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Sexisme envers Ségolène Royal

Certaines attaques contre Ségolène Royal sont-elles sexistes? Aujourd'hui, je publie un texte de Sarah, journaliste avec qui j'ai discuté lors de la République des blogs. Ce texte fait suite à des commentaires postés après ce billet. Le voici:

"Le sexisme, ce n'est pas seulement reprocher quelque chose ou critiquer une action ou une parole de SR qui serait plus stupide qu'une autre « parce qu'elle est une femme ».
C’est aussi se faire l'écho d'événements ou non événements, créer de l'information (car l'information n'existe pas, elle n'est que le pure produit d'une construction) et la traiter en relayant tous les préjugés et stéréotypes dont les femmes sont affligées depuis des siècles. Voir les choses à travers ce prisme déformant. Devenir soi-même ce prisme déformant.
Le problème, c'est qu'on a fini par retourner l'argument, à savoir, on ne peut plus parler de sexisme quand on veut défendre Royal de certaines attaques, sous prétexte que « dans ce cas, on ne peut plus la critiquer, parce que comme elle est une femme, on se fait traiter de sexiste ».
Personnellement, je m'attache à analyser chaque jour le sexisme ambiant dont font preuve toutes et tous les journalistes... comme dire à la ministre de la Défense qu'elle est "sexy dans son tailleur" sur TF1 en direct pendant le défilé du 14 juillet....Vous imaginez Elise Lucet dire à Villepin que son nouveau costume lui va bien et qu'il est sexy ???

Dans les médias, on parle déjà beaucoup moins des femmes, parce qu’elles occupent bien plus faiblement que les hommes les postes de pouvoir, mais quand on parle d’elle, le traitement est souvent différent. Par exemple, faire systématiquement référence à leur statut de femme mariée ou non, ou de mère. Tiens, Quitterie Delmas (UDF), dès qu'on parle d'elle, on cite ses deux petits garçons. Super, mais en quoi ça m'intéresse et m'apprend des choses sur son action politique ? Est- ce que tel grand patron, tel député, sont cités avec à chaque fois la précision "marié, père de trois enfants" ? En gros, une femme est quand même plus fréquentable et sérieuse une fois qu'elle a fait le truc pour lequel elle est vraiment utile à la société, à savoir pondre  ses enfants.

Pour Royal, c’est par exemple l’appeler Ségolène. Quel autre homme politique est appelé par son prénom ? Ah tiens, d'ailleurs, homme politique...Eh oui, les hommes politiques...mais vous me direz, c'est comme les droits de l'Hommes, hein, on met une majuscule et puis ça comprend les femmes, c’est tellement logique…

Le sexisme des médias (et de la publicité) contribue à nous entretenir dans des visions rétrogrades et patriarcales. C'est sournois, ça s'insinue, ça devient presque normal, en fait. Tellement normal et invisible qu'en parler, que l'identifier vous catalogue définitivement dans la rubrique « féministes hystériques dénuée d'humour », ce qui, en France, est très mal vu, pas fashion du tout dans les dîners mondains, et presque partout ailleurs également.
Sachant que là, je ne parle que des stéréotypes qui touchent les femmes. Mais le sexisme, c’est condamner chaque être humain à remplir certains rôles, à se conformer à certaines attitudes, certaines apparences en fonction de son sexe. Pour les hommes, être poilus, musclés, virils quoi,  sous peine d'être traité de pédés (la teuhon ! ).

Quelques exemples pour finir :

Un dessin paru dans Charlie-Hebdo le mois dernier. On voit Royal fouiller un bac de vêtements en pagaille. Au-dessus d'elle, la légende : "Les soldes démarrent très fort". Royal s'exclame : "Le programme du PS à -50% est introuvable !" Imaginez la même chose avec Sarkozy….Ben non, c’est pas possible. Ce dessin n’est censé faire rire qu’en s’appuyant sur le cliché des femmes se battant pour des fringues au moment des soldes.
La Une de l'Express de cette semaine, consacrée à Ségolène Royal : "TIENDRA-T-ELLE ?" (sous-entendu « cette pauvre petite femme fragile et émotive qu'est notre petite Ségolène mimi tout plein avec son programme sans contenu faudrait quand même avoir un peu plus de stature, de prestance, d'autorité ma p'tite dame pour pouvoir être présidente, hein, passe que va falloir beaucoup travailler..pis si vous êtes élue, qui c'est qui nous dit que vous tiendrez le coup 5 ans ? »)

Et ça, c’est pas du sexisme ?"

Commentaires

  • Eric : bien sûr que tout cela sent bon le machisme de base ! Y compris chez certains ralliement à la troupe bigarrée de NS, on trouve en filigrane cette raison (par exemple, je soupçonne fortement Max Gallo d'être, peut-être inconsciemment, sur ce terrain).

    Au final, au vu du meeting d'hier soir (le PS a du refuser l'entrée à des centaines de personnes, surpris de la mobilisation massive), je pense que les électeurs, eux, ne sont pas du tout sur le même plan et prenne au contraire cette féminité pour une force.
    Il y a toujours ce hiatus entre le petit jeu parisien et la réalité du terrain…
    :-)

  • Fil,

    "je soupçonne fortement Max Gallo d'être, peut-être inconsciemment, sur ce terrain"

    Pas de procès d'intention!
    Gallo est un pur mitterrandosarkozyste, comme Roger Hanin et Pascal Sevran, bref un courtisan.
    Mais est-ce qu'il a fait preuve de sexisme?

    En revanche, d'accord avec le reste de tes remarques.

  • Eric : Je ne vois pas bien pourquoi Max Gallo soutient NS si ce n'est effectivement pour cette sorte de dégoût d'être représenté par une femme. C'est effectivement mon interprétation, je n'ai lu nulle part de motivation sur son choix…
    :-)

  • "Pour Royal, c’est par exemple l’appeler Ségolène. Quel autre homme politique est appelé par son prénom ?" C'est une grande bêtise effectivement d'appeler la dame par son prénom. Mais c'est aussi une "règle" de "savoir vivre" en France de ne pas appeler une femme par son simple nom de famille sans mettre "Madame" devant...

    C'est comme il est de coutume de suivre les femmes dans les escaliers pour les retenir si elles tombent, ces maladroites (et pas pour les regarder).

    "Royal s'exclame : "Le programme du PS à -50% est introuvable !" Imaginez la même chose avec Sarkozy….Ben non, c’est pas possible" Si c'est possible !

    Et les dessins de Petillon dans le Canard où on voit deux mecs accoudés à un comptoir ? Ca serait possible avec des femmes ?

    N.B. : Je ne suis pas en désacord avec le billet... Juste que quelques clichés pourraient être évités, chez les "sexistes", comme les "antis".

