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Journalisme - Page 21

  • Hubert Beuve-Méry et la "pourriture de la presse" dans les années 30

    Voici un extrait de Journaliste, de François Simon, où il est question d'Hubert Beuve-Méry, le fondateur du Monde.
     
    "Beuve-Méry avait été totalement décontenancé, avant la dernière guerre, par ce qu'il a appelé "la pourriture de la presse". Il en resta marqué toute sa vie. Non seulement les quotidiens acceptaient l'argent des gouvernements et des ambassades étrangères, mais nombre de journalistes allaient très tranquillement chercher chaque mois, dans certains ministères, les enveloppes qu'on leur avait préparées, ce qui, par parenthèse, stupéfia Léon Blum quand il le découvrit en arrivant au pouvoir.
     
    Quand je l'interrogeais sur ce qu'il entendait par "pourriture", Beuve-Méry reprenait les arguments qu'il avait avancés dans un article d'Esprit, étendant les conséquences directes de ces comportements néfastes aux grands événements qui venaient de bouleverser l'Europe. S'il mettait tout d'abord en cause "les hommes d'affaires soucieux, en agissant sur l'opinion, d'amener le gouvernement et le parlement à des décisions qui leur fussent profitables", aussi bien que "les hommes politiques ou désireux de le devenir, s'efforçant d'incliner la presse au service de leurs ambitions" _ il donne ici l'exemple de François Coty, "bon industriel, mais déplorable journaliste, lançant L'Ami du peuple, acquérant Le Figaro et tentant à coup de dizaines de dizaines de millions de se frayer un chemin vers d'importantes charges politiques" _, il n'oublie pas le rôle des gouvernements français et étrangers, demandant "qui fera jamais le total des budgets que leurs services de presse officiels ou officieux ont consacrés à la presse française pour obtenir son appui". Or, considère-t-il, cette étrange conception du journalisme "devait normalement porter des fruits de plus en plus amers". Que la grande presse ait découvert tout à coup les vertus du Duce, ou que, sans être pour autant au service de Hitler, cette même grande presse se soit laissée abuser par le même dictateur allemand ne relevait pas du simple hasard. Il fallait y voir, selon lui, "la connivence, aveugle ou non, de telle ou telle grande banque, de tel ou tel haut personnage de l'Etat " capables de faire accepter par l'opinion publique les accords de Munich et leurs conséquences."
     
    Peu importe pourquoi la "presse des années 30" a ressurgi dans le débat politique*. Ce qui m'intéresse aujourdh'ui, c'est le point de vue d'Hubert Beuve-Méry, le fondateur du Monde. Il parlait de la "pourriture de la presse", une presse achetée par certains hommes d'affaires et hommes politiques, et qui bientôt allait se coucher devant Hitler.
    Hubert Beuve-Méry était journaliste au Temps, il démissionna en 1938 quand la Tchécoslovaquie fut cédée à Hitler, avec l'approbation du journal. Le Temps, accusé de collaboration, disparut après la guerre. Le Monde lui succède en 1944.
     
    *à la faveur quelques attaques très dures, dont celle de Roger Karoutchi.
     

  • Tenbyten: l'actu en 100 photos, heure par heure

    c2790776da08517972f60f5948971d07.jpgTen by ten est un site de photo journalisme. Toutes les heures, il choisit cent photos qui font l'actualité mondiale et les présente en un rectangle composé de dix images par dix.
    (source: AFP

  • Critiquer les journalistes: tout et n'importe quoi

    Se faire un journaliste. Je veux dire: l'humilier par des paroles, comme si on voulait le réduire au silence. Ces derniers temps, c'est devenu monnaie courante. Notamment chez les hommes politiques entourant le chef de l'Etat. De plus en plus violent. 

    1. Sarkozy karchérise répond à Joffrin

    A tout seigneur tout honneur, intéressons-nous à Nicolas Sarkozy. La victime: Laurent Joffrin, le directeur de Libération.

