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J'ai rencontré les décroissants (II)

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Pour comprendre la décroissance, j’ai voulu rencontrer des gens qui pratiquent de ce mode de vie. Les décroisseurs berrichons, dont j’ai déjà parlé, m’ont reçu chez eux. Ils font du vélo, et vont parfois dans des crêperie...

 

Florent, l’un des décroisseurs berrichon vit à Paris. « Nous nous connaissions avant qu’Hercule soit muté à Bourges. » Il vit la décroissance intensément dans son appartement du XVIIème arrondissement de Paris. « J’ai déménagé pour me rapprocher de mon travail. Je ne voulais plus prendre le métro. Je me suis aussi débarrassé de mon réfrigérateur. Trop grand pour mon nouvel appartement. Je n’ai pas de lave linge non plus ni de four micro onde. Pas de télé, pas de téléphone portable. »

Il achète ses légumes dans une AMAP (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne). Un panier garni par semaine. Il mange des œufs, rarement de la viande et du saucisson de montagne à volonté. « Ce mode de vie est un peu expérimental. C’est pour voir. Je vis ainsi depuis deux mois. Ca ne durera peut-être pas tout le temps. »

 

 

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Vélorution!

 

Il fait partie du mouvement vélorution. Cette association milite pour le déplacement à bicyclette. « Notre dernière action, c’était pendant la journée « sans ma voiture », le 22 septembre, organisée dans toute l’Europe.

Nous nous sommes rassemblés place de l’Etoile (voir photo) pour dénoncer l’absence de politiques concrètes en faveur des modes de circulation non polluants. A deux cents cyclistes nous avons bloqué la circulation pendant une heure. » Le happening s’est terminé dans un panier à salade.

Soixante vélorutionnaires ont passé quatre heures au poste de police. La maréchaussée manque de poésie, mais ça on le savait. « Ce qui est amusant », note ironiquement Stéphane, « c’est que la journée sans voiture c’est les évols qu’on empêche de rouler. Absurde. »

 

Convivialité

 

Un soir, nous sommes allés dans une crêperie avec Hercule, Magali et Florent. « Ca n’est pas très décroissant », a remarqué l’un d’eux, « mais c’est plus convivial ». Crêpes fourrées aux légumes, à la viande et au fromage. Vin de pays. Effectivement, la convivialité était au rendez-vous.

Il y a plusieurs décroissances. C’est ce que j’ai appris pendant mon séjour. « Selon leur parcours, les gens ont différentes façon d’entrer dans la décroissance. Certains y viennent par l’écologie, d’autre par les mouvements anti pubs, d’autre par une réflexion plus personnelle. »

 

 

 

Définition

 

Pour résumer, qu’est-ce que la décroissance. Selon l’encyclopédie wikkipedia, la décroissance présente deux aspects :

1) Comme slogan remettant en cause le consensus pour la croissance. Il s’agit alors d’un « mot-obus » pour défier, entre autre, l’économisme, c’est à dire la croyance que toute économie doit augmenter la valeur de ses échanges et productions pour éviter la crise ou le désastre.

2) Comme processus concret en direction d’une société soutenable (juste et écologique…).

La décroissance est une démarche individuelle et collective basée sur une réduction de la consommation directe et indirecte de matières, énergies et espaces (décroissance physique), de la capacité d’acquisition de matières, énergies et espaces (décroissance économique).

 

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(Photo: vélorution)

Commentaires

  • Il y a tellement peu de volonté politique (budget consacré à l’environnement : moins de 1%) que ça en est déprimant. Comme à son habitude, Chirac est doué pour l’esbrouffe mais dans les faits, c’est le néant. Par exemple, nous vivons dans le pays qui utilise le plus de pesticides en Europe, et ce n’est pas sa charte bidon qui va y changer quelque chose. Aujourd’hui, 90 % des cours d’eau contiennent des pesticides en France. Quant au développement durable, ce n’est rien d’autre qu’une manière pour la société de se donner bonne conscience, un concept marketing trop timide et déjà trop tardif, qu’il aurait fallu mettre en place il y a trente ans. Quant à la décroissance, je ne peux pas dire que je suis un moine soldat, mais j’essaye de faire des efforts autant que possible dans ma vie quotidienne. Par contre, lorsqu’une des personnes citées dans ta note considère que le fait d’aller manger une crêpe n’est pas très « décroissant », je trouve qu’il pousse un peu, non ?

  • J'allais oublier... merci de ta visite !

  • Llaurent,

    "Quant au développement durable, ce n’est rien d’autre qu’une manière pour la société de se donner bonne conscience, un concept marketing trop timide et déjà trop tardif, qu’il aurait fallu mettre en place il y a trente ans."

    Le développement durable est un concept pernicieux, comme tu le dit. Ce n'est pas suffisant.

    "Par contre, lorsqu’une des personnes citées dans ta note considère que le fait d’aller manger une crêpe n’est pas très « décroissant », je trouve qu’il pousse un peu, non ?"

    Les décroissants ont le droit d'avoir de l'humour. Je pense que c'était une blague...

  • L'idée de décroissance est bonne. Il faut que notre société arrête de produire des trucs qui ne servent à rien. Ca fait bosser des mecs pour rien... Ca use nos réserves naturelles pour rien... Ca pollue pour rien.