  • Non, pas d'accord avec ce billet.

    Oui, vous avez raison de souligner que le sexisme se niche aussi dans la façon dont on parle des femmes politiques.

    Néanmoins, si le début de campagne de Royal s'est objectivement focalisé sur son image, c'est à défaut d'un programme qui n'arrivera pas avant le 11 février. Ca n'a rien à voir avec le sexe de la candidate, mais tout à voir avec ce choix de timing.

    De même, les dérapages à répétition n'ont pas entraîné un procès fait à toutes les femmes, mais à cette femme-ci en particulier : Royal est faible sur les questions internationales, on le savait, elle l'a confirmé.

    Quant à Quitterie Delmas, c'est peut-être parce qu'elle met beaucoup en avant ses fils que nul ne peut désormais ignorer que c'est une jeune femme dynamique et qui ne sacrifie pas sa vie de famille à son engagement politique. A elle de s'imposer sur des sujets importants pour que cette façade repasse à l'arrière plan.

    Bien sûr que le sexisme perdure, mais la meilleure façon de le combattre consiste justement pour les intéressées à ne pas brandir leur sexe comme un argument de campagne. En face à face avec DSK et Fabius, c'est Royal qui, à la question "Quelle est votre principale différence avec vos concurrents [pour l'investiture] ?", répond : "Eh bien, je dirais que la différence se voit..." puis se met à pouffer de rire.

    Ou comment se tirer une balle dans le pied...

  • Lav et coque,

    "Bien sûr que le sexisme perdure, mais la meilleure façon de le combattre consiste justement pour les intéressées à ne pas brandir leur sexe comme un argument de campagne."

    Le sexisme ne concerne pas que les femmes.

    Et quand tu dis "brandir leur sexe comme un argument de campagne" tu est en plein dans le sexisme (et que dire du reste de tes remarques...).
    Faire de l'égalité "homme femme" un combat n'est pas un gadget, c'est un combat essentiel pour les femmes et pour les hommes.

  • Nicolas,

    ""Royal s'exclame : "Le programme du PS à -50% est introuvable !" Imaginez la même chose avec Sarkozy….Ben non, c’est pas possible" Si c'est possible !"

    C'est peut-être possible, mais Charie Hebdo n'a pas publié ce dessin.

    (Mais par ailleurs, je le rappelle, je suis le premier à critiquer ceux qui font des blagues sur la taille de Sarkozy. Il faut élever le débat!)

  • Eric,

    C'est justement marqué dans ton billet que Charlie Hebdo l'a publié.

  • "Pour Royal, c’est par exemple l’appeler Ségolène. Quel autre homme politique est appelé par son prénom ?".

    Bien que je sois assez d'accord avec l'ensemble du billet, je ne suis pas certain qu'il s'agisse de sexisme dans ce cas là. Je pense que son nom de famille peut prêter à confusion. Qui souhaite dire qu'il est "Royaliste" plutôt que "Ségoliste" ?
    Non, à mon avis, ce n'est pas du sexisme. Pour preuve :
    - on a toujours appelé Dominique Voynet ou Roselyne Bachelot par leur nom de famille.
    - le "MAM" d'Alliot-Marie est équivalent au "DSK" de Strauss-Kahn.
    - on trouve même des politiciens hommes qu'on appelle (Ou qu'on a appelé) par leur prénom : par exemple, "Jack" et "Jean-Marie" sont sans ambiguité. D'ailleurs, ça fait des années qu'on dit "Arlette" sans qu'on accuse personne de sexisme...

    D'ailleurs, je ne suis même pas sûr que me surnom "Pimprenelle" (que je n'aime pas) soit sexiste : on appelait bien Jospin "Yoyo" ou "Oui-oui", c'est du même niveau.

  • @Nicolas,

    Je voulais dire le dessin sur Sarkozy, on ne le publie pas!

    @Snoow,

    Oui, tu as sans doute raison. L'appeler Ségolène ce n'est pas méchant.

    Mais j'adopte souvent la tradition américaine qui est de citer le nom de famille sans mettre devant M. ou Mme. Ainsi c'est la même chose que ce soit un homme ou une femme.

  • Bin oui Eric !!! Tu parles toi-meme de ce dessin !
    C'est difficile en fait.
    Si je considere que Segolene Royal apporte justement une methode feminine a la campagne, ce qui constitue pour moi un renouveau en politique, est ce que je suis sexiste ?
    Je suis toujours contre l'asseptisation (le politiquement correct) de tous nos propos mais ici, il s'agit plutôt d'évoquer cette sorte de sous-entendu permanent fait par les membres de l'UMP et de l'intelligentsia parisienne. Notamment sur la compétence…
    La carricature (Petillon, par exemple) peut s'en prendre a cette feminite dans la mesure ou elle s'en prend aussi aux travers du masculin. Pour moi, ca ne pose pas de probleme. Quelqu'un comme Canteloup quand il imite Segolene Royal utilise la feminite pour la moquer. Mais il le fait aussi bien avec les hommes politique, alors pas de soucis.

    je pense que le vri sexisme est plutôt celui qui ne dit pas son nom et avance masqué…

    :-)

  • "Et les dessins de Petillon dans le Canard où on voit deux mecs accoudés à un comptoir ? Ca serait possible avec des femmes ?"

    C'est exactement ce que je dis. Le sexisme touche à la fois les femmes et les hommes, en les condamnant chacun des rôles qu'ils doivent remplir et en punissant sévèrement toute déviance. Donc pour les hommes, on les prend en train de binouzer au comptoir. Et pas en train de farfouiller dans des fringues, passe que sinon c'est des pédés voyons.

    Et puis un peu de bonne foi quand même, me dites pas qu'un dessin humorsitique montrerait Sarkozy en train de fouiller dans des fringues pendant les soldes ! On peut pas discuter si on n'admet pas un minimum certaines choses.

    Le savoir-vivre, vous m'en direz tant...je préfère qu'on m'appelle par mon nom tout court plutôt que d'être appelé "Madame" ou "Mademoiselle". Ah oui, la langue française oblige les femmes à subir ce genre de précisions quand on s'adresse à elles...."Monsieur", c'est plus simple.

    "De même, les dérapages à répétition n'ont pas entraîné un procès fait à toutes les femmes, mais à cette femme-ci en particulier : Royal est faible sur les questions internationales, on le savait, elle l'a confirmé."

    Je ne dis pas que certaiens des attaques envers Royal, que je qualifie de sexistes, sont des procès faites à toutes les femmes. J'explique que les paroles, faits, gestes, de Royal sont ensuite relayés, détaillés, critiqués à travers le prisme des clichés dont on accable les femmes depuis très très longtemps !
    Donc, on va relayer ce qui conforte l'image que l'on se fait des femmes : douceur, générosité, écoute, maternité mais aussi faiblesses, instabilité, légèreté, absence de prestance, d'autorité...

