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Journalisme - Page 18

  • La faute professionnelle de Philippe Val

    Un fait m'interroge dans l'affaire Siné, viré de Charlie Hebdo après une chronique jugée antisémite. C'est que Philippe Val, le patron du journal, a publié la chronique sans l'avoir lue. N'est-ce pas une faute professionnelle? N'est-il pas juridiquement responsable, au cas où quelqu'un attaquait le journal en diffamation?

    Philippe Val est directeur de la publication et de la rédaction de Charlie Hebdo (wikipedia). Donc, en toute logique, il me semble que Philippe Val est responsable si le contenu est jugé diffamatoire. Qu'en pense Maître Eolas?

    "Philippe Val n'a pas lu cette chronique, parce qu'il déteste tellement Siné qui fait partie de la vieille garde de Charlie Hebdo, d'un gauchisme imbécile qu'il exècre, dixit Philippe Val, qu'il ne les lit plus", explique avec poésie Claude Askolovitch, journaliste au Nouvel Observateur et commentateur éminent de Crise dans les médias.

    Ce qui est étonnant, c'est que Siné a été viré, non à cause de sa chronique, mais parce qu'il a refusé de s'excuser pour l'avoir publiée. Si je comprends, virer Siné à cause de sa chronique, cela aurait été reconnaître la faute de Philippe Val: l'avoir publiée sans la lire.

    "Interrogé par nouvelobs.com, Philippe Val a déclaré que le caricaturiste n'avait pas été renvoyé par Charlie Hebdo mais qu'il a été "mis devant une alternative, il pouvait s'excuser mais ne l'a pas fait. C'est son choix qui l'a exclut et il l'a fait librement". Philippe Val a insisté sur le fait que Siné avait transgressé la charte de l'hebdomadaire". "Ce qu'il a fait c'est contraire aux valeurs de Charlie Hebdo. La charte proscrit les propos racistes et antisémites". "C'est juste inacceptable". (Nouvel Observateur)

    Si c'est si inacceptable, pourquoi l'avoir publié dans votre journal, monsieur Val?

  • Les médias roumains: si loin de nous

    Les médias roumains, nous en parlions il y a peu. Un commentaire d'un français expatrié en Roumaine m'a permis d'en savoir plus. 

    La roumaine, près de vingt ans après Ceaucescu, est sorti d'un système de contrôle total des médias par le pouvoir. Aujourd'hui, un certain pluralisme s'esst installé, avec toutefois des tentations de revenir à l'ancien régime, avec le vote (aujourd'hui retoqué) d'une loi d'un autre temps.

    Liberté de la presse: bilan mitigé

    Selon RSF (Reporters sans frontière):  "Le premier trimestre de l’année 2006 a débuté avec la mise en examen de deux journalistes pour “violation du secret défense” et par la fermeture d’un site Internet parodiant celui du ministère des Affaires étrangères. Ce bilan mitigé est contrebalancé par la mise en chantier d’une vaste réforme du code pénal."

    Les développements survenus dans le dossier de la réforme du code pénal, et notamment la dépénalisation de la “diffamation”, sont encourageants. Le 6 juin, le Parlement a voté le retrait du code pénal de la diffamation, des insultes et de la calomnie, qui ne peuvent plus désormais donner lieu à des peines de prison. La ministre de la Justice, Monica Macovei, a initié une refonte du code pénal qui devrait introduire des changements significatifs.

    Les roumains attachés à la liberté d'expression

    Depuis que la Roumanie a adhéré à l’Union européenne l’année dernière les Roumains sont très attachés à la liberté d’expression. Aujourd’hui ils appellent le président Traian Basescu à refuser de promulguer la loi votée par le Sénat.