    Eric, ça fait plusieurs fois que tu nous présentes la décroissance et ce thème me parait sympathique, car utile, et rejoint un peu ce que je pense : faire de la croissance sous prétexte de faire marcher l'économie, c'est grostesque.

    Par contre, les décroissants opposent leurs principes au développement durable, c'est ridicule.

    Il faut, je crois, lutter contre l'exploitation du développement durable à des fins politique, du moins comme on l'entend actuellement. Faire un ministère du développement durable, ce n'est pas ça qui va sauver le monde.

  • Nicolas,

    "Il faut, je crois, lutter contre l'exploitation du développement durable à des fins politique, du moins comme on l'entend actuellement. Faire un ministère du développement durable, ce n'est pas ça qui va sauver le monde."

    Oui, il faut éviter les excès, dans un sens ou dans l'autre. Il faut, par exemple, éviter une soviétisation...
    On peut imaginer pire: rationner l'essence, et pourquoi pas la bouffe! Ne rigole pas, ça peut arriver. En France on a connu le rationnement jusqu'en 1948...

    Il y a un problème. On en prend conscience. Personne n'a de solution. Etudier les phénomènes économiques comme tu le fais, ça me semble très utile.

  • "Soixante vélorutionnaires ont passé quatre heures au poste de police. La maréchaussée manque de poésie, mais ça on le savait. « Ce qui est amusant », note ironiquement Stéphane, « c’est que la journée sans voiture c’est les évols qu’on empêche de rouler. Absurde. »"

    Moi, ce que je trove absurde, c'est de pas pouvoir circuler dans Paris à cause des couloirs de bus.

  • @Gilberto,

    Il faut de la place pour tout le monde!

  • Salut Eric ! Le boulot d'un journaliste consiste en principe à mettre en perspectives des points de vue, des avis des témoignages différents et principalement ceux qui se trouvent en oppositions pour que le lecteur puisse se faire de lui même une opinion.
    Si tout va dans le même sens - témoignages, avis des experts, résultats d'analyse, etc. - si tout concorde et se complète parfaitement, c'est que la réponse à la question fait l'unanimité et dans ce cas pas de problème.
    Mais en ce qui concerne la "décroissance" je ne pense pas que tout les économistes, les experts soient réellement unanime quant à cette théorie, et pourtant tu ne présentes que ce qui serait favorable à ce concept ou pseudo-concept. Aucune voix qui s'élève contre cette idée, ou qui la remettrait en cause que des liens en direction d'avis favorables à la "décroissance". A ce stade, je me demande si c'est du journalisme ou de la propagande.
    Tu es bien certain d'être journaliste, Eric, ou t'as seulement rêvé d'avoir réussi le concours ?

  • Le comportement de certains commentateurs est prodigieusement grotesque.

    Je passe le fait qu’ils posent des commentaires 8 mois après la publication du billet. Le débat est clos. Aujourd’hui sur Crise dans les médias, on parle d’ouverture et de Nicolas Sarkozy. S’ils attendent 8 mois, c’est soit qu’ils ont du mal à pondre des trucs, soit qu’ils ont passé leur journée à fouiller le blog avant de trouver une méchanceté gratuite à sortir.

    C’est surtout le fond qui est grotesque. Je ne sais pas si Eric est journaliste, quand je viens sur le blog, c’est pour lire le blogueur, pas le journaliste, sinon j’achète la presse !

    On sort de six mois ou un an (ou 20 ou 30 ans) de campagne politique où nos dirigeants adorés nous expliquent qu’il faut relancer la croissance, qui nous permettra de réduire les déficits, le chômage, … et je ne sais pas quoi encore. Eric offre une tribune aux décroissants, une des seules dans un lieu « fréquenté » et un clampin accuse Eric de ne pas donner la parole aux défenseurs de la croissance !

    On croit rêver.

  • Si j'en crois ce raisonnement de Scheiro, tous les journalistes parlant du joyeux ultra-libéralisme sont d'accord entre eux, il y a unanimité pour dire que c'est le meilleur système !
    C'est d'ailleurs parce que tout le monde est d'accord que la presse en parle !
    M'enfin !
    :-)

  • Les réactions de NJ et FàP sont assez "intéressantes" dans le sens où, récemment, j'évoquais avec un ami blogger le comportement psychopathogène d'une bonne partie de la franco-bloggosphere. Cet ami disait en substance ce qui suit :

    "J'ai découvert de véritables sectes et chapelles avec gourou et grand manitou entouré de fous et de folles en pâmoison. Oh la la, pas question de dire un mot de travers sur le Grand maître! Finalement la cybersphére est un espace humain, très humain et je n'en attends pas de merveilles."

    Non, effectivement, il ne faut pas s'attendre à des merveilles.

    Calmez-vous les toutous, Eric, passera bientôt avec son bol de croquettes, vous serez récompensés :-))

  • Il existe un moyen de locomotion pas polluant et pas cher , il s'agit de la voiture M D I flow air, le moteur de cette petite citadine fonctionne à l'air comprimé et le directeur de cette société basée à Nice se nomme Guy Nègre.

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