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"Slow is beautifull"titre Newsweek. Un numéro spécial voyage qui conseille de prendre son temps. En effet, de plus en plus de gens voyagent autrement: plus lentement, sans programme établi, en débranchant les téléphones portables. Alors que les Américains découvrent les joies de la lenteur, les Français votent pour "travailler plus pour gagner plus". Etrange inversion des valeurs...
Nicolas Sarkozy voyage en coup de vent. Falcon + yacht: trois jours et les vacances sont pliées. Retour en France: jogging avec Fillon. Puis aller retour pour saluer Angela Merkel. Bref, l'agitation permanente. Pour quels résultats?
Bouger, ça ne fait pas une politique. Tout mouvement n'est pas utile.
Il faut distinguer entre une "juste mobilité" et une "fausse mobilisation", écrit Peter Sloterdijk dans la Mobilisation infinie. Il a observé, comme d'autres, que nos société vivent dans l'urgence, le zapping. Pour Nicolas Sarkozy, ce zapping est une façon de faire adhérer les citoyens à sa politique. Une façon de mimer l'action, au lieu d'agir vraiment. Et de dissimuler l'essentiel.
Sortir du rythme fou de l'actu
Le journalL'Humanitéa choisi de ne pas "s'embraquer dans le train fou de cette propagande."Ainsi, hier il publiait un dossier sur "l'économie de l'immatériel", qui étudie la stratégie du gouvernement en matière d'économie numérique, culture, etc. (télécharger le rapport sur "l'économie de l'immatériel" en Pdf).
Et si la lenteur était l'arme fatale contre "Sarko speed"?
En ce moment, on parle des soi-disant bourdes de Ségolène Royal. C’est surtout l’UMP qui en parle. Et les médias (qui ne sont pas en majorité sarkozystes, pensez-vous!) les reprennent.
Et si on cherchait les bourdes de Sarkozy?
"Mais lui, il en fait pas !", vous entends-je répliquer."Pas possible. Infaillible, le Chef."
Erreur! Il n’arrête pas d'en faire. Mais les médias (qui ne sont pas en majorité sarkozystes, pensez-vous!) ne les répètent pas.
Prenons au hasard sa dernière interview sur TF1 avec Claire Chazal. Il a commis une bourde. Une énorme.
Mais c’est passé comme une lettre à la poste.
Aucun média ne l’a relevée.
Voilà comment ça s'est passé. Claire Chazal lui dit qu’il a changé. C'est sympa. Elle est perspicace. Mais puisque lui-même le dit, c'est que c'est vrai.
Et elle lui demande si c’est « pour gommer une image qui a été un peu dure, voire inquiétante pour les Français ? »
Notez qu’elle y met les formes, Claire Chazal. Elle ne veut pas le brusquer, l’homme-qui-est-soudain-devenu-calme. Surtout pas !
Et voici ce qu’il répond, très calmement :
"Vous savez, j'ai eu pendant 4 ans la responsabilité de la sécurité des français et pendant 4 ans il n'y a pas eu de problème..."
Et là, il se dit qu'il vient de sortir un bobard plus gros que d'habitude. Il se dit qu'il faut immédiatement rectifier le tir. Il reprend, mais ne fait que grossir la taille de la boulette:
"...enfin il y a eu beaucoup de problèmes mais il n'y a pas eu de bavure, pas d'incident."
Ah bon ?
Les émeutes dans les banlieues c’était pas au moins un incident ? Et juste avant les émeutes ça n'était pas une bavure?
Je vous laisse imaginer ce qu’est un incident pour Sarkozy !
Interview podcast. Pierre Catalan est militant UMP. Ce blogueur de 21 ans aime débattre à propos de sa ville, Boulogne, mais aussi de l’Europe et du rôle de son parti.
