Laurent Joffrin, directeur de Libération, écrit un édito au vitriol contre l'AFP, rebaptisée Agence France frousse, à cause d'une "timidité" envers les pouvoirs (politiques et financiers).
Une polémique en plein mois d'août? Oui, c'est Laurent Joffrin, qui n'est pas en vacances.
Il pousse une gueulante (c'était vendredi) pour dénoncer le fait que l'Agence France Presse n'a pas repris des informations importantes de Libération, à trois reprises.
Cela concernait les propos du chef de l'Etat lors d'un déjeuner (critiques de Zapatéro notamment), les pertes de la Société générale et les bonus de la BNP. Sur ces trois sujets, l'AFP a fait preuve "d’une pusillanimité, pour ne pas dire d’une complaisance, qui tranche avec sa longue tradition d’indépendance".
Propos insultants
Le patron de l'AFP, Philippe Massonet a répondu aux attaques de Joffrin. Mais une réponse qui se borne surtout à dénoncer des "propos insultants".
Rue89 a intérogé des journalistes pour savoir s'ils étaient d'accord avec Joffrin. Selon François Bonnet de Mediapart, « Les exemples sont innombrables. Ou bien l'AFP ne nous reprend pas du tout, ou bien ils nous citent en fin de dépêche, alors qu'ils n'apportent rien du tout par rapport à nos révélations. Sur certains secteurs, en particulier les affaires judiciaires à Paris, ils ne reprennent pas. »
"Journaliste au Canard, Christophe Nobili se dit « gêné quand l'AFP ne reprend pas des infos qui concernent l'Elysée ». " (Rue89)
Les sondages dont l'AFP ne parle pas
A Marianne, le directeur adjoint de la rédaction, Renaud Dély, trouve « assez juste » le terme d'« agence France-frousse », et note des « coïncidences troublantes » sur les sondages réalisés pour l'hebdo par l'institut CSA :
« Il est vraiment très rare que des sondages politiques ne soient pas repris. Or, quand nous publions des sondages médiocres pour le pouvoir, parfois, à notre grand étonnement, l'AFP n'en parle pas. »
photo: section PS de l'Ile de Ré