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Critiquer les journalistes: tout et n'importe quoi

Se faire un journaliste. Je veux dire: l'humilier par des paroles, comme si on voulait le réduire au silence. Ces derniers temps, c'est devenu monnaie courante. Notamment chez les hommes politiques entourant le chef de l'Etat. De plus en plus violent. 

1. Sarkozy karchérise répond à Joffrin

A tout seigneur tout honneur, intéressons-nous à Nicolas Sarkozy. La victime: Laurent Joffrin, le directeur de Libération.

Les faits sont connus. Une question sur la dérive du pouvoir vers une "monarchie élective" reçoit une réponse cinglante. Ce qui frappe, c'est la longueur de la diatribe présidentielle, sa dureté.

En décembre, Nicolas Sarkozy avait déclaré "la presse française est globalement de gauche", ce qui était beaucoup plus soft, voire aimable! 

2. Gaudin et les journalistes aux ongles sales

En décembre dernier, Jean-Claude Gaudin (n°2 de l'UMP et maire de Marseille) a décrit ainsi des journalistes de Libération avec “leur pull serpillère, les cheveux longs et les ongles sales”.

 

3. Balkani: "ils se sont peut-être lavés"

Au début du mois, c'est Patrick Balkani (maire de Levallois-Perret et proche du chef de l'Etat) qui enfonçait le clou. Il ironisait: les journalistes de Libé "se sont peut-être lavés depuis 68".

 

4. Rama Yade et les charognards

Rama Yade (secrétaire d'Etat aux Droits de l'Homme), invitée par Jean-Michel Apathie (RTL) le 8 février dernier, compare les journalistes à des charognard.

"Ce qui me frappe, a-t-elle dit, c'est l'extrême violence des attaques contre le président de la république, des attaques personnelles, ciblées, que je trouve indignes, infâmantes. On a l'impression de voir des charognards qui ont humé l'odeur de leur proie et qui fondent sur lui, qui s'acharne, parce que je trouve que c'est une véritable chasse à l'homme. Il n'y a plus de morale, personne ne recule devant aucune bassesse, aucun scrupule, personne n'a rien appris, tout oublié du choix démocratique des Français. Ceux qui veulent la peau de Nicolas Sarkozy sont des gens qui veulent leur revanche parce qu'ils n'ont pas accepté qu'il préside aux destinées de ce pays."

M. Apathie analyse cette sortie sur son blog. Il écrit notamment: "La France est l'une des rares démocraties à compter dans son centre exécutif une personne spécialement dédiée à la défense des droits de l'homme. Et que ce soit justement elle qui traite les journalistes de "charognard" donne tout à coup à son poste une perspective et des latitudes que personne sans soute jusqu'ici n'avait soupçonné."

 

5. Carla Sarkozy-Bruni et les dénonciations de juifs

Puis c'est Mme Carla Sarkozy-Bruni qui a attaqué dans l'Express: "A travers son site Internet, Le Nouvel Observateur a fait son entrée dans la presse people. Si ce genre de sites avait existé pendant la guerre, qu'en aurait-il été des dénonciations de juifs?"

Vous noterez la progression: d'abord les ongles sales, puis le mot "charognard" et ensuite la dénonciation des Juifs. Jusqu'où ira cette surenchère?
Mme Sarkozy-Bruni s'est platement excusée. Mais le message est passé. La zizanie est semée dans les rédaction.
 
6. Roger Karoutchi
A lire sur l'Obs
 
Vous noterez la progression: d'abord les ongles sales, puis le mot "charognard" et ensuite la dénonciation des Juifs. Jusqu'où ira cette surenchère?
Mme Sarkozy-Bruni s'est platement excusée. Mais le message est passé. La zizanie est semée dans les rédaction.

Commentaires

  • oui, il y a mieux, dimanche monsieur karouchi ' un incompétent de plus) a dit, à propos de l'article de "marianne" que ça relève de la presse des années 30, je ne pense pas me tromper quant à la véracité de ses propos!!! aujourd'hui lundi, je me demande quel imbécile du gouvernement va encore sortir comme "connerie"? bien cordialement

  • "A tout seigneur tout honneur, intéressons-nous à Nicolas Sarkozy" y aurait y pas une erreur dans ct'e phrase Eric ????

  • Je me souviens pendant la campagne, des diatribes (pas forcément injustifiées) lancées par Bayrou et Royal, notamment, sur une sarkozyation des médias. Bayrou sur TF1, Royal refusant d'aller chez Elkabach, ca relevait un peu de la même logique finalement, taper sur les journalistes et les médias. Et là, c'est maintenant le clan Sarkozy qui s'y met...