Avant de rencontrer Pierre Catalan, je croyais que tous les jeunes de l’UMP soutenaient Nicolas Sarkozy comme un seul homme. En interview ce militant de Boulogne-Billancourt, j’ai compris que c’était plus compliqué. « Franchement, sur Nicolas Sarkozy je n’ai pas d’avis arrêté et j’attendrai le 14 janvier et les différents candidats pour savoir pour qui je voterai pour me représenter à l’UMP » m’a-t-il confié lors de notre entretien, le 13 novembre dernier dans un café parisien (écouter les podcasts ci après).
Pierre Catalan, 21 ans, est étudiant à Sciences-Po. Son domaine de compétence : les questions européennes. Il a étudié un an à Prague et appartient au Mouvement Européen. Il était déjà au RPR en 2001.
Blog et commentaires
Il a ouvert son blog en juillet dernier. Et déjà, plus de cent notes publiées. Cela comble son appétit de débat. « On pourrait faire de l’UMP au niveau local quelque chose de très démocratique et de très intéressant » m’a-t-il dit « On pourrait faire des débats d’idées. On ne le fait pas. Et j’essaie d’influencer dans ce sens grâce à mon blog. »
Il lit et commente les blogs de l’UMP. Notamment celui de Thierry Solère, maire-adjoint de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) et responsable de l’Internet à l’UMP (en binôme avec Claude Malhuret). Il déplore : « Je suis assez peu lu parce que le commentaire ne reste pas forcément très longtemps en ligne ». C’est la règle du jeu : le blogueur reste maître chez lui…
Pierre a aussi eu quelques escarmouches sur son blog. Le 18 octobre dernier, il écrit « suite à cette note, Thierry Solère a décidé de me supprimer de sa liste de liens ». Le 21 octobre : « Suite à cette note, j'ai été exclu sans explication du comité de rédaction du blog de l'UMP Boulogne ». Le 5 novembre, « Après un échange de 6 mails, Thierry Solère n’a pas voulu m’envoyer de compte-rendu de réunion ».
Seul Internet permet à un jeune militant d’interpeller ainsi un élu de son parti. Mais la réponse, comme on le voit, ne suit pas toujours…
Clans et caciques
Au sein de l’UMP, Pierre se considère comme un électron libre. « Quand Nicolas Sarkozy a accédé à la tête de l’UMP en 2004, il a déclaré : « Je veux des jeunes libres, je veux que vous soyez libres et je ne veux pas que vous soyez prisonnier y compris de ce que je pense moi-même. » Je l’ai pris à la lettre ».
Lui-même ne se revendique pas de quelqu’un en particulier. Il rejette les réflexes « claniques ». « Je trouve très dommage qu’il y ait certaines personnes à l’UMP qui aient envie de fermer le débat autour d’un clan.Je ne vais pas parler de responsables nationaux.Je pense qu’il y a des caciques qui tirent la couverture à eux en prenant Nicolas Sarkozy comme prétexte. »
Lors d’une première rencontre, fin octobre, il m’a confié : « Je suis un UMP tendance Kouchner. J’apprécie les gens qui savent sortir des dogmes et des courants partisans ». Les personnes qu’il écoute le plus à l’UMP sont Alain Juppé et Patrick Devedjian. Il se dit libéral et souhaite populariser les idées européennes.
Les podcasts
Nicolas Sarkozy
"Nicolas Sarkozy provoque chez moi beaucoup d’admiration, parfois une adhésion très forte à ce qu’il dit et parfois un peu de rejet parce que parfois il y a une adaptation du discours que parfois je ne comprends pas. Par exemple, je ne comprends pas l’usage du mot « racaille » et du mot « kärcher ». Et je ne comprends pas une adaptation du discours qui va une fois altermondialiste, une fois un peu plus libérale. Il n’y a pas vraiment de contradiction mais je m’y perds un peu parfois".