    « Le fait que tous les sénateurs aient voté cette absurdité nous signale que la Roumanie n’est pas à l’abri des dangers, déclare Mircea Toma. Peut-être qu’une future loi obligera les radios et les télévisions à diffuser en intégralité seulement des bonnes nouvelles. C’était comme ça à l’époque de Ceausescu. Pour le Sénat de Roumanie Ceausescu n’est pas mort, il est seulement endormi. » (France 24)

    Années 1980: l'isolationnisme

    Plongée dans l'isolationnisme informationnel, la Roumanie est devenue, vers la fin des années 1980, la championne du contrôle médiatique par l'appareil d'Etat. Ceausescu avait insisté pour que tous les journalistes deviennent membres du parti Communiste Roumain et qu'ils défendent ouvertement, dans leurs écrits, la doctrine et l'idéologie communistes. (source)

    Dépasser l'héritage Ceausescu

    La révolution de 1989 a libéré la voix de la société civile et fait renaître les médias roumains en tant que sources d'information viables. Pour la première fois depuis 50 ans, les journalistes roumains pouvaient exercer leur métier et s'exprimer librement.

    La plupart des journalistes actifs dans les médias roumains après 1989 étaient ceux qui s'étaient fait les chantres du régime communiste. Ainsi, du jour au lendemain, ils se sont vus obligés de critiquer férocement un régime et un système sur lequel ils avaient construit leur carrière. Si les codes et les lois communistes ont rapidement été jetées à la poubelle, il s'avère plus difficile de se débarrasser des méthodes et des concepts communistes enracinés dans les mentalités des journalistes par la force de la socialisation.

    1989: les médias servent d'exutoire

    Par conséquent, les médias roumains d'après 1989 ont d'abord servi d'exutoire et de moyens de se défouler contre l'ancien régime plutôt que d'outils d'information impartiaux. Les mots interdits avant 1989 tels que démocratie, liberté, transition, économie de marché ont été utilisés à toutes les sauces, abondaient dans les pages des journaux et faisaient la une des émissions de radio et de télévision sans que les médias en donnent toutefois une définition claire des concepts en question.

    Manque de pluralisme

    Or, selon Freedom House, en 2004, la Roumanie se trouvait en première place des pays candidats à l'UE en ce qui concerne la monopolisation des médias de masse par l'Etat.(3) Au cours des dernières années, et malgré le nombre de plus en plus important de quotidiens nationaux et locaux (très présents sur internet également) et de postes de radios et de télévision, les médias roumains n'ont offert au public qu'un nombre assez limité d'opinions et d'informations.

    Enfin, voici une reproduction du commentaire laissé sur ce blog. Des informations que je n'ai aucun moyen de vérifier mais qui me semblent refléter une certaine réalité vue au travers des yeux d'un expatrié _ si vous avez d'autres expériences à nous livrer, cela pourrait être éclairant:

    "Les médias sont tenus par quelques hommes d'affaires. Ils détiennent des chaînes d'information, des journaux très nombreux. L'un d'eux est le président d'honneur du parti conservateur considéré comme centre gauche mais véritablement à droite. Le second est un richissime homme d'affaire dont les intérêts économiques sont liés à un autre parti politique. Il faut savoir, par exemple, que Bucarest qu'il faut reconstruire est une mine d'or pour les entreprises privées. Par exemple, les bordures de trottoirs peuvent facilement être changées trois fois en 2 mois. Il paraît qu'il y a des microfissures invisibles à l'oeil nu.
    L'un des entrepreneurs au bras d'un parti politique est justement un propriétaire de nombreux journaux et d'une chaîne d'information. Les médias créent des campagnes de diffamation sans arrêt, tout le temps contre les personnages opposés au PDL. Et il est d'ailleurs fort étrange que trois journaux ne font pas un seul euro de bénéfice depuis fort longtemps mais restent subventionnés par ces hommes d'affaires.

    Evidemment le Parti National Liberal au gouvernement (opposé au président PDL) a aussi son journal Adevarul. Un autre journal (appartenant au Parti conservateur proche du PSD, opposition parlementaire, il y a trois acteurs politiques) a d'ailleurs porté plainte pour obtenir du gouvernement les enregistrements d'une séance (et oui on peut le faire en Roumanie) où le fameux propriétaire (Dinu patriciu) aurait été présent. Comment a-t-il fait sa fortune ? D'une façon simple il a racheté l'entreprise de pétrole Rompetrol, car il y a du petrole en roumanie, à l'Etat, puis il l'a revendu à l'etat du Kazakstan. Après la vente il est entré dans le top des 20 plus riches du monde, coiffant la moitié des russes au dernier virage.
    Autre anecdote, avant que commence une interview avec le président, le journaliste devenu entre temps "interviewer préféré du président", s'est vu montré son dossier de Securitate. Je crois qu'il a compris que s'il mordait trop fort, il aurait ce jolie dossier sur la table.

