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Philosophie

  • Pierre Hadot

    pierre hadot.jpgQuel rapport entre le blog et le philosophe Pierre Hadot, qui vient de décéder à 88 ans? Les hypomnema. Les hypomnema, ce sont des "notes personnelles prises au jour le jour". Les mémoires de Marc Aurèle, étudiées par Pierre Hadot, sont les plus connues.

    A lire:

    "Mes exercices spirituels", un article de Pierre Hadot, publié dans le Nouvel Obs en 2008.

    Les premières pages de l'Eloge de la philosophie antique, de Pierre Hadot, sur Google livres.

  • Que cherchez-vous?

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    Cet après-midi, j'utilisais la fonction "recherche" de Twitter, comme je le fais chaque jour (j'utilise aussi Google). Et je me suis fait cette remarque: rechercher des informations de cette façon, ce n'est pas une bonne chose. Pourquoi? Hmm...

    Plus tard dans l'après-midi, je suis tombé, sans le chercher, sur un passage du Pouvoir du moment présent, d'Eckhart Tolle:

    Dans un de ses livres, Carl Jung rapporte une conversation qu'il avait eue avec un chef amérindien lui soulignant que, de son point de vue, la plupart des Blancs ont le visage tendu, le regard fixe et un comportement cruel. Ce chef indien disait ceci: "Ils sont toujours en train de chercher quelque chose. Mais quoi? Les Blancs désirent constamment quelque chose. Ils sont sans cesse troublés et agités. Nous ne savons pas ce qu'ils veulent. Pour nous, ce sont des fous."

  • Le langage est né pour communiquer, non pour informer

    Cette discussion sur l'information m'a apporté quelques informations, mais surtout de l'inspiration.

    Cette inspiration je l'ai aussi puisée dans un livre, L'Enfer de l'information ordinaire*. Ce livre traite de ces boutons, panneaux modes d'emplois et explications quotidiennes auxquelles on ne comprend rien.

    Et une des clés du débat se trouve à la fin du livre. L'idée est la suivante: le langage a été créé pour communiquer, pas pour informer. enfer information.jpgLe langage relie les hommes, et il ne sert qu'accessoirement à donner des informations techniques.

    L'idée est-elle vraie également pour les informations journalistiques? C'est un autre débat, qu'on pourra ouvrir une autre fois, comme le suggérait un commmentateur.

    Christian Morel, auteur du livre, dégage quatre caractérisitiques du langage. Elles explique pourquoi le langage est si complexe.

    • Les mots se combinent à l'infini

    Cette capacité s'appelle aussi la récursivité. Elle a rendu possible la communication fine entre les hommes.

    • Les mots ont plusieurs sens

    Les mots sont ambigus. Ils ont plusieurs sens. Une même phrase peut aussi avoir plusieurs sens. Selon des spécialistes, cités par Morel, l'ambiguité a été un atout dans les relations humaines. Elle a favorisé les relations entre les groupes. Avec des codes précis, donc rigides et fermés, ces interactions n'auraient pas pu être possibles. Imaginez les conversations de bistrots où on n'emploierait que des termes précis...

    Les deux premières caractéristiques (récursivité et ambiguïté) ont donné naissance aux deux formes langagières les plus fondamentales: l'argumentation et le récit.

    • L'argumentation

    L'argumentation est une des formes les plus courantes de la discussion humaine. Une conversation peut se construire autour d'une argumentation, pas autour de phrases informatives.

    • Le récit

    Le récit est l'autre grand invariant. On peut même dire que le récit a permis l'organisation des hommes en société. (Cf. Bernard Victori, cité par Christian Morel)

    Morel conclut en disant que le raisonnement est apparu bien après l'argumentation et le récit. _ On s'en doutait ;-)

    2. Information: qualité et quantité

    Une remarque également, faite par Christian Morel. L'information est en voie de disparition, dans les écrits qu'il a étudiés, c'est-à-dire les notices d'explication et aux modes d'emploi.