Ceux qui prennent Nicolas Sarkozy comme prétexte
« Je trouve très dommage qu’il y ait certaines personnes à l’UMP qui aient envie de fermer le débat autour d’un clan. […] Je ne vais pas parler de responsables nationaux. Je pense qu’il y a des caciques qui tirent la couverture à eux en prenant Nicolas Sarkozy comme prétexte. Dans ces moments là, et outre certains discours de Nicolas Sarkozy qui provoquent un peu le doute chez moi, ces gens-là provoquent chez moi des réactions de rejet. »
Commentaires chez Thierry Solère
« Je suis assez actif aux commentaires mais je suis assez peu lu parce que le commentaire ne reste pas forcément très longtemps en ligne. C’est-à-dire que parfois j’ai tendance à m’emporter ou Thierry Solère trouve que le commentaire est déplacé »…« Ce qui m’intéresse beaucoup c’est l’exigence intellectuelle parce que sans ça on dévoie la démocratie. C’est très important quand on est élu local et qu’on a un blog. […] Parfois Thierry Solère n’a pas le temps d’écrire des notes très détaillées et j’aime bien soulever des points qui sont un peu superficiels ».
Les blogs UMP
« Le blog de l’UMP relaie beaucoup ce que disent les responsables de l’UMP. Il y a peut-être des militants qui ont des choses intéressantes à dire et qu’on pourrait publier sur ce blog. Je trouve dommage d’inciter les militants à ouvrir un blog sur une plateforme donnée. L’achat de mots clés ne me dérange pas mais le spaming me dérange ».
C’est un portrait du Général de Gaulle, à l’occasion des 60 ans du magazine. L’article n’a rien d’exceptionnel, si ce n’est qu’il nous fait entrevoir ce que représente pour Chirac cette doctrine mystérieuse qu’est le gaullisme.
On peut la résumer par deux idées : une attention portée aux questions sociales et un souci de l’indépendance de la France. Le tout, soutenu par « une certaine idée de la France. »
Chirac rappelle le rôle historique du général de Gaulle : « C'est l'homme qui de Londres, le 18 juin 1940, appela les Français à refuser le honteux armistice avec l'Allemagne nazie. » « A la Libération, il rétablit la République, assura la concorde civile, remit en marche l'industrie et les forces vives du pays. » « En 1958, après douze ans de désordre institutionnel, dans les convulsions de la guerre d'Algérie, c'est lui qui sauva à nouveau la République. »
"notre identité"
De Gaulle est celui qui a accordé « enfin le droit de vote aux femmes » et mis en place « la Sécurité sociale qui fait partie de notre identité ». Un clin d’œil appuyé aux adeptes de la rupture, qui voudraient remettre en cause cette « partie de notre identité »…
De Gaulle a doté « notre pays d'une force de dissuasion qui garde toute son actualité, et sans laquelle l'indépendance de notre pays ne serait qu'un mot ». Deuxième clin d’oeil aux adeptes de la rupture, qui se voudraient plus proches des Etats-Unis. De Gaulle a aussi « choisit la réconciliation avec l'Allemagne ».
Mondialisation
Jacques Chirac, applique la leçon gaulliste à la mondialisation : « C'est, je crois, dans la fidélité à cette conception du rôle de la France que j'ai construit la réponse de notre pays à la mondialisation : la recherche d'une gouvernance mondiale qui soit fondée sur des valeurs et non pas sur les seuls intérêts économiques ; l'importance des peuples, indépendants et souverains, qui doivent être respectés ; le refus de l'usage unilatéral de la force dans un monde qui doit être régi par le droit et la solidarité ; la diversité conçue comme une richesse ; le refus du choc des civilisations et la nécessité du dialogue des cultures ».
Un texte qui éclaire un peu sur la vision de Chirac, si ce n’est celle de De Gaulle. Faut-il y voir un testament politique ou un programme en vue d'un nouveau départ ?
Ce matin, Giscard s’est invité chez Jean-Jacques Bourdin, sur RMC. VGE a apprécié de discuter avec le peuple des auditeurs. « J’aimerais que quand vous lirez mon livre, vous vous sentiez dans la peau d’un président de la République. » C’est « in bed with Giscard », son bouquin?