    Et pis je dois dire qu'au bout d'un moment, je suis un peu saoûlée de défendre ces positions. C'est quand même pas difficile de voir qu'on vit dans une société sexiste ! Certes, Royal a mis en avant ses enfants, sa maternité, ce n'est pas quelque chose que je trouve pertinent, mais ce n'est pas une raison pour s'exclamer "Qui va garder les enfants" quand elle parle de sa candidature à l'Elysée !

    Et se moquer de la taille de Sarkozy, c'est pareil, c'est sexiste. Parce qu'un homme se doit d'être grand et musclé pour être crédible.

  • bon moi j'ai déjà commenté ce post ici :
    http://crisedanslesmedias.hautetfort.com/archive/2007/02/02/republique-des-blogs-qui-ne-saute-pas-n-est-pas-udf.html
    ce qui me gene surtout :
    c'est user de la notion de 'sexisme' de façon ambigue pour créditer ou discréditer au détriment du vrai s ens des débats poltiques

  • @Fil,

    "il s'agit plutôt d'évoquer cette sorte de sous-entendu permanent fait par les membres de l'UMP et de l'intelligentsia parisienne."

    Oui, c'est net. Mais ça ne se limite pas à la droite.


    @lesyeux,

    Non il ne s'agit pas de "user de la notion de 'sexisme' de façon ambigue pour créditer ou discréditer au détriment du vrai s ens des débats poltiques"

    mais dire déterminer si, envers Royal il y a :

    1) des attaques politiques (parfaitement justifiées)
    2) des attaques ou des sous entendus qui relèvent du sexisme

    Ce procès sur l'incompétence qu'on fait à quelqu'un qui a été ministre, député réélue depuis 15 ans et présidente de région... si ça n'est pas un tout petit peu sexiste!

  • lesyeux, je t'ai répondu hier mais j'ai perdu mon texte en route... Je voulais te demander : c'est quoi "le vrai sexisme" dont tu parles. Et en quoi, ici, je parle de sexisme de façon ambigüe ? Nan, je ne suis pas ambigüe. J'aiguise mon regard le plus possible pour aller au delà du "naturel", de la "norme" qu'on nous impose. Dernier exemple repéré, niveau publicitaire. Les publicités contre le cancer. On voit un homme d'une cinquantaine d'année. Sa citation est la suivante : "J'ai appris que j'avais le cancer le jour de la naissance de ma fille. Je me suis promis que je la verrai mariée." Ca, c'est ce que je décris comme la sournoiserie du sexisme ambiant. Vous me direz que ce n'est pas grand'chose. Eh bien si. C'est véhiculer une énième fois que l'aboutissement d'une femme, c'est de se marier par exemple. Que la joie ultime pour des parents, c'est de marier leur fille. Ca aurait pu être "je me suis promis que je la verrai avoir un travail qui la passionne". Et entre-temps, la fille ne trouve pas de copain, ne veut pas se marier, ou est homosexuelle ? Les boules, hein ! Nous vivons dans une société où le "masculin" et le "féminin" sont vécus comme naturel, allant de soi, évident. Alors que tout a été construit au fil des siècles ! Il n'y a rien dans mon cerveau qui me programme à être douce, patiente, maternelle ! Rien qui m'interdise d'être pilote de chasse ou maçon ? Rien qui interdise à un homme d'être "aide-maternelle" ! Sauf que la société a peu un peu institué ces rôles, ces fonctions, ces qualités ou défauts, comme étant "naturels", ""dans l'ordre des chose". Alors que non.

  • Le Ps:
    http://desirsdavenir50.hautetfort.com/archive/2007/02/06/une-campagne-anti-royal-insultante-pour-les-femmes.html

    L'UMP:

    http://www.u-m-p.org/site/index.php/s_informer/actualites/consternation_devant_le_manifeste_des_onze_femmes_socialistes

  • C'est vraiment n'importe quoi ! On est obligé d'être con et de mauvaise foi quand est de droite ? Comme quoi, une femme candidate à la présidentielle, ça perturbe et c'est pas fini...Et puis c'est sûr, envoyer des femmes UMP au combat crier que non, y a rien de sexiste dans les critiques de Royal, là, on est sûr d'être crédible. Y a des baffes qui se perdent. Vous voyez, l'égalité est là. Les femmes aussi sont sexistes, machiavéliques et avides de pouvoir.

  • Désolée mais là, vraiment, le "contre-manifeste" des femmes UMP, c'est tellement ridicule, je m'énerve facilement...

  • @Sarah,

    Oui, dans ce manifeste UMP, la contradiction est évidente: d'abord on dit "Mme Royal est un adversaire politique tout simplement." et ensuite on sous entend qu'elle joue la victime et qu'elle improvise. On est dans la caricature...

  • @Sarah,

    "Donc pour les hommes, on les prend en train de binouzer au comptoir. Et pas en train de farfouiller dans des fringues, passe que sinon c'est des pédés voyons."

    Non ! Je préfère rigoler avec les copains au bistro que d'acheter des fringues...

    "Et se moquer de la taille de Sarkozy, c'est pareil, c'est sexiste."
    Pas nécessairement... Et en plus quand c'est lui même qui se met en scène pour faire oublier qu'il n'est bien grand, c'est risible.

  • Excellente analyse... et coup de gueule salutaire ! J'avais lu aussi une bonne remise de pendules à l'heure chez Hugues de Com-Vat.

    Le problème n'est pas de critiquer Ségolène Royal ou de se moquer, mais la façon dont on le fait. Cela révèle des stéréotypes encore trop ancrés, tout comme certaines attaques contre Nicolas Sarkozy, et portant sur ses origines, montrent le poids des thèmes xénophobes dans lesquelles versent un peu trop facilement une bonne partie de ses adversaires. Y compris (mais pas seulement, loin de là) à gauche.

  • @Nicolas,

    Pourquoi pas acheter des fringues? Mais je ne suis pas en train de dire que tu es mal sapé!

    @Irène,

    Pleinement d'accord avec toi.
    Toutes les acttaques contre SR ne sont pas sexiste, bien sûr, mais la campagne électorale est un révélateur.
    Idem pour le relent xénophobe à l'égard de NS.

    En fait c'est une campagne toute en effluves...

  • Les chefs de l'UMP, pour se défendre contre les attaques pour sexisme agravé, ont décidé de n'envoyer que des femmes pour le dire.
    Tout cela est très drole.

