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Journalisme - Page 19

  • Quelques liens

    • Rupert Murdoch: "Dans cinq à six ans, ce ne sera plus viable d'imprimer des journaux". Murdoch possède 170 journaux, dont le Wall Street Journal. Il décrit la baisse des recettes publicitaires et du lectorat. (source: trend.be)
    • 10 alternatives à Photoshop. C'est plus sommaire que l'original, bien sûr, mais c'est "free".
    • 100 conseils pour bâtir un blog à succès. (1,2)
    • Sombre bilan pour la liberté de la presse dans le monde. 28 journalistes tués dans le monde depuis novembre 2007. La liberté de la presse est mise à mal "par les gangs et les fonctionnaires corrompus en Amérique latine, les régimes autocratiques au Moyen-Orient, les conflits en Afrique, les gouvernements hostiles en Asie, et les menaces de mort et les poursuites judiciaires en Asie Centrale et en Europe", selon le rapport semestriel de l'Association Mondiale des Journaux.
    • Un gestion de projet adaptée aux très petites structures: François de Rochebouët livre des conseils utiles pour éviter de mettre la charrue avant les boeufs.
    • 1968-2008: changement d'époque. Dessin.
    • The real power of personnal branding (Chris Brogan)

  • Elkabbach "part"

    1799176164.jpgNous avons la tristesse de vous annoncer le départ de Jean-Pierre Elkabbach pour un autre monde...

    Jean-Pierre Elkabbach quitte la présidence d'Europe1, nous apprend Renaud Revel. Alexandre Bompard le remplace.

    Mais, rassurez-vous braves gens! Elkabbach continuera à causer dans le poste tous les matins. Il garde sa chronique. Et décroche la direction de "Lagardère news". L'affaire Pascal Sevran n'a pas eu trop de conséquences...

    Le bilan d'Elkabbach à la tête d'Europe 1? Une audience chancelante, quelques conflits dans la rédaction. (lire Bakchich) Mais des moments de rigolade inoubliables comme cette monumentale leçon de déontologie où il déclare notamment: "Tout ce qui relève de la vie privée, de la « peopolisation » du politique n’est pas relayé par notre rédaction." On le regrettera...

  • Journalistes: allez sur le terrain!

    Les assises du journalisme se sont clôturées. Le sujet de réflexion: "A quoi sert un journaliste?"

    Et certains, comme Philippe Couve, sont plutôt pessimistes, évoquant l'(in)utilité des journalistes.

    "Tout le monde sait qu’un journaliste sert à cirer les pompes de ses chefs, de son patron, des publicitaires, des hommes politiques et des chefs d’entreprise. Ce qui lui permet au passage de gagner maigrement sa vie", ironise l'historien Patrick Eveno

    Aller sur le terrain

    Au milieu de cette grisaille, Jean-François Kahn délivrait quelques conseils. Et notamment: "Aller sur le terrain. Sortir de sa bulle, de sa spécialité. Tout journaliste devrait couvrir au moins deux fois par an un fait divers, une grève… Faire des reportages. Ca devrait être la loi." Les autres conseils vont dans le même sens: rapprocher les journalistes des lecteurs.

    Edwy Plenel, commentant le blog de Ph. Couve rappelait, lui aussi, ce primat des faits sur les opinions (pour moucher le blogueur et défendre son projet, Médiapart).

    C'est amusant de constater que les points de vue de JFK et Edwy Plenel convergent...

    Les opinions, les faits, et la guerre pour l'interprétation du réel

     

    Pourtant, lorsque j'ai rencontré Edwy Plenel, en mars 2006, il m'a avoué que Marianne n'était pas sa tasse de thé. Il a rappelé cet adage: " les faits sont sacrés, les opinions sont libres.  Avant d'ajouter:" pour Marianne, c'est le contraire: "Les opinions (de Jean-François Kahn) sont sacrées, les faits sont libres".

    Jean-Michel Aphatie, dans un genre moins subtil, ironise sur Marianne, le journal que nous avons la chance d'avoir. Le drame: dans un dossier sur la pensée unique, Marianne a subodoré que JMA "servirait la soupe au patronnat" (dixit Aphatie). Là encore, la frontière entre fait et vérité vascille. Ou plutôt, elle fait l'objet d'une lutte sans merci. On la voit à l'oeuvre quand il faut décrypter la novlangue du managériale et patronale... ou quand il faut compter le nombre de personnes dans une manif.

