Je l'annonçais la semaine dernière (c'est un scoop sorti de mon compteur de visites): Libé répare un dossier sur le journalisme citoyen.
C'est paru lundi. Et le contenu? Libé insiste surtout sur les expériences qui n'ont pas marché. Plutôt décevant, pas sympa.
Bon, ça donne droit à un édito de Laurent Joffrin. Faisons pas la fine bouche. Voici sa conclusion:
"Non, le journalisme se sauvera d’abord lui-même. Dans les efforts pour préserver ou conquérir l’indépendance face aux pouvoirs, bien sûr. Mais surtout dans l’établissement d’un lien nouveau avec les lecteurs, les auditeurs et les spectateurs. Un lien où l’humilité et la rigueur des journalistes deviennent la règle et le droit d’intervention des lecteurs la coutume. Un lien égalitaire, où ceux qui émettent l’information ne sont plus en surplomb par rapport à ceux qui la reçoivent. A cette condition seulement, les citoyens se réconcilieront avec leurs médias. Et les médias survivront".
Un lien nouveau avec le lecteur? J'ai laissé un commentaire (signé) sous cet édito pour rappeler qu'à lorigine de Libé ce lien existait. Mais mon commentaire n'a pas été publié. Un ouli sans doute...
Olivier Trédan, un chercheur, est interviewé:
Selon lui, "Journalisme citoyen" "est une expression galvaudée qui n’a pas vraiment de sens. [...] D’un côté, on a Rue89, lancée par des journalistes issus de la presse traditionnelle qui légitiment leur expérience en se situant hors média et en affirmant vouloir davantage prendre en compte le public. De l’autre, on a des blogueurs qui produisent des textes en mobilisant des sources d’information inattendues provenant de la culture numérique, type Fluctuat.net. Le rôle d'Agoravox: republier des articles de blogs".
Agoravox est considéré comme un lieu de republication d'article déjà publiés sur des blogs: "Dans le cas d’Agoravox, une liberté apparente est donnée au rédacteur, même s’il existe une validation. Publier fait partie d’une stratégie de mise en valeur, et les contributeurs publient souvent le même article dans plusieurs espaces sur le Web. Agoravox joue ainsi comme un nouveau lieu de médiation, à la façon des portails au début du Web. Il permet d’être vu. Les contributeurs sont souvent des journalistes précaires ou des consultants, des internautes qui se sentent légitimes pour s’exprimer dans l’espace public. Qui sont les contributeurs? Par ailleurs, on n’y trouve quasiment aucune information pure, mais plutôt un regard personnel subjectif sur l’actualité ou des réactions à des articles publiés dans les médias. "Le "journalisme citoyen" va bientôt être récupéré par les grands médias: "Quand une innovation arrive dans l’univers du journalisme, tout le monde suit. Cela a été le cas pour les blogs, Libération a été le premier à ouvrir des blogs de journalistes, les autres ont suivi. Se prépare au Monde une réplique de Rue89."