60% des articles des journaux proviennent principalement ou en totalité de dépêches d'agence ou de communiqués de presse, révèle Nicolas Kayser-Bril. Il cite une étude britanique. On dit souvent que dans la presse, les gens sont pressés...
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60% des articles des journaux proviennent principalement ou en totalité de dépêches d'agence ou de communiqués de presse, révèle Nicolas Kayser-Bril. Il cite une étude britanique. On dit souvent que dans la presse, les gens sont pressés...
Commentaires
Coucou Eric!
Je dirais plutôt fainéants que pressés. Surtout que l'on ne compte pas, là dedans, le nombre d'articles écrits à la suite d'une conférence de presse. J'y vais, je prends note et hop! j'écris mon article. Un peu d'humour, une bonne plume, emballé c'est pesé. Mais joruanlistiquement c'est nul : les médias subissent ainsi l'agenda proposé par les institutions. C'est fou, l'agenda d'un journal, c'est que ça! Faudrait qu'un jour je photocopie le nôtre pour te montrer.
Le contenu des journaux c'est donc :
- surtout de l'AFP
- un peu de journalisme de conférence de presse
- un tout petit peu de vrai journalisme.
La liberté d'expression ne s'use que si on s'en sert...
Le chafouin,
Ou plutôt:
La liberté d'expression ne s'use que si on s'en sert... pas.
Ca pose aussi la question du rôle de l'AFP, pas assez contesté, interrogé. Une institution bien trop proche du pouvoir, en France.
La reprise de depeches d'agence n'est pas un problème. Elle le devient si le journaliste n'y met pas de valeur ajoutée en matière d'information. Il a plutot tendance a exprimer un avis, faire un commentaire en guise de valeur ajoutée et nous revenons au débat de l'autre jour.
Ce qui me parait le plus dangereux c'est la communication d'entreprise. Prenons un exemple concret : ALSTOM a presenté son AGV en début de semaine. La société a préparé des textes, des clips video avec de belles images virtuelles en 3D un show hollywoodien etc etc etc Que font les journalistes : ils prennent tout ce qui dit la société, reviennent un peu en arrière pour parler d'ALSTOM dans son ensemble, et basta - valeur ajoutee 0 - ils servent de caisse de resonnance a la société, pas plus.
J'ai l'avantage de bien connaitre et cette société et l'AGV. Les journalistes ont raconté ce que la société a bien voulu dire mais qui n'est pas la réalité notamment en ce qui concerne le marché. Quant à l'historique des dernières années d'ALSTOM; on se contente de reprendre l'histoire de Sakorzy le sauveur qui est une histoire montée de toute pièce, certes avec des elements reels mais arrangés a la sauce sarko. les journalistes sont lamentables
PS : on me dit que l'attitude des journalistes lors de la conf de presse du même Sarko a fait l'objet de vifs débats au sein de Scences Po - quelqu'un a t-il des infos ?
@Didier,
Oui, la question du journalisme économique est intéressante. N'étant pas de formation économique, je m'abstiens un peu d'en parler.
Concernant la conférence de presse, je pourrais y revenir. Si je me souviens, les journalistes n'ont posé que 13 questions, dont la moitié sur la vie privée. Un peu léger.
Ce qui est interessant dans la conf de presse ce sont deux choses :
1*/ la non relance d'une question restee sans reponse
2*/ les ricannements des journalistes quand on se moque d'un des leurs
Tu sais, la plupart des journalistes ne sont que des manards sous-payés. Il fait dire que le gros du gâteau est récupéré bien sûr par les actionnaires mais aussi par les ouvriers du livre, dont le syndicat est omnipotent.
Il faudrait le dire à tous les p'tits jeunes aux yeux angéliques qui veulent être "JOURNALISTES" en pensant à PPDA ou aux grands reporters en saharienne.
Surtout que PPDA n'est absolument pas journaliste dans son attitude. C'est un écrivain, voilà tout.
Je pense vraiment que l'AFP a un problème, et que ce problème rejaillit sur toute la presse, qui a déjà de gros problèmes d'avenir.
@Le Chafouin,
Euh, sur PPDA: j'ai lu un de ses bouquins. Ecrivain?
