Politique - Page 8
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Les socialistes ont voté
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Les programmes présidentiels sont dans un wiki
Que propose tel candidat sur tel sujet ? La réponse, on pourra l’avoir en consultant le wiki des programmes.
L’initiative est due à l’Institut de l’entreprise, "un des plus anciens think tanks français" (selon le Journal du management). L'Institut de l'entreprise compte plus de 120 adhérents parmi des entreprises qui génèrent un chiffre d'affaire cumulé de plus de 20% du PIB marchand de la France. Plus d’informations chez Versac.
Ce wiki se veut une source d’information neutre. Neutre au sens où chaque programme sera présenté. Le contenu évoluera au fil du temps, sur le modèle de wikipedia.
Pour l’instant, huit « chantiers » ont été définis. Rien concernant l’environnement ou l’écologie, ce qui est un peu étrange. Mais ça va évoluer! Les huit chantiers sont l’Assurance maladie, les Retraites, l’Emploi, la Dette publique, la Réforme de l’Etat, la Fiscalité, l’Enseignement scolaire et l’Enseignement supérieur.
En plus:
Un article de Marianne sur l'Institut de l'entreprise
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Chirac: De Gaulle, l'inspirateur
Le magazine Time publie cette semaine un article de Jacques Chirac.
C’est un portrait du Général de Gaulle, à l’occasion des 60 ans du magazine. L’article n’a rien d’exceptionnel, si ce n’est qu’il nous fait entrevoir ce que représente pour Chirac cette doctrine mystérieuse qu’est le gaullisme.
On peut la résumer par deux idées : une attention portée aux questions sociales et un souci de l’indépendance de la France. Le tout, soutenu par « une certaine idée de la France. »
Chirac rappelle le rôle historique du général de Gaulle : « C'est l'homme qui de Londres, le 18 juin 1940, appela les Français à refuser le honteux armistice avec l'Allemagne nazie. » « A la Libération, il rétablit la République, assura la concorde civile, remit en marche l'industrie et les forces vives du pays. » « En 1958, après douze ans de désordre institutionnel, dans les convulsions de la guerre d'Algérie, c'est lui qui sauva à nouveau la République. »
"notre identité"
De Gaulle est celui qui a accordé « enfin le droit de vote aux femmes » et mis en place « la Sécurité sociale qui fait partie de notre identité ». Un clin d’œil appuyé aux adeptes de la rupture, qui voudraient remettre en cause cette « partie de notre identité »…
De Gaulle a doté « notre pays d'une force de dissuasion qui garde toute son actualité, et sans laquelle l'indépendance de notre pays ne serait qu'un mot ». Deuxième clin d’oeil aux adeptes de la rupture, qui se voudraient plus proches des Etats-Unis. De Gaulle a aussi « choisit la réconciliation avec l'Allemagne ».
Mondialisation
Jacques Chirac, applique la leçon gaulliste à la mondialisation : « C'est, je crois, dans la fidélité à cette conception du rôle de la France que j'ai construit la réponse de notre pays à la mondialisation : la recherche d'une gouvernance mondiale qui soit fondée sur des valeurs et non pas sur les seuls intérêts économiques ; l'importance des peuples, indépendants et souverains, qui doivent être respectés ; le refus de l'usage unilatéral de la force dans un monde qui doit être régi par le droit et la solidarité ; la diversité conçue comme une richesse ; le refus du choc des civilisations et la nécessité du dialogue des cultures ».
Un texte qui éclaire un peu sur la vision de Chirac, si ce n’est celle de De Gaulle. Faut-il y voir un testament politique ou un programme en vue d'un nouveau départ ?
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Bayrou, tiers état et politicshow
Sympa l'interview de François Bayrou par Nicolas Voisin. On la voit sur le Politicshow et sur Dailymotion.
Le président de l'UDF y apparaît chaleureux et humain. L'entretien retrace sa carrière. Un fils de paysan devenu agrégé de Lettres. Un écrivain talentueux: sa biographie de Henri IV est un best seller grâce à quoi il achète des chevaux, autre passion du béarnais. Il essaie aussi de nous démontrer qu'il a été un grand ministre de l'éducation. Et puis, il s'est révolté contre le sytème traditionnel des partis. En somme, c'est un homme intègre et qui inspire le respect.