    Bref, d'accord sur ce point: sachant que la "réalité" est difficile à interpréter, le rôle du journaliste est, plus que jamais, d'aller sur le terrain...

  • Discussion avec une journaliste d'un "Monde" en crise

    Hier matin, j'avais rendez-vous avec une journaliste du Monde, pour discuter de l'avenir de son journal. Avenir incertain, puisque un plan prévoit le départ de 130 salariés (journalistes ou pas). L'ambiance est pesante dans les bureaux (luxueux) du boulevard Auguste Blanqui.

    Ce matin là, l'entrée du Monde est barrée par des palissades. Des travaux sur le boulevard. Deux laveurs de carreaux escaladent la façade du bâtiement.

    L'ascenseur me conduit au 3eme étage. Martine Silbert m'accueille. Elle me conduit au 8eme, à la cafétéria. Cette journaliste "culture" anime le blog pressencolere.org.

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    Nous parlons de la crise du Monde, pendant une petite heure. Dans la cafet' immense qui donne sur une baie vitrée, les journalistes se regroupent par trois ou quatre. Martine Silber grille plusieurs cigarettes pendant l'entretien. Stressée par ce qui se passe en ce moment? Sans doute. Elle me raconte que des réunions se déroulent à un rythme soutenu entre l'intersyndicale et la direction. Forcément, ça crée un stress.

    129 emplois menacés

    Comme vous le savez, 129 employés (de tous les services) doivent quitter le navire. Un plan de redressement prévoit des économies substantielles.

    Quand je lui demande si elle fait partie des 129 salariés menacés, Mme Silber me répond qu'elle n'en sait rien. En fait, personne ne le sait, mais, puisque ceretains secteurs sont ciblés et d'autre pas, on le devine un peu. Mais sur ce point précis, les discussions des derniers jours ont permis une légère avancée. L'intersyndicale a obtenu que ce ne soit plus des postes qui soient ciblés (tel poste doit disparaître), mais qu'il y it juste un objectif de diminuer la masse salariale.

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    Climat pesant

    L'ambiance est pesante au Monde, m'explique Martine Silber. Tout d'abord, comme dans chaque journal, il est impossible d'écrire à propos des journaux. "Ce serait retripatouillé. Les articles sur les journaux sont forcément très brefs", suggère la journaliste. D'où l'intérêt du blog. Un blog sans signature, pour éviter les attaques ad hominem. Je n'ose pas sortir mon "matériel de blogueur" (enregistreur et appareil photo). La conversation sera déroulera plus simplement.

    Mais ce climat de crise financière est pesant. Chaque semaine, on repousse l'échéance. Les journalistes ont obtenu que les départs ne commencent pas avant le mois de septembre. Pour les pages "culture", où travaille Martine Silber, les mois d'été sont très actifs. On voit mal licencier des journalistes pendant la période des festivals.

    Comme dans toute entreprise, la solidarité n'est pas toujours de mise. "Certains journalistes s'en foutent. Pour eux la vie continue. Ils ne se sentent pas concernés par les licenciements. Ils sont arrivés plus récemement ou ils se sentent à l'abri.

    le chiffon rouge Lagardère

    Dans les discussions, certains agittent un chiffon rouge: le rachat possible du journal par le groupe Lagardère. Il est déjà actionnaire à 17% dans le groupe. Lemonde.fr est édité par la société Le Monde interactif, filiale du Monde et de Lagardère.

    Donc, l'épouvantail Lagardère est souvent brandi à ceux qui s'opposent au plan de départ. Mais, suggère la journaliste, le rachat sera peut-être encore plus probable après le plan de départ et la remise à flot du journal. "Le Monde est le dernier quotidien indépendant. La société des rédacteurs garantit son indépendance".

    moins de pages culture

    La réduction du nombre de pages "culture", "livres" et "sport" figurent parmi les évolutions souhaitées par la direction. Eric Fottorino, actuel directeur du journal, est écrivain, pour ceux qui ne l'auraient pas compris.

    En entrant dans le bâtiment de verre, j'ai entendu deux employés du Monde, chargés de l'accueil qui parlaient d'un certain Sarkozy, le frère de l'autre. "Il est très sympa", disait l'un d'eux.