    Quant à la TV publique, elle est au pied du pouvoir en général.
    Par contre, pour ce qui concerne le Parti conservateur, là c'est la rentabilité capitaliste, si tu réussis alors tu es bien payé, tu n'as pas de bon résultat, c'est dehors. Mais tous les moyens sont autorisés. Et donc ça donne dans le hard sensationnel, difficile à supporter à la TV. Moi je me demande l'effet que ça peut avoir sur les gens.
    Evidemment, les médias du Parti conservateur eux attaquent les partis ennemis. D'ailleurs parfois tout à fait légitimement, pour un histoire de corruption ou autre. Ce n'est pas toujours illégitime.

    Donc voilà en gros, cette information est une diversion parce qu'il y a des problèmes beaucoup plus sérieux que cela. Mais, ces problèmes nous renvoie l'image du problème des médias un peu partout et notamment... en France.

    La loi du 50/50 : mon avis, c'est qu'elle part d'une bonne idée, mais qu'il y a confusion des instruments. La loi c'est pas fait pour ça. Mais comme l'autorité audiovisuelle est un instrument du président aujourd'hui, ils n'ont plus les moyens de normaliser quoi que ce soit. Donc ils ont pris la loi pour instrument en toute sincèrité, je crois, ce qui est assez rare pour être souligné, mais de manière imbécile. De toute façon, elle sera défaite tôt ou tard. C'est une autre spécialité locale, les lois anticonstitutionnelles.

    Enfin, le rapprochement avec Ceausescu. Il faut vraiment laisser tomber les phatasmes. Sous Ceausescu, dans les années 80 c'était pas 50%, c'était 100% des exploits de Ceausescu 2 heures par jour et rien de plus. C'était aussi 200G de viande par mois etc. Faire la queue toute la nuit pour ça, et entendre que grâce au président camarade Ceausescu et son furieux génie la productivité est en hausse, c'est autre chose. IL faut pas donner justement dans ce sensationnalisme.

    J'espère que je suis clair, enfin faudrait que j'écrive un roman, là -dessus parce qu'après vous avez la corruption entre les analystes politiques, les universités, les médias et les partis politiques..."

  • Médias roumains: la loi sur les infos positives retoquée

    Libé.jpgLes médias roumains ne seront pas contraints de publier 50% d'information positives (source: AFP). La loi, dont nous avons parlé récemment, a été jugée non constitutionnelle. Elle sera probablement enterrée.

    Une question: les médias français parleront-ils de l'annulation cette loi autant qu'ils avaient parlé de son vote?

    Non, sans doute. Il n'y a qu'à voir la courbe de buzz du dernier mois sur le mot "Roumanie". Plusé généralement, la Roumaine intéresse peu les médias français, l'Europe non plus, d'ailleurs.

    conforter nos préjugés

    La loi sur les infos positives a intéressé par son aspect insolite. Elle permettait de conforter nos préjugés négatifs sur une Roumaine encore ancrée dans l'ère Ceaucescu...

    Moi-même, j'ai publié cette info parce qu'elle m'a choqué. Il se trouve que mon article a été repris par rezo.net. Cela m'a permis d'attirer un commentateur vivant en Roumaine. J'ai échangé quelques mails avec lui. Son éclairage sur les médias roumains mérite d'être publié. C'est ce que je ferai prochainement.

    (photo: le premier journal roumain après la révolution, 1989 _ CFPJ)

  • Peter Sloterdijk:"Les journalistes sont des marchands de tulipes"

    Hier, nous parlions d'un petit lynchage médiatique, perpétré par quelques journalistes contre un blogueur. J'ai eu envie de réécouter l'interview de Peter Sloderdijk, le philosophe allemand. C'était en décembre 2004 (ou 2005?) face à Elyzabeth Lévy. Il racontait comment il avait été victime d'un véritable lynchage médiatique dans son pays.

    Peter_Sloterdijk.jpgPeter Sloterdijk y affirmait notamment: "les journalistes sont des marchands de tulipes".

