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Journalisme - Page 3

  • Mediapart, ou le retour du journalisme

    mediapart.jpgL'affaire Woerth-Bettencourt a eu pour effet de faire connaître au plus grand nombre un site d'information: Mediapart. Le média qui a sorti les premières révélations vient du net et non du "papier", comme le relève le New York Times.

    Par sa manière de traiter l'affaire, le site d'information s'affirme comme une vraie marque media, se détachant des autres pure players - Rue89, Backchich et Slate.fr - et contraignant au suivisme les organes de la presse conventionnels. (Alain Johanes) Selon Capucine Cousin, le travail de Mediapart apporte un coup de projecteur sur les autres sites d'information.

     

    Imposer son agenda

    Pour ReadWriteWeb France, le coup de force de Mediapart consiste à avoir imposé l'agenda politique plusieurs semaines de suite. "En impo­sant l’agenda poli­tique plu­sieurs semaines de suite, Mediapart a réussi de façon fla­grante ce que les blogs avaient fait de façon plus dis­crète avec Hadopi dans les années qui pré­cé­dèrent : per­tur­ber la machine média­tique au ser­vice de l’Etat, impo­ser un débat là où les pro­prié­taires de groupes de presse n’en vou­laient pas. Sauf que cette fois, il ne s’agit pas de démon­trer l’iniquité d’une loi, mais du sys­tème tout entier. (Fabrice Epelboin)

     

    Information originale et indépendante

    Mediapart a choisi pour s'imposer la voie de l'enquête et des informations "dures", ainsi que des textes longs et, qui plus est, son site est payant.

    Tous ces "obstacles" dans un univers d'info-divertissement, se sont transformés en avantages concurrentiels.

    "Avec l’affaire Woerth qui a suivi les révélations de l’attentat de Karachi ou, par exemple, dans une moindre mesure,l’interview de Jean Luc Godard, nous avons , à chaque fois démontré ce que nous avons toujours affirmé : la crise de l’information est avant tout une crise de l’offre. Cette analyse est entièrement confirmée par les faits."
    "Le public reçoit beaucoup d’informations, mais il n’est pas pour autant informé. Dès qu’on lui fournit une information originale et indépendante, il perçoit immédiatement la différence et devient ensuite un lecteur régulier." (Electron libre)

     

    25 000 abonnés

    Le site revendique aujourd’hui 25 000 abonnés – 20 000 particuliers et 5 000 institutionnels. Et depuis le début de leur campagne de presse sur l’affaire Bettencourt, Mediapart annonce enregistrer 400 nouveaux abonnements privés par jour. S’appuyant sur une rédaction de 25 journalistes, tous les champs de l’actualité sont couverts : la politique, l'économie, l'international, la culture, les débats, la recherche… (La Croix)

  • Jean-Francois Kahn arrête son blog, lassé des trolls

    Jean-François Kahn annonce qu'il va arrêter son blog. Trop de trolls, de commentaires désagréables et de "dynamiteurs, pollueurs, obsédés et allumés. (Ces derniers jours l’ont encore démontré, où il a fallu « guillotiner » jusqu’à une soixantaine de posts en 24 heures)".

    Personnellement je regrette qu'un journaliste ouvert d'esprit (et qui disait s'intéresser à ses commentateurs) soit obligé de plier les gaules face à ce qu'il faut bien appeler des crétins.

    Un blog victime de son succès, ou juste un journaliste qui n'avait pas la vocation pour bloguer?

    (info signalée par Eric, de mon Mulhouse)

  • Plus d'information, moins de sens

    tweet baudrillard.jpg
    Bon, pour l'instant je n'ai rien de plus à dire, de crainte de participer, moi aussi, joyeusement, innocemment, bêtement, machinalement, à la destruction du sens.
    Cette phrase de Jean Baudrillard est extraite de Simulacres et simulation, un livre publié en 1981, disponible sur Google books dans une traduction anglaise.
    Ca vous inspire quoi?

  • 'The Economist' truque une photo d'Obama

    The Economist a publié une photo d'Obama, tout contrit devant les dégâts de la marée noire. Le problème c'est que le magazine a supprimé deux personnes sur l'image.

    The Economist a dû se justifier sur cette retouche de l'image. "La présence d'une femme inconnue sur l'image aurait été incompréhensible pour les lecteurs", a expliqué Emma Duncan de The Ecnomist.

    source: Media decoder

    obama.jpg

     

  • A quoi s'accrochent les blogueurs?