    Faudrait presque mieux être arbitre de foot... Bonne journée

  • Euh ..... y a des billets qu'ont disparu sur ce blog ????

  • @Falconhill,

    Pour autant, faut-il les renvoyer dos à dos?

    Critiquer les industriels patrons de presse, ça n'est pas la même chose que parler des "ongles sales" des journalistes, par exemple.

    Différence entre la critique et l'insulte.

    @Didier,

    Ah bon?

    (entre parenthèse: le billet sur les banquiers a été publié un peu tôt, je le ressort plus tard: ton commentaire est sauvegardé!)

    @Nanou,

    Oui, j'ai rajouté Karoutchi. Merci de ton commentaire.

  • Je confirme la question de Didier. J'ai le netvibes en décalage avec le blog.

  • @Nicolas, Didier,


    Oui, j'ai un peu merdé.
    J'ai fait deux versions de ce billet et les deux ont été publiées par mégarde.

    J'ai aussi publié un billet qui devait sortir plus tard.

    Ca va rentrer dans l'ordre.

    Passez un bon début de semaine!

  • Eric, je te conseille la lecture 'le blog pour les nuls' -))))) non je rigole mais c'est intéressant d'un point de vue info, la technique ne laisse passer aucune erreur, elle trahit les fautes, elle est inhumaine en somme

  • @Eric : trés juste de mettre en avant la différence entre critique (d'un systeme criticable) et insulte gratuite et grossière.

  • Ceux là même qui il y a quelques mois ne manquaient pas une occasion de rappeler la légitimité du résultat de l'élection avec toute l'arrogance dont ils sont capables.
    Cette garde rapprochée incapable de faire une phrase sans y placer le prénom et le nom de son chef.
    Cette fine équipe qui à chaque outrance nous explique qu'au nom de la transparence il n'est pas choquant de dire voire d'étaler ce qu'on fait dans le privé plutôt que de faire comme avant en se cachant.
    Aujourd'hui malmenés, car ils sont allés trop loin collectivement, aujourd'hui menacés d'un mauvais résultat dans les urnes, ils retrouvent ce que nombre de politiques en difficultés savent manier sans pareil : attaques et insultes.

  • @Kesjendi,

    Il semble que la machine de communication du gouvernement s'emballe un peu.
    C'était très pro au début et maintenant ça l'est moins. C'est plus "tripal".

  • Ce qui est terrible pour les journalistes, c'est qu'ils se retrouvent le cul entre deux chaises.
    Ils sont en effet les premiers responsables de l'élection de Nicolas Sarkozy, parce que de manière consciente ou non, ils ont entretenu le mythe. S'ils avaient fait leur travail correctement et qu'ils avaient passé au crible son bilan en tant que Ministre de l'intérieur, Sarkozy n'aurait jamais été élu.

    Donc il y a une défiance des citoyens vis à vis des journalistes. Elle est très claire, elle est justifiée. Internet amplifie ce phénomène : http://agoravox.fr/article.php3?id_article=35876


    Dans le même temps, on voit une classe politique médiocre qui cherche à faire reporter les raisons de ses échecs sur les journalistes.


    Les journalistes sont pris dans un feu croisé.


    Il peut néanmoins en sortir quelque chose de bon. Si en tant que citoyens, on poussait davantage pour obtenir une réelle indépendance des rédactions ( http://souk-fares.blogspot.com/2007/10/debout-pour-le-journalisme-une-loi-pour.html ), les journalistes pourraient faire leur métier et ne seraient plus obligés de ronger des os pourris en navigant d'un nuage de fumée à l'autre (SMS et toutes ces conneries).

    Ils feraient du vrai boulot de journaliste : de l'analyse.

    La classe politique actuelle n'y aurait aucun intérêt. Nous en revanche, si.

  • Au contraire moi je trouve tous ces propos drôles, si tu mets bout à bout toutes les critiques de droite, tu as là un concentré d'âneries que même 10% de la population n'a pas, ainsi tu vois le niveau des Qi de ceux qui nosu gouvernent : un pois dans la caboche, rien, nada !

  • @Fanette,

    Oui, on peut trouver ça drôle: ça veut dire perte de sang froid.

    Mais il ne faut jamais trouver drôle qu'un personnage au plus haut niveau de l'Etat "se lache". Il ne faut pas oublier qu'ils nous représentent, ces gens-là!