Au nom du tiers état
Par ailleurs je lis son livre, Au nom du tiers états
C'est un recueil de discours prononcés à l'Assembée. Dans la préface (longue de 50 pages), François Bayrou explique ce qui cloche dans notre démocratie. Un président monarque, un parlement sans pouvoir réel, un gouvernement qui a accaparé le pouvoir législatif, etc.
« Les citoyens sont victimes », écrit-il, « parce que, lorsqu’il n’y a pas de contre-pouvoir, c’et un clan qui accapare le pouvoir et décide de tout, plaçant ses copains à tous les postes de responsabilité. » « Un réseau opaque d’intérêts, partisans, claniques, économiques, médiatiques, commande les décisions qui sont prises, impose son influence à l’action de l’Etat. »
Enfin, à ceux qui se demandent si je suis atteint de bayroumania, je leur répondrais: "il est sympa pour un mec de droite!" C'est tout.
(Photo: couverture de Au Nom du tiers état)
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La folie des sondages
L’important dans un sondage, c’est la question, pas la réponse. Or, on ne publie que les réponses. C'est la première erreur.
Deuxième erreur: on demande aux gens pour qui ils vont voter, pas contre qui. Or, bien souvent, on vote contre un candidat. Si on va voter, un dimanche alors qu'on aimerait faire autre chose, c’est qu'on se dit que si on n’y va pas, c’est l’autre gugusse qu’on devra supporter pendant cinq ans…
J’ai donc proposé un sondage sur ce blog. Un sondage inversé.
Résultat, 43% des gens en 2007 souhaitent « virer la droite ». Le sondage, réalisé avec un Post it Express, était aussi proposé sur le site Post it Express. Et 54% ont voté « virer la droite ». 136 personnes ont voté sur ce blog et 107 sur le site Post it express. 243 personnes prises au hasard, ça n’est pas un sondage scientifique. Il n'est pas exclu que ce soit un peu fantaisiste...
Bien sûr, il faut toujours se méfier des sondages, comme le remarquait récemment Marianne (et il faut aussi se méfier de Marianne, on ne sait jamais!).
Voici les résultats bruts (à gauche, le sondage sur ce blog, à droite sur post it express).
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Guy Birenbaum : « La présidentielle se gagnera contre les médias »
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Fabius, Royal et DSK au détecteur de mensonges
Comparons les professions de foi de Laurent Fabius, Ségolène Royal et Dominique Strauss-Kahn, publiées dans l’Hebdo des socialistes.
Quels sont les mots les plus souvent employés par les trois candidats à la candidature du Parti socialiste ? Un traitement de texte suffit pour les compter. Un vrai détecteur de mensonges…
DSK et la social démocratie
Les mots formés sur la racine « social » sont très présents : 19 fois chez Royal, 20 chez Fabius et Strauss-Kahn. Quasi égalité entre les trois candidats. En revanche, le mot « socialiste » les départage : Fabius (12) devance Royal (10) et Strauss-Kahn (1). Ce dernier parle de social-démocratie (5 fois) plus que de socialisme. Il emploie 9 fois le mot « démocratie » contre 4 fois pour Royal et 3 fois pour Fabius.
Les grands anciens et les adversaires
Les noms propres sont importants. Il y a notamment les grands anciens. Chez Fabius c’est Blum, Mitterrand et Jospin. Chez Royal c’est Jaurès, Mitterrand, Jospin. Pas de nom propre chez DSK.
Hollande n’est pas cité. Jospin est nommé 2 fois par Fabius et une fois par Royal. Sarkozy apparaît 2 fois chez Fabius, pas chez les autres. Royal évoque Jean-Pierre Raffarin.
DSK dit « je », Royal dit « vous »
Dominique Strauss-Kahn emploie le « je » (29 fois) plus souvent que Royal (18) et Fabius (16). Royal s’adresse à l’auditoire en utilisant 9 fois le « vous ». Fabius le fait 3 fois et Strauss-Kahn zéro fois. Egalité parfaite pour l’emploi du « nous » : 19 fois pour les trois prétendants.