    Quand un blogueur interviewe une journaliste du Monde, on peut se demander si le modèle économique de la presse n'est pas en train de vaciller...

    Pourquoi j'ai investi de mon temps dans cette discussion? Par curiosité, parce que l'avenir des journaux me concerne, nous concerne tous. Parce qu'un Monde sans culture c'est attristant.

    En sortant, Martine Silber m'a conseillé: "Faites attention, c'est en travaux à l'entrée". A l'intérieur aussi.

  • A quoi sert un journaliste?

    C'est la question au programme des Assises du journalisme (du 21 au 23 mai, à Lille). Quelques réponses, déjà sur l'Atelier des médias.

    Pour l'heure, je retiens les mots de Bruno Frappat: "faire le tri, hiérarchiser les « événements », en jeter. Autrement dit penser l'actualité".

  • Quelques liens (médias)

    • Protection des sources des journalistes: loi votée. Jugée "inacceptable et regressive" par le PS.
    • Le Huffington Post atteint 11 millions de visiteurs par mois. Ce blog politique américain fédère une cohorte de blogueurs politiques et agrège le meilleur de ce qui se dit dans les médias. Un modèle à transposer en France? (source)
    • Etude sur les sites d'actu. Cédric compare les sites classiques et les "pure player", ces sites présents uniquement sur le net. Les conclusions restent à tirer. (Chouing
    • L'avenir des médias en lignes en 6 questions. Article très complet qui permet de se rendre compte que les sites d'information se sont lmancés à l'aventure sans savoir si ça serait rentable. Réponse dans quelques mois... (Internet et opinion)
    • Amar, Elkabach, Ridet, sus au Web! Quand les "grands médias" tapent sur les acteurs du net. (Marianne)
    • Devenir média. Compte rendu du livre du chercheur Olivier Blondiau.

  • Le futur du "Monde" dans "Libé" et presseencolere.org

    1047067526.jpg1) A découvrir, le site presse en colère.

    Ce sont des journalistes gens* du Monde qui s'expriment. "L'idée de lancer ce blog en colère est venue, fin avril 2008, du quotidien Le Monde - auquel la nouvelle direction se propose d'infliger, avec une brutalité inédite, une purge aussi sévère qu'inique : cent vingt-neuf suppressions de postes

    2) Libération s'est procuré le projet de redressement du groupe "Le Monde". Ils devraient faire attention au "Monde", ne pas laisser traîner leurs affaires...

    Plusieurs informations:

    les pertes financières. 20 millions d'euros en 2007

    réduire la pagination: depuis trois ans le journal a perdu une page. Et le plan de redressement prévoit un nouvel amincissement: trois pages en moins en moyenne par journal. Les secteurs les plus touchés: la culture et le Monde des livres.

    fusion de services: les éditorialistes et les journalistes des pages Débats se regroupent en un service. Les services "Et vous" et "Sports" également. Le Monde2 intègre la rédaction du Monde. Toute la rédaction participera à la rédaction de ce supplément week-end. Car l’idée de la direction est d’«offrir un journal plus bref et plus dense en semaine, plus étoffé le week-end».

    129 suppressions de postes: "Les 129 départs réclamés par la direction sont ventilés service par service. Là, encore, la Culture trinque avec la suppression de six postes de journaliste, ainsi que de quatre postes de pigiste. De même, la fusion des services Et vous et Sports devra entraîner sept départs. Secteur par secteur, la litanie se poursuit : deux documentalistes de moins au service Economie, deux journalistes ainsi qu’un assistant au Monde des livres, deux correcteurs, huit secrétaires de rédaction, etc."

    photo: pressenecolere.org

    * correction apportée suite au commentaire de "pressencolere" 

     

  • Blogueurs, journalistes, une cohabitation difficile ?

    Blogueur invité: Vogelsong.

    Vogelsong est un commentateur de blogs. On peut le retrouver sur twitter. Il connaît bien les questions liées à la presse. Il a souhaité réagir sur les rapports entre blogueurs et journalistes.

    1460340624.PNGUn journaliste vient "s'aérer la tête" sur un blog et y laisse des insultes. Ce n'est pas anodin et cela dénote le mépris mais surtout la peur qu'inspirent les blogueurs aux journalistes. Qu'il s'agisse d'un directeur de presse, du chef de la rédaction, ou du plumitif de base, le blogueur est une entité incompréhensible.

