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Journalisme - Page 15

  • Deliciouspaper: un petit miracle dans la presse gratuite

    couv.gifParfois, on retrouve le goût de s'émerveiller. Cet après-midi, au métro Villiers, j'ai épprouvé une vraie émotion. Alors que les distributeurs de journaux gratuits charriaient des tonnes de papier au contenu éditorial douteux, j'ai flairé la bonne affaire en saisissant un numéro de deliciouspaper.

    Rien qu'en touchant la douceur du beau papier recyclé, j'ai compris que j'avais affaire à un produit étonnant. Les couleurs grisées et bleutés m'indiquaient qu'il s'agissait d'une revue culturelle.

    Et en l'ouvrant je ne fus pas déçu. Deliciouspaper, pour son premier numéro s'est offert huit signatures de choix. Noyamment trois auteurs que je connais un peu et qui me semblent très estimables. C'est le cas de Jean Zin, dont j'ai déjà parlé. Mais également Nicholas Nassim Taleb, l'auteur du Cygne noir, dont tout le monde parle. Il y a aussi Bruce Bégout, un philosophe spécialiste de la vie quotidienne.

    Bref, des textes consistants, une jolie maquette et un projet un peu fou. Un petit miracle dans une presse gratuite tellement formatée et qu'on se demande pourquoi les annonceurs y investissent leur argent...

    • A découvrir aussi: Toogezer, un mensuel gratuit sur le développement durable.
  • Paul Jorion censuré par Arte?

    Paul Jorion est l'homme qui avait prévu la crise des subprimes, dans un livre paru en 2007 (Vers la crise du capitalisme américain).

    Sur son blog il se demande pourquoi Arte n'a pas diffusé d'extrait de son interview, prévue pour la soirée de mercredi dernier, Chronique d’un nouveau désordre mondial.

    "On ne m’a pas donc vu sur Arte dans l’émission consacrée à la chute de Lehman Brothers, en vue de laquelle on m’avait interrogé pendant 90 minutes."

    Il tente d'expliquer pourquoi. Discours trop alarmiste?

    "Ce que j’ai déclaré vous est connu : c’est du même ordre que ce que vous me voyez écrire tous les jours. Il y a peut–être une indication dans le sentiment que j’ai eu, en parlant aux réalisateurs, que notre évaluation respective de la gravité de la crise actuelle n’était pas du même ordre de magnitude. Quand j’ai dit par exemple que la situation actuelle faisait peur, et qu’ils m’ont demandé de préciser, j’ai dit « J’ai peur d’avoir des enfants qui crèvent de faim ! » Ce que j’ai lu dans leurs yeux, ce n’était pas de l’incrédulité mais plutôt de l’inquiétude, et cette inquiétude ne portait pas sur l’économie ou sur la planète, mais sur moi personnellement."

    Enfin, Paul Jorion laisse entendre que son interview pourrait être diffusée après l'élection américaine.

  • The places we live (photos)

    The places we live est une série de reportages photo de Jonas Bendiksen.

    Ce sont des habitants de Bombay (Inde), Nairobi (Kenya), Jakarta (Indonésie) et Caracas (Venezuela).

    Ces photos sont saisies dans des bidonvilles, des habitats sommaires. Mais le photographe se défend d'avoir voulu dépeindre la pauvreté extrême. Au contraire, il a voulu montrer la dignité des personnes qu'il a rencontrées.

    "The Places We Live was not a search for finding the absolute extremes of urban poverty—I wasn't looking for the dirties spot, the poorest hovels or the most crime-ridden street corner. My task was to find how people normalize these dire situations. How they build dignity and daily lives in the midst of very challenging living conditions."

    (plus d'infos sur le blog de l'Agence Magnum)

  • Etats généraux de la presse: prix de la pub et problème economique

    • Crise de la presse: avis d'un spécialiste anglo-saxon, aux Etats généraux de la presse.

    "La pertinence globale de la presse diminue [...]

    L’internet est bien plus qu’un simple canal de distribution de plus.

    Les nouvelles sources de revenus (services et produits) l’emporteront à terme sur les traditionnelles."