Parmi les auditeurs s’est glissé un plaisantin. Un animateur d’une autre radio. Il milite pour que Giscard se présente en 2007. En fond, une dizaine d’allumés criaient « Giscard président ! Giscard Président ! »
Le bouquin de Valy s’arrache dans les librairies. Le Pouvoir et la vie (tome III), est en tête des ventes d’essais dans la liste de l’Express. On retient surtout les vacheries envers Chirac. Giscard est rancunier. Qu’il se rassure, les Français aussi : ils gardent un souvenir ému de son passage à l’Elysée… et de son fameux « au revoir ».
« Oui, il y a une crise dans les médias ». C’est ce que m’a confié François Bayrou lors de la République des blogs, cette soirée organisée par le blogueur Versac. Une centaine de blogueurs étaient présents.
J’ai demandé à François Bayrou : « J’ai un blog qui s’appelle crise dans les médias. Est-ce que vous pensez qu’il y a une crise dans les médias ? »
« Oui, il y a une crise dans les médias », a-t-il répondu. « Pour deux raisons. La première est financière. La deuxième est due à la concentration dans les grands groupes. Le pouvoir est concentré et verrouillé. » Après cette déclaration, Bayrou, qui partait, m’a serré la main. Je sens qu’on a frôlé la connivence !!
Prendre le pouvoir
Plus tôt dans la soirée, je me suis incrusté gentiment dans une conversation que Bayrou avait avec une journaliste de France Info, micro en main, et avec Thierry Crouzet, blogueur influent (voir photo).
François (à la République des blogs on s’appelle par son prénom !) parlait de son amour d’Internet. Et il répétait « Il faut que les gens prennent le pouvoir »… « Les gens veulent prendre le pouvoir »… Et je pensais : « moi aussi je prendrais bien le pouvoir, c’est-à-dire la parole ».
Tout en l’écoutant, je me torturais pour trouver une question, si possible pas trop con. Et Bayrou disait : « c’est passionnant les wiki, les blogs, la participation des gens sur les forums ». La journaliste de France Info lui a demandé quel blogueur il lisait. Il a répondu : « Versac et d’autres bien sûr… »
Et c’est là que j’ai saisi la balle au bond en lui lançant une question que je croyais vacharde mais qui ne l’était pas : « Et est-ce que vous pensez utiliser la logique du wiki pour élaborer votre programme ? » Ca ne l’a pas du tout déstabilisé : « Si cela consiste à dire aux gens : « dites-moi ce que vous voulez et je le ferai », ce n’est pas une bonne façon de faire. En revanche, j’utilise les blogs et internet pour tester des idées. »
François Bayrou est allé volontiers à la rencontre des blogueurs. Bref, on pourrait dire qu’il a conquis son public. Mais il ne faut pas se fier aux apparences. En effet, la plupart des gens étaient des militants. Blogueur UMP, PS ou UDF, ils ont fait leur choix.
Dominique Voynet était également présente. Je parlerai plus amplement de cette soirée dans mon prochain billet. La soirée avait lieu au Pavillon Baltard, à Paris.
Avant, les militants collaient des affiches. Aujourd'hui, ils ouvrent aussi des blogs. Est-ce que ça change grand chose?
A la Rochelle, Lionel a pleuré. Mais on a aussi parlé des blogs. Des pros ont expliqué aux militants comment créer un blog, être bien référencé et s’activer dans les forums…
Trois blogueurs étaient invités : Christophe Grébert, de Monputaux.com, Valério Motta qui a lancé le site Stop Cpe et Laurent Cervoni, consultant.
En observant ces grandes manœuvres, on peut notamment se demander: les partis misent-ils sur le nombre ou sur la qualité ? Veulent-ils créer un maximum de blogs à leurs couleurs, quitte à ce que chaque blogueurs se contente de répercuter la ligne officielle, ou veulent-ils ouvrir des débats, faire avancer des idées qui seront utiles aux Français ?