    C'est paradoxal, puisque les mode d'emploi sont de plus en plus épais. En réalité, et c'est l'objet de son livre, ces documents sont très mal faits. Ils ne sont pas pensés pour aider l'utilisateur.

    On peut élargir la perspective en notant que, par exemple sur Internet, l'information abonde et même surabonde, mais bien souvent il s'agit de malinformation, d'information superflue, inutile.

    * L'Enfer de l'information ordinaire

     

    A lire par ailleurs

  • Qu'est-ce qui vous rend heureux?

    admirable_design_smile1.jpgComme je sais que les médias ne parlent que de la crise, et comme c'est le début de la semaine, je voulais essayer de parler de l'aspect positif de l'existence: ce qui nous rend heureux.

    Je voulais juste vous poser cette question simple: qu'est-ce qui vous rend heureux?

    Vous pouvez me répondre n'importe quoi. Des trucs sérieux ou des broutilles. Ce qui nous rend heureux n'est pas toujours très tangible...

    Moi, si on me posais la question, je répondrais de façonun peu grave: "ce qui me rend heureux, c'est de prendre mes responsabilité, de faire quelque chose en me disant que si ça tourne mal, de toute façon, je l'aurais voulu ainsi. Petit à petit je me libère des craintes qui m'empêchent d'agir. C'est ce qui me rend heureux, finalement".

    Et vous, qu'est-ce qui vous rend heureux?

  • Zen(4): simplicité

    plateaurepas.jpg

    Le Zen est souvent associé à l'idée de simplicité.

    Zen: on imagine un espace dépouillé, sans fioriture. Simple, au point qu'il en devient insolite.

    Cette étrangeté "simple", c'est celle d'un jardin zen, d'un coussin de méditation ou d'un bol vide. Pour un occidental, cette étrangeté est radicale. Le Zen, pour lui, se résume à cette esthétique de la simplicité.

    Or, peut-être que l'occidental se trompe.

    Ce qu'il prend pour le Zen n'est peut-être qu'un trait propre au Japon dans son entier. Ainsi, une chaîne hifi japonaise a une esthétique dépouillée mais elle n'a rien à voir avec le Zen. Le restaurant japonais du coin de la rue semble, lui aussi, très Zen, même s'il ne l'est pas. Bref, le Japon accumule les signes du Zen. Ou bien c'est le Zen qui capte les caractères du Japon.

    Le Zen est-ce si simple?

    (photo: comparatif de plateaux repas en avion)

    A lire également

  • Le Pouvoir du moment présent

    En ce moment, je lis Le Pouvoir du moment présent d'Eckhart Tolle.

    Le Pouvoir du moment présent, c'est la leçon qu'essaie de transmettre Eckhart Tolle. Etre présent, à chaque instant de sa vie. Ne pas se projeter dans un avenir hypothétique. Ne pas ressasser un passé que l'on regrette ou qui nous hante.

    Voilà un message philosophique réduit à sa plus simple expression. Ce livre est un best seller aux Etats-Unis. Sans doute pour ses qualités, mais aussi parce que l'auteur est passé dans l'émission d'Oprah Winfrey, dix semaines de suite. C'était la première fois qu'elle consacrait un tel traitement à un auteur.

    Je crois que le New York Times a écrit que Tolle a réussi cet exploit: réunir l'enseignement des principales religions, en le mettant à l'ordre du jour, et ce dans un petit livre.

     

    Je me souviens d'avoir déjà parlé, incidemment, sur ce blog, du Pouvoir du moment présent. C'était l'an dernier, à l'occasion d'un billet futile sur Paris Hilton, parce que, vous l'avez sans doute deviné, Eckhart Tolle est le maître à pensée des people.

    Eckhart n'est pas son vrai prénom. Il est né en Allemagne, se prénome Ulrich, et a choisi son prénom de "maître à penser" en référence à maître Eckhart.

  • Bouddhiste en deuil dans le métro

    En entrant dans la rame de métro, je cherche ma place.

    Je parcours la moitié du wagon et je m'assois à côté d'un homme d'une cinquantaine d'années.