    On se souvient de l'histoire de la première bulle spéculative. Elle était liée au commerce des tulipe, en Hollande, au 18eme siècle.

    Et comme les marchands de tulipes, les journalistes nous vendent des bulles qui crèvent une à une dans l'air... Ingrid Bétencourt, petite phrase de Sarkozy, G8, fait divers, etc.

    J'ai regroupé quelques extraits de cette interviews dans une espèce de poème qui parle des médias et de l'envahissement de notre espace mental par des messages médiatiques non voulus... 

    Les marchands de tulipes 

    Les journalistes sont des marchands de tulipes...

    Ceux qui ont passé leur jeunesse en grands consommateurs de la publicité sont capables de s’immuniser contre cette invasion permanente

    c’est la raison pourquoi cette subculture, la subculture de l’attitude cool appartient aujourd’hui au courant des Lumières

    mais ce n’est pas une appartenance argumentative

    c’est une appartenance au niveau des attitudes...

    L’attitude cool contient déjà en elle-même la fascination parce qu’on refuse cette croyance en la séduction par le produit

    c’est l’attitude de base de cette méchanceté cool qu’affiche une certaine partie de la jeunesse contemporaine...

    L’Union soviétique était une grande entreprise de public relations qui a vendu un produit qui s’appelait Révolution russe

    et il était plus facile de trouver des acheteur en dehors de l’Union soviétique...

    Le stress c’est un système endocrinologique qui est fondé sur le fait qu’on peut libérer en quelques secondes une énorme énergie en coupant tous les systèmes organiques dont on n’a pas besoin...

    En tant qu’animaux nous sommes des "antologues"

    et l’antologie c’est la croyance en la présence de l’ennemi...

    Le journaliste est le prototype de l’homme porteur d’un message zéro...

    Le journaliste est précisément celui qui se déclare prêt à transporter une information, mais c’est pas la sienne...

    Ce sont des fonctionnaires de l’information ou des câbles vivants... La démocratie c’est sous un certaine angle de vue le retour du tribalisme à l’échelle de l’Etat nation...

    Le gossip c’est une sorte de totalitarisme communicatif qui submerge tout l’espace public par ce qu’on a entendu dire...

  • Ma vie sans médias (1)

    Ce mois-ci, j'ai décidé de ne plus acheter de journaux, d'écouter le moins possible la radio, de ne pas regarder la télé (c'est facile, je n'en ai pas) et de limiter mes incursions sur le net.
    Bref, une tentative de diète médiatique comme je l'ai déjà fait par le passé.
    Mais, en général, ça n'a pas duré longtemps.

    Pourquoi cette pause? Pour plusieurs raisons:
    1) C'est l'été, envie de décompresser
    2) Un peu de lassitude
    3) Envie d'expérimenter
    4) Envie de me libérer du temps
    kiosque2.jpgAujourd'hui, donc, je suis passé devant plusieurs kiosques à journaux. J'ai lu machinalement la Une du Monde: "Sarkozy veut une Europe du concret".Un titre à vous décourager de lire. Heureusement!

    Sarkozy veut une Europe du concret. Ce titre est mauvais, symbolique de la baisse de niveau du Monde ces derniers temps.
    _ Sarkozy dans le titre, forcément.
    _ cette expression débile, "Europe du concret", ça ne veut rien dire
    _ on sent, dans ce titre, une trop grande proximité entre le message que veut transmettre l'Elysée et celui que transmet Le Monde. La phase de décryptage a, semble-t-il, été éludée. Bref, une fois de plus, on a affaire à du fast journalisme, qui colle à l'événement, qui colle au communiqué de presse, sans recul suffisant. C'est l'impression que donne le titre, puisque je n'ai pas acheté le journal. Mais, je n'ai vraiment pas eu envie de le lire, avec une accroche pareille.

    Peu après, je tombe sur un affichage du Monde: "Europe: les 4 chantiers de Sarkozy". Même envie de pas lire.
    En traversant la rue, vers le boulevard Arago, un homme en scooter me hèle: "Eric, Eric!" Je vais vers lui. C'est Jim, le sympathique serveur de la Comète, au Kremlin Bicêtre, où on ne croise pas que des cons. Il me demande comme ça va. Ça va, le ciel est bleu, il fait 25° et je n'ai pas acheté Le Monde.