    (AFP _ Mediawatch)

    Pour trouver des financements, les médias se tournent vers la pub. Problème, en France cela paie moins que chez nos voisins anglo-saxons:

    "Je relève la remarque particulière sur le prix de la pub en ligne en France et de la chaîne "alimentaire" qui ponctionne les revenus publicitaire en amont des éditeurs. Remarque qui peut sembler anodine à qui ne sait pas que le prix moyen de la publicité en France est 3 à 4 fois inférieur à celui de la Grande-Bretagne ou des USA. Une particularité déjà relevée ici et qui conduit à compromettre le modèle économique de la presse en ligne française." (Mediachroniques)

  • Etats généraux de la presse: où sont les femmes?

    Ce blog le note justement: les femmes sont cruellement sous représentées aux Etats généraux de la presse. Selon son relevé:

    _ Pôle presse et internet : 2 femmes sur 32 membres.

    _ Pôle processus industriel : une femme sur 32 membres.

    _ Pôle métiers du journalisme : 3 femmes sur 20 membres.

    _ Pôle Presse et société : 16 femmes sur 63 membres.

    (voir la composition des groupes sur Ecosphère).

    On savait que les femmes étaient sous représentées dans les médias. Aux Etats généraux, où les groupes réunissent surtout des dirigeants, elles sont oubliées. Logique?

    A (re)lire aussi:

  • Trois journalistes au pays des dinosaures

    Aujourd'hui, trois témoignages  de journalistes.

    Mima a vu le métier se modifier ces dernières années, conduisant à un journalisme plus conformiste, où tous les journaux parlent des mêmes sujets.

    Quant à Alain, il raconte un entretien d'embauche où il a fait la connaissance avec de beaux spécimens de dinosaures encore en activité...

    Enfin, Nicolas nous emmène en voyage dans les pays de l'Est et il affirme: les dinosaures ne sont pas ceux qu'on croit: parfois ce sont de jeunes journalistes, mais bien décidés à refuser toute évolution...

    • Mima est une ancienne journaliste du Monde. Vous connaissez sûrement son blog. Sur Mediapart, elle dit sa lassitude face au métier de journaliste tel qu'il est devenu:

    "Marre des économies sur le dos de ceux qui ont toujours travaillé et beaucoup, juste parce qu'ils aimaient leur journal. Marre des grilles de salaires, des hiérarchies, des primes minables pour un boulot chiant et indispensable que personne ne veut plus faire (eh oui, personne ne veut plus être chef). Marre de voir de très bons journalistes au chômage".

    Une des conséquence des réductions de budget: plus d'informations à trier et vérifier en moins de temps, ce qui conduit les journalistes à moins aller sur le terrain. Sans oublier que, de toute façon, on rogne sur les budgets pour effectuer des reportages:

    "On ne bouge plus de sa chaise puisque tout vient à nous via wikiquelque chose, google, les agences, les communiqués, les attachées de presse, les delicious des uns, les sites des autres. On se sert encore du téléphone, mais on va bientôt compter le nombre de communications longue distance".

    L'actualité s'uniformise, la curiosité laisse place au conformisme:

    "On ne sait plus trier, valoriser, débusquer, et si on le fait quand même (on ne se refait pas), cela restera au marbre et finira par tomber dans l'oubli, pas de place, trop d'actu. La même, je vous dis, la même".

    • Alain, ancien directeur général d’un quotidien départemental, raconte un entretien d'embauche pour un quotidien réunionnais (l'entretien s'est déroulé à Paris!).

    C'est un entretien d'embauche qui se termine en dialogue de sourd, entre un candidat qui veut innover et des employeurs potentiels qualifiés de "dinosaures"...

    "C’est à ce point de l’entretien que j’ai compris que j’avais affaire à des dinosaures, un vrai Jurassik Press. Comment ne pouvais-je « être fou de joie » à l’idée d’aller diriger une agence locale à St-denis dans le but de remettre l’info locale au cœur de l’activité de leur cher Quotidien puisque je suis à la recherche d’un emploi? Le plus poliment possible j’ai essayé de leur faire comprendre que leur projet aurait peut-être fait sens il y a quatre ou cinq ans, mais qu’aujourd’hui la question n’est radicalement plus là. Et j’ai esquissé un projet de système d’infos locales.