    J'ouvre un livre. C'est Cent éléphants sur un brin d'herbe, du Dalaï Lama. Rapidement, je m'aperçois que mon voisin lit avidement ce que je lis.

    Dharamsala

    Au bout de deux minutes, il me demande:

    _ C'est un livre sur le bouddhisme?
    _ Oui.
    _ Je suis bouddhiste!

    Peu après il m'apprend qu'il revient de Dharamsala en Inde.

    _ Et vous avez des informations sur les Tibétains?

    _ Non, très peu. La répression continue. Le Dalaï Lama était très malade quand j'étais là-bas.

    "Ma mère est morte"

    Il m'apprend qu'il va retourner en Inde à la fin de l'année. Il y va tous les ans.
    _ Très bien, très bien!
    _ Et là, maintenant, je vais au temple. Enfin, d'abord à la morgue, parce que ma mère est morte.

    Il me parle du temple. Il dit:

    _ Vous savez, à Vincennes.

    Je dis:

    _ Oui, la pagode.

    Je dis cela comme si je connaissais la pagode, comme si j'y allais habituellement. En fait, j'y suis allé une seule fois, il y a deux ans.

    Vajradhara Ling


    _ Quel est le livre que vous lisez?

    Je lui montre la couverture du livre.

    _ Il est bien celui-ci. D'ailleurs, tous les livres du Dalaï Lama sont bien.

    Il me dit:

    _ Je suis allé le voir en Normandie, cette année. C'était au centre Vajradhara Ling.

    Je lui dis:

    _ Moi aussi, je l'ai vu en Normandie. C'était à Aubry le Panthou.

    _ Oui, Aubry le Panthou, c'est là qu'est le centre Vajradhara Ling. J'y étais!

    Je ne me dis pas: curieuse coïncidence, car les coïncidences n'existent pas. Tout n'est qu'illusion. Tout est rationnel, si l'on veut.

    On arrive à St-Lazare. L'homme me dit:

    _ Je descends là!

    Et il s'en va. Moi aussi, je descends à St-Lazare. Je le regarde s'en aller dans la foule.

  • Contente-toi de respirer

    "Un conseil que se donnent les méditants avec assiduité: "Si tu ne veux pas recevoir des coups dans la vie, ne te bas pas pour sortir la tête de l'eau plus haut que les autres. Contente-toi de respirer.""

    (source: méditer faute de mieux)

  • Zen (3): Illuminations

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    On imagine plein de choses à propos de ce qu'on appelle couramment l'illumination. Il faudrait arrêter de s'imaginer n'importe quoi. Et ne pas confondre l'illumination, qui est un moment bref de lucidité, un flash, un insight, ne pas la confondre, donc, avec la réalisation de la vérité, le nirvana (l'extinction), le salut, bref la vérité elle-même.

    Une illumination peut surgir quand un aspect inconnu du "problème de la vie" se révèle à vous, soudainement. S'interroger sur le sens de la vie signifie qu'on n'a pas trouvé le sens de la vie. Et le sens de la vie ne peut pas être exprimé avec des mots, notait un philosophe. Tout juste peut-on conclure qu'une personne a découvert le sens de la vie à ce seul signe: elle cesse de s'interroger à ce sujet.

    L'illumination peut prendre la forme d'une remémoration. Se souvenir de ses vies passées, comme chez Platon. Se rappeler de sa petite enfance, comme chez Freud.

    Elle se produit lorsque on prend conscience de quelque chose. Par exemple, on prend conscience de sa responsabilité. On se croyait victime et on découvre qu'on a une responsabilité dans ce qui nous arrive. Et, donc, qu'on va pouvoir changer les choses.

    source photo: mrhayata

    A lire également

    Zen 1

    Zen 2

    Le sourire du tao (1 à 9)

  • Mythologiser

    Les médias nous informent. Et informer c'est donner une forme. Dans cette série de billets, je souhaite étudier les différentes manières de penser que les médias nous imposent, presque de façon inconsiente.