    (texte écrit le 1er juillet

  • Sites d'information: comment booster l'audience (2)

    Première partie à lire ici.

    Pour attirer des visiteurs, tous les moyens sont bons. Ou presque. Les sites Internet rivalisent d'imagination: achat de mots-clés, référencement "naturel" et entrebaillement de l'univers du film X...

    20 Minutes vous montre aussi des "photos controversées", explique André Gonthert. "En voyant la photo de Brooke Shield enfant (Gary Gross, 1975), celle de la pyramide de corps d'Abou Ghraib ou de l'agonie de la petite colombienne (Franck Fournier, 1985) en appel de une, on se dit qu'on a déjà vu ça quelque part."

    Mais, franchement, est-ce qu'on a bien envie de revoir ça? 


    20 Minutes attire aussi des amateurs de discussion chaude en organisant un chat avec une actrice porno (chez Papygeek). L'effet sur les courbes d'audience est foudroyant.
    Faut avouer que "la vie du star du porno" c'est plus attractif (et fédérateur) que le compte-rendu d'une réunion de la Commission européenne.
     
    Le Post, défouloir du Monde
     
    Le Monde ne se permet pas ce genre de laisser aller sur son site. Journal de référence, site de référence.
    Le Post, en revanche, est moins bien tenu. Cette "annexe" du Monde, évite de flétrir la marque. Ce site "auto géré" qui diffuse du contenu amateur sous la surveillance, parfois distraite, d'une équipe de journalistes à la déontologie très stricte.
    Ce site permet au Monde de ne pas diffuser sur son site tout ce contenu, générateur de revenus, mais, pas très noble, disons-le. Cela permet, en outre, de critiquer les concurrent qui, eux, font la course à l'audience...
     
    Une page du Monde aux enchères
     
    Plus subtil est l'opération du Monde.fr. Il vend sa home page aux enchère sur e bay
    Celui qui aura le mot de la fin, annonceur ou particulier, pourra ainsi faire passer son message quel qu'il soit en exclusivité sur la home page du 30 juin, c'est-à-dire le lendemain de la final de l'Euro 2008, jour pendant lequel la presse sur Internet s'attend à connaître une forte affluence. La valeur de l'espace publicitaire est estimée à 20.000 euros.
  • Sites d'information: comment booster l'audience (1)

    Pour attirer des visiteurs, tous les moyens sont bons. Ou presque. Les sites Internet rivalisent d'imagination: achat de mots-clés, référencement "naturel" et entrebaillement de l'univers du film X...

    Bien sûr, certains n'ont pas recours à ces grosses ficelles, préférant les lecteurs fidèles...

    Récemment on s'interrogeait sur le rôle des mots-clés pour les sites d'information.

    Certains sites achètent des mots-clés sponsorisés. Cette méthode marketing permet d'augmenter l'audience des sites.

    C'est parfois utile aussi pour le lecteur: il accède rapidement à une info grâce à un lien sponsorisé ciblé.

    Liens sponsorisés racoleurs

    Mais quelquefois c'est un peu limite. Le Figaro a utilisé une technique plutôt racoleuse avec ce lien sponsorisé "Ingrid Bétencourt est bien vivante La preuve en vidéo" (via Chouingmédia)

    Carla S... nue dans le Point

    Les sites d'information sérieux ont-ils recours aux grosses ficelles, comme l'utilisation du mot-clé "nue", connue de tous les blogueurs?

    Essayons avec Le Point. Tapons "nue" dans son moteur de recherche. Résultat 2024 articles. C'est beaucoup, non?

    Le point nue.JPG
    Et là, tout y passe:
    _ Un nu de Carla Bruni-Sarkozy adjugé 91 000 dollars
    _ Magazine : Play Boy : Binoche se met à nu
    _ Un touriste américain visite l'Allemagne... nu
    _ La vérité toute nue
    _ Ventes - Marché de l'art : Warhol à nu
    Bref, on peut se demander si Le Point ne cherche pas à générer du trafic  avec des neuneus qui cherchent du sexe sur le net. C'est de bonne guerre!
    Et je précise que j'ai choisi le Point au hasard.
  • Les médias roumains devront publier 50% d'informations positives

    roumanie.jpgLes télévisions et les radios roumaines pourraient être contraintes prochainement de diffuser des journaux composés pour moitié d'informations positives, selon une loi adoptée à l'unanimité mercredi par les sénateurs. (AFP)

    Un organisme, le Conseil national de l'audiovisuel, sera chargé d'évaluer les nouvelles "positives" et "négatives".

