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Journalisme - Page 11

  • La Tele libre, aventure humaine mais fiasco financier

    Libé a enquêté sur la Tele libre, le site lancé par John Paul Lepers en 2007. Avec 100 000 visiteurs par mois, force est de constater que ce nouveau média n'est pas rentable.

    « Il n’y a pas de modèle économique, reconnaît Lepers qui s’est remis à chercher activement du travail après être arrivé en fin de droits. La Télé libre fonctionne grâce au bénévolat, mis à part un salarié aidé. » Pas de rédaction, pas de charges, un hébergement et du matériel prêtés gracieusement, 30 000 euros de dons en deux ans et 1 000 vidéos postées à raison d’une mise en ligne quotidienne.

    Laboratoire, La Télé libre sert aussi à tester des concepts d’émission, comme le Point rouge, sorte de happening citoyen dans la rue où Lepers va à la rencontre de manifestants ou d’ouvriers, tapis rouge sur l’épaule.

    source: Ecrans, Liberation

  • L'internaute prend le contrôle des sites d'information

    Christelle Membrey décrit, dans l'animation ci dessous, les rôles respectifs des lecteurs (encore appelés "utilisateurs" ou "internautes") et des journalistes, sur un site d'information tel que Rue89.

    Elle analyse quelles possibilités sont offertes aux lecteurs. Plusieurs types de commentaires et d'interventions sont possible, qui lui permettent d'enrichir l'information. La fonction du journaliste s'en trouve modifié. Son rôle est celui d'un médiateur de l'information.

    On peut comparer cette description avec la vision que donne Alain Minc de la discussion sur Internet. Pour ce conseiller du chef de l'Etat, ancien ponte du Monde, elle aboutit à effacer les hiérarchies. "Tous les faits se vaudront; toutes les opinions seront équivalentes", écrit-il.

    "L’interactivité sera en effet la religion de ce nouveau médium, comme le culte des faits l’était dans la grande presse anglo-saxonne d’autrefois. L’internaute sera loin de pratiquer “la prière du matin” de Hegel, cette lecture liturgique de la presse. L’interactivité et le dialogue entre l’internaute et l’émetteur d’informations et d’opinions aboliront toute forme de hiérarchie. Tous les faits se vaudront; toutes les opinions seront équivalentes; tous les savoirs se neutraliseront. Les optimistes y verront la forme parfaite de l’hyperdémocratie, les pessimistes le paroxysme du populisme. Ce sera un débat théorique car nul retour en arrière ne sera possible. Les élites médiatiques et intellectuelles n’auront d’autre choix que de s’y adapter : ceux qui se draperont dans la nostalgie et le mépris seront balayés des écrans; ceux qui se plieront hypocritement aux nouveaux rites survivront. Mais surtout des figures inconnues apparaîtront, habiles professionnels de cette nouvelle religion : ce ne seront pas des prophètes ex cathedra à l’image des intellectuels et des éditorialistes classiques, mais des dialecticiens malins capables de rebondir sur les réactions de la communauté internaute et de la modeler autant qu’elle les travaillera au corps."

    (source Pierre Assouline)

    Or, il semble que la présentation qui est donnée, concernant Rue89, indique qu'au contraire, la hiérarchie est "respectée", entre des journalistes qui ont un certain rôle et des utilisateurs qui ont un autre rôle.

    Et, d'ailleurs, n'est-il pas nécessaire, pour qu'un débat ait lieu, qu'il y ait un langage commun, donc des règles à respecter?

  • Fin de la grève de la faim d'une salariée de Libé

    Nous en parlions ici. La journaliste de Libération qui faisait une grève de la faim depuis le 10 février, vient de signer un accord avec la direction. Florence Cousin avait engagé une grève de la faim pour protester contre son licenciement. (source: Le Monde avec AFP)

  • Les lecteurs en quête d'intelligibilité

    Marcel Gauchet, historien et philosophe, s'interroge sur la crise du lectorat de la presse (Le Monde).

    Selon lui, les journaux tentent de séduire les lecteurs en s'inspirant des médias audiovisuels, en s'alignant sur la brièveté des gratuits. Or, il ferait mieux de faire le contraire: proposer des informations qui mettent en perspective l'actualité.

