La crise continue au "Monde". Un cinquième des salariés doit quitter le journal. Départs volontaires ou non, 129 personnes sont sur la liste.
Autre amincissement prévu, celui du journal, qui devrait passer à terme de 40 à 28 pages (Marianne), le quotidien n'ayant plus pour vocation de traiter toutes les infos que brasse le site Lemonde.fr.
"Le directoire du Monde a présenté un plan de redressement prévoyant notamment 129 suppressions de postes sur 564, soit le départ volontaire ou contraint d'un cinquième des salariés du quotidien et du quart de la rédaction". (AFP)
Jeudi dernier des salariés du quotidien ont manifesté jeudi à Paris, en portant des masques et des tee-shirts blancs numérotés de 1 à 129. (source)
A ce sujet, on peut lire l'analyse de Philippe Cohen (Marianne). Il rappelle que les salariés ont refusé, fin 2007, une recapitalisation qui aurait entraîné une montée en puissance d'un actionnaire, Arnaud Lagardère.
"Pour Michel Delberghe, délégué CFDT, c'est la brutalité du plan qui est en cause, ainsi que l'absence de concertation, non seulement avec les syndicats, mais aussi avec la hiérarchie du quotidien."
Les suppressions de poste sont aussi liées au passage du papier à l'Internet. Depuis 2005, le quotidien ne traite plus l'actualité de façon exhaustive. Les informations chaudes ne se trouvent que sur le site Internet. Ce partage des tâches implique un délestage de la rédaction "papier".
Selon la direction, le lecteur du Monde n'achète plus le quotidien pour s'informer de ce qui s'est passé la veille mais pour comprendre la société dans laquelle il vit.
Le déficit cumulé du groupe s'élève à 180 millions d'euros depuis 2002, dont 15 millions en 2007, selon Marianne.
Commentaires
Tu crois que ce plan est une sorte de vengeance des actionnaires ?
:-)
Non, il y a un choix économique. Réduire la voilure du journal pour développer le site.
Enfin, c'est ce que j'ai cru comprendre, car c'est très compliqué.
Le montage financier, imaginé par Alain Minc, est la vraie source des ennuis du Monde. Ça n'a pas marché, au contraire.
Aujourd'hui, c'est Lagardère, autre ami de Minc, qui se rêve en actionnaire principal: http://www.bakchich.info/article3500.html
On pourra compléter son information concernant Le Monde en lisant le billet de la médiatrice Véronique Maurus paru en fin de semaine dernière et qui donne, à mon avis une idée assez juste des attentes des lecteurs. Ce qui fait que, avec sa dette, Le Monde se trouve dans une espèce de tenaille : la nécessaire recomposition de son capital qui s'oppose à l'attente de ses lecteurs dont certains - et ils sont sans doute assez nombreux - seraient d'accord pour une augmentation importante de son prix (2€) pour en conserver l'indépendance.
la majeure partie de ses lecteurs seraient ok pour payer 2 euros ? mais quels revenus ont ces lecteurs ? ce n'est pas un mince pourcentage d'augmentation ! comment fait-on avec un salaire qui ne bouge pas ? avec toutes les autres augmentations ?
cela me semble irréel, quand on sait que l'abonnement au monde electronique est de 6 euros par mois : le quidam fauché ira lire sur le net pour 20 centimes par jour
ceci dit, pq alors le Monde fait-il de telles promos sur les abonnements papier ? , à 60 centimes le numéro ??? http://www.lemonde.fr/abojournal/?xtor=AL-32280115&247SEM
2€ vous me l'apprenez: c'est beaucoup!
Oui 2€ c'est beaucoup. Je pense qu'il s'agit d'un prix de soutien. Il ne s'agit que de commentaires de lecteurs, pas d'une décision hein ! Le commentaire d'Anne illustre bien le problème des journaux - ce qui signifie aussi qu'au delà de la question purement économique, il faut faire attention à laisser l'information accessible, c'est à dire peu chère, mais alors quid de l'indépendance financière ?
@Didier,
Où va l'argent? D'où vient-il?
Un modèle qui marche encore est celui du Canard enchaîné: un journal peu cher (et sans pubs) acheté par beaucoup de lecteurs.
Un modèle qui marche également est celui du Point: un hebdo pas très cher (avec beaucoup de pub) et des lecteurs qui reçoivent des cadeaux en s'abonnant.
Un modèle qui ne marche pas est celui des quotidiens, dont Le Monde: un journal cher (et avec de la pub).
La question du rythme est importante: la télé, la radio et Internet son pertinents au niveau du quotidien. Le journal l'est moins. Le Monde a voulu pallier cette difficulté en parlant moins de l'actualité, en devenant plus "magazine". Mais c'est une formule bâtarde, qui n'a pas pris.
La situation au Monde est vraiment triste pour la presse en général.
Tout d'abord, il faut peut être dire que si le journal est dans cet état....c'est certainement à cause des décisions prises par l'ancienne troika : colombani, Plenel et Minc (d'ailleurs, dans son livre " La face cachée du Monde", Cohen expliquait déjà que le journal allait droit dans le mur mais que c'était une fuite en avant de la direction pour garder son poste).
Ensuite, sincèrement, je pense en effet que l'on achète maintenant le journal papier pour avoir une analyse des faits de société et non une info "brute" qui nous est donnée ...par la télé, radio, les gratuits, internet..... Donc, la ligne qui semble défendue par la direction actuelle semble "logique". De mon coté, j'habite à l'étranger et je lis de temps en temps le journal papier avec beaucoup de plaisir car il analyse en effet de l"info brute. Perso, c'est ce que j'attends de ce journal
Les syndicats parlent de brutalité dans le plan proposé mais ....est ce qu'un plan de licenciement n'est pas, de facto, brutal et au final, injuste car ceux qui "trinquent" ne sont pas toujours ceux qui sont à l'origine des erreurs
Enfin...si on devait payer 2 € le journal...franchement, ce serait too much et le meilleur moyen de le tuer, non? Si des bienfaiteurs ont envie de le soutenir, ils peuvent faire des dons, non?
Je veux bien payer mon journal 2€, mais pas pour payer le salaire mirobolant de cet .......... de Fotorino.
Qu'il gicle en premier celui-la!