Le magazine Time publie cette semaine un article de Jacques Chirac.
C’est un portrait du Général de Gaulle, à l’occasion des 60 ans du magazine. L’article n’a rien d’exceptionnel, si ce n’est qu’il nous fait entrevoir ce que représente pour Chirac cette doctrine mystérieuse qu’est le gaullisme.
On peut la résumer par deux idées : une attention portée aux questions sociales et un souci de l’indépendance de la France. Le tout, soutenu par « une certaine idée de la France. »
Chirac rappelle le rôle historique du général de Gaulle : « C'est l'homme qui de Londres, le 18 juin 1940, appela les Français à refuser le honteux armistice avec l'Allemagne nazie. » « A la Libération, il rétablit la République, assura la concorde civile, remit en marche l'industrie et les forces vives du pays. » « En 1958, après douze ans de désordre institutionnel, dans les convulsions de la guerre d'Algérie, c'est lui qui sauva à nouveau la République. »
"notre identité"
De Gaulle est celui qui a accordé « enfin le droit de vote aux femmes » et mis en place « la Sécurité sociale qui fait partie de notre identité ». Un clin d’œil appuyé aux adeptes de la rupture, qui voudraient remettre en cause cette « partie de notre identité »…
De Gaulle a doté « notre pays d'une force de dissuasion qui garde toute son actualité, et sans laquelle l'indépendance de notre pays ne serait qu'un mot ». Deuxième clin d’oeil aux adeptes de la rupture, qui se voudraient plus proches des Etats-Unis. De Gaulle a aussi « choisit la réconciliation avec l'Allemagne ».
Mondialisation
Jacques Chirac, applique la leçon gaulliste à la mondialisation : « C'est, je crois, dans la fidélité à cette conception du rôle de la France que j'ai construit la réponse de notre pays à la mondialisation : la recherche d'une gouvernance mondiale qui soit fondée sur des valeurs et non pas sur les seuls intérêts économiques ; l'importance des peuples, indépendants et souverains, qui doivent être respectés ; le refus de l'usage unilatéral de la force dans un monde qui doit être régi par le droit et la solidarité ; la diversité conçue comme une richesse ; le refus du choc des civilisations et la nécessité du dialogue des cultures ».
Un texte qui éclaire un peu sur la vision de Chirac, si ce n’est celle de De Gaulle. Faut-il y voir un testament politique ou un programme en vue d'un nouveau départ ?