    Selon Marcel Gauchet, la stratégie des journaux est suicidaire (il rejoint en cela l'analyse d'Alain Johanes):

    "Réduire la taille des articles, privilégier le vécu, se priver de l'expertise de journalistes hautement compétents dans leur secteur est suicidaire. Il ne faut pas déduire du fait qu'on parcourt un gratuit pour lequel on ne paierait même pas 10 centimes qu'on est prêt à acheter le même en mieux – mieux présenté et mieux écrit – pour 1,30 euro. Ce modèle du papillonnement correspond bien sûr à une tendance lourde de notre univers à base de martèlement des nouvelles et de renouvellement constant des images chocs. Mais cette tendance nourrit aussi par contraste le désir d'autre chose."

    Les journaux devraient nous faire comprendre les faits (et ce qui se trame derière le faits), au lieu de cela, bien souvent, ils suivent la voie du panurgisme:

    "Que demande quelqu'un qui cherche à comprendre l'actualité ? Pas qu'on lui répète ce qu'il peut trouver partout. Il demande de la mise en perspective et du recul, autrement dit de l'histoire et de la géographie. Il est en quête d'une intelligibilité qui exige la connaissance d'un domaine ou d'une région du monde, et qui suppose un certain type d'écriture et de compétence.

    Or nous assistons au contraire à un rétrécissement très net du spectre, avec une actualité de plus en plus dépourvue de mémoire et une domination de l'information domestique sur l'information extérieure."

     

    A lire aussi:

  • Une gréviste de la faim dans le hall de Libération

    Pour le peu que j'en sais, Florence Cousin est une journaliste de Libération "qui conteste les raisons de son licenciement, est en grève de la faim dans le hall du journal depuis le 10 février." (info trouvée à la fin d'un article du Monde daté du 17 mars)

    Si on en croit ce commentaire sur Electron libre, elle est toujours dans le hall de Libération, où elle poursuit sa grève de la fin. (Le commentaire contredit l'article d'Electron Libre.)

    Ce matin j'ai entendu sur RMC un syndicaliste qui disait qu'elle était toujours en grève de la faim. Je n'en sais pas plus.

    Florence Cousin explique sa situation dans cette interview au Nouvel Obs:

    "Accepter cet accord, passé entre la direction et le syndicat Info'Com, entérinerait mon licenciement alors que je souhaite rester à Libération et obtenir le poste promis. D'autant que j'estime mon licenciement injuste et discriminatoire. Prendre pour motif mon incompétence alors que je n'ai eu que 9 jours de formation au lieu de 3 ou 4 mois comme en moyenne pour les autres salariés c'est inacceptable. Alors que je suis prête à suivre une formation... La direction m'a répondu qu'à 47 ans, j'étais trop vieille."

    Laurent Joffrin a répondu à la journaliste, également dans l'Obs: "De leur côté, les syndicats ont signé l'accord que nous proposons à Florence Cousin, et désavouent le blocage de ce week-end. Enfin, il faut bien voir que l'accord qu'on propose à cette salariée n'existe pas en France; ce sont des conditions de départ plus que bonnes que nous lui promettons, qui lui assurent un travail après: un préavis de 12 mois, une grosse enveloppe d'indemnités-préavis supplémentaires, le financement d'une formation, un reclassement. Il suffit qu'elle accepte nos conditions".

    Depuis ces interviews (qui datent du 21 et du 23 février), les informations sont rares.

    Une chronique censurée

    Le 26 février, Pierre Marcelle, de Libération, a écrit un texte sur la grève de la faim de sa collègue. Sa chronique n'a pas été publiée dans Libération, comme le relate Acrimed. Elle a été publiée par Politis.

    Le 13 mars, au début de la grève de la faim, Marianne a repris les faits: Licenciée le 26 janvier dernier pour une faute « qualifiée de réelle et sérieuse » par la direction, Florence Cousin, qui refuse son licenciement, a opté pour une méthode de protestation radicale. Cette secrétaire de rédaction qui affiche 25 ans de maison a entamé une grève de la faim.  Sans se prononcer sur le fond, les syndicats dénoncent les méthodes de la direction.

