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A quoi s'accrochent les blogueurs?

Il faut se méfier des visons en noir et blanc. C'est ce qu'on se dit en lisant cet extrait de citation donnée par Rubin:

"Le journalisme est en train de mourir à cause (a) de la concurrence de la blogosphère et (b) de l'inexplicable et chaque jour plus grande lâcheté des médias de masse face au pouvoir établi."

Les mots font mal. Mais on peut quand même les interroger pour savoir si ils font vraiment mal.

1. La concurrence de la blogosphère. Les blogs sont-ils réellement une concurrence pour les sites d'information?

2. La lâcheté des médias de masse. "Les reporters s'accrochent à leurs relations privilégiées avec les sources parce que c'est tout ce qu'ils ont.", nous dit Andrew Sullivan, l'auteur cité par Rubin.

Les journalistes peuvent-ils se permettre de mécontenter leurs sources d'information? Les journalistes peuvent-ils se permettre de mécontenter leurs lecteurs? Bien sûr, dans ce triangle le lecteur devrait être le plus important.

Face à des journalistes présentés comme révérents envers le pouvoir, Sullivan nous décrit des blogueurs qui "s'accrochent". Mais à quoi s'accrochent-ils?

Commentaires

  • Salut Éric, et merci de me citer.

    Une petite remarque sur chacun de tes points :

    1. Je ne pense pas, contrairement à l'auteur de ces mots, que la concurrence entre journalistes et blogosphère soit réelle : économiquement, on dirait presque que ce sont deux "marchés" différents. Un journaliste peut bloguer, et tous les blogueurs ne font pas de travail journalistique ou apparenté.

    En revanche, je ne serais pas étonné que cette situation corresponde non pas à la réalité, mais à la perception d'un certain nombre de journalistes "old school", qui voient les blogs comme une nouvelle menace contre leur profession/corporation. D'où les poncifs sur l'objectivité, le recul, etc.

    2. La citation n'est pas d'Andrew Sullivan, mais d'un de ses lecteurs. Quant à savoir à quoi ces journalistes "old school" (ou sur la défensive) s'accrochent, il semble que l'auteur parle d'un certain statut, d'un certain monopole (au moins moral) sur l'information.

  • @Rubin,

    Il faudrait peut-être préciser ce qu'il entend par blogosphère. Si le Huffington Post est considéré comme un blog, alors on peut voir une vraie concurrence. Il faut préciser ce qu'on entend par "blog": quasiment tous les blogs du top100 de technorati sont animés par une équipe de personnes. On est loin du petit blogueur dans son coin.

    Tu parles d'"un certain statut, d'un certain monopole (au moins moral) sur l'information."

    Oui, c'est intéressant. Revendiquer une place, un rôle actif dans l'écosystème de l'information.

  • S'accrocher... pour accrocher? Voire pour raccrocher? Ce peut être aussi une question de champs lexical ;-) Au royaume de la profusion de contenus et sources émettrices, on se demande aussi ce que peut vouloir dire "s'accrocher à ses sources"...? Source du problème?

  • Dès lors que des journalistes reconnaissent avoir caché des informations (par exemple l'existence de la famille cachée d'un président de la République), et quand bien même l'intention pouvait être défendable (respect de la vie privée), les lecteurs peuvent légitimement s'interroger sur la confiance à accorder aux média. Et sans confiance, pas de lecteurs !

  • @Laurent,

    Oui, un sacré jeu de mots. On décroche... (mais quoi?)

    @Juntos,

    Oui, la confiance accordée aux médias, c'est un problème récurrent.

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