Si vous lisez en entier ce billet, vous noterez que je relève six erreurs commises par François Hollande et non pas sept comme annoncé dans le titre. Pourquoi me direz-vous? Parce que la septième, il ne l'a pas encore faite. Mais ça ne va pas tarder! Surtout s'il s'accroche à son poste de premier secrétaire du PS...
"Si on n'avait pas fait des erreurs, on serait peut-être en train de célébrer un succès". C'est ce que disait François Hollande au soir du deuxième tour de la présidentielle.
Quand il parlait d'erreurs, ils ne pensait pas aux siennes. Pourtant, sa responsabilité est engagée.
2002: défaite historique de la gauche et de Jospin.
2005: le Non au référendum européen alors que le PS s'est engagé pour le Oui.
2007: Ségolène Royal perd une élection qualifiée d'imperdable, puisque la droite avait un bilan négatif.
A chaque fois le stratège s'appelle François Hollande. D'ailleurs, quelle est sa stratégie? Maintenir la cohésion du parti, "serrer les rangs". Et cela, au détriment d'une ligne politique claire. Et quelle serait une ligne politique claire et lisible? Sans doute engager le parti vers la social-démocratie...
- 2002: après la défaite de Lionel Jospin, il aurait se remettre en cause. Et faire en sorte que Lionel Jospin ne puisse plus revenir dans le jeu. Cela n'a pas été fait. Et l'ombre de Jospin n'a cessé de planer au-dessus du PS, pénalisant sa candidate lors de la campagne de 2007.
- 2005: Référendum européen. François Hollande organise un référendum interne au PS. Le 1er décembre 2004. Beaucoup trop tôt. Et surtout, le vote a lieu sans réel débat. Résultat, le débat a eu lieu plus tard. De janvier à mai 2005 l'opinion a basculé. Et le PS s'est retrouvé gros jean comme devant.
- Novembre 2005: le Congrès du Mans. Le PS est encore sous le choc du référendum. François Hollande craint que le parti explose. Il craint aussi de perdre sa place. C'est pourquoi les socialistes optent pour une synthèse au lieu de privilégier une des différentes motions. La synthèse aboutira au projet socialiste, d'où sortira le pacte présidentiel de Ségolène Royal. Un pacte fourre tout, où les électeurs ont eu du mal à distinguer les grandes lignes. Et pour cause, c'était le fruit d'une synthèse mal faite...
- 2006: Les "primaires" socialistes commencent. Aucune règle du jeu n'a été définie. On ne sait pas qui lutte contre qui. Quatre candidats finissent par émerger: Ségolène Royal, DSK, Laurent Fabius et Jack Lang. Lionel Jospin et François Hollande manoeuvrent dans l'ombre. C'est un vrai bordel. Une machine à perdre. Une machine à perdre construite par François Hollande.
- 2006: François Hollande fait voter le projet socialiste, un peu à la vite. Mais faire voter le projet avant d'avoir désigné le candidat était une erreur. C'est le candidat qui fait le projet, pas le contraire. Et on verra, par la suite, les difficultés qu'aura Ségolène Royal a porter certaines mesures du projet.
- Fin 2006: Les débat internes. Ca restera un modèle de ce qu'il ne faut pas faire. Un suicide en direct. Les fans de Laurent Fabius et Dominique Strauss-Kahn se déchaînent contre Ségolène Royal. Relisez leurs blogs! C'est du brutal! Après ça, l'UMP a à peine eu besoin de faire campagne: le PS l'avait fait pour lui. Merci qui? Merci François Hollande.
Commentaires
Belle analyse, mais...
Je ne crois pas que ça explique la défaite de Ségolène Royal... qui est surtout la victoire de Nicolas Sarkozy dont je n'avais pas soupçonné le charisme et qui a réussi une suberbe campagne, en la "peoplisant" comme il faut, en faisant intervenir des "petits nouveaux",...
Je ne veux pas défendre à outrance François Hollande, mais je l'ai beaucoup fait sur mon blog. Je ne vais pas voir maintenant comme erreur ce que je voyais comme un modèle de démocratie il y a six mois !
En outre, la défaite n'est pas si lourde (Lionel Jospin n'est jamais arrivé à 26 pourcents). C'est donc la défaite de la gauche en général, pas celle de François Hollande.
En explosant le PS aurions-nous réussi à qualifier notre candidat au second tour ?
Partir clairement vers la sociale-démocratie, ou plutôt le sociale-libéralisme, c'était prendre le risque de voir les gens continuer à se tourner vers les partis "100% à gauche" ou "fiers d'être à gauche".
L'objectif est du PS c'était de réussir une union difficile : l'union des sociaux-libéraux, des socialistes, des radicaux etc... Il y a toujours eu cette volonté de réunir. Particulièrement après le non ! Et Ségolène à réussit le tour de force de réunir les partisans de non et du oui autour d'un projet.