Fabius et la France
Fabius parle plus souvent de la France (8 fois) contre 3 fois pour Royal et 1 fois pour Strauss-Kahn. Strauss-Kahn emploi 8 fois les mots « président » ou « présidentielle » contre 6 fois à Fabius et 1 fois à Royal. Strauss-Kahn, dans son discours, définit la fonction présidentielle. Quant à Royal, la seule fois qu’elle prononce le mot « présidente » est pour rappeler qu’elle est Président de Poitou-Charente.
Fabius à gauche
Les mots « Gauche-droite » sont massivement employés par Fabius. 16 « gauche » et 8 « droite ». Royal (6+4) et Strauss-Kahn (4+2) sont distancés.
Ce soir a lieu le premier débat retransmis à la télé entre ces trois candidats.
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Giscard président
Ce matin, Giscard s’est invité chez Jean-Jacques Bourdin, sur RMC. VGE a apprécié de discuter avec le peuple des auditeurs. « J’aimerais que quand vous lirez mon livre, vous vous sentiez dans la peau d’un président de la République. » C’est « in bed with Giscard », son bouquin?
Parmi les auditeurs s’est glissé un plaisantin. Un animateur d’une autre radio. Il milite pour que Giscard se présente en 2007. En fond, une dizaine d’allumés criaient « Giscard président ! Giscard Président ! »
Le bouquin de Valy s’arrache dans les librairies. Le Pouvoir et la vie (tome III), est en tête des ventes d’essais dans la liste de l’Express. On retient surtout les vacheries envers Chirac. Giscard est rancunier. Qu’il se rassure, les Français aussi : ils gardent un souvenir ému de son passage à l’Elysée… et de son fameux « au revoir ».
Giscard, comme vous ne l'avez jamais vu:
Articles liés:
(vidéo: Olivier Giscard D'Estaing)
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François Bayrou: "Il y a une crise dans les médias"
« Oui, il y a une crise dans les médias ». C’est ce que m’a confié François Bayrou lors de la République des blogs, cette soirée organisée par le blogueur Versac. Une centaine de blogueurs étaient présents.
J’ai demandé à François Bayrou : « J’ai un blog qui s’appelle crise dans les médias. Est-ce que vous pensez qu’il y a une crise dans les médias ? »
« Oui, il y a une crise dans les médias », a-t-il répondu. « Pour deux raisons. La première est financière. La deuxième est due à la concentration dans les grands groupes. Le pouvoir est concentré et verrouillé. » Après cette déclaration, Bayrou, qui partait, m’a serré la main. Je sens qu’on a frôlé la connivence !!
Prendre le pouvoir
Plus tôt dans la soirée, je me suis incrusté gentiment dans une conversation que Bayrou avait avec une journaliste de France Info, micro en main, et avec Thierry Crouzet, blogueur influent (voir photo).
François (à la République des blogs on s’appelle par son prénom !) parlait de son amour d’Internet. Et il répétait « Il faut que les gens prennent le pouvoir »… « Les gens veulent prendre le pouvoir »… Et je pensais : « moi aussi je prendrais bien le pouvoir, c’est-à-dire la parole ».
Tout en l’écoutant, je me torturais pour trouver une question, si possible pas trop con. Et Bayrou disait : « c’est passionnant les wiki, les blogs, la participation des gens sur les forums ». La journaliste de France Info lui a demandé quel blogueur il lisait. Il a répondu : « Versac et d’autres bien sûr… »
Et c’est là que j’ai saisi la balle au bond en lui lançant une question que je croyais vacharde mais qui ne l’était pas : « Et est-ce que vous pensez utiliser la logique du wiki pour élaborer votre programme ? » Ca ne l’a pas du tout déstabilisé : « Si cela consiste à dire aux gens : « dites-moi ce que vous voulez et je le ferai », ce n’est pas une bonne façon de faire. En revanche, j’utilise les blogs et internet pour tester des idées. »
François Bayrou est allé volontiers à la rencontre des blogueurs. Bref, on pourrait dire qu’il a conquis son public. Mais il ne faut pas se fier aux apparences. En effet, la plupart des gens étaient des militants. Blogueur UMP, PS ou UDF, ils ont fait leur choix.
