aussi lu le livre de J.P. Tertrais qui est également une bonne introduction, celui-ci a déjà été réédité et enrichi..."

     

     

    (Dessin: Astérix) 

     

  • Nous, les Freemen...

    Aujourd’hui, bonne nouvelle ! Je viens de rejoindre les Freemen. C’est un réseau de blogueurs. Ils se définissent notamment par leur sensibilité à la question du changement climatique. Ils se retrouvent sur le blog collectif ChampG.

     

    Merci à Nicolas Voisin, qui m’a ouvert la porte du club ! Merci aux autres que j’ai hâte de mieux connaître, notamment sur leur blog.

     

    Mais trève de bavardages, voici le texte fondateur des Freemen que vous trouverez aussi sur ChampG:

     

    « Nous appelons aujourd’hui tous ceux et toutes celles qui ont compris que :

    1. le changement climatique est un problème majeur, pas uniquement écologique, mais aussi politique et économique, 
    2. s’attaquer sérieusement à ce problème (et à d’autres… guerres, pauvreté, etc.) implique une remise en cause profonde de nos modèles économiques et particulièrement de la notion de « croissance », à rejoindre le réseau « Freemen ».

    Freemen est un réseau de blogs, dont les auteurs sont d’accord avec les affirmations ci-dessus (au moins) et s’engagent simplement à linker les autres.

    L’objectif est de donner plus de visibilité à chacun, et à l’ensemble. De donner de la voix à tous les indépendants, à tous les esprits libres. Chacun, comme le nom « Freemen » l’indique, pense et écrit toujours ce qu’il veut sur son blog.

    L’ensemble de ces contenus formera petit à petit une nouvelle « chaîne », un nouveau « journal », chacun parlant de ce qu’il veut, politique certes, mais aussi art, culture, coups de cœur, n’importe quoi, etc. Pour rejoindre le réseau, il suffit de : - relire ci-dessus et être toujours d’accord - le décider.

    Ensuite, Créer une liste « Freemen » et linker l’ensemble des blogs freemen Vous faire connaître de l’un d’entre eux, qui transmettra. Nous travaillons en ce moment aux prochaines étapes : outil de stats professionnel pour tout le monde (et pour assurer plus efficacement la mise en avant de l’ensemble), puis hub RSS, etc. A suivre. Vive la liberté ! Vive l’humanité ! Vive la Terre ! »

    Nous autres, freemen, nous allons changer le monde, vous verrez!

  • La décroissance une idée qui progresse(2) : le gouvernement s’y met !

    medium_arton679.jpg On connaît l’intérêt de Jacques Chirac pour l’écologie (si, si!) Aujourd’hui ça se confirme. Le ministère de l’Ecologie et du développement durable vient de lancer une campagne de sensibilisation à une utilisation économe de l’eau. Avec un très beau clip.

     

    Doit-on pour autant parler de démarche décroissante ? Pas vraiment. C’est une action ponctuelle. Et elle n’a rien de nouveau. Tout le monde se souvient des campagnes pour l’économie d’énergie dans les années 80. « On n’a pas de pétrole mais on a des idées », disait-on à l’époque.

     

    J’ai parcouru quelques sites, suite à mon précédent article sur la décroissance. J’en ai tiré deux conclusions :

     

    • Seule une crise grave peut faire évoluer les comportements et imposer l’idée de décroissance ; des canicules à répétition, une hausse du prix du pétrole et autres sources d’énergie, etc.

     

    • La prise de conscience ne peut être qu’individuelle ; même les Verts prennent le concept de décroissance avec des pincettes, les autres partis n’en parlons pas.

    Pour finir, j’aimerais lancer un bonjour virtuel à Balou et à ses congénères !

    Cet article est cité sur le site de Nicolas Voisin

    A lire dans les commentaires: un article du Monde qui dézingue les décroissants!