Plutôt que d'accuser François Hollande de n'avoir pas pu chasser Lionel Jospin, on devrait plutôt accuser Lionel Jospin lui même. C'est insupportable de le voir faire l'enfant vexé comme un poux le soir du 21 avril qui va s'enfermer dans sa chambre, et revenir 5 ans plus tard minauder autour de l'investiture, essayer d'impulser à nouveau ces idées au Parti ...
Certes François Hollande à sa part de responsabilité. Mais de là à le tenir responsable de tous nos malheurs il faut peut-être se calmer.
Au final on peut dire qu'il a réussi son parcours. Après le 21 avril 2002, le PS n'a pas explosé et il a réussi à le tenir en une seule pièce jusqu'en 2007.
Mais l'espace entre les morceaux s'est un peu trop vu, surtout en contraste d'un UMP aux ordres de Sarkozy, et l'élection n'a pu être gagnée.
Après les législatives, il faudra passer par une explosion assumée du PS, laisser partir ceux qui n'y tiennent plus et reconstruire sur un projet social-démocrate un grand rassemblement de gauche.
L'étape de déconstruction est obligatoire et l'erreur majeure, la mère de toutes les autres, c'est bien pour François Hollande de ne pas encore osé le faire !
J'espere qu'on en a fini avec Jospin, cette fois !!!
:-)
[Nota bene : si on pense que la gauche a encore echoué a la présidentielle, il faut rappeler qu'avant Mitterrand, il fallait remonter loin dans le temps et les 47% de Segolene Royal, dans cette perspective prennent une autre dimension !]
Intéressante analyse, que je partage dans les grandes lignes. Je ne sais pas si cela a suffi à faire perdre la candidate du PS, mais il est clair que ça n'y a pas peu contribué ! Surtout le temps perdu depuis 2002, avec incapacité à se remettre en cause, et l'impression depuis le référendum que le parti est figé, chacun campant sur ses positions, les éléphants passant plus de temps à se guetter les uns les autres qu'à affuter les arguments contre la droite.
Et je rajouterais une autre erreur, mais partagée celle-là : ayant été mis en minorité dans le vote interne sur le référendum, Laurent Fabius n'a pas accepté la décision de la majorité de son parti (c'était son droit) mais est resté dans le parti tout en faisant campagne pour le non. C'était irresponsable, de la part de Hollande, de ne pas le mettre devant ses responsabilités : les militants s'étant exprimés, Fabius devait soit se ranger à l'avis de la majorité, soit partir, quitte à fonder son propre parti. C'est une question de respect pour ceux et celles qui s'étaient exprimés lors du vote interne. Je préfère de loin la démarche de Chevènement (même si je ne suis pas d'accord avec lui sur bien des choses) : ou on "ferme sa gueule", ou on démissionne.
Et ce n'est pas pour rien que la candidature de Ségolène Royal a suscité un grand espoir chez les militants et sympathisants PS, dès 2004, et qui s'est renforcé lors de la campagne pour le référendum (parmi les "pointures" du PS, elle était la plus demandée pour s'exprimer dans les meetings locaux). C'est qu'elle affirmait la nécessité de bouger, d'aller de l'avant, de ne pas se contenter de vieilles recettes. Elle a manqué d'un programme cohérent et du soutien d'une bonne partie du PS, mais certainement pas d'énergie ni de volonté de gagner.
@Irène,
Tu as raison de pointer la mauvaise gestion du "cas" Fabius.
Ségolène Royal a été l'hirondelle qui n'a pas fait le printemps!
-------
Je ne reproche qu'une chose à F Hollande: de ne pas trancher et de préférer les magouilles tactiques à une ligne directrice claire.
C'est le premier secrétaire, le premier responsable devant l'Histoire!
Quelle qualité de commentaires ici !
Je le souligne encore et toujours.
Irène par exemple, avec le cas de Fabius et du Non, appuie sur un point précis qui est effectivement une erreur tactique. Et donc une faute de François Hollande !
Eric : l'hirondelle qui n'a pas fait le printemps ! Bravo, c'est exactement cela !
:-)
Pour une critique plus acerbe (et acérée) de François Hollande, lisez le livre de Jean-Eric Boulin "Supplément au roman national" :
http://crisedanslesmedias.hautetfort.com/archive/2007/02/26/identite-francaise.html
Je suis d'accord avec toi sur la plupart des points.
Je suis en désaccord sur le dernier point.
Le PS a perdu car en 2006 le PS a ouvert les vannes pour que des militants viennent s'inscrire. Or la plupart de ces militants n'ont servi qu'à voter Royal sans faire le travail militant par la suite.
