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Journalisme - Page 25

  • Libé et le journalisme citoyen

    Je l'annonçais la semaine dernière (c'est un scoop sorti de mon compteur de visites): Libé répare un dossier sur le journalisme citoyen.

    C'est paru lundi. Et le contenu? Libé insiste surtout sur les expériences qui n'ont pas marché. Plutôt décevant, pas sympa.

    Bon, ça donne droit à un édito de Laurent Joffrin. Faisons pas la fine bouche. Voici sa conclusion:

    "Non, le journalisme se sauvera d’abord lui-même. Dans les efforts pour préserver ou conquérir l’indépendance face aux pouvoirs, bien sûr. Mais surtout dans l’établissement d’un lien nouveau avec les lecteurs, les auditeurs et les spectateurs. Un lien où l’humilité et la rigueur des journalistes deviennent la règle et le droit d’intervention des lecteurs la coutume. Un lien égalitaire, où ceux qui émettent l’information ne sont plus en surplomb par rapport à ceux qui la reçoivent. A cette condition seulement, les citoyens se réconcilieront avec leurs médias. Et les médias survivront".

    Un lien nouveau avec le lecteur? J'ai laissé un commentaire (signé) sous cet édito pour rappeler qu'à lorigine de Libé ce lien existait. Mais mon commentaire n'a pas été publié. Un ouli sans doute...

    Olivier Trédan, un chercheur, est interviewé:

    Selon lui, "Journalisme citoyen" "est une expression galvaudée qui n’a pas vraiment de sens. [...] D’un côté, on a Rue89, lancée par des journalistes issus de la presse traditionnelle qui légitiment leur expérience en se situant hors média et en affirmant vouloir davantage prendre en compte le public. De l’autre, on a des blogueurs qui produisent des textes en mobilisant des sources d’information inattendues provenant de la culture numérique, type Fluctuat.net. Le rôle d'Agoravox: republier des articles de blogs".

    Agoravox est considéré comme un lieu de republication d'article déjà publiés sur des blogs: "Dans le cas d’Agoravox, une liberté apparente est donnée au rédacteur, même s’il existe une validation. Publier fait partie d’une stratégie de mise en valeur, et les contributeurs publient souvent le même article dans plusieurs espaces sur le Web. Agoravox joue ainsi comme un nouveau lieu de médiation, à la façon des portails au début du Web. Il permet d’être vu. Les contributeurs sont souvent des journalistes précaires ou des consultants, des internautes qui se sentent légitimes pour s’exprimer dans l’espace public. Qui sont les contributeurs? Par ailleurs, on n’y trouve quasiment aucune information pure, mais plutôt un regard personnel subjectif sur l’actualité ou des réactions à des articles publiés dans les médias. "

    Le "journalisme citoyen" va bientôt être récupéré par les grands médias: "Quand une innovation arrive dans l’univers du journalisme, tout le monde suit. Cela a été le cas pour les blogs, Libération a été le premier à ouvrir des blogs de journalistes, les autres ont suivi. Se prépare au Monde une réplique de Rue89."

  • Journalisme citoyen en débat

    En début de semaine, quelqu'un s'est connecté sur mon blog depuis le journal Libération en tapant le mot clé "journalisme citoyen". J'en ai déduit qu'ils préparaient un article sur le sujet...

    En attendant quelques liens. Le sujet est brûlant.

    • Thierry Crouzet estime que le journalisme citoyen est de la foutaise. Titre cinglant pour dénoncer l'excès de textes éditorialisants. Et le manque d'informations. Lisez les commentaires de Carlo Revelli, patron d'Agoravox.
    • Selon Francis Pisani "Nous avons beaucoup avancé: la valeur du concept est reconnue. Il nous reste encore beaucoup à faire et des leçons à tirer de nos échecs, notamment économiques. Tel est, dans un raccourci extrême l’état du journalisme citoyen selon Dan Gillmor dont le bilan vaut la peine d’être lu en entier. L’intérêt de l’analyse est dans les détails."
    (ces liens sont extraits de mon twitter, qui compte 746 entrées et est suivi par 39 personnes)
  • "Libération", la machine à dépolitiser

    5e54f75dc4dd2b9d7a2b1b2115c43420.jpgLibération a (ou avait) le don des titres. C'est aussi une machine à dépolitiser. C'est ce que montre Libération et ses fantômes, écrit par Eric Aeschimann, journaliste à Libération.