    On a des communautés, on les fait participer à l’expression collectives des joies et des peines de leur vie quotidienne sur une plate forme sociale qui est animée par des journalistes qui eux mêmes alimentent l’outil avec des récits, des images, des enquêtes, des interviews (textes ou images sonores bien sûr). Puis cette matière est éditée par être diffusée sous forme de newsletter, de quotidiens papier ou d’hebdomadaire, de podcast… On peut arriver à ce stade par étape progressives en trois ou quatre ans au cours des quels un outil éditorial adapté est mis en place, l’outil d’impression recalibré, etc, etc… (pour plus de détails je suis moi aussi payant)

    En racontant tout ça j’avais l’impression de dire des grossièretés."

    • Nicolas affirme que les dinosaures ne sont pas ceux qu'on croit. Ils sont souvent "jeunes", si l'on se fie à leur carte d'identité:

    "Pourtant, tout comme en France, les jeunes ne sont pas tous de grands adeptes du changement. Gazeta Wyborcza, à Varsovie, résiste par exemple à l’intégration des activités print et online. Les rapports entre les 2 rédactions restent des plus distants.

    Même chose chez Verslo žinios, le Financial Times de Vilnius. Les éditeurs web et print, 60 ans à tous les 2, ont beau n’être séparés que de 3 mètres, les 2 équipes se font régulièrement concurrence et se montrent incapables de travailler ensemble."

  • Mediapart quitte les Etats généraux de la presse

    La presse doit rester (ou redevenir!) un contre pouvoir. C'est le sens qu'il faut donner, semble-t-il, à la décision de Mediapart de quitter les Etats généraux de la presse, cette série de discussions voulue par l'Elysée.

    Un des responsables du site, François Bonnet, cite les nombreux professionnels réputés qui ont refusé de participer à ces Etats généraux. Il leur associe également "une large partie de la « blogosphère » conteste et critique la procédure mise en œuvre."

    "« Le Forum des sociétés de journalistes (il représente 27 rédactions) a finalement décidé de ne pas participer à ces réunions. Plusieurs dirigeants de médias – Denis Olivennes du Nouvel Observateur, Edwy Plenel du site d'informations Mediapart, Daniel Schneiderman du site Arrêt sur images – ont exprimé à des degrés divers leurs réserves qui vont d'un franc scepticisme à une opposition radicale. D'anciens dirigeants – tels Jean-François Kahn, fondateur de Marianne, ou Alain Genestar, ex-directeur de Paris Match –, des observateurs avisés – tel Bertrand Pecquerie, directeur du World Editors Forum – ont fait de même. Enfin, une large partie de la « blogosphère » conteste et critique la procédure mise en œuvre."

    (Mediapart)

    A (re)lire aussi:

  • Mymagazines, c'est fini

    Mymagazine, ce site qui proposait de lire gratuitement la presse papier, a fermé boutique. Voilà le message qui s'affiche sur sa page d'accueil. Pas d'autre explication pour le moment...

  • Les journalistes indésirables aux Etats généraux de la presse ?

    On s'est déjà interrogés sur l'intérêt des Etats généraux de la presse. Envisageons le point de vue des journalistes...

    Pour comprendre l'esprit qui anime les Etats généraux de la presse, jetez un oeil au site officiel.Vous en pensez quoi?

    Par ailleurs, les professionnels (tels Plenel, JF Kahn, Dumay, etc.) se demandent s'ils sont les bienvenus dans ce rendez-vous.

    Tout est opaque, dans ces Etats généraux. On ne nous permet pas de venir. Ni nous, ni d'ailleurs tous ceux qui, depuis deux ou trois ans, participent à ce bouillonnement de réflexions sur notre métier : le collectif Ça presse, Jérôme Bouvier, l’initiateur des Assises du journalisme ou encore l'Association de préfiguration d'un conseil de presse. Le public n'est pas non plus associé. On ne sait pas qui participe aux ateliers, quand ils ont lieu. Les travaux doivent rester secrets... (source: Télérama)

    • Edwy Plenel (Médiapart) veut des Etats généraux organisés par la profession.