  • Bon résumé de la riposte tactique de l'UMP vis à vis des journalistes qui ne sont plus à leurs ordres. ;o)

  • C'est drôle, c'est si drôle cette situation.

    Les rats quittent le navire. Il n'y a plus d'amiral à la tête du vaisseau UMP. Tous s'en vont, tous distillent leurs petites phrases...

    L'après municipales va être des plus réjouissants...

  • Je me demande combien de temps les charognards de Yade, les liguistes de Bruni-Sarkozy et les fascistes de Karoutchi attendront de se faire insulter publiquement avant d'attaquer devant le TI tous ces ministres et premières dames!

  • @Abadinte,

    Personne n'est attaqué nommément. Personne n'est visé en particulier.
    C'est d'ailleurs le problème: quand on dit "les journalistes", ça ne veut rien dire. (Les rédacteurs du mensuel Atout chats doivent-ils se sentir visés?)

  • Le syndicat des journalistes alors.

  • Oui, possible...

  • Tout ça, c'est tentative d'intimidation et compagnie parce que les sondages baissent et que les journaux essaient de mieux se recaler sur leur lectorat en colère.

    Mais il y a des fois, faut dire, ils cherchent les coups, les journalistes.

    Mais dans les cas dont tu parles, ils ne les prennent ni des bonnes personnes, ni pour les bonnes raisons. Bien au contraire.

    Ca n'en fait pas des enfants de choeur pour autant, et particulièrement les chefs (de choeur).

    Arf !

    Zgur

  • HS : Bon! Bien, puisqu'on est "entre copains", qui est ZGUR ?
    Allez ! On se bouge.
    Depuis le temps, on l'aime et il se cache sous ce speudo !
    Pour le reste; je suis avec vous.
    Donc, ZGUR ????
    Hé, hé hé ???
    Niark !
    Arf…

  • HS : Bon! Bien, puisqu'on est "entre copains", qui est ZGUR ?
    Allez ! On se bouge.
    Depuis le temps, on l'aime et il se cache sous ce speudo !
    Pour le reste; je suis avec vous.
    Donc, ZGUR ????
    Hé, hé hé ???
    Niark !
    Arf…

  • J'ai envoyé qu'une fois
    grr

  • Ne serait-ce pas le sort de tous les domestiques? Honorés tant qu'ils sont respectueux voire serviles, vilipendés et chassés honteusement s'ils ont un commencement de début d'insuffisance de flagornerie?

    Mais à travers les carpettes de luxe, que personne ne plaindra, c'est tous les journalistes potentiels qui sont visés, ceux qui sont sur le net, vivotent de piges ou écrivent des bouquins passionnants et très bien documentés à partir des enquêtes qui n'ont pas trouvé preneur.

    Peut-être que ceux là commencent à faire peur? Préparons nous à les soutenir, ils vont en avoir besoin.

  • @cultive ton jardin,

    Je ne sais pas qui est visé.

    Que les journalistes citoyens du net fassent peur? Ils font du bruit, surtout...

  • Morano met dans un paquet cadeau journalistes peu complaisant et politiques opposants sous le terme de charognard. Quel bonheur de vivre en France.

  • commentaire supprimé (hors sujet)

  • @laurent,

    Pas la peine de nous vouvoyer!

    Pourquoi la question? Un billet de blog doit se terminer par une question, non?

  • Leur peine doit être grande de ne plus être servis et de ne plus disposer à toute heure de chaussures fraîchement cirées.
    Rien que de la frustration dans la bouche des politiques !
    :-))

    [y'a un souci a la fin de ton article, non ? Sorry, je n'ai pas de mail au bureau...]

  • Chez les blogs de gauche, il y a aussi beaucoup de critiques déplacées... Le journaliste, finalement, est toujours celui qui mange parce qu'il a un métier exposé et sensible.
    Quant aux cheveux sales, la phrase prête plus à sourire que les autres : effectivement, les journalistes sont souvent les moins bien habillés, en général ;) C'est iun métier où la cravate et la veste n'existent pas!

  • @le chafouin,

    Oui, il existe une critique systématique des journalistes, sur certains blogs. Personnellement j'évite de tomber dans ce travers, même si je peux parfois glisser sur la pente...

    Les journalistes doivent être protégés, quand ils le méritent, car ils sont une part essentielle de la démocratie.
    Aucun journaliste ne doit se laver les mains de ne pas dire la vérité.

  • on est d'accord. Enfin, d'y tendre, car la vérité est difficile à trouver ;)

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