    [Il y a peu de blog comme celui-ci où le sujet du billet de départ se trouve aussi bien réfléchi et analysé et agrandi par la qualité des commentaires. Et le tout sans presque jamais d'énervement !].

  • Ségolène Royal est-elle tritée de la même façon que les candidats masculins actuels et passés ?
    Si on se pose la question, c'set que la réponse est évidente : c'est non !

    La question de l'égalité au travail entre hommes et femmes ?
    Elle est loin d'être acquise !
    A chaque entretien d'embauche (et j'en ai eu beaucoup, car j'ai la bougeotte !), j'y ai droit depuis 10 ans "avez-vous des enfants ; comptez-vous en avoir ?"
    Un homme même type de profil, n'a pas eu cette question une seule fois en 15 ans !

    Mais, pour SR et les autres femmes au travail : regardons les compétences.
    Nous aurons gagné l'égalité quand, à incompétence égale, nous pourrons avoir les mêmes postes de haut niveau que nos collègues masculins !

  • @ Eric et Sarah :

    Navré, mais non, le communiqué des femmes députés UMP n'est en rien contradictoire. Le fait que Royal ait été 15 ans député et présidente de région depuis quelques années n'est en rien la PREUVE qu'elle est capable d'assumer la fonction présidentielle. Elle n'est pas prête, elle n'est pas à l'aise sur les sujets internationaux, et le fait qu'en ce moment elle décommande en série les interviews ou les débats télévisés est aussi un indice de fébrilité.

    Qu'il y ait du sexisme, soit. Mais le procès en incompétence fait à Royal n'en relève pas. D'ailleurs, on ne fait pas le même à Voynet, ni à Laguillet. Ni à MAM, ni à Aubry, ni à Guigou.

    Pour Royal, les critiques les plus vives viennent de son camp : Allègre, Charasse, Jospin, DSK, Dray, Glavany.

    Un site satirique s'est amusé à relever ces attaques :
    http://www.segostop.com/soigne/

    Oui Sarah, tu as raison de souligner que les femmes ont été caricaturées autour de l'image que l'on se faisait d'elles (douceur, générosité, écoute, maternité mais aussi faiblesses, instabilité, légèreté, absence de prestance, d'autorité, etc.).

    Mais ce n'est pas pour autant que toute accusation d'incompétence à l'égard d'une femme est forcément sexiste : si, à force de déclarations approximatives (ou pire : quand elle cherche une réponse au pif : "Euh, 1 sous-marin !"), on finit par se poser la question de sa compétence, il est abusif que ses défenseurs invoquent systématiquement le sexisme pour se tirer d'affaire.

  • @ Eric et Sarah :

    Navré, mais non, le communiqué des femmes députés UMP n'est en rien contradictoire. Le fait que Royal ait été 15 ans député, et présidente de région depuis quelques années n'est en rien la PREUVE qu'elle est capable d'assumer la fonction présidentielle. Elle n'est pas prête, elle n'est pas à l'aise sur les sujets internationaux, et le fait qu'en ce moment elle décommande en série les interviews ou les débats télévisés est aussi un indice de fébrilité.

    Qu'il y ait du sexisme, soit. Mais le procès en incompétence fait à Royal n'en relève pas. D'ailleurs, on ne fait pas le même à Voynet, ni à Laguillet. Ni à MAM, ni à Aubry, ni à Guigou.

    Pour Royal, les critiques les plus vives viennent de son camp : Allègre, Charasse, Jospin, DSK, Dray, Glavany.

    Un site satirique s'est amusé à relever ces attaques :
    http://www.segostop.com/soigne/

    Oui Sarah, tu as raison de souligner que les femmes ont été caricaturées autour de l'image que l'on se faisait d'elles (douceur, générosité, écoute, maternité mais aussi faiblesses, instabilité, légèreté, absence de prestance, d'autorité, etc.).

    Mais ce n'est pas pour autant que toute accusation d'incompétence à l'égard d'une femme est forcément sexiste : si, à force de déclarations approximatives (ou pire : quand elle cherche une réponse au pif : "Euh, 1 sous-marin !"), on finit par se poser la question de sa compétence, il est abusif que ses défenseurs invoquent systématiquement le sexisme pour se tirer d'affaire.

  • @Vivi,

    "Nous aurons gagné l'égalité quand, à incompétence égale, nous pourrons avoir les mêmes postes de haut niveau que nos collègues masculins !"

    Ca c'est une phrase d'Huguette Bouchardeau, si ma mémoire est bonne...

    Oui, globalement d'accord.
    C'est la question plus générale de la place de la femme et de l'homme dans la société qui est posée. Ceux qui dénigrent le font avec tous ceux qui leur déplaisent ou s'opposent à eux...

    Rappelons que Ségolène Royal est la première femme en passe d'arriver au second tour de la présidentielle. La France n'est pas super en avance, encore une fois...

  • @LetC,

    OK! Mais là tu sors du cadre de la discussion. Ou plutôt tu y es en plein.
    Tu dénigres totalement l'adversaire de celui que tu soutiens. C'est pire que du sexisme...

    Réfléchis un peu: si elle est si nulle, alors pourquoi Sarkozy se démène comme un fou pour essayer de la discréditer? Ce serait pas qu'il craindrait quelque chose? Qu'on voit ses propres insuffisances?

  • MAM en tailleur sexy?..un sourire sexiste m'anime,
    Je me demande s'il ne faudrait pas suggèrer à nos politiques unE candidate, noire et handicapée(assez pour qu'on le voit à la télé):c'est une idée cynique, je sais!:-)
    dans les idéaux collectifs, une femme n'est-elle pas plus mère qu'un homme n'est père?;-)
    les niaiseries caractèristiques de la féminité ne sont-elles pas aussi véhiculées par les femmes?
    faut-il etre pompier ou pilote?
    pouvons nous assumer simplement, individuellement, nos féminités, nos maternités, nos ambitions,sans jugement,quelqu'il soit?
    merci,Eric, de rappeller que l'égalité des sexes est un combat, depuis S.Weil, les choses ne se sont pas tellement améliorées,
    je rejoins LesYeux quand elle déplore le fait d'utiliser la notion de sexisme en faveur du "pour" ou "contre", c'est stupide, dangereux et pervers,au point de fairedes séances femme contre femme,version contemporaine du "crèpage de chignon"

  • Vivi,

    "A chaque entretien d'embauche (et j'en ai eu beaucoup, car j'ai la bougeotte !), j'y ai droit depuis 10 ans "avez-vous des enfants ; comptez-vous en avoir ?""

    En fait ce n'est pas que un problème de sexisme, c'est tous les principes du libéralisme qui sont en cause. Pas la loi du plus fort et ce genre de trucs. Non c'est tout simple.