Ce sont ces militants qui ont voté Royal.
Ensuite, les primaires auraient été utiles au début du printemps 2006 afin de pacifier le terrain par la suite.
Dernière bétise d'Hollande, il aurait du se déclarer dès l'été 2005 comme candidat socialiste avant que tout autre candidat ne se déclare. Si le Premier Secrétaire ne se déclare pas, c'est qu'il est prêt à subir la désunion de son camp.
Enfin, il existe d'autres erreurs qui ont permis à Royal de perdre. Je maintiens l'idée qu'elle a tout perdu en décembre. En effet, le passage à 2007 voit un retournement des courbes de vote définitif.
@abadinte,
D'accord avec toi sur la date de décembre. Il faudrait voir ce qui s'est passé.
Je me souviens que j'avais dit à l'époque à un militant de désirs d'avenir: "Attention au melon! Là, elle prend la grosse tête!"
Et il doit y avoir eu un peu de cela. Juste après, elle allait en Chine et lâchait la "bravitude" (début janvier) puis quelques perles choisies!
Et d'accord avec toi sur les nouveaux militants. Certains ont droitisé le PS. Mais surtout leur engagement a été de courte durée, pour certains. Ils ont opté pour la candidate, puis ils l'ont lâchée en rase campagne dès que ça devenait difficile.
Bien sûr que la responsabilité de Fraise-des-bois est écrasante.
Mais il n'est pas le seul à foutre le b...
La personnalité et la ... "façon de fonctionner" pathologique de la candidate elle-même, qui n'a pas un instant cherché à profiter de l'avantage écrasant que lui conférait le plébiscite dont elle était la bénéficiaire pour s'emparer du PS, ni jamais cherché à séduire les militants du PS, qui sont restés désemparés tout au long de la campagne, mais a au contraire continué à faire sa propre tambouille avec sa bande d'amateurs fanatiques et prétentieux de Désirs d'avenir et de la Ségosphère.
Et Fabius, qui a joué les suqles toujours en eau trouble suivant son habitude, ...
Et même DSK qui, malgré son immense talent, ne serait-ce que comme orateur, n'a jamais vraiment eu sa place dans le dispositif de la candidate, ...
Et qui d'ailleurs avait déjà raté le coche en acceptant la synthèse du Mans puis en démarrant beaucoup trop tard, ...
Et Julien Dray, dans le rôle du traître multirécidiviste, ...
etc ...
Quant aux nouveaux militants, il serait EFFECTVIVEMENT plus juste de parler d'eux comme "nouveaux adhérents", en effet, car on n'en a pas vu bcp ni coller ni tracter: ils ont juste plébiscité Ségolène, puis ciao (bcp l'avaient d'ailleurs annoncé d'entrée de jeu !). Merci Jack !
Moi j'ai surtout vu des militants réputés strauss-kahniens faire le boulot, même si au fond d'eux-mêmes ils n'y croyaient guère) ... et les désireux et autres ségosphériques noyauter les meetings pour faire un tabac à leur dirigeante.
Mais une vraie campagne PS faite sous la houlette d'un vrai chef du PS, point. Voilà pourquoi on a perdu, aussi !
et pour finir,
CE N'EST PAS tant le PS que la GAUCHE qui a perdu !!!
si on 'avait pas eu un vide sidéral A GAUCHE DU PS, mais 5% de gens décidés, on aurait passé la barre des 50% au 2e tour, et Sarkosy aurait demandé ... l'asile politique à Malte et la nationalité maltaise !
et après ça vous ne voulez pas que bcp au PS se posent la question d'une alliance avec la droite bayrouiste ?
c'est ça, ou dix ans et plus de sarkozysme !
@Pas Nurge,
Pas mieux!
Je suis d'accord avec toi, sur à peu près tout ce que tu écris!
merci !
pour en finir vraiment, je suis intimement persuadé qu'il FAUT changer notre PROPRE façon de faire: un peu moins de débat politique, un peu plus d'action solidaire sur le terrain ...
c'est pas tant de programme que d'aide dont on besoin les plus faibles : voir la tactique des barbus islamistes et autres
une partie de leur succès vient du fait que EUX apportent soutien financier, scolaire, sanitaire, etc ... pas des tracts à la con dans les boîtes aux lettres !
au lieu de baratiner la voisine, il lui montent son panier de commissions, ils lui gardent les mômes, etc ...
[évidemment ils en profite aussi pour s'infiltrer partout et faire leur propagande fanatique, et recruter de pauvres zigues pour jouer les human bombs, mais on n'est aps obligés de les suivre jusque là?]
en pratique il faut aller regarder du côté de NOTRE PROPRE engagement citoyen et RECREER DU LIEN: de l'esprit civique, de l'économie sociale et solidaire, du développement durable, des associations etc...
bon allez bonsoir !