    • A lire aussi, ce billet de la Plume d'Aliocha, qui donne un éclairage différent sur le sujet
  • Les journalistes français vus par les renseignements américains

    Un lecteur m'a transmis ce document* qui dresse un panorama de la presse française, vue par les services de renseignement américains.

    Voilà comment ils décrivent les journalistes français:

    "Parmi les quelque 37 000 journalistes français, nombreux sont ceux qui se considèrent comme des intellectuels plutôt que comme des reporters. Au lieu de simplement rapporter des faits, ils essaient souvent d'influencer les lecteurs à travers leur propre parti pris. En même temps, de nombreux journalistes politiques et économiques ont reçu une éducation élitiste et fréquenté les mêmes établissements universitaires que les hommes politiques dont ils couvrent l'actualité... Par conséquent, ces reporters n'ont guère tendance à considérer leur rôle comme celui d'un chien de garde ou d'un contrepoids aux pouvoirs politique et économique en place".

    La presse française se caractérise, selon eux, par le fait que les médias appartiennent à des entreprises dans d'autres domaines que les médias:

    "Une particularité de la France est que beaucoup de médias importants appartiennent à des groupes qui dirigent des entreprises dans les domaines de l'espace, du luxe, de la construction, du transport. Ceci crée une culture d'autocensure dans les salles de presse, car ils ne peuvent pas éviter de couvrir ces industries. Par conséquent, quelques thèmes principaux sont souvent cachés ou remis à plus tard pour la publication jusqu'à ce qu'ils apparaissent sur des blogs et des sites Web, ou dans des publications "indépendantes" comme Le Canard Enchainé.

    Cette concentration de la propriété de médias, qui réduit le pluralisme éditorial, menace l'indépendance des journalistes.

    *Le document est issu d'un site américain sur les services de renseignement. C'est un site de la Fédération des scientifiques américains, une organisation non gouvernementale (wikipedia). Trouvé sur le blog meridien par BertranD. Acrimed

  • Reportage 2.0 sur les "émeutes" de Tours

    Je vous renvoie vers ce billet passionnant de Narvic. Il y décrit son parcours sur le net, à la recherche d'informations sur les "heurts entre jeunes et policiers" (AFP) qui ont eu lieu à Tours, samedi. Avant que l'information ne soit reprise par les grands médias "je me suis bel et bien, et quasiment sans m’en apercevoir, uniquement et entièrement informé sur cet événement sur internet, sans passer à aucun moment par le canal d’un média traditionnel et d’un travail de journaliste", écrit Narvic.

    Acrimed

  • Atelier des médias, blogs et engagement

    Atelier des medias.jpg

    Vendredi, j'ai participé à l'émission de Philippe Couve, l'Atelier des médias (RFI). Il y avait trois invités: Quitterie Delmas, Emmanuel Parody et votre serviteur!

    L'émission a tourné, notamment, autour du rôle politique des blogs. Vous pouvez l'écouter sur l'Atelier des médias.

    Plusieurs questions ont concerné Quitterie Delmas. C'est l'actualité qui veut ça. Elle a surpris tout son monde en refusant de se présenter aux européennes. Elle nous a appris qu'elle avait aussi quitté le Modem (mouvement démocrate).

    "changement de paradigme"

    Bref, Philippe Couve l'a un peu cuisinée... gentiment tout de même. Ca intrigue un peu, quelqu'un qui refuse de se présenter à une élection comme celle-ci et qui emploie des mots compliqués comme "paradigme". Moi, qui ne prône pas l'engagement à tout crin (c'est un euphémisme), j'avais envie de lui dire: "Fais un effort!"

    Se retirer de la vie politique, au moins provisoirement, c'est une chose qui n'étonnerait pas un netocrate, une personne qui estime, notamment, que le vrai pouvoir n'est plus dans la représentation politique.

    rejet des partis politiques

    Mais une chose que j'aurais voulu dire (et que je n'ai pas eu la présence d'esprit d'ajouter pendant l'émission) c'est qu'il faut tout de même faire attention à ce discours tenu par Quitterie, tendant à discréditer les partis politiques.