    L'identité du journal repose sur trois piliers:

     

    1. le lien avec le lecteur est très fort, acheter Libé c'est éprouver un "sentiment de liberté"

    2. l'art du titre, exemple: une galerie de vieillard soviétiques bardés de médailles pour l'annonce de la mort de Youri Andropov, c'est titré: L'URSS présente ses meilleurs vieux

    3. raconter l'actualité par imitation d'une genre artistique (roman, cinéma, chanson...). Exemple: en 1983, la gauche entame un plan d'austérité. Libé titre: DUR. Le mecteur de l'époque pense aussitôt au Collaro show, où un personnage récurrent conclut chacune de ses apparitions par un "Dur, dur!" dépité.

    Et la machine à dépolitiser? Elle est là, justement. Les jeux de mots et la fiction produisent une prise de recul. L'information apparaît forcément un peu dérisoire. L'engagement politique aussi.

    Le summum est atteint le 20 avril 2002. Libération trouve son plus mauvais titre: "Allez-y quand même".5c4e704e7898e123c22da1d5878be9c8.jpg

    Quelle connerie!

    Le titre du 22 avril était Non! Ce n'était pas meilleur, à mon avis...

    Aeschimann se demande pourquoi, ces derniers mois, la rédaction n'a pas tenté un coup de force pour prendre le pouvoir. Ce qui a permis à Laurent Joffrin d'obtenir ce pouvoir. Aeschimann explique cela par la dépolitisation des jeunes journalistes, les quadra ou trentenaires. Et il écrit:

    "A Libération comme ailleurs dans la société française, la dépolitisation s'est révélée une belle machine à protéger le pouvoir des soixante-huitards."

  • Les internautes américains font moins confiance aux médias

    Plus de la moitié des Américains estiment que leurs médias délivrent des informations inexactes et orientées politiquement, selon une étude publiée jeudi.

    Et ceux qui utilisent l'internet comme principale source d'informations -environ un quart des Américains - sont encore plus sévères.

    Plus des deux tiers des utilisateurs d'internet (68%) ont le sentiment que les médias ne s'intéressent pas aux gens dont ils parlent, 59% pensent que leurs articles sont inexacts, et 64% jugent qu'ils ont un parti pris politique.

    "Il y a deux décennies, l'attitude du public vis-à-vis du travail des médias était moins négative. La plupart des gens pensaient que les médias soutenaient l'Amérique (...) une majorité estimaient que les médias donnaient des faits exacts", explique le centre de recherche.

    (source Pew et AFP via google)

  • L'impact d'Internet sur l'économie de la presse

    Là, je lis la thèse de Danielle Attias sur l'"Impact d'Internet sur l'économie de la presse". Une thèse de doctorat en Sciences éco. J'en parlerai bientôt. Je vous conseille de la télécharger, car le sujet est d'actualité.

  • "Crise dans les médias" dans Stratégies

    Ca y est! J'y suis! Dans la liste de Stratégies.

    Pour son numéro spécial blogs, l'hebdo de la com a sélectionné 33 blogs.

    "Crise dans les médias" apparaît en page 15 en compagnie de Guy Birenbaum, Maître Eolas et "Culture buzz".