Bravissimmo ! C'est tout à, fait vrai ! Là , je viens de lire l'article de JF Khan "Marianne, "N' ayez pas peur!" que je vais mettre en ligne sous format PDF à télécharger, entre toi et lui, nos opinions se recoupent : je me rends compte maintenant que lorsque Montebourg avait dit :
"le seul défaut de SR était FH", il avait tout à fait raison, je me rends compte que FH, DSK, Fabius, Lang ont tout fait pour lui couper l'herbe sous les pieds, ils ont voulu son échec, mais malgré tout, ils ne s'attendaient pas à son joli score.Car elle a fait un joli score malgré tout ce qu'elle a subi des éléphants !
Si je vire orange, c'est par regret que le PS n'ait pas su se débarrasser de ces éléphants qui pratiquent l'immobilisme depuis le début, rien de nouveau n'a été crée depuis le décès de Mitterrand, ils se sont enlisés tous seuls, SR mériterait de passer orange pour leur faire un pied de nez : à aucun moment ils ne l'ont soutenu : lamentable ! Seuls les militants y ont cru jusqu'au bout..
Moi, j'ai compris que je me suis plantée dès le débat SR et Bayrou, j'ai compris avec les déclarations de FH, que le PS était fichu !
J'attends l'article qui s'apellera : "la mort programmée du PS orchestrée par François Hollande", si on lit tous les articles actuels de n'importe quel média et qu'on en fait un résumé, on y arrive !
Super tes billets Eric, ça me fait chaud au coeur !je me croyais seule à le penser..
@Fanette,
Quant à JFK, c'est lui qui surnomait le PS "Parti suicidaire".
...
Mais quand tu dis: "je me croyais seule à le penser..."
Sache qu'il y a au PS (par exemple du côté de DSK), un paquet de monde qui pensent que Hollande, franchement, c'est un boulet.
Hollande réagit bien! Il exclut Kouchner. Le contraire n'aurait pas été raisonnable.
http://www.20minutes.fr/article/158792/20070518-Politique-Hollande-Kouchner-n-est-plus-membre-du-parti-socialiste.php
la discussion se poursuit sur bellaciao
http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=48490#forum170536
Si je comprends bien, avant de virer la Ségolène, tu es pàrtisan de virer Hollande de la tête du PS, ce en quoi, je suis tout à fait d'accord avec toi.
vous êtes durs ! ;)
il ne s'agit pas de virer l'un ou l'autre, mais d'arrêter de vouloir marier à toute force la carpe et le lapin.
- les fabusiens (je n'ai pas dit Fabius, qui .... n'en est pas à une trahison près) ont sûrement un avenir avec les Mélanchon et autres Emmanueli dans une sorte de Linkspartei à la française, avec pourquoi pas Marie George comme candidate ?
- les strauss-kahniens, sauf s'ils se font sepuku à force d'être "raisonnables et consensuels" au-delà du raisonnable, ont un rôle charnière à jouer avec le mouvement démocrate de papa Bayrou qui est démocrate, certes, mais pas vraiment social, alors il faut lui adosser le pendant social-quelque-chose à sa gauche
- le problème ce sont les comment dire ? "post-miterrandistes" ? les sego-hollandais et autres socio-calculateurs (prodiges, certainement prodiges) qui ne pensent qu'à se placer pour 2012: peu importe les idées, pourvu qu'on ait le pouvoir ! les adeptes des synthèses à tout prix, du GRRAAANNND parti unifié ... avec eux (ou elle) à la tête, fruit d'un magma idéologique où les calculs politiciens priment sur l'idéal socialiste.
Reste une énigme : Ségolène elle-même.
... est-elle, comme tout porte à le croire, une vraie néo-miterrandiste psychorigide (tout est de la faute des autres, quand on les a traités d'éléphants on a tout dit), ou est-elle capable de se remettre en cause pour corriger les grosses fautes qu'elle a accumulées pendant cette campagne, pour mettre son énergie exceptionnelle au service d'un grand parti de centre gauche rénové, créatif, et décomplexé ?
Pour l'heure, MYSTERE !
Mais c'est la vraie question: si Segolène est capable de faire son auto-critique, et de progresser ainsi dans son aprrentissage de présidentiable, alors elle doit prendre notre tête car c'est probablement la plus teigneuse de nos leaders.
Sinon .... on est mal, à moins que DSK n'attrape au contact de Sego la rage de gagner.
Sinon on devra attendre la nouvelle génération. Et Speedy Schtroumpf a alors du bon temps devant lui !
Misèèèèère !
En tout cas, Fraisy n'a sa plus sa place que comme amuseur de service lors de la récré pendant les congrès du parti ... de quel parti, au fait, Socialixxxx ???