    Prosaïquement, pour les journalistes installés, une plume libre est une plume à mater. Ils sont généralement chef du service, ou de la rédaction, grassement rémunérés (Par exemple, Eric Fottorino émarge à 210 000 euros par an). Ils règnent en général sur un cheptel de journalistes plus ou moins aguerris. Elaguent à tour de bras pour garder une ligne "dite" éditoriale.

    Le décor planté, on comprend que les caciques tolèrent assez mal qu'une minorité de plus en plus grande de "rédacteurs" publient sur internet des billets de fond sans aucun contrôle. Quant aux simples rédacteurs, ils souffrent d'une forte dissonance cognitive : deux années d'école de journalisme coûteuse, une place à se faire dans une rédaction à couteaux tirés, premiers papiers mis au panier ou passés aux shrapnels, un vague statut de spécialiste dans un domaine, on finit par se résoudre et on écrit, sagement. Après ça, difficile donc de tenir pour "respectable" des zigues qui publient tout ce qu'ils veulent sur un blog (la preuve !). Et qui plus est, avec un contenu est aussi cossu que ce qui se lit dans le vénéré canard (à voir !).

    Le journalisme d'investigation est en voie de disparition : questions de coûts et d'intérêts. Ce qui prime, c'est le réseau, le dîner en ville pour les marquis, le communiqué de presse, la direction de la communication qui distille, et l'information circulaire. Très souvent, c'est l'information qui vient aux journalistes. Pris dans cette paupérisation du métier, le blogueur peut "concurrencer" le rédacteur. Paradoxalement des individus hors marché concurrencent des "insiders" des médias.

    La perte de contrôle s'opère aussi sur le média lui-même. Imaginez, on peut commenter et critiquer les articles sur un blog. Généralement (et pour de multiples raisons), les blogueurs ne modèrent pas. Dans les institutions de l'information, les commentaires s'arrêtaient au service courrier et parfois  étaient publiés. Aujourd'hui, les articles commentés sont fortement modérés comme sur les sites de Libération et Le Monde.

    Ce qui abasourdit les professionnels de la presse c'est que l'on puisse fournir une information ou une analyse, et ce en complète gratuité. C'est un modèle qui s'effondre. Où plus personne n'est à sa place.

    La précarité sévit aussi dans le journalisme. Le rapport pécuniaire et contractuel entre le journaliste et l'entreprise de presse est une laisse efficace. Un service gratuit libère. Cela crée des tensions dans un milieu déjà moribond.  

    D'autres part, la perte d'avantages comparatifs est patente. Ce que fait une escouade de journalistes peut être bouclé par un nombre virtuellement illimité de blogueurs et pour un coût "quasi-nul". Ainsi, la vacuité de certaines analyses "dites" sérieuses saute aux yeux. Pour un quotidien, il suffit d'un sondage, d'une petite phrase d'un proche (jamais cité) et on crache huit colonnes. Plus navrant encore, un édito comme celui Patrick Besson de l'Express du printemps 2008, où il se demandait si une joueuse de tennis russe ahanait autant sur le court que lors de rapports sexuels. Analyse profonde. A la radio, un discours de rattrapage présidentiel et Pascal Perrineau peuvent meubler une bonne heure et demie. Alors que quelques clics sur la toile chez des blogueurs "sérieux" permet le plus souvent de sortir des "bavassages" formatés et pour au moins le même niveau d'analyse. Pour déterminer le sérieux d'un blog, on peut être très libéral dans l'approche. Une forte et constante fréquentation sont des signes de qualité, les approximations se paient sur-le-champ par des commentaires fulminants et finalement par une baisse des visites. Et puis, nous le savons tous, tout ce qui est dans les médias "traditionnels" est incontestable et sans aucune approximation.

    Les journalistes ont leur "serment d'Hypocrate", une soupe imbuvable à base de déontologie et d'objectivité. Une position absolument intenable aux yeux de qui connaît un peu la presse et son fonctionnement. D'ailleurs il est intéressant de noter que selon des études, même ceux qui ne connaissent pas le milieu commencent à donner des signes de défiance. Le blogueur est libre de ces fausses contraintes. Hormis son ego, tout ce qu'il écrit l'engage personnellement. Dagrouik, un blogueur affiche son positionnement politique, c'est clair. Il serait d'ailleurs intéressant que dans les éditos d'Eric Le Boucher, sous son nom, il soit précisé, "sarkosyste patenté".