    Ce billet fait partie d'une série: 1. Présentiser 2. Négativiser 3. Décontextualiser 4. Mythologiser 5. Provincialiser 6. Dominer 7. Emouvoir

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    Dans le flux des informations, on peut croire que les événements se suivent et ne se ressemblent pas. Or, c'est tout le contraire qui se produit. Les mêmes schémas reviennent sans arrêt. Et ces schémas on peut les appeler des mythes.

    On peut se demander si ces schémas récurrents n'ont pas la fonction que les récits mythologiques avaient par le passé.

    Comme l'écrit Peter Sloterdijk:

    "Le mythe est un système de récit qu'on répète inlassablement avec de petites variations pour réagir à la réalité mouvementée du réel et le réduire toujours à un modèle identique de ce qui se passe au fond dans le monde depuis toujours.

    Dans le même temps, il existe une mythologie moderne qui fonctionne comme un système pour gérer l'oubli collectif. C'est-à-dire organiser le présent comme un bain permanent d'information. Nos informateurs sont, d'un point de vue systémique, des mythologues qui contribuent en permanence à l'abolition de la mémoire. L'information sur le présent disparaît derrière le mythe qui crée un univers où, au fond, rien ne change. On raconte une multiplicité d'histoires pour ne pas avoir à raconter LA grande histoire qui est la route de la Révolution."

    source photo

  • Zen (2): créer un koan qui dure

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    Un koan, c'est un énigme que le maître zen soumet à ses disciples. Ils s'y cassent la tête. En général il n'y a pas de solution.

    Un exemple:

    Comment, arrivé en haut de l'échelle, continuer à grimper?

    Un autre:

    Comment applaudir avec une seule main?

    Un dernier:

    Qu'est-ce que le Bouddha? 

    Toutes les religions proposent des koans. Des énigmes insolubles. Imposer des énigmes insolubles et des croyances incroyables est le meilleur moyen de distinguer les croyants des non croyants. Sinon le seul.

    L'absurdité casse la tête, au sens propre. Elle détruit les schémas de pensée trop bien rôdés. Elle fait taire cette "radio interne" qui nous tient lieu de vie psychique. Eteindre la radio, quelle paix!

    Mais, attention. Les énigmes doivent être simples. Le catholicisme, par exemple, c'est 1+1+1=1. C'est simple. Imposez cette croyance partout, et brûlez sur un bûcher toux ceux qui refusent de souscrire à cette croyance, vous établirez une civilisation millénaire.

    Si l'énigme est trop compliquée on ne parle plus de religion mais de secte. Par exemple, si on vous demande de croire que le monde a été créé par des extraterrestres et que ces mêmes extraterrestres sont venus dans le Puy-de-Dôme en 1973 pour emmener un homme sur leur planète et le ramener, faisant de lui un prophète, eh bien! déclarez tout de go qu'on se moque de vous et que vous êtes dans une secte. Prétextez n'importe quoi pour vous en aller.

    Une religion est une secte qui a réussi. C'est qu'elle a créé un koan qui dure...

    photo: source 

    Lire aussi:

    Zen (1) 

    Pourquoi George W. Bush n'est pas un sage taoïste

  • Zen

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    Quelle est la définition du mot "Zen"?

    Sans doute pas la définition (ou plutôt les deux) qui est passée dans le langage courant. Dans le langage courant, être Zen, c'est être calme, au-delà du calme. Et quand on dit, par exemple, d'un appartement, qu'il est zen, c'est que son desing est épuré.

    Ces deux définitions correspondent-elles au sens du mot zen? Je ne sais pas.

    Le zen, c'est zazen: vous avez déjà entendu cette phrase, qui est devenue une tarte à la crème. Le zen, c'est s'asseoir dans la posture zazen. Autrement dit, on ne définit pas le mot zen.

    Un des sens du mot zen, pour moi, c'est la rencontre avec la nature. Aller à la rencontre de la nature brute. Même au centre de Paris, la nature est là, vivace. Un arbre, un parc, le chant d'un oiseau. C'est zen.