    En embauchant une femme de 25 à 40, le patron prend le risque d'avoir quelques arrêts de travail... ce qui "dérentabilise" l'embauche et risque de poser des problèmes d'organisation (remplacement ponctuel, nouveau poste à trouver au retour, ...).

    Je ne dis évidemment pas que c'est normal. Je souligne juste que ce n'est pas que du sexisme... Et tant qu'on restera dans un système libéral, ça en sera ainsi... Et ça pose un problème beaucoup plus large que le sexisme.

    Ce n'est pas le sexisme qui accroit les inégalités (de salaire entre autres), c'est le libéralisme...

    Cela dit, je ne propose rien...

  • dans les idéaux collectifs, une femme serait-elle plus mère qu'un homme n'est père?
    les reprèsentations,naîves ou péjoratives de la féminité, sont aussi véhiculées par les femmes!
    la féminité, comme reprèsentation collective, mais aussi individuelle et subjective..
    je me demande s'il ne serait pas encore plus séduisant, à l'avenir, de proposer une candidatE noire et handicapée(assez pour que ça se voit)..
    faire de l'égalité n'est pas un gadget, merci ERIC de le rappeller:depuis S.Weil,c'est plutot un retour en arriere!
    je rejoins LesYeux,utiliser le sexisme dans l'argumentaire "pour" ou "contre",jusqu'au face à face "femme-femme",version crèpage de chignon contemporain,c'est horripilant!
    enfin,nul besoin d'etre pilote ou pompier, sauf si on en a envie bien sur, pour affirmer les choses:assumons nos féminités et leurs singularités, cela incite au respect;

  • @ Eric :

    @LetC,

    "Tu dénigres totalement l'adversaire de celui que tu soutiens. C'est pire que du sexisme..."

    Euh... Tu m'autorises quand même à critiquer une adversaire qui apparaît faible, en disant qu'elle est faible justement ?

    "Réfléchis un peu: si elle est si nulle, alors pourquoi Sarkozy se démène comme un fou pour essayer de la discréditer ?"

    Parce qu'il faut bien qu'il le dise, non ? Il ne doit rien dire sur elle ? Et elle, elle ne dit rien sur lui ?

    "Ce serait pas qu'il craindrait quelque chose? Qu'on voit ses propres insuffisances?

    Non. Et d'ailleurs, il l'attaque davantage sur son absence de projet que sur ses bourdes.

    Les bourdes, ce sont les militants (et les médias !) qui s'amusent à les souligner.

  • Désolée pour le commentaire en doublon, j'ai quelques soucis avec la "technologie"!!j'ai honte!

  • @Cat,

    D'accord avec toi!

    Et notamment sur:

    "dans les idéaux collectifs, une femme serait-elle plus mère qu'un homme n'est père?"

    Oui, ce sont des préjugés!
    Le père est plus distant avec l'enfant. La mère est sensée devoir le couver...

  • Tout à fait d'accord avec ce texte de Sarah.

    La manière dont ce qui concerne Ségolène Royal a été traité par les politiques, les médias dominants et certains internautes, révèle une France encore sacrément macho-ringarde.

    Cela m'a surprise, je ne percevais pas mon pays à ce point englué dans les vieux shémas.

    La France est finalement très en retard dans ses mentalités sur les pays nordiques et l'Allemagne. Est-elle capable de se doter d'une présidente femme?

  • @Orange,

    "La France est finalement très en retard dans ses mentalités sur les pays nordiques et l'Allemagne. Est-elle capable de se doter d'une présidente femme?"

    Why not?

  • Voici donc, pour un moment de grâce dans cette campagne présidentielle si dure et si sale, cette jeune militante au visage pur, photographiée au QG de campagne de Ségolène Royal ce samedi 3 février 2007:


    http://www.page2007.com/2007/02/03/nouvelles-generations-politiques-une-militante-socialiste-photos-qg-de-campagne-de-segolene-royal

  • sarah il me semblait que ds mon com j'avais précisé que j'étais en accord avec la vision sexiste que véhicule la pub, la communication commerciale, d'accord pour dénoncer et déplorer le sexisme en ce qui concerne le monde du travail, recrutement etc...
    je disais simplement qu'il ne fallait pas faire d'amalgame dangereux dans l'analyse des critiques faites à SR
    elles ne sont effectivement pas necessairement sexistes parce que adressées à la femme qu'elle est
    railler son tailleur etc....n'est pas à mon sens sexiste : si SARKO se produisait tjs en costar blanc on le raillerait de la meme façon
    il est aussi bizarre que jamais on ne taxe de sexistes les critiques adressées aux autres femmes politiques en lice !!

    n'en déplaise à eric , dire qu'elle semble incompétente en politique internationale n'est pas pointer son sexe mais...son incompétence
    on le dit aussi de Bové ou sur d'autres sur pas mal de dossier
    éric lorsque tu dis que parce qu'elle a une expérience en poitou charente , il est sexiste de dénoncer son incompétence :
    "Ce procès sur l'incompétence qu'on fait à quelqu'un qui a été ministre, député réélue depuis 15 ans et présidente de région... si ça n'est pas un tout petit peu sexiste! "

    eh bien à mon sens si, c'est fort discutable d'assimiler cela à du sexisme
    on parle de son incompétence en politique internationale, sur les dossiers de défense etc......
    son expérience régionale est... régionale ! (son bilan très discutable d'ailleurs )
    son expérience ministérielle, est une expérience en matière familiale ET en matière d'éducation, je vous rapelle qu'elle fut ministre déléguée d'ALLEGRE

    enfin et c'est là, ce que j'aime en toi éric, c'est parfois tes paradoxes :
    "Oui, tu as sans doute raison. L'appeler Ségolène ce n'est pas méchant." réponds tu à un visiteur....
    eh bien, là, vois tu c'est pour moi du sexisme grave, de l'appeler par son prénom....
    comme quoi !

    comme quoi il n'y a pas toujours de vérité en matière d'attaque sexiste, ( à part de dont parle sarah sur le sexisme en général (pub, com, trvail) on interprète selon ce que l'on est soi-même, selon ce que l'on pense du féminin et du masculin, selon sa nature en tourner en dérision les choses etc....

  • @lesyeux,

    Je ne suis pas en désaccord sur tout avec ce que tu écris, bien au contraire.
    Tu as raison de dire que le PS ne doit pas instrumentaliser le sexisme pour défendre sa candidate.

    En revanche, il faut être sérieux deux minutes. Dire "elle est incompétente" c'est plus que péremptoire. Ne prend pas la propagande de l'UMP pour argent comptant.