    Des contre-feux ont été allumés dans les médias installés. La majorité des sites des grands journaux comportent des commentaires de lecteurs. Il faut bien se rendre compte que c'est baïonnette dans le dos qu'ils en sont là.

    Les journalistes aussi ont leurs blogs. Ils sont censés écrire du "off" ou du débriefé. Soyons rassurés, dans ces "off" de canapé, aucune bombe médiatique ne sera lancée.

    Il y a aussi l'émergence de sites gratuits ou payants exclusivement en ligne. Ils proposent la création des blogs "satellites" (Rue89, mediapart,…). Et maintenant "très en vogue", le pillage de blogs (avec consentement ou pas) par les quotidiens et les sites affiliés. Etrange et jouissif renversement de situation, où le journaliste devient lecteur, et le citoyen émetteur d'information. Les extraits sont compilés, labélisés et cantonnés dans la rubrique "net" ou "libénautes" pour libération par exemple. Certainement qu'à court terme des rubriques de plusieurs pages seront consacrées au "captage" de blogs.

    On canalise, on syndique, pour intégrer et essayer de contrôler. Mais c'est surtout la confirmation de la qualité des réflexions et des analyses disponibles sur le réseau.

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    (PS: j'avais déjà invité quelqu'un à s'exprimer sur ce blog. Sarah, jeune journaliste, avait publié Sexisme envers Ségolène Royal, en février 2007). 

  • Une information qui vous concerne

    Chaque jour, vous êtes bombardé par des centaines d'informations. Point besoin de les chercher: elles viennent à vous. C'est tout le brouhaha médiatique. Il change chaque jour. Sur Internet, ça change chaque heure, chaque minute.

    Mais ce n'est pas ce qui vous intéresse. Ce n'est pas important. Qu'est-ce qu'une information importante? C'est une information importante pour moi.

    L'information importante, celle qui vous concerne, elle est en vous. C'est ce regard intérieur tourné vers soi-même, ce temps d'arrêt, cette pause. Alors, pourquoi éprouve-t-on tellement besoin de se plonger dans les médias?

  • Quand Claude Askolovitch "s'aère la tête" sur Internet

    Vendredi soir, Claude Askolovitch a réagi sur ce blog. Pas content, il a qualifié un de mes billets de "crétinerie". Le journaliste du Nouvel Obs s'en est aussi pris durement à un commentateur. Les réactions des autres ont été plutôt fraîches.

    D'une certaine façon, cet échange illustre les relations compliquées entre les "grands médias" et le "peuple des blogueurs"...

    Dans un des commentaires, M. Askolovitch confie: "je surfe sur internet, ça aère la tête". Aérer, je ne sais pas, mais se la prendre, oui.

    1745638907.jpgDonc, vendredi soir, à 18 h 02 (selon mon compteur de visites), Claude Askolovitch est devant son ordinateur. Il cherche à savoir ce qu'on raconte sur le net à propos de son reportage sur Olivier Besancenot, publié dans le Nouvel Observateur.

    Il tape les mots "Besancenot Askolovitch" sur un moteur de recherche.

    Le premier résultat l'amène sur ce blog. Et là, on imagine son agacement. "Quoi, encore un blogueur qui croit faire de la critique des médias?"

    Très furax, Asko prend quand même le temps de consulter ma page "à propos". Puis il lâche un commentaire rageur: "ce post, c'est un des plus beaux exemples de la crétinerie qui prétend s'appeler "critique des media"... lisez les réponses -qui sont le corps de mon article- et vous verrez si besancenot est injustement traité!".

    Petite méprise: je ne soutiens pas Besancenot. 

    18 h 11, il quitte mon blog, à peine soulagé...

    Il lâchera un autre commentaire à 19 h 15. Histoire d'enfoncer le clou et d'envoyer dans les cordes le pauvre Dagrouik.

    Les blogueurs lui répondent. Maxime publie un billet sur son blog, confirmant l'impression générale: critiquer Askolovitch ne signifie pas qu'on défende Besancenot. 

    Quelques remarques:

    1. Echange peu cordial

    Le moins qu'on puisse dire est que l'échange a été froid. Je n'ai pas fait le décompte des mots doux qui se sont échangés, mais ça a volé. Et encore, certains se sont retenus...