    Les faits sont connus. Une question sur la dérive du pouvoir vers une "monarchie élective" reçoit une réponse cinglante. Ce qui frappe, c'est la longueur de la diatribe présidentielle, sa dureté.

    En décembre, Nicolas Sarkozy avait déclaré "la presse française est globalement de gauche", ce qui était beaucoup plus soft, voire aimable! 

    2. Gaudin et les journalistes aux ongles sales

    En décembre dernier, Jean-Claude Gaudin (n°2 de l'UMP et maire de Marseille) a décrit ainsi des journalistes de Libération avec “leur pull serpillère, les cheveux longs et les ongles sales”.

     

    3. Balkani: "ils se sont peut-être lavés"

    Au début du mois, c'est Patrick Balkani (maire de Levallois-Perret et proche du chef de l'Etat) qui enfonçait le clou. Il ironisait: les journalistes de Libé "se sont peut-être lavés depuis 68".

     

    4. Rama Yade et les charognards

    Rama Yade (secrétaire d'Etat aux Droits de l'Homme), invitée par Jean-Michel Apathie (RTL) le 8 février dernier, compare les journalistes à des charognard.

    "Ce qui me frappe, a-t-elle dit, c'est l'extrême violence des attaques contre le président de la république, des attaques personnelles, ciblées, que je trouve indignes, infâmantes. On a l'impression de voir des charognards qui ont humé l'odeur de leur proie et qui fondent sur lui, qui s'acharne, parce que je trouve que c'est une véritable chasse à l'homme. Il n'y a plus de morale, personne ne recule devant aucune bassesse, aucun scrupule, personne n'a rien appris, tout oublié du choix démocratique des Français. Ceux qui veulent la peau de Nicolas Sarkozy sont des gens qui veulent leur revanche parce qu'ils n'ont pas accepté qu'il préside aux destinées de ce pays."

    M. Apathie analyse cette sortie sur son blog. Il écrit notamment: "La France est l'une des rares démocraties à compter dans son centre exécutif une personne spécialement dédiée à la défense des droits de l'homme. Et que ce soit justement elle qui traite les journalistes de "charognard" donne tout à coup à son poste une perspective et des latitudes que personne sans soute jusqu'ici n'avait soupçonné."

     

    5. Carla Sarkozy-Bruni et les dénonciations de juifs

    Puis c'est Mme Carla Sarkozy-Bruni qui a attaqué dans l'Express: "A travers son site Internet, Le Nouvel Observateur a fait son entrée dans la presse people. Si ce genre de sites avait existé pendant la guerre, qu'en aurait-il été des dénonciations de juifs?"

    Vous noterez la progression: d'abord les ongles sales, puis le mot "charognard" et ensuite la dénonciation des Juifs. Jusqu'où ira cette surenchère?
    Mme Sarkozy-Bruni s'est platement excusée. Mais le message est passé. La zizanie est semée dans les rédaction.
     
    6. Roger Karoutchi
    A lire sur l'Obs
     
    Vous noterez la progression: d'abord les ongles sales, puis le mot "charognard" et ensuite la dénonciation des Juifs. Jusqu'où ira cette surenchère?
    Mme Sarkozy-Bruni s'est platement excusée. Mais le message est passé. La zizanie est semée dans les rédaction.
  • Merci six35.fr

    Merci au JT du Web de m'avoir cité dans sa chronique "médias et Internet". Merci, notamment à Damien, responsable de cette chronique.

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    Ce qui est intéressant dans ce concept, c'est:

    1) le décryptage des médias

    2) la périodicité régulière (tous les jeudis à 18 h 35; on est prévenu en s'inscrivant sur le groupe Facebook)

    3) des sujets peu traités par les grands médias, comme l'économie sociale et solidaire (sujet en préparation)

    3) les sujets sont composés essentiellement d'interview

    Est-ce que vous connaissez le JT du Web de six 35? Vous en pensez quoi?