    J'ai été contacté par Stratégies il y a une dizaine de jours. Gaël Olivier-Lacamp, qui coordonne ce dossier, m'a demandé un billet représentatif de mon blog et une photo de moi. J'ai choisi un extrait concernant la décroissance. (la liste est ici)

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    Voici le texte publié dans Stratégies:

    Entre croissance et décroissance, Le Monde balance. Le Monde (30 mai 2007) publie une double page intitulée : « Réussir la rupture » ou comment retrouver la croissance. Et dans la même édition un supplément de 8 pages est titré « Développement durable : la croissance en question ». Entre croissance et décroissance, le cœur du Monde ne balance pas. Il choisit la croissance, même si ses ventes sont en baisse. Et que le supplément de 8 pages nous explique que la croissance ne fait pas tout, notamment en ce qui concerne le chômage. Le PIB de la France a crû de 80 % de 1978 à 2005, mais le chômage n'a pas baissé, au contraire il a doublé, passant de 5 à 10 %. Et surtout, la croissance n'est pas écologiquement soutenable.

    Dans ce supplément, Hervé Kempf interroge des spécialistes, dont Patrick Viveret, conseiller à la Cour des comptes. Pour lui, « quand on propose comme seul projet de vie une croissance de l'ordre de l'avoir et qu'on interdit un développement de l'ordre de l'être, on crée une crise spirituelle, une crise de civilisation. » Viveret compare ensuite la croissance à la toxicomanie. Et de proposer : « Si on utilisait ne serait-ce que 10 % des dépenses passives de mal-être - la publicité, l'armement, les stupéfiants- vers des dépenses actives de mieux-être, cela permettrait de traiter les grands problèmes du Sud et cela permettrait aussi de changer fondamentalement les modes de production, de consommation et de vie dans notre propre système de développement. » Comme quoi la Cour des comptes abrite des esprits libres, révolutionnaires et antipub !

    Et donc, dans le même numéro, Le Monde publie une double page d'Éric Le Boucher. Le thème : comment retrouver une croissance forte et réduire le chômage. Déjà plus habituel. [...]

  • Soutenir Denis Robert

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    Denis Robert est ce journaliste qui a révélé l’affaire Clearstream. Il a exploré les zones sombres de la finance.

    Aujourd’hui, il est harcelé judiciairement par les sociétés qu’il met en cause dans ses enquêtes. L’enquêteur est seul contre tous. Seul, pas totalement. Un comité de soutien s’est mis en place. Il organise des actions pour récolter des fonds, servant à couvrir les frais de justice. Dernière en date : la vente d’une cuvée spéciale.

  • Presse quotidienne nationale: ventes en baisse en 2006

    La presse a connu une baisse des ventes en 2006. Comme les années d'avant. Libé et France Soir sont les plus mal en point. L'Equipe et Aujourd'hui en France s'en sortent mieux...

    Crise de la presse ? « La baisse affecte la vente au numéro, qui perd 10 % en 10 ans, mais elle est aussi proportionnelle à la chute des points de vente, qui est de 15 % sur 10 ans », modère ­Patrick Bartement, directeur général de l'OJD (organisme qui certifie et dénombre la diffusion des journaux).

    L'avenir de la presse n'est plus dans le seul support papier. Internet s'impose. Les sites du Monde, de L'Équipe ou du Figaro génèrent plus de 2 millions de visiteurs uniques mensuels.

    Intéressons-nous à la presse quotidienne nationale.

    Deux titres sont en danger: Libé et France Soir. 

    Libé voit sa diffusion chuter de 7,1 % à 127 200 exemplaires en 2006. Il y a aussi eu le départ du fondateur Serge July et de 150 employés.

    France Soir chute de 37,1 % à 31 800 exemplaires.

    Les autres titres qui baissent: La Tribune - 3,9 %, Le Monde - 2,6 % et Le Figaro - 0,9 %.

    Ceux qui résistent: Les Échos +0,3 % et L'Humanité  +0,1 %.

    Ceux qui progressent: Aujourd'hui en France/Le Parisien +8,1 % et L'Équipe +2,8 % (grâce à la Coupe du Monde de foot).

    Les plus gros tirages quotidiens: L'Equipe 350 000, Le Figaro 322 000, Le Monde 312 000, Aujourd'hui en France 171 000 et Libération 127 000.