Mais sûrement plus comme premier secrétaire. Il sera certainement présidentiable (il ne faut pas le désepérer cet homme), mais comme Président de l'AAPS [Amicale des Anciens Premiers Secrétaires].
Basta !
@BertranD,
Je n'ai jamais dit qu'il fallait virer Hollande!
Ca, c'est autre chose.
@Pas Nurge,
Oui, il y a apparemment des incompatibilités. Surout entre le courant Fabius et le courant DSK. Mais Fabius ne nous a jamais prouvé qu'il s'était mélenchonisé sans autre raison que de chercher à prendre le pouvoir. Car, quand il était ministre, il n'était pas du tout mélenchonnesque ou buffettiste...
En revanche, la méthode "barbu", elle est intéressante. Et même vitale.
Mais le problème, quand je discute avec des mecs du PS, c'est que ce sont souvent des intellos ou des bourgeois qui frémiraient à l'idée de rencontrer des populos. J'exagère, bien sûr!
Pourquoi pas, après tout.
Je sais bien que l'on ne prète qu'aux riches mais la l'addition est lourde pour un seul homme.
La défaite de Ségolène, c'est celle de tout le PS, tendances, factions, prophtes et courants, et pas seulement celle de Royale ou Hollande.
Il y a d'abord deux erreurs stratégiques de fond :
- croire que le PS était le recours naturel contre l'UMP. Ce n'est pas ce qu'il y a eu lieu. Sans projets, mais avec quelques idées bricolés, le PS a été capté par l'UDF et Nocolas Hulot. Ségolène a certainement perdu 5 à 10% d'électeurs.
On ne construit pas une politique en quelques semaines de campagne. L'obsession à ne jamais se remettre en cause depuis l'echec de Jospin est responsable du résultat d'aujourd'hui.
Les moments les plus tragi-comiques de la campagne ont été les essais de relancer Jospin à qui ont doit la défaite la plus cuisante et la plus historique de la gauche depuis la seconde guerre mondiale.
L'autre raisons tient à la stratégie du PS de laminer toutes les autres organisations de gauche. Le contrôle du PS sur les Verts, le PC, les radicaux, les collectifs unitaires pour éviter par tous les moyens qu'ils fassent campagne a été suicidaire.
L'énergie de cette campagne aurait du être à gauche. Le gouvernement sortant avait un bilan catastrophique. Les chiffres du chomage ont été manipulés ouvertement. Une bonne partie des ministres se sont retrouvés accusés en Justice. Sarkozy et Villepin ont déclenché de graves crises sociales...
L'ensemble de la gauche aurait du être nettement majoritaire en voix à la sortie du second tour. Mais le PS, certainement à coups de promesses de portefeuilles ministériels, a maintenu ses allies sous poumon artificiel. Les Verts menés par l'ambitieuse Voynet ont fait une campagne invisible, le PC a disparu, les collectifs unitaires ont été broyés. Le PS s'est retrouvé tout seul dans une campagne ou l'on a parlé plus de "gravitude" et de militaires dans les écoles que d'un projet économique alternatif à l'ultralibéralisme.
Hollande n'est pas le seul responsable de cette connerie.
Enfin Ségolène a été mandaté après une campagne médiatique qui l'a placé, pour un temps, au niveau des autres éléphants du PS (Strauss-kahn...). Alors que les 3 quarts de la presse appartiennent à 3 milliardaires amis personnels de Sarkozy ou élus de l'UMP (Selllières, Bouygues, Dassault, Lagardère). Strauss-Kahn aurait pu gagné car il aurait capté et gardé une partie de l'électorat de Bayrou.
Tant que le PS ne sera pas à même de formuler un projet à long terme, politique, économique et sociale alternatif à l'ultralibéralisme, tant que les programmes politiques seront rédigés, renouvelés, bricolés en quelques jours pendant ou avant une campagne électorale, la droite, forcément plus concrète gardera son leadership.
ollande ni est pour rien. Parce qu'il n'est pas grand chose. C'est out la PS et la gauche qu'il faut faire renaître.
Je sais bien que l'on ne prète qu'aux riches mais la l'addition est lourde pour un seul homme.
La défaite de Ségolène, c'est celle de tout le PS, tendances, factions, prophtes et courants, et pas seulement celle de Royale ou Hollande.
Il y a d'abord deux erreurs stratégiques de fond :
- croire que le PS était le recours naturel contre l'UMP. Ce n'est pas ce qu'il y a eu lieu. Sans projets, mais avec quelques idées bricolés, le PS a été capté par l'UDF et Nocolas Hulot. Ségolène a certainement perdu 5 à 10% d'électeurs.