  • Un journaliste qui en a croqué

    Narvic se  présente comme un journaliste "qui en a croqué". Croqué, mais de quoi? Des voyages de presse et autres avantages en nature. Des friandises qu'il aurait dû s'abstenir de croquer...

    J'avoue que son témoignage me met un peu mal à l'aise. Il dit qu'il va cracher dans la soupe et il le fait. Il nous brosse un tableau peu reluisant du métier de journaliste. C'est un peu gênant que ce témoignage soit anonyme. Certes, c'est la "magie du blog", cela permet de tout dire. A confronter avec d'autres témoignages.

    (merci à François de m'avoir indiqué cette info)

    La RAPT aimait trop les journalistes

    Un autre journaliste, Augustin Scalbert, raconte autre chose. Selon lui, la RATP est très généreuse avec certains journalistes. "Des représentants de la régie ont aimablement offert aux journalistes présents une carte intégrale 5 zones. Un sésame valable un an et que le quidam paie un peu plus que le montant d'un smic mensuel net, soit 1062,60€."

    Charte et déontologie
    La charte du journaliste ne précise pas qu'on ne doive pas accepter des cadeaux. Mais la déontologie suppose qu'on s'abstienne...
  • Le directeur des Echos s'en va, "dégouté"

    Ca bouge dans les rédactions! Aujourd'hui c'est Erik Izraelewicz, directeur de la rédaction des Echos, qui quitte son poste.

    Il raconte à Rue89: "J'ai craqué. Je voulais intensément rester, mais j'ai compris qu'on ne voulait pas de moi. Bernard Arnault* ne pouvait pas me virer. Comme il est intelligent, il a adopté une autre stratégie: il a cherché à me dégoûter. Ils [la direction de LVMH, représentée aux Echos par Nicolas Beytout] ont voulu me piéger. Ils y sont parfaitement arrivés."

    Qui a dit que Bernard Arnault n'était pas une menace pour l'indépendance de la rédaction des Echos?

    *le propriétaire du journal depuis novembre dernier.

  • Dramatiser l'actualité

    12218abdbc5a0c755943ccbd87dfbb5f.jpgLa Une du Parisien illustre une tendance des médias: dramatiser l'actualité.

    Dramatiser: rendre dramatique, théâtral. Feuilletonner. Tenir le lecteur en haleine. Faire pleurer Margot, faire ricaner Gérard...

    On peut ouvrir n'importe quel journal. L'épisode du jour c'est: "il dégringole dans les sondages". Dans trois mois, s'il gagne 5 points, que l'été s'annonce beau et que l'équipe de France gagne l'Euro, ce sera: il remonte.

    Dramatiser l'actualité, c'est la rendre plus facile à ingurgiter pour le lecteur ou le télespectateur pressé. "Tu as vu! Il chute!"

    Mais cela participe de la baisse de qualité de l'information. Au-delà du feuilleton, il y a des phénomène sociaux, économiques. C'est ce que le lecteur aimerait comprendre. Malheureusement, c'est moins parlant que la photo d'un gars hagard, genre trader pris la main dans le pot de confiture, avec une grosse courbe rouge qui descend. Mais jusqu'où?
  • Louis Schweitzer arrive au Monde

    Louis Schweitzer vient d'être élu à la présidence du conseil de surveillance du Monde. Alain Minc, qui occupait ce poste, a démissionné auparavant.

    Est-ce que la crise de gouvernance du Monde va prendre fin avec cette arrivée?

    Quant au choix de Louis Schweitzer, je le trouve surprenant. Certes son parcours est impressionnant. Mais quel rapport avec la presse?

    De plus M. Schweitzer avait déjà quelques "occupations" dans la vie: la présidence de la Halde est la plus connue. Mais il préside ou il est membre d'une quinzaine de Conseils d'administration et autres associations, comme le festival d'Avignon, etc.

