Vendredi soir, Claude Askolovitch a réagi sur ce blog. Pas content, il a qualifié un de mes billets de "crétinerie". Le journaliste du Nouvel Obs s'en est aussi pris durement à un commentateur. Les réactions des autres ont été plutôt fraîches.
D'une certaine façon, cet échange illustre les relations compliquées entre les "grands médias" et le "peuple des blogueurs"...
Dans un des commentaires, M. Askolovitch confie: "je surfe sur internet, ça aère la tête". Aérer, je ne sais pas, mais se la prendre, oui.
Donc, vendredi soir, à 18 h 02 (selon mon compteur de visites), Claude Askolovitch est devant son ordinateur. Il cherche à savoir ce qu'on raconte sur le net à propos de son reportage sur Olivier Besancenot, publié dans le Nouvel Observateur.
Il tape les mots "Besancenot Askolovitch" sur un moteur de recherche.
Le premier résultat l'amène sur ce blog. Et là, on imagine son agacement. "Quoi, encore un blogueur qui croit faire de la critique des médias?"
Très furax, Asko prend quand même le temps de consulter ma page "à propos". Puis il lâche un commentaire rageur: "ce post, c'est un des plus beaux exemples de la crétinerie qui prétend s'appeler "critique des media"... lisez les réponses -qui sont le corps de mon article- et vous verrez si besancenot est injustement traité!".
Petite méprise: je ne soutiens pas Besancenot.
18 h 11, il quitte mon blog, à peine soulagé...
Il lâchera un autre commentaire à 19 h 15. Histoire d'enfoncer le clou et d'envoyer dans les cordes le pauvre Dagrouik.
Les blogueurs lui répondent. Maxime publie un billet sur son blog, confirmant l'impression générale: critiquer Askolovitch ne signifie pas qu'on défende Besancenot.
Quelques remarques:
1. Echange peu cordial
Le moins qu'on puisse dire est que l'échange a été froid. Je n'ai pas fait le décompte des mots doux qui se sont échangés, mais ça a volé. Et encore, certains se sont retenus...
2. Qui connait Monsieur Askolovitch?
Claude Askolovitch est journaliste au Nouvel Obs.
Il appartient, grosso modo, à la gauche.Il n'est pas "centriste" (contrairement à ce que je croyais), comme il me l'a confirmé par mail.
Il a critiqué avec virulence Ségolène Royal pendant la campagne présidentielle. Il a co écrit avec Eric Besson le pamphlet Qui connaît Madame Royal?
Il s'est mué, récemment, en porte plume des socialistes qui "virent à droite": Besson, je le disais, puis Valls. Il a aussi co écrit le livre de Rachida Dati.
Peut-on le qualifier de "sarkozyste de gauche"? Si on veut, mais, personnellement, je le considère uniquement comme un journaliste.
Il est à l'origine journaliste sportif. Il officie sur RTL, dans "On refait le match!". Et il a coécrit la biographie de Basile Boli, en 1994, à l'époque où ce dernier n'était pas encore un sarkozyste convaincu.
Enfin, c'est un ex blogueur.
3. Le Mépris Critiquer les blogueurs est devenu quasiment un rituel pour les journalistes. Depuis la parution du Culte de l'Amateur, ouvrage qui critique Internet, tous les médias s'y sont mis. Taper sur le blogueur, ça rassure?
Dans un de ses commentaires, Claude Askolocitch a cette remarque: "Je redoute le jour où un "dagrouik" pourra officier dans la réalité (avec étron, t'as oublié vipère lubrique et hyène dactylographe, ma pomme!)"
Passons sur les insultes rituelles*.
Ce qui est intéressant, c'est qu'il imagine Dagrouik comme un individu "hors de la réalité". Il n'existe pas. Les blogs, ça n'existe pas.
Socialement, qu'est-ce qu'un blog? Qu'est-ce que la réalité? Je vous laisse répondre à ces questions qui n'ont rien de métaphysique et qui laisse transparaître beaucoup de mépris...
4. Les racourcis du blogueur
Un peu d'auto critique. ;-)
J'aime être critiqué. Les commentaires m'ont été utiles.
Oui, mon article est un peu rapide, un peu abrupt. Mais nous sommes pressés par le temps, nous aussi. Et personne ne nous rémunère pour l'ouvrir!
*Si j'en crois cette page:
Vipère lubrique Insulte très à la mode chez les intellos du PCF dans les années 50 pour dénoncer les (social-)traîtres. Ils le regrettent parfois aujourd'hui: Aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale, un débat agita le Parti : la morale de la liberté absolue prônée par l'existentialisme sartrien est-elle compatible avec le marxisme ? On peut déplorer la réponse négative, et que Sartre fut traité de ''vipère lubrique'' ou de ''hyène dactylographe'' - ce qui, pour être complètement crétin, dénote tout de même une certaine imagination dans l'invective. (L'Humanité, 29/11/2002)
comment etre celebre
claude askolovitch