    Les questions internationales sont très complexes. On l'a vu, même un vieux renard comme Chirac peut commettre des bourdes (mais est-ce vraiment une bourde ou un calcul?)
    Quand Jospin est allé en Israël, il s'est fait caillasser. Ségolène Royal y est allée et elle a été bien accueillie dans les deux camps.
    Quand Sarkozy est allé en Afrique, les gens manifestaient contre lui, Royal a été très bien accueillie. Quand Sarkozy a serré la main de Bush, juché sur un tabouret, il a non seulement ridiculé la France, mais il a aussi critiqué à l'étranger le gouvernement auquel il appartient. Donc, tu vois, chacun peut avoir un avis différent sur la "compétence" des gens...

    Je pense, contrairement à toi, que Ségolène Royal peut apporter beaucoup à la France sur le plan international. Elle donne une bonne image de la France, non pas à cause de ses tailleurs, mais parce qu'elle a le sens de l'écoute et qu'elle respecte tous ses interlocuteurs.

  • "je rejoins LesYeux quand elle déplore le fait d'utiliser la notion de sexisme en faveur du "pour" ou "contre""

    Ca, je n'y comprends définitivement rien ? Que voulez-vous dire par là ???

    "Ce n'est pas le sexisme qui accroit les inégalités (de salaire entre autres), c'est le libéralisme..."

    Bien sûr que non : c'est parce que la société s'est construit économiquement sur le sexisme : exploiter les femmes et leur travail domestique pour libérer la force de travail des hommes. Et on en est toujours là. Les femmes récurent, cuisinent, torchent les enfants et les hommes rentrent tard du boulot. Certes, ça change un peu, du moins ça commence vaguement.
    Concrètement, si le système était fait pour traiter également les hommes et les femmes, on aurait assez de crèche pour permettre aux femmes de travailler après la naissance de leur enfant. Un congé maternité, c'est deux mois environ, un peu plus si la mère allaite. C'est également sexiste de ne proposer aux pères que 11 jours de congé paternité. S'ils avaient aux aussi plusieurs semaines d'arrêt pour leur bébé, il n'y aurait plus d'intérêt à privilégier un homme pour un poste.

    Ensuite, le "libéralisme" continue de payer 20% de moins les femmes que les hommes. C'est flagrant, c'est incontestable. J'en parlais encore avec une amie qui me donnait un exemple dans la boîte de son petit ami. Même poste, mais la femme est nettement moins payé. Ca, c'est du sexisme direct. Et ce n'est pas le "marché" qui dicte ses lois. Ce sont les êtres humains qui le font, inspirés de principes sexistes bien imprégnés dans leur cerveau.


    Ensuite, lesyeux ne m'a toujours pas expliqué ce que c'était "le vrai sexisme, celui qui nuit" ?


    Le problème, c'est aussi à quel point le sexisme est un mode de pensée "intégré", comme le racisme. On est tous raciste, on est tous sexiste, malgré tous les efforts qu'on peut faire. On a été éduqué ainsi, formaté, conditionné. On ne s'étonne plus de commentaires et fonctionnement sexiste et raciste autour de nous. Qui voit vraiment que les députés sont à 85 % des hommes ? Qu'ils sont tous BLANCS ? Tout ça finit par devenir normal, pour les hommes, comme pour les femmes. Donc les écarts de salaire s'explique aussi par les prétentions données aux entretiens d'embaûche. Les femmes, je pense, pensent valoir "un peu moins", ne se font pas recruter sur les mêmes bases salariales parce qu'elles demandent moins (là, je suppute, je n'ai pas de fait sous la main). Mais on sait que souvent, on est coincé longtemps avec son salaire d'embaûche, et ce salaire peut être négociable.

    Par exemple, la campagne contre le cancer dont je vous parlais. Le père qui dit. "J'ai appris que j'avais le cancer le jour de la naissance de ma fille. Je me suis promis de la voir mariée." Poru moi, vraiment, c'est d'un sexisme hyper grave, mais ça passe comme ça, no problemo. Alors que ça sous-entend tout ce que j'ai déjà expliqué. Que se serait promis ce père s'il avait eu un fils ? De le voir marié aussi ? J'en doute ! Ces rôles, ces espoirs, ces attentes que l'on a pour un homme ou une femme ne sont pas assez remis en cause par chacun au quotidien.

    Par exemple encore, combien de fois peut-on entendre quand on est une femme : "Arrête d'être vulgaire, c'est si moche dans la bouche d'une femme !" Ah bon ? Et ben je vous emmerde alors ! ;-) Ces petites choses se compte par centaines jour après jour, que l'on soit un garçon ou une fille.

    Donc je persiste à penser que oui, certaines attaques contre Royal sont justifiées. D'ailleurs, je n'ai absolument aucun intérêt à la défendre parce qu'elle est très loin de combler mes attentes politiques, je ne la soutiens aucunement. Mais en toute bonne foi, je conteste certaines attaques qui n'existent que parce qu'elle est perçue à travers le prisme des reproches millénaires que l'on fait aux femmes.

  • C'est amusant, vous commentez tous, il me semble, les échos médiatiques et finalement très peu la réalités des faits.
    L'incompétence et le trou d'air sont directement jetés dans la campagne par des communiqués de l'UMP, sans appuis sur la réalité et sont repris tels que par les commentateurs à carte de presse ou non.
    On ne peut pas se départir du fait que SR soit une femme ni s'exclure de cette société et ses modèles plus ou moins sexistes.

    Ainsi on pourrait se demander si un NS aussi peu enclin a l'ouverture et a la discussion, d'un mot aussi machiste, peut être un bon président pour notre pays ?

    :-)

  • il y avait un debta hier soir sur france 3 sur la place des femmes en politique...
    si quelqu un sait comment le (re)voir ca illustrerait parfaitement cette note eric...

  • sarah, décidément la communication, surtout sur le net,, c'est dur parfois...;))

    je pensais que tu avais saisi sur quoi j'étais en accord avec toi, d'ailleurs pratiquement tout...
    la vrai sexisme est effectivement niché au plus fort de nos mentalités, on le retrouve dans la pub, omniprésente, dans le monde du travail, (salaire/hirérachie/ etc...) on le retrouve dans les jouets des gamins et dans notre quotidien partout
    ceci dit naturellement, si tu mets un pistolet en plsatique ou une poupée face à un tout petit enfant fille, elle ira prendre la poupee plutot que le pistolet, ça doit être dans les genes, un truc atavique, mais qui peut changer, les espèces mutent , se modifient et s'adaptent au mode de vie, alors peut-être au mode de pensée aussi j'espère