On ne construit pas une politique en quelques semaines de campagne. L'obsession à ne jamais se remettre en cause depuis l'echec de Jospin est responsable du résultat d'aujourd'hui.
Les moments les plus tragi-comiques de la campagne ont été les essais de relancer Jospin à qui ont doit la défaite la plus cuisante et la plus historique de la gauche depuis la seconde guerre mondiale.
L'autre raisons tient à la stratégie du PS de laminer toutes les autres organisations de gauche. Le contrôle du PS sur les Verts, le PC, les radicaux, les collectifs unitaires pour éviter par tous les moyens qu'ils fassent campagne a été suicidaire.
L'énergie de cette campagne aurait du être à gauche. Le gouvernement sortant avait un bilan catastrophique. Les chiffres du chomage ont été manipulés ouvertement. Une bonne partie des ministres se sont retrouvés accusés en Justice. Sarkozy et Villepin ont déclenché de graves crises sociales...
L'ensemble de la gauche aurait du être nettement majoritaire en voix à la sortie du second tour. Mais le PS, certainement à coups de promesses de portefeuilles ministériels, a maintenu ses allies sous poumon artificiel. Les Verts menés par l'ambitieuse Voynet ont fait une campagne invisible, le PC a disparu, les collectifs unitaires ont été broyés. Le PS s'est retrouvé tout seul dans une campagne ou l'on a parlé plus de "gravitude" et de militaires dans les écoles que d'un projet économique alternatif à l'ultralibéralisme.
Hollande n'est pas le seul responsable de cette connerie.
Enfin Ségolène a été mandaté après une campagne médiatique qui l'a placé, pour un temps, au niveau des autres éléphants du PS (Strauss-kahn...). Alors que les 3 quarts de la presse appartiennent à 3 milliardaires amis personnels de Sarkozy ou élus de l'UMP (Selllières, Bouygues, Dassault, Lagardère). Strauss-Kahn aurait pu gagné car il aurait capté et gardé une partie de l'électorat de Bayrou.
Tant que le PS ne sera pas à même de formuler un projet à long terme, politique, économique et sociale alternatif à l'ultralibéralisme, tant que les programmes politiques seront rédigés, renouvelés, bricolés en quelques jours pendant ou avant une campagne électorale, la droite, forcément plus concrète gardera son leadership.
Hollande ni est pour rien. Parce qu'il n'est pas grand chose. C'est out la PS et la gauche qu'il faut faire renaître.
@Gilles,
Je suis d'accord avec toi sur ce point (et sur le reste je ne suis pas en désaccord sur tout):
le PS a joué à affaiblir la gauche de la gauche, en appelant au vote utile. Et au final, ce sont ces voix là qui lui ont manqué. Entre autre!
@Eric
Hum hum, tu ne peux pas dresser un tableau aussi négatif de Hollande et dire ne pas vouloir qu'il quitte ses fonctions...
Tu charges tellement sa barque que ca en devient un sous-marin... ;-)
J'avais commencé une réponse, qui est devenue un peu trop longue pour servir de commentaire (mais qui a la bonne taille pour un article : je ne jette rien).
Les explications par les coulisses sont toujours délicates à manier : les faits cèdent souvent la place à l'imagination.
Je crois que Ségolène a perdu pour des raisons qui tiennent au marketing politique (l'enthousiasme populaire qui l'a portée n'avait pas une autre origine).
Et si je devais ne retenir qu'un fait, j'invoquerais son voyage en Chine : les sondages ne lui ont plus jamais été favorables après le 7 janvier.
On devrait lister les erreurs de Sarko pour voir s'il en à 7 ou à 77. Bien le bonjour.
Il est certain que le PS devrait faire un grand ménage, à ce titre le choix de Kouchner est une excellente nouvelle!
bon vent!
si je peux me permettre un conseil aux instances dirigeantes du parti: renouveler, renouveler, renouveler...
autant les figures de proues sont ennuyeuses, figées, bougonnes, en un mot insupportables, autant je suis sure que le parti regorge de militants brillants et capables (suffit de lire leurs blogs pour s'en rendre compte).
d'ailleurs Ségolène Royal, ancienne en politique mais nouvellement arrivée au premier plan, prouve bien ce besoin, impérieux, de changement de têtes.
à mon sens: se positionner beaucoup plus à gauche, montrer de l'enthousiasme, une réelle motivation, un désir vivant et non théorique.
@céleste,
Comme tu as raison!
Rajoutons dans la charrette:
Fabius, DSK, Jospin et tous sa bande de néfastes, et quelques autres...
Mais le problème, c'est qu'ils noyautent le parti!
---------
Sinon, le dernier numéro de Marianne consacre un article assez long sur Hollande:
"François hollande ou comment s'en débarrasser?"
C'est clair.