@Ellie,
Les journalistes sont décrié et enviés tout à la fois. C'est le paradoxe!
Il faudrait d'abord savoir de quelle presse il s'agit : quotidienne nationale, gratuite, régionale, hebdomadaire, mensuelle, spécialisée, people, culturelle ? On parle des journaux dits de qualité, donc sans doute les cinq ou six grands quotidiens nationaux de référence et les quatre news magazines qui se partagent le marché. Si je prends mon journal régional, j'ai l'impression que le texte venu de communiqués ou d'agences (y compris les pages télé et météo-horoscope) ne fait en gros que 25 % maximum du journal. Cela concerne les informations nationales et internationales où en gros tout le monde copie. Le reste, c'est du travail de journaliste de terrain, au ras des paquerettes, pas du grand reportage ou de l'enquête approfondie, mais quand même du journalisme avec quelqu'un derrière qui assume ce qu'il écrit. En revanche, ces nouvelles intéresseront peu de monde en dehors de ma cambrousse. Si je prends un magazine comme Virgule, consacré à la langue et à la littérature pour la jeunesse, le contenu est à 90 % du texte original rédigé à partir d'usuels, le reste étant des citations d'oeuvres littéraires. La perception est faussée à partir des médias que l'on a l'habitude de lire et il y a une tendance dans la blogobulle à dénigrer toute forme de journalisme à partir du seul exemple des grands quotidiens parisiens qui ne sont qu'une infime partie du monde de la presse.
@Dominique,
Non, on ne dénigre pas la presse régionale, spécialisée ou alternative. Bien au contraire.
Tu fais bien de souligner que l'étude vaut surtout pour les grands journaux.
Pour la presse régionale, les pages locales sont réalisées par des locaux. Mais le journal n'est que plus tributaire des agences de presse pour l'information nationale et internationale.
La précarisation du métier de journaliste a ceci de particulier qu'elle déteriore considérablement la qualité du "produit" final.
Lorsque tu rends précaires les conditions de travail d'ouvriers, de vendeurs, de jobs dans la restauration, etc... en leur collants des temps partiels avec des horraires variables foireuses, tu précarises les gens, mais pas mais cette précarisation là a un impact relativement limitée sur la qualité du produit final.
Dans les métiers du journalisme, de mauvaises conditions de travail, une pression excessive de la hierarchie, etc... se traduit directement en du travail merdique.
Les chiens de garde, millionnaires super-stars des médias ne doivent pas nous faire oublier la précarité de ceux qui essayent de faire réellement du journalisme.
@Fares,
C'est exactement ça. Une démonstration parfaite!
A ce message, quelques limites.
1)60%, c'est un peu gros.
2)Pourquoi fondre les dépêches d'agence et les communiqués dans le même lot? Cela n'a strictement aucun sens.
3)D'autres critiques relèvent de la méconnaissance du monde médiatique. Pourquoi parler de fainéant? Ceux qui avancent cette critique sont les mêmes qui n'achètent plus la presse, limitant par delà même ses moyens, et donc son nombre de journaliste. Si l'AFP est utilisée, c'est bien parce que le nombre de journalistes n'est pas assez élevé dans les journaux.
Je rejois les commentaires qui ci-dessus ont un peu "limité" les affirmations un peu à l'emporte pièce du billet d'origine.
Il ne faut quand même pas mélanger les "gratuits" qui fonctionnent comme décrit et certains autres.
Ainsi lorsque le journal "Le Monde" reprend une dépêche d'agence, il le dit en citant laquelle. Sur ses 32 pages quotidiennes çà fait loin, très loin de 60%. "Le Canard Enchaîné" fait de même.
Je suis d'accord sur le fait qu'il ne faut pas confondre les dépêches d'agences et les communiqués officiels, qu'ils soient d'ailleurs des entreprises ou des institutions.
Je pense qu'en la matière ce sont surtout les chaînes de télé qu'il faut montrer du doigt.
Dès l'origine de mon Bloc-Notes, j'ai appelé ces "journalistes-là" des simples "HAUT-PARLEURS".
jf.
Quelle déprimante statistique :-(