    Il faut se méfier des visons en noir et blanc. C'est ce qu'on se dit en lisant cet extrait de citation donnée par Rubin:

    "Le journalisme est en train de mourir à cause (a) de la concurrence de la blogosphère et (b) de l'inexplicable et chaque jour plus grande lâcheté des médias de masse face au pouvoir établi."

    Les mots font mal. Mais on peut quand même les interroger pour savoir si ils font vraiment mal.

    1. La concurrence de la blogosphère. Les blogs sont-ils réellement une concurrence pour les sites d'information?

    2. La lâcheté des médias de masse. "Les reporters s'accrochent à leurs relations privilégiées avec les sources parce que c'est tout ce qu'ils ont.", nous dit Andrew Sullivan, l'auteur cité par Rubin.

    Les journalistes peuvent-ils se permettre de mécontenter leurs sources d'information? Les journalistes peuvent-ils se permettre de mécontenter leurs lecteurs? Bien sûr, dans ce triangle le lecteur devrait être le plus important.

    Face à des journalistes présentés comme révérents envers le pouvoir, Sullivan nous décrit des blogueurs qui "s'accrochent". Mais à quoi s'accrochent-ils?

  • Le journalisme entame sa 'Réforme'

    Très intéressant cet article d'Alexander Howard, publié sur le Huffington Post. Il tisse une métaphore religieuse pour montrer quelle évolution subit le journalisme.

    Et il pose une question: est-ce que les vieux médias sont aux nouveaux médias ce que le catholicisme est au protestantisme?

    Même si cette métaphore peut sembler tirée par les cheveux, elle rend compte de ce qui est en train de se produire sous nos yeux.

    Démocratisation de la publication

    Ce qui se produit, avec l'avènement des médias sociaux, c'est une démocratisation de la publication. Chacun peut publier gratuitement, instantanément, en direction du monde entier. Chacun peut aussi organiser le web à sa façon, comme un conservateur de musée accroche les tableaux d'une d'une exposition.

    La métaphore religieuse nous traduit le fait que les lecteurs consomment les informations de façon plus sociale. Les protestants ont inauguré une nouvelle relation avec la divinité, moins dépendante du rôle des prêtres. Les catholique, traditionnellement, s'en remettaient aux prêtres. Eux seuls connaissaient le latin et ils lisaient la Bible pour leurs ouailles.

    Les grands prêtres du journalisme

    De la même façon, les grands prêtres du journalisme contrôlait quelles informations on devait couvrir et ce qui devait être publié. En France, les éditorialistes politiques, du haut de leur chaire médiatique, perpétuent cette tradition. En tout état de cause, les journalistes ont subi une sorte de 'vexation' et ils sont en passe de perdre le rôle central qu'ils occupaient dans la circulation de l'information.

    Jusqu'où peut-on pousser la métaphore? Et jusqu'à quel point peut se poursuivre la tendance à la 'Réforme" journalistique?

  • L'Equipe sur Anelka: une bonne Une?

    Le journal L'Equipe devait-il reproduire les insultes d'Anelka? Question de déontologie...

    Etait-ce une bonne Une? Question de goût...

    Beaucoup déplorent le procédé utilisé par le journal. "Non, il a fallu rapporter les mots tels quels, pour choquer, faire causer, doubler les ventes, attirer le blaireau (dont je suis), remuer la merde." (Rue89)

    "Le journal le plus lu en France n'a pas à tomber dans la plus horrible des vulgarités. Pense au nombre de mômes qui liront cette une." (PMA)

    De son côté, l'Equipe s'explique, par la voix d'un de ses journalistes (video).

    Sur le plan purement de l'efficacité, le résultat a été foudroyant. Les journaux se sont écoulés comme des petits pains (selon ce que j'ai observé et lu, mais les chiffres de vente n'ont pas encore été publiés).

    Il n'y a que le résultat qui compte

    Reste à savoir si, à long terme, l'Equipe ne paiera pas son bon coup.

    Pendant une époque, ce journal critiquait l'équipe de France. Depuis 98, il a plutôt joué le jeu, se montrant "supporter" de l'équipe de France. D'un certain sens, cette Une sur Anelka renoue avec un regard critique.