ARRETEZ DE FAIRE DES "CHARETTES", c'est ridicule et surtout contre-productif.
Un des problèmes de la GAUCHE, c'est justement qu'on arrête pas de trouver des poux au voisin ! On a l'impression que chaque militant n'a pas de pire ennemi que le leader du groupe d'à-côté !
Cherchons plutôt des facteurs de rassemblement ?
Car on a tout merdés, ok, mais maintenant occupons-nous plutôt de contrer Speedy Schtroumpf ! Là y'a du vrai boulot à faire, utile et nécessaire !
Tout cela est passionnant, bien sûr mais ne parle que peu de la réalité concrète du pays. Les socialos, on ne les voit jamais nulle part et ils se disent défenseurs des petits. Vus de la rue solférinos, les problèmes sociaux, c'est tout relatif.
Sarkozy a eu au moins cette qualité d'etre allé au contact du peuple (et on sait qu'il s'agit de communication putassière) et donner l'impression qu'il mesurait bien la vie réelle de ces concitoyen.
Les DSk, Fabius ou autre sont tellement loin de tout cela, qui ne rêvent que des ors de la république…
Le projet socialiste prendra dix ans a se reconstruire (ou bien à se construire, simplement !) et peu importe qui dirige et qui adhère pourvu qu'il soit bati avec pragmatisme !
Moins de théorie, plus de pratique !
[Quand Mitterrand est élu en 1981, il faut remonter à 1971 pour trouver les racines de son projet politique. Il n'est pas arrivé par hasard mais sur un lent et long travail de conception et de diffusion des idées socialistes. La presse aujourd'hui est entièrement libérale, noyautée ou contaminée (même Marianne !) et il manque à la gauche ses liens avec les syndicats et les organes de presse pour réaliser ces deux points…]
@Pas Nurge,
Encore une fois, tu as raison.
Et je te dirais que personnellement j'ai merdé. Je ne suis pas militant PS. Je suis un sympathisant et un électeur de Royal. Et aussi un blogueur qui sort quelques infos.
Et j'ai merdé en tombant dans le panneau de l'antisarkozisme. Il fallait l'attaquer sur le travail, le conservatisme de sa politique, les mensonges qu'il fait aux classes populaires. Pas sur sa personnalité, le fait qu'il fait peur, etc.
@Filaplomb,
OK. Rendez-vous dans 10 ans!
Si on disait 5 ans?
Eric : 5 ans, ce serait la durée raisonnabl en étant déjà au point aujourd'hui ! Malheureusement, la réalité étant ce qu'elle est…
:-)
@Fil,
La réalité, il faut la faire bouger. D'abord en essayant de la comprendre, puis en agissant!
Eric : je viens de trouver une bonne Analyse
ici. J'en fais profité les autres commentateurs.
Je trouve cet argument essentiel et très juste.
Une lecture marxiste des faits nous ramène de nouveau, quant à l'élection présidentielle à une lutte des classes. Je parle bien de qui a voté massivement pour son chef de classe…
:-)
@Fil,
Effectivement, le côté "lutte des classes" continue d'exister. Pas dans le camps qu'on croit: à droite.
Je lis par exemple le bon bouquin d'un auteur américain, Thomas franck "le marché de droit divin". Il décrit l'état actuel des choses comme une victoire de la classe aisée sur une autre!
La victoire idéologique du néolibéralisme, c'est faire admettre aux gens que de toute façon on ne peut rien changer à "l'ordre des choses".
@ Luc, et aux autres ...
1 - eh bien moi, je suis militant PS (enfin là je sais plus trop), j'ai fait une campagne antisego très virulente avant sa désignation, puis j'ai collé ses affiches et tracté pour elle ensuite, et ce, malgré l'amateurisme prétentieux et donneur de leçons des "Désirs" et autres ségo-sphériques, qu'on ne voyait en fait pas souvent sur le terrain à nos côtés hormis lors des meetings où ils avaient leurs places réservées dans les zones stratégiques (je ne parle que de ce que j'ai vécu, là)
2 - et à ceux qui se demandent où sont les socialos, eh bien j'ai une réponse, toujours d'après ma petite expérience : en ce qui concerne les militants, on est aussi dans les assos, que ce soit ATD, Emmaüs, les Restos, ou autres.... et on va continuer dur parce que c'est là qu'est la vraie vie.
3 - faut arrêter de caricaturer, de confondre "adhérent" (dit "à 20-balles") venu faire sa virée people au PS, et les militants qui, en ce moment encore, se décarcassent dans l'anonymat (et l'obscurité, puiqu'on fait ça le soir, bien forcés) pour essayer de sauver le siège de "leur" député, afin que ce Parlement ne soit pas entièrement bonapartiste !!!