    Il est sans doute naïf de penser qu'il eut été préférable de choisir un candidat pouvant occuper le poste à temps plein et venant du monde de la presse...

    Louis Schweitzer, 65 ans, a été élu "à l'unanimité". 

  • Journaliste, dépêche-toi!

    60% des articles des journaux proviennent principalement ou en totalité de dépêches d'agence ou de communiqués de presse, révèle Nicolas Kayser-Bril. Il cite une étude britanique. On dit souvent que dans la presse, les gens sont pressés...

  • "Sarkozy déteste les journalistes" (Yves Thréard, le Figaro)

    Vous avez peut-être vu passer cette info. J'y reviens, car c'est assez intéressant.

    "Sarkozy déteste les journalistes".  Yves Thréard, directeur adjoint du Figaro s'est un peu lâché, devant des étudiants montpelliérains, il y a quelques jours. Il a aussi dit: "Dassault a un journal pour faire oeuvre de militantisme politique." Rien de bien nouveau, mais pas sûr que son patron apprécie.

    Yves Thréard affirme: "Je crois que Nicolas Sarkozy n'est pas plus censeur que ses prédécesseurs, qui l’étaient tout autant que lui. Je crois simplement que Nicolas Sarkozy, peut-être un peu plus que les autres, n’aime pas les journalistes. Mais pas du tout. Et qu’on a du mal à l’accepter. Il déteste les journalistes. Nous sommes des empêcheurs -j'espère qu'on est ça- des empêcheurs de tourner en rond".

    Au Figaro, des empêcheurs de tourner en rond? Pouf, pouf! C'est pas trop l'impression que ça donne...

     

    Sentiment d'absence de liberté

    Selon le site Haut-courant (tenu par des étudiants montpellierain) "le journaliste, qui rappelle la tradition bien française de presse d’opinion plutôt que d’information, dit se sentir libre à son poste, considérant que le problème de censure, qu’il ne connaît pas, tourne plutôt autour d’ « une affaire de sentiment d’absence de liberté »."

    Sentiment d'absence de liberté ou absence de sentiment de liberté?

    Hmm!!! C'est gênant de lire ça dans un pays tel que la France...

     

    Lecteurs consommateurs d'infos people

    Intéressant ce que dit Thréard sur l'évolution du lectorat:

    "Il n’empêche, Yves Thréard reconnaît sans peine que dans le contexte de l’effritement actuel du lectorat, les recettes de son journal, comme de beaucoup d’autres, restent garanties par la publicité. Et que la demande du lecteur elle, tend à être celle d’un consommateur d’infos people. Les rédactions, fragilisées, deviennent de plus en plus « pieds et poings liés » face aux annonceurs."

    Edwy Plenel était également présent. Lisez la suite sur le site Haut courant.

  • Les médias en 2030 seront dominés par Internet

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    L'internet dominant, au détriment de l'écrit, de la télévision et de la radio. C'est ce que prévoient un groupe de jeunes internationaux, dans un rapport publié à l'occasion du Forum de Davos. (Doc Pdf en anglais)

    Les contenus des médias seront plus personnalisés.

    Les utilisateurs seront friands de divertissement et de sensationnalisme. Carla, ne te rhabille pas! 2030 c'est pour bientôt...

    Selon ces "Young Global Leaders", le budget consacré aux services Internet devrait décupler d'ici à 2030, à près de 2,6 milliards de milliards de dollars, pour atteindre 40 % de l'ensemble du budget des médias et du divertissement.
     

    Submergés par l'information

    Ils prévoient aussi une "demande d'informations de divertissement et sensationalistes" car le public "souffrira de plus en plus d'être submergé par l'information".

    L'information sera très personnalisée, les utilisateurs pouvant paramétrer automatiquement le contenu de leurs sources et de programmes de diverstissement préférés. Les internautes passeront également de plus en plus de temps sur les réseaux de socialisation.

    (source)