Dominique Voynet était également présente. Je parlerai plus amplement de cette soirée dans mon prochain billet. La soirée avait lieu au Pavillon Baltard, à Paris.
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Chirac m'écrit
Chirac m’écrit. Un mail arrivé hier après-midi. Il répond à une question posée il y a un mois sur le site de l’Elysée : « Quel livre lisez-vous actuellement et quels sont vos auteurs préférés ? ».
Voici la réponse, signée de Gérard Marchand, Chef adjoint de Cabinet de Chirac :
Cher Monsieur,
Le Président de la République a bien reçu le message que vous avez souhaité lui faire parvenir sur le site Internet de l'Elysée. Monsieur Jacques CHIRAC, très touché de l'intérêt que vous lui témoignez, m'a confié le soin de vous en remercier chaleureusement. Je puis vous préciser que le Chef de l'Etat apprécie les auteurs français dont la qualité et l'originalité d'écriture contribuent à la renommée de notre littérature dans le monde entier.
Bien cordialement.
Le Chef adjoint de Cabinet
Gérard MARCHAND
J’ai décidé d’écrire à Jacques Chirac après un débat lancé sur RTL.
« Impossible d’interviewer le chef de l’Etat si on ne s’appelle pas PPDA ou Pujadas », remarquait un journaliste. « On peut lui envoyer un mail » avait répondu Philippe Val, patron de Charlie Hebdo.
Que pensez-vous de la réponse de Gérard Marchand ?
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Bayrou et la crise dans les médias
François Bayrou dénonce une crise dans les médias !
Il accuse les grands patrons de presse de favoriser Sarko et Ségo. Il critique, sans les nommer, Bouygues, Dassault et Lagardère. La réaction des médias ne s’est pas faite attendre…
Dans Le Monde, dont Lagardère est actionnaire : « La stratégie de Bayrou inquiète les barons de l’UDF ». Et la pensée unique, ça n'inquiète pas Le Monde?
Le Figaro, journal de Dassault se contente d’une brève. Ca ne valait pas plus ?
Sur le site de TF1, détenu par Bouygues : « Bayrou soutient le projet de Nicolas Hulot ». La critique des grands groupes de presse est expédiée en deux phrases en fin d’article. Sans citer le nom de Bouygues, évidemment…
CQFD.
Le patron de l’UDF avait déclaré : « Il y a en France aujourd'hui des puissances très importantes qui en particulier ont des intérêts dans les médias, qui poussent à ce choix tout fait qu'ils ont choisi eux-mêmes: Nicolas Sarkozy d'un côté, Ségolène Royal de l'autre. »
Citant à demi-mots Bouygues, Dassault et Lagardère, il a évoqué des « puissances considérables qui ont avec l'Etat des rapports de clients, dont la vie et le développement dépendent de la commande publique et donc qui ont le plus grand intérêt à maîtriser, tenir les choix futurs des Français, à les diriger, les orienter ».
(Photo: http://jlhuss.blog.lemonde.fr/jlhuss/11politique_et_socit/index.html).
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Les blogueurs militants partent en campagne
Avant, les militants collaient des affiches. Aujourd'hui, ils ouvrent aussi des blogs. Est-ce que ça change grand chose?
A la Rochelle, Lionel a pleuré. Mais on a aussi parlé des blogs. Des pros ont expliqué aux militants comment créer un blog, être bien référencé et s’activer dans les forums…
Trois blogueurs étaient invités : Christophe Grébert, de Monputaux.com, Valério Motta qui a lancé le site Stop Cpe et Laurent Cervoni, consultant.
L’UMP aura aussi son panel de blogueurs à son université d'été. Le parti a lancé une plateforme de blogs et une charte des blogs pour réguler les conversations.
En observant ces grandes manœuvres, on peut notamment se demander: les partis misent-ils sur le nombre ou sur la qualité ? Veulent-ils créer un maximum de blogs à leurs couleurs, quitte à ce que chaque blogueurs se contente de répercuter la ligne officielle, ou veulent-ils ouvrir des débats, faire avancer des idées qui seront utiles aux Français ?