    Malgré leurs défauts, ce sont eux qui constituent la vie démocratique. S'en remettre, comme elle le suggère, aux organisations non gouvernementales ou aux "citoyens connectés" c'est, à mon sens, donner plus de force aux lobbys. Pour les plus faibles, le seul rempart, c'est l'Etat et les lois, qui sont produites par le parlement.

    Ceci dit, bravo pour son courage. Tout le monde n'aurait pas pris cette décision.

    rapports de force

    Intéressante, aussi, a été l'intervention d'Emmanuel Parody. Sur différents sujets et notamment sur la question du rapport de force entre les éditeurs de sites Internet et les mastodontes que sont, par exemple, Google (la pub) ou les fournisseurs d'accès.

    Il y a la question de la loi Hadopi, bien sûr, mais, plus globalement, un nouveau jeu économique où la mondialisation a fait émerger des géants qui ramassent quasiment tout le gâteau et laissent, en bout de chaîne, des précaires qui ne peuvent pas vivre avec ce qu'ils produisent. Je reviendrais sur la question: je pense qu'on aura l'occasion d'en parler...

    parenthèse enchantée

    Pendant l'enregistrement, j'ai peu parlé. J'ai tout de même dit un truc dont je me souviens. J'ai estimé que nous vivons une sorte d'âge d'or du blog (ou de l'expression sur Internet). Une période semblable à l'éclosion des radios libres dans les années 80. Une parenthèse enchantée. Mais, à l'époque, la parole libre avait été maîtrisée. Elle était devenue commerciale. Avec les blogs on peut craindre la même évolution. Des lois contraignantes pour la liberté d'expression, des ennuis judiciaires pour les blogueurs politiques, etc. Et, tout simplement, une banalisation des blogueurs.

  • Les médias sont-ils anxiogènes?

    Mardi presque tous les médias titraient sur la chute des places boursières. Un record depuis six ans en France.

    Mais c'est comme ça depuis des semaines. Des records de baisse, à n'en plus finir. Au point que certains accusent les médias. Ils entretiendraient la sinistrose (voir ici ou ).

    Les chiffres du chômage, la croissance qui ne croît plus du tout et les plans sociaux, tout ça, ça démoralise les gens! Et donc, c'est la faute des médias.

    On nous répond: "Oui, bien sûr, les médias on raison de parler de la crise, mais est-ce qu'ils ne pourraient pas en parler un peu moins?"... ou de façon joyeuse?

    En plus:

    Intervention de Frédéric Lordon, économiste, sur les médias et la crise, dans le cadre des Jeudis d'Acrimed le jeudi 5 février 2009. (source)

  • Vendredi, les femmes et... les autres

    J'arrive après la bataille. Parce que, semble-t-il, elle a eu lieu. Bataille, le mot est fort. Parlons plutôt de discussion, d'explication de sexes texte. Pas seulement du buzz. Mieux que ça.

    Donc, Vendredi a consacré son prochain numéro aux femmes. Oui, vous avez bien lu: pas les islamistes, pas les lefévristes tendance robe de bure, pas la dernière mouvance d'Al-Qaeda. Non, les femmes. Rien que ça, dirais-je, si je n'avais peur d'être mal compris et de relancer le débat.

    Alors, me direz-vous, pourquoi, dans un pays aussi évolué que la France, on déclenche une telle polémique simplement parce qu'un hebdomadaire a l'idée de "motiver" et de mobiliser l'autre partie de son lectorat?

    Est-ce parce que certains mecs ont conservé leur réflexes archaïques ? Est-ce parce que le numéro de Vendredi est une trop bonne idée? Est-ce parce que les filles ont mal compris le second degré des blagues de certains (qui, en fait, n'étaient peut-être pas du second degré)? Ou est-ce, tout simplement, parce que tout vaut mieux que l'indifférence et qu'on sait, depuis Hélène, qui déclenche les batailles.

  • Faire payer l'info en ligne est une chimère

    Jeff Jarvis explique pourquoi les sites d'information sur Internet ne pourront pas réussir à faire payer leurs lecteurs (Rue89, via narvic).

    Jarvis développe quatre arguments:

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