    Légiférer pour imposer des "informations saines". Les partis au pouvoir, le Parti national-libéral (PNL, au pouvoir) et l'autre du Parti de la Grande Roumanie (PRM, extrême droite), vont peut-être donner des idées à certains...

    Lire aussi: 

    Les sites d'information et la guerre des mots-clés

    Journalistes, allez sur le terrain! 

    Hubert Beuve-Méry et la pourriture de la presse des années 30

    Discussion avec une journaliste d'un Monde en crise

    Blogueurs, journalistes: une cohabitation difficile

  • Les nouveaux samizdats

    Le journaliste Jean-François Kahn, à qui on demande s'il est pessimiste sur l'avenir de l'indépendance de la presse:

    "Oui, parce que nous sommes au début d'un processus. Là-haut, ils sont convaincus que leur relative impopularité est due à une trop grande liberté des médias. Qu'il faut donc y mettre le hola. Sarkozy le dit ouvertement. Cela va donc s'aggraver et, du coup, la crise des médias classiques va considérablement s'accentuer à l'avantage d'Internet qui joue un peu le rôle des samizdats* en Russie brejnévienne".

    *Samizdat était un système clandestin de circulation d’écrits dissidents en URSS, de manuscrits ou dactylographiés par les nombreux membres de ce réseau informel.

  • L'Europe quasi absente des journaux télévisés

    europe.jpgL'Europe n'occupe que 2,5% du temps des journaux télévisés des grandes chaînes, selon une étude de l'INA. C'est peu, comparé aux 17% que représente l'information internationale.

    Quand ils regardent vers l'étranger, les JT se tournent en priorité vers les Etats-Unis. L'Europe arrive loin derrière. Les pays européens qui intéressent le plus: la Grande-Bretagne, puis l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne et la Belgique.

    Les institutions de l'Europe apparaissent peu dans les JT. A part l'année 2005, où l'Europe occupa 5% du temps d'antenne, le reste du temps, les télé n'en parlent pas.

    Arte est la chaîne qui consacre le plus de temps à l'Europe: 6% du temps du JT. Pas beaucoup pour une chaîne européenne!

    TF1, France 2 et 3 et Canal+ tournent autour de 2%. M6 est en dessous de 1%.

    Est-ce parce que ça n'intéresse pas les gens qu'on ne leur parle pas d'Europe, et y a-t-il un lien avec le fait qu'ils votent Non aux référendums?  

    (source: Association des journalistes européens)

    A relire:

    13 questions à se poser avant de publier un billet sur son blog

    Métro, le monde et l'arbitraire

    Médias, répétition, mort

  • Les médias séparent les individus

    decroissance.jpg"Les médias au sens large, radio, télé, journaux, téléphone, séparent les individus plutôt qu'ils ne les relient. Ils les relient de manière virtuelle. Le rapport humain, vraiment constructif et puissant est la communication réelle, non médiatisée. Elle est rendue de plus en plas rare." (Dominique, 38 ans, témoigne dans La Décroissance, juin 2008).

    J'ai beaucoup de sympathie pour les décroissants, mais je ne peux totalement souscrire à cette opinion technophobe. La médiation, quelle qu'elle soit, permet de mettre le monde à distance, pour mieux le comprendre. Supprimer les médias, c'est rendre le monde initelligible, et livrer l'individu aux lois ancestrales de la famille, de la tribu et du groupe en fusion.

    Ceci dit, il y a quand même des moments où on a envie, comme Dominique, de dire stop.

  • L'action TF1 à son plus bas

    Poivre d'Arvor va quitter le 20 heures. Autrement dit, TF1 veut lancer un signal fort: remplacer le journaliste symbole par Laurence Ferrari, c'est changer de génération. Pour relever la chaîne, il en faudra plus...

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