    ton exemple sur le père qui parle de sa fille mariée, il est pour moi significatif il est vrai de la tradition ancrée ds les tetes des ma^les, il aurait pu dire travail, mai s peut etre traduisait-il par là , le couple, le mariage de voir la famille se perpétrer, des petits enfants venir, que sais-je
    mais je ne vais pas être de mauvaise foi, il est fort à parier que c'est juste une image féminine qu'il a en tête
    ça c'est du sexisme, tout comme la plupart s'imagine que nous naissons avec des gants MAPPA aux mains

    donc d'accord avec toi sur tout ce qui concerne notre quotidien

    quant on aborde la sphère de la compétence en politique , je suis bcp pus méfiante
    je ne parle pas de clivage gauche droite et je n 'aime pas entendre que je fais le jeu de l'ump quan d je dis ce que je pense du sexisme
    ça n'a rien de politique et je vote à gauche depuis toujours
    mais prenons un exemple :
    MAM est une femme : je n'ai JAMAIS entendu une seule attaque taxée de sexisme contre elle
    je le répète,jamais non plus entendu contre laguiller, cresson, simone veil etc etc......sur leur compétences ou incompétences strictement "féminines"

    je suis surtout très très déçue pour tout vous dire d'entendre répéter sans arret que Royal soit une victime de sexisme
    elle ne l'est pas à mon sens, ça m'énerve absolument, parce que en GB ou en allemagne, je n'ai jamais entendu rien de tel, les femmes politiques vont en politique sans s'emmerder à s'attacher à gémir qu'elles sont victimes
    ce n'est pas en se présentant en victime qu'lele ralliera à sa cause, ou alors ce serait vraiment facile , petite et mauvaise joueuse, et SURTOUT une très mauvaise raison , dénuée de tout sens politique
    c'est en marchant dessus tout ce qui est sexiste, tranquillement, en ignorant tous ces sourires dubitatifs machistes qu'elle y gagnerait Royal

  • la première chose que dit Quitterie delmas en video sur son blog , apres son nom, c'est "

    je suis mariée et mère de deux enfants" .

    Etre une femme et avoir deux enfants est un argument commercial pour toutes les menageres de moins de 50 ans.

    il est là le sexisme.

  • @mowgli,

    Donne le lien.
    Elle ne le dis pas dans chaque interview! C'est peut-être qu'on lui pose la question?

  • @ mowglii

    argh !!!!!!! le sexisme est là dans votre com :

    "pour toutes les menageres de moins de 50 ans......"


    c'est quoi une ménagère ????????

  • bien sûr la politique n'est pas de la sédution!!
    c'est juste le problème...

    et si j'ai un cancer de la prostate...ça va?

    what's else!

    consternant - sarah - les syndicats existent !!!!! es-tu syndiquée?

    elle a en a parlé (pas promis) la représentante du ps aujourd'hui? des 20% de discrimination salariale!

    je ne sais pas
    je n habite pas en france

    sinon sur le mariage
    tu milites contres les filles sénégalaises excisées
    ou les couples polygames et oui ça existe!*
    la prostitution des gamines du vietnam et d agadir?


    que tu sois belle ou moche l'important est d'être vraie!!! avec un -e for you!




    fini l'évidence...
    et il n y a pas de jugement

    juste milite et provoque! moi j'ai bossé avec 13 femmes et 1 homme - et problème d'enfants, de famille hors règles de travail à respecter ben qui remplaçent les garçons même si j 'étais chef! et c'est normal!
    ben non!

    _________________________________________________
    Je ne dis évidemment pas que c'est normal. Je souligne juste que ce n'est pas que du sexisme... Et tant qu'on restera dans un système libéral, ça en sera ainsi... Et ça pose un problème beaucoup plus large que le sexisme.

    Ce n'est pas le sexisme qui accroit les inégalités (de salaire entre autres), c'est le libéralisme...

    Cela dit, je ne propose rien...

    Ecrit par : Nicolas J | 07 février 2007

    et les techniciennes de surface " femmes de ménage" !
    et les mamies qui doivent garder les petits-enfants sans toujours pouvoir se libérer....

  • Libé:

    http://www.liberation.fr/rebonds/234780.FR.php

    Le sexisme en campagne

    ur les murs de Paris, une affiche porte un éclairage cru sur la campagne actuelle. La rose entre les dents, un homme en tenue d'apparat fixe le passant ­ il tient par la main une femme brune, vêtue d'un tailleur blanc, qui nous tourne le dos. Face au comique Gérald Dahan, comme entraînée dans la danse, la silhouette féminine évoque, on s'en doute, Ségolène Royal. Le spectacle s'intitule : «Erection présidentielle». Au cas où la plaisanterie nous aurait échappé, la publicité précise : «Du jamais vu ! Une femme représente le Parti socialiste lors de l'élection majeure. La classe politique est tout excitée.» Et de mettre finement en garde, dans un entretien diffusé sur Internet, contre la «débandade» à venir.
    Après le canular qu'il avait infligé à la candidate du Parti socialiste, en se faisant passer pour le Premier ministre du Québec, on s'était bien sûr interrogés sur les liens de l'imitateur avec Nicolas Sarkozy. Mais les enjeux partisans ne doivent pas occulter le sexisme dont se nourrit, et qu'alimente en retour, cette gauloiserie bien de chez nous : c'est d'un bon coup que se vante l'humoriste pour lancer son spectacle. La candidate, il l'a possédée ­ et l'on imagine aisément un registre plus explicite. L'incident n'est pas isolé : lorsque sur RMC un journaliste, Jean-Jacques Bourdin, parvient à coincer Ségolène Royal, condamnée à trahir son ignorance du nombre de sous-marins nucléaires français, ce qui nous est signifié, c'est qu'il l'a eue, qu'il se l'est faite. En se plaçant sur le terrain viril de l'armement, ne l'a-t-il pas renvoyée à son statut de faible femme ?
    L'essentiel, ce ne sont pourtant pas ces assauts médiatisés de personnages jusqu'alors peu connus. C'est que l'assignation au rôle féminin a marché. La candidate aurait pu et même dû refuser de répondre ; mais si elle se laisse faire, ou plutôt se fait avoir, et commet l'erreur de hasarder un chiffre, c'est qu'elle est gagnée par le doute. Bien sûr, un autre n'aurait peut-être pas été plus compétent ; mais lui, n'aurait pas été entraîné sur ce terrain, ou il se serait senti légitime pour ne pas s'y laisser mener. Ce que montre la vidéo de l'entretien, c'est que la candidate se trouve atteinte par l'entreprise d'intimidation : au moins un instant, la voici entamée par le jugement du sexisme ordinaire.
    C'est ainsi que fonctionne toujours la domination ­ et en l'occurrence, la domination masculine. Les normes que nous incorporons par notre expérience sociale nous assignent des places dans l'ordre sexuel. Nous ne sommes pas en mesure d'en faire abstraction, tant elles s'imposent à nous. La violence symbolique peut faire l'économie de la violence physique : il s'agit bien d'une hiérarchie de légitimité intériorisée. L'intervieweur pouvait se sentir autorisé par sa masculinité, alors même qu'il n'est pas plus savant que l'interviewée. En revanche, à force, ce ne sont pas seulement ses adversaires ou ses concurrents, ni ses alliés et soutiens, c'est la candidate elle-même qui a perdu de son assurance.
    D'ailleurs, Ségolène Royal n'ose plus crier au sexisme, au moment même où elle le subit de plein fouet. Il y a quelques mois encore, face à ses adversaires socialistes, on sait qu'elle n'hésitait pas à user de cette arme politique. Certains diront qu'à force de crier au loup, nul ne l'écouterait plus. Mais c'est bien autre chose qui se joue aujourd'hui : dénoncer le sexisme impliquait d'être et de se mettre en position de lui résister. Au fil de la campagne, Ségolène Royal s'est vu remettre à sa place par les incidents sexistes, et elle risque d'y succomber. A répéter désormais sans cesse qu'elle est une «femme debout», ne nous suggère-t-elle pas combien, en politique, cette alliance de mots n'a rien d'évident ?
    A en croire certains, «elle l'a bien cherché», en jouant sans vergogne de la séduction féminine, plutôt que d'un féminisme authentique. Mais c'est contre un tel discours, les féministes nous l'ont appris, qu'il faut protéger les victimes de violences sexistes, jamais suffisamment innocentes des mauvais traitements qu'elles subissent... Certes, pour l'instant, les autres candidates ne déchaînent pas la même virulence. Corinne Lepage, Marie-George Buffet ou Arlette Laguiller n'empruntent pas au même registre : elles n'en ont pas les inconvénients, mais pas non plus les bénéfices. On se demandera donc si un tel succès ne les exposerait pas tout autant ­ comme Dominique Voynet confrontée au machisme lorsqu'elle était ministre, et non quand elle se retrouve au plus bas dans les sondages. Le sexisme serait alors la rançon du pouvoir des femmes : Edith Cresson en reste la figure emblématique.
    Mais avec Ségolène Royal, on voit se refermer le piège de la politique des sexes à l'heure de la parité. C'est parce qu'elles n'étaient pas censées être des hommes politiques comme les autres que les femmes se sont vu reconnaître une place. Il ne s'agit pas tant de «différence» féminine que de «proximité» citoyenne : être femme, ce serait être proche des gens ­ donc éloignée du microcosme politique. Au moment même où la parité vise à promouvoir les femmes, la féminité se trouve ainsi redéfinie comme le supplément d'âme de la politique, son envers. L'historienne américaine Joan W. Scott l'a montré, et les enquêtes sur la parité le confirment : c'est sur la «crise de la représentation» qu'est fondée la présence des femmes, qui ont vocation à représenter la «société civile» dont l'absence hante la politique.
    C'est bien sûr cette image qu'a surfé Ségolène Royal : en se targuant de n'avoir pas réponse à tout, d'être moins professionnelle, que Dominique Strauss-Kahn ou Laurent Fabius, elle prétendait se montrer plus proche des citoyens. Ce n'est donc pas un hasard si la présidentiable socialiste a choisi de s'identifier à la «démocratie participative», prolongement naturel du créneau réservé aux femmes : la société civile. Ce que les politiques reprochent aujourd'hui à Ségolène Royal, ce n'est pas son positionnement, sur lequel il y aurait pourtant beaucoup à dire ­ car déplorer son «vide» politique, c'est ne rien dire de son conservatisme de gauche. Et de s'en prendre plus volontiers à son incompétence supposée, à son manque de professionnalisme présumé.
    C'est ce qui faisait son succès hier encore : n'être pas un homme politique comme les autres ­ pas un homme, donc pas tout à fait politique. Qu'on la célèbre naguère ou qu'on la dénonce depuis peu, c'est la même illusion : cette énarque qui a fait une longue carrière politique n'incarne pas plus ni moins qu'un autre la société civile, et elle n'est ni plus ni moins professionnelle ou compétente qu'un autre. La voici prise dans les mâchoires d'un piège qui encourage les femmes à s'élever en jouant d'une féminité censée les rapprocher des «vraies gens» pour mieux les écarter ensuite du pouvoir. C'est la ruse de la raison sexiste que découvre Ségolène Royal : pour les femmes politiques en France, les conditions du succès risquent d'être aussi celles de leur disqualification.

  • Eric,

    magistral !

    Eh oui : les hommes politiques votent des lois sur l'égalité des sexes, et s'insurgent de voir les femmes prétendre devenir leurs égales !

  • Olive,

    Je n'avais pas vu ton commentaire sur le mien. Où je bosse, les "techniciennes de surface" sont des noirs de 20 à 25 ans, donc visiblement étudiants...

    On est loin du sexisme... Et plus près du libéralisme qui fait que des jeunes n'ont pas d'autre choix de bosser entre 18 et 21 heures pour payer leurs études.

    Et les papis (papys ?) gardent aussi les petits enfants, maintenant !

  • Il faut arrêter la Parano et ce totalitarisme actuel de l'égalitarisme.
    En quoi, une observation avantageuse sur la plastique, le bon gout, le charme ou la beauté d'une femme, qu'elle soit Ministre ou Femme publique doit il être assimilé à sexisme caché ?
    Oui, malheureusement un (e ) journaliste ne se permettra peut être pas aujourd'hui d'en faire autant avec le premier Ministre.
    Et alors ? Quellle conclusion en tirer ?
    C'est sans doute fort dommage car la galanterie, fait toujours ou plaisir ou sourire. C'est un peu de fantaisie, de poésie, de sincérité personnelle.
    Faut il abolir la galanterie dont bénéficient les femmes ?
    Trouvera t on une femme qui prendra sa bannière pour assimiler galanterie à infantilisation, a domination, a régression ?
    Même si cela est issue d'un vieux schéma mental et culturel médiéval pourquoi vouloir toujours tout casser pour repartir à 0 c'est à dire souvent sur des ruines ?
    Senghor parle de l'histoire comme d'une aventure humaine. Comme toute aventure elle charrie de la boue et de l'Or. Ne retenons pas que la boue et valorisons l'Or.
    Je ne nie pas le nécessaire combat qui est loin d'être gagné pour l' émancipation des femmes. Mais ne nous trompons pas de bataille et d'adversaire.

  • @Vincent,

    Oui, Vincent, la galanterie est une chose à conserver ou à adapter à notre époque (les Américaines n'aiment pas qu'on soit galant, en général).
    Mais le sexisme, ça existe, ne le nie pas.

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