    (plus d'infos sur Stratégie.fr

  • "Le Soir" de Paris

    Demain, Le Soir de Bruxelles sera rebaptisé Le Soir « de Paris », pour un jour. Pour cette édition spéciale, les journalistes belges se sont installés en France. Le Soir a conclu pour des accords de collaboration avec Le Monde, Le Nouvel Observateur, Les Echos, La Voix du Nord, L'Equipe et les Inrockuptibles. Les journalistes belges participeront à la vie des rédactions.

    L'édition se focalisera, bien sûr, sur la présidentielle. "Edwy Plenel imprimera sa griffe sur les pages forum", annonce le quotidien. Le Soir a ouvert un blog à cette occasion.

  • Au-delà de l’actualité

    Le 12 février dernier, un internaute a posé un commentaire sur un billet que j’ai publié sur Agoravox le 18 juillet 2006. « Bloguer au-delà de l’actualité » est le titre de ce billet.

    C’est une idée à laquelle je crois : le blogueur a la liberté de s’extraire de l’actualité, contrairement au journaliste. Il est libre de parler de ce qui l’intéresse, et pas uniquement de ce qui intéresse « les gens ».

    Je profite de ce billet pour voir renvoyer vers trois notes intemporelles :

    Irène nous donne quelques pistes pour faire éditer son manuscrit.

    Philippe disserte sur le lien entre nourriture et religion.

    Nicolas nous apprend comment se tenir au comptoir d’un bistrot.

  • Métro, le monde et l'arbitraire

    medium_metro.JPGJ’ouvre une édition de Métro, journal gratuit. Page 7, informations « Monde » (voir photo).

    Présentation classique pour ce journal. En haut de page, un article de taille moyenne avec photo: Les otages anglais retenus en Iran.

    A côté de ça, des brèves. Le lecteur peut picorer des infos. C’est factuel. Ca va vite.

     

    Mal info

    Métro s'adapte à ses lecteurs. Ils cherchent à se tenir informer, mais sans approfondir.

    Picorer des infos: c'est un des symptômes de la mal info, décrite dans cet article du Monde (page 2 du document). La mal info se caractérise notamment par une consommation d'info plusieurs fois dans la journée, par petites prises.

     

    medium_metro.2.JPGCela donne l'impression de survoler l'information. La page est un mini tour du monde. USA, Chine, Pologne, Zimbawe: le lecteur en a pour son argent, vu que le journal est gratuit.

    L'argent, justement. Pour faire tenir la sauce, un quart de page de pub, rappelle que tout cela, au fond, n’est que marchandise.

     

    L'arbitraire du monde

    La leçon de tout cela, c’est que le monde est absurde et que tout peut arriver. Les médias nous inculquent, au plus profond de nous, la notion d’arbitraire.

    « Dans la suite linéaire des grands et petits événements importants et insignifiants, fous et sérieux, disparaît le « particulier » et le « vrai réel ». Si celui qui doit vivre en permanence dans ces fausses équivalences, perd, dans une lumière crépusculaire, la capacité de reconnaître les choses dans leur individualité et leur essentialité ; à travers chacune d’elles, il ne voit que la couleur fondamentale, le gris, le souci, l’absurdité. » (Peter Sloterdijk, Critique de la raison cynique, p. 620).

  • Pierre Carles

    medium_doc-41.jpgLe film "Volem rien foutre" m’a donné envie de voir les anciens films de Pierre Carles. Certains de ses documentaires sont sur Dailymotion.

    "Attention, Danger, Travail" (partie 1 et partie 2) est une préparation à Volem rien foutre. C’est un reportage dans le monde du travail précaire. 

    "Pas vu pas pris" (partie 1 et partie 2) est une critique des médias. Mougeotte et le ministre de la Défense de l’époque (Léotard) échangent des paroles qui n’auraient pas dû être filmées. C’est le début d’une enquête sur la connivence entre les journalistes et le pouvoir.

    "Enfin pris". C’est la suite de Pas vu pas pris (PArtie 1 et partie 2).

    (Photo: http://transversel.apinc.org)