4 - après on verra: on aura probablement le choix entre "les" PS, et le modem.
APRES TOUT peu importe où, pourvu qu'on RESISTE !
E viva la liberta, compagneri !
@Pas Nurge,
Le problème c'est que la virulence anti-Ségo, elle s'est vue (même après la désignation).
Mais au fait, pourquoi cette virulence?
Réponse à Luc:
Je n'ai pas d'avis généralisable sur SR mais il faut savoir que j'ai été d'abord "Désirs d'avenir" enthousiaste avant même que le site ne soit vraiment opérationnel. J'y ai passé ensuite un temps certain. En plus, une femme candidate ça n'était pas pour me déplaire. Etc ... donc pas d'allergie a priori contre la dame.
MAIS:
1 - je me suis rapidement aperçu, n'étant pas né de la dernière pluie - contrairement à beaucoup de blogueurs qui étaient là - qu'il y avait filtrage a priori et que mes messages pourtant positifs n'avaient pas l'air de tous passer. J'ai alors fait un peu de provoc pour vérifier : effectivement, ça ne passait QUE si ça correspondait à un certain schéma. En clair , je me faisais manipuler, la démocratie n'était pas réelle, contrairement à mon impression initiale. "On" ne se servait que des messages qui allaient dans un certain sens. Je suis allé voir sur le site de DSK, que j'ai toujours apprécié, et là, divine surprise, pas de filtrage (sauf A POSTERIORI quand ça dégénérait vraiment).
2- il se trouve que je ne suis pas très loin de "sa" région qu'elle cite toujours comme le nec plus ultra: en fait, elle y est vécue comme un tyran psycho-rigide par beaucoup de gens que je respecte.
Là j'ai sérieusement commencé à douter, et à rétablir des ponts avec les "DSK". Surtout que, quand on a écouté DSK une fois, y'a pas photo, il est 1O fois plus brillant, et 100 fois meilleur orateur.
3- j'ai déjà dit comment j'ai vécu sa façon de faire campagne HORS du PS, nous faisant bien comprendre qu'on était des ringards à côté de l'élite Désirs+Ségosphère. Alors qu'ils ressemblaient quand même à des boys-scouts à côté de la logistique du parti, dont tout le monde aurait compris qu'elle s'empare grâce à sa victoire écrasante aux primaires internes.
4- A bien y regarder, ce qu'elle proposait comme des nouveautés n'était ni étayé ni expliqué, ça sentait l'impro, et nous militants, on ne nous donnait pas de quoi expliquer la pensée parfois déroutante de la dame.
5- je suis un fanatique absolu de la démocratie participative, mais le jeu que nous ont fait les sego à ce propos n'a rien à avoir avec. Là comme pour le reste, j'ai eu l'impression : un peu de me faire balader par des démagos, un peu d'avoir affaire à des débutants aussi naifs qu'arrogants
6- Enfin, pendant le débat des primaires, quand, perplexe, on demandait à un "sego" de justifier son choix, un seul argument : parce qu'y a qu'elle qui peut battre Sarko. Ben voyons, on l'a bien vu !
Donc on a légèrement l'impression qu'elle a improvisé sa campagne en la refusant aux militants, et qu'elle s'est montrée rigide et désagréable.
Ceci dit, on reconnaît aussi qu'elle a un mental en inox, ce qui n'est pas rien et peut en faire une future candidate A UNE CONDITION: qu'elle soit capable de faire son MEA CULPA et arrête de toujours tout mettre au débit des autres (le coup du féminisme contre les méchants éléphants, ça va un moment, mais elle en a abusé et encore abusé : DSK a son âge, en quoi est-il plus qu'elle un éléphant ?)
Je n'ai pas de signe A ce JOUR qu'elle soit capable de se corriger.
"Ils" ne lui ont pas fait de cadeau, certes, mais c'est la loi du genre, un chef doit s'imposer, le pouvoir ne se donne pas, il se prend.
Ce que Sarko, lui, a fait. CQFD.
@Pas Nurge,
""Ils" ne lui ont pas fait de cadeau, certes, mais c'est la loi du genre, un chef doit s'imposer, le pouvoir ne se donne pas, il se prend.
Ce que Sarko, lui, a fait. CQFD."
Oui, mais une fois que Sarko a été désigné, tout le monde est rentré dans le rang. Alors qu'au PS ça a continué à merder. Pas drôle!
Oui, on peut critiquer certaines façons de faire de Ségolène Royal, mais franchement il n'y a pas à regretter: DSK se serait planté encore plus grave. De toute façon la question ne se pose pas: quelqu'un qui ne peut pas rassembler plus de20% des socialistes ne peut pas prétendre diriger le pays!
http://hebdo.parti-socialiste.fr/2007/05/21/768/