    "De cette régression stupéfiante – le pouvoir s’arrogeant la maîtrise du contre-pouvoir –, tout le reste découle. Désignés par privilège présidentiel, les quatre «pilotes» choisissent de façon régalienne les membres de leurs groupes de travail. Quant à l’organisation des travaux, ni règle précise, ni transparence codifiée, encore moins de procédure claire ou d’ordre du jour précis: l’opacité règne, avec son cortège d’arrière-pensées, de manœuvres et de clientèles, d’intérêts et de réseaux.

    "Autant de raisons pour en appeler à la raison d’être de notre profession. Accepter de prétendus Etats généraux ainsi conçus, c’est forcément acquiescer à un marché de dupes. C’est surtout renier nos valeurs professionnelles et nos principes démocratiques, au risque d’accentuer le discrédit du journalisme dans l’opinion et d’aggraver ainsi une crise de confiance qui est au cœur des difficultés de la presse."

    (Lu sur ce blog, car la lettre ouverte de Plenel est publiée sur Médiapart, un site fermé... une absurdité à méditer...)

    Un article passionnant qui pose les différents enjeux de la crise des médias. Il met l'accent sur la responsabilité des patrons de presse, des journalistes et des financiers.
    Concernant les journalistes, ils doivent rétablir la confiance avec les lecteurs:
    "La remise en question de la profession se joue là. Comment faire comprendre aux lecteurs que lire, écouter ou regarder un journal lui apporte des informations "crédibles" ? Entre publi-reportages et chasses aux scoops, les journalistes se sont laissés entraîner dans un système qui pervertit la grille de lecture. Fatigués de devoir trier, les citoyens ont trouvé dans le net un lieu de respiration.
    Pour autant, ils ne font pas beaucoup plus confiance à ce qu'ils lisent en ligne. Mais au moins, n'y plaçant pas vraiment d'espoir de vérité, ils n'ont pas d'attente spécifique. Le fait est que l'information n'est plus certifiée. Pire, elle devient périmée à peine annoncée. Comment, alors, lui apporter du crédit ?"

    A (re)lire
  • L'information prédiction

    Aujourd'hui le Figaro titre sur le "grand virage" qui attend les Américains. Ce virage, c'est bien sûr l'élection de Barack Obama. Pour le Figaro, c'est comme si c'était fait.

    Les Echos titrent: le chômage va augmenter jusqu'en 2010.

    Dans les deux cas, la prédiction remplace l'information.

    Le rythme de l'information est tellement accéléré qu'il ne suffit plus de parler du futur proche, il faut se projeter dans un futur encore plus lointain.

    Au final, c'est la qualité de l'information qui est modifiée, comme l'explique Cédric Motte: à peine énoncée, toute information devient périmée.

    "Il y a 200 ans : l'information mettait plusieurs jours à arriver.
    Il y a 100 ans, elle mettait une journée.

    Il y a 50 ans, elle est devenue instantanée. Depuis l'accès à l'information s'est simplifié : il suffit d'allumer radio ou télévision pour avoir les dernières nouvelles.

    Aujourd'hui, l'info est prégnante, démultipliée, dans l'air. Nous transpirons d'informations dont les importances sont oubliées. Difficile, hors période de vacances, d'échapper aux flux. L'information est devenue liquide et, de fait, insaisisable."

  • Les ventes de journaux en baisse

    Seuls deux quotidiens voient leurs ventes augmenter par rapport à l'an dernier: Les Echos et Aujourd'hui en France.

    Le Figaro, -13,3%

    Libération, -20,2%

    Le Monde, -11%

    La Tribune, -10,6%,

    La Croix, -13,4%,

    L’Equipe, -2,5% ,

    le Journal du Dimanche, -8,1%

    l’Humanité -13,3% .

    Les Echos, (+7,1%) et

    Aujourd’hui en France, (+1,8%).

    (source: OJD).

  • Vendredi: une revue de web en kiosque

    Vendredi.jpgUn nouveau titre dans les kiosque le 17 octobre: Vendredi. Ce journal est lancé par Jacques Rosselin, soutenu par Pierre Bergé le 17 octobre.

    Vendredi proposera une compilation d’articles tirés de blogs ou de sites Internet.