    2. Qui connait Monsieur Askolovitch?

    Claude Askolovitch est journaliste au Nouvel Obs.

    Il appartient, grosso modo, à la gauche.Il n'est pas "centriste" (contrairement à ce que je croyais), comme il me l'a confirmé par mail.

    Il a critiqué avec virulence Ségolène Royal pendant la campagne présidentielle. Il a co écrit avec Eric Besson le pamphlet Qui connaît Madame Royal?

    Il s'est mué, récemment, en porte plume des socialistes qui "virent à droite": Besson, je le disais, puis Valls. Il a aussi co écrit le livre de Rachida Dati.

    Peut-on le qualifier de "sarkozyste de gauche"? Si on veut, mais, personnellement, je le considère uniquement comme un journaliste.

    Il est à l'origine journaliste sportif. Il officie sur RTL, dans "On refait le match!". Et il a coécrit la biographie de Basile Boli, en 1994, à l'époque où ce dernier n'était pas encore un sarkozyste convaincu.

    Enfin, c'est un ex blogueur.

    3. Le Mépris

    Critiquer les blogueurs est devenu quasiment un rituel pour les journalistes. Depuis la parution du Culte de l'Amateur, ouvrage qui critique Internet, tous les médias s'y sont mis. Taper sur le blogueur, ça rassure?

    Dans un de ses commentaires, Claude Askolocitch a cette remarque: "Je redoute le jour où un "dagrouik" pourra officier dans la réalité (avec étron, t'as oublié vipère lubrique et hyène dactylographe, ma pomme!)"

    Passons sur les insultes rituelles*.

    Ce qui est intéressant, c'est qu'il imagine Dagrouik comme un individu "hors de la réalité". Il n'existe pas. Les blogs, ça n'existe pas.

    Socialement, qu'est-ce qu'un blog? Qu'est-ce que la réalité? Je vous laisse répondre à ces questions qui n'ont rien de métaphysique et qui laisse transparaître beaucoup de mépris...

    4. Les racourcis du blogueur

    Un peu d'auto critique. ;-)

    J'aime être critiqué. Les commentaires m'ont été utiles.

    Oui, mon article est un peu rapide, un peu abrupt. Mais nous sommes pressés par le temps, nous aussi. Et personne ne nous rémunère pour l'ouvrir!

     

    *Si j'en crois cette page:

    Vipère lubrique Insulte très à la mode chez les intellos du PCF dans les années 50 pour dénoncer les (social-)traîtres. Ils le regrettent parfois aujourd'hui: Aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale, un débat agita le Parti : la morale de la liberté absolue prônée par l'existentialisme sartrien est-elle compatible avec le marxisme ? On peut déplorer la réponse négative, et que Sartre fut traité de ''vipère lubrique'' ou de ''hyène dactylographe'' - ce qui, pour être complètement crétin, dénote tout de même une certaine imagination dans l'invective. (L'Humanité, 29/11/2002)

    comment etre celebre

    claude askolovitch 

  • Doit-on commenter les propos de Nicolas Sarkozy sur la presse?

    Y a -t-il quelque chose de nouveau à dire sur les propos tenus par le chef de l'Etat hier, concernant les médias?

    Il ne fait que répéter ce qu'il a déjà dit ailleurs. Toute la presse est de gauche? Il l'avait déjà dit. Cela veut donc dire que Le figaro, Le Point, Paris Match, ce n'est pas de la presse!

    "Dans un pays où il n’y a plus d’opposition, la presse s’attribue la fonction d’opposition". Il a osé le dire! Il faudrait lui rappeler qu'aux dernières municipales, les Français ont majoritarement voté pour l'opposition. L'oppisition a donc toujours une fonction...

    Il a aussi accusé les médias de ne pas avoir assez relayé la condamnation de Ségolène Royal en conflit aux prud’hommes avec deux ex-collaboratrices. A cela, le patron du Parisien a répondu par un articulet, justifiant le traitement de l'information par son journal. L'UMP a aussi tenté de faire pression sur l'Agence France Presse. Là encore, sans succès. Jean-Pierre Raffarin, croyant bien faire, s'est laissé aller à des déclaration,  jugées diffamatoires Ségolène Royal. Elle a décidé de porter plainte contre lancien Premier Ministre.

    Doit-on commenter les propos de Nicolas Sarkozy sur la presse, sachant leur caractère outrancier?