    Les lecteurs de l'Equipe veulent-ils un journal critique? Les lecteurs sont des cadres qui adhèrent à l'esprit de compétition, dans le sport et ailleurs. La devise c'est: il n'y a que le résultat qui compte. Plus largement, ce sont des passionnés de sport qui cherchent juste se divertir. Cette Une pourra-t-elle leur déplaire?

    Un journal acteur de l'événement

    Et on voit qu'aujourd'hui l'Equipe a ajouté une nouvelle Une sensationnelle: "Surréaliste". Une volonté de feuilletonner la déroute des bleus de façon sensationnelle, mais aussi de placer le quotidien au centre des regards, un journal qui n'est pas seulement un média, mais aussi un acteur des événements. En effet, sans la Une, Anelka n'aurait pas été débarqué.

    Aujourd'hui le titre de l'Equipe semble indiquer que le journal veut continuer à être "acteur de l'événement". Peu importe les moyens: seul compte le résultat et les chiffres de vente.

    surrealiste.jpg

     

  • Rue89, le mensuel

    rue89 mensuel.jpgLe site Rue89 va lancer son mensuel. Ce journal, d'une centaine de pages, vendu 3,90 €, « reprendra une sélection d'articles du Web, et comportera 30 % d'articles originaux », selon Pierre Haski, président et cofondateur de Rue89. (20 Minutes)

    "Le Mensuel de Rue89 s'inscrit dans le prolongement de la diversification du site, présent sur le web, sur les smartphones avec une application parmi les plus innovantes, et désormais aussi dans les kiosques".

  • Quelques idées pour financer un média

    C'est à lire chez Jean Abbiateci. Des pistes intéressantes, une douzaine de voies distinctes, qui suggèrent que l'avenir des médias consistera à ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier.

  • Le Bien public contre DijOnscope

    "Le Bien public", journal bourguignon, a attaqué en justice DijOnscOpe, éditeur d'une revue de presse en ligne. Il l'accuse de concurrence déloyale, lui reprochant de générer de la publicité et des clics grâce aux contenus produits par ses rédactions. (Les Echos)

    Sur son site, DijOnscope donne sa version des faits et publie une vidéo d'une conférence de presse qui s'est tenue lundi, en présence d'Edwy Plenel (Mediapart).

    Sur le site du Bien public, aucune mention de l'affaire. Le seul article concernant Dijonscope remonte à octobre dernier. L'article parle de trois femmes, lauréates du jury régional « Envie d'agir - Défi jeunes », dont Sabine Torres, responsable de DijOnscOpe. C'est elle qu'on voit dans la vidéo.

  • Qu'est-ce qu'un bon article (2)

    Cet article du Monde est un bon article, pour moi. Il est titré "Un homme insignifiant", son auteur est Jean-Pierre Langellier. Il parle de Chico Xavier, "le plus stupéfiant médium du XXe siècle".

    C'est un bon article, pour trois raisons, dont deux sont plus ou moins objectives et l'autre est subjective:

    1) Il nous enseigne quelque chose.

    2) Il est bien écrit. La forme est soignée.

    3) Il me concerne. Il parle d'un sujet qui m'intéresse. Ce critère varie pour chaque personne.

  • Des journalistes autoentrepreneurs

    Xavier Ternisien, du Monde, s'est penché sur le sort des jeunes journalistes. Stagiaires (pas ou peu rémunérés) ou pigistes, plus rarement en CDI (41% des embauches en 2008). Et sont apparus les journalistes autoentrepreneurs.

    "En principe, ce statut créé en 2009 ne s'adresse pas aux journalistes. La commission de la carte des journalistes refuse de la délivrer aux rédacteurs exerçant sous ce statut jugeant que deux critères essentiels ne sont pas remplis : ils ne sont pas salariés d'une entreprise de presse et mélangent souvent dans leur activité journalisme et communication. [...]

    Le statut offre des avantages : la liberté, selon certains, et des charges sociales moins élevées. D'autres y voient des inconvénients. "En termes de précarité, c'est catastrophique. Je suis soumis à la pression tarifaire du client", témoigne un rédacteur travaillant pour l'Internet. Il est vrai que le prix du feuillet (1 500 signes) varie considérablement : autour de 100 euros sur le papier, il peut tomber à 30 euros pour des médias Web".