Qu'est-ce qu'un bon article?
Un article qui est lu?
- Dans ce cas, l'article que je viens de publier en est un. Il a attiré des centaines de lecteurs. Mais, à mon avis ce n'est pas un bon article... Juste une blague. Du buzz. Comme le dit Guy, ce qui fait le buzz, ce n'est pas le contenu le plus intéressant.
- Cet article, en revanche, m'a demandé des heures d'écriture. Il a été lu par quelques dizaines de lecteurs. Pour autant, je suis content de l'avoir écrit.
- Enfin, un de mes billets a été repris dans la revue de web du Monde. Je me suis dit: serait-ce un bon article? Je l'ai écrit dans le style de Seth Godin: article bref où on développe une idée en peu de mots. Mais de là à parler de bon article!
Thierry Crouzet constate: "la blogosphère s’assèche par manque de motivation des blogueurs, par manque de récompenses, par une trop grande attirance pour les médias traditionnels, par le refus d’être auteur et de s’engager dans la création d’une œuvre originale, ce qui implique un lent processus de maturation et d’inévitables traversées du désert."
Je pense qu'il a raison sur le manque de motivation, mais tort sur l'"assèchement"! L'expression de citoyens sur Internet n'en est qu'à ses débuts.
Il y a plein d'auteurs! Tous, comme Nicolas, ont chevillée au corps une véritable rage de l'expression, lui qui écrit:
"Je n’ai jamais prétendu croire en une quelconque utilité des blogs politiques à part me permettre d’y balancer la rage dont au sujet de laquelle je déborde."
(à suivre)
Commentaires
"Je n’ai jamais prétendu croire en une quelconque utilité des blogs politiques à part me permettre d’y balancer la rage dont au sujet de laquelle je déborde."
Et il a raison.
L'expression des citoyens sur Internet ne se cantonne pas au blog qui n'est qu'une des formes possibles... j'ai pas renoncé au cinquième pouvoir... pour moi, le blog est un art difficile, dans une certaine mesure élitiste comme l'art de l'écrivain...
@Thierry,
Oui, la forme blog est très exigeante, car il ne faut rien en attendre et beaucoup donner!
@Vogelsong,
Il est des nôtres!
Les effets de réseau ont asphyxié la spontanéité de la blogosphère politique. Personnellement, ce n'est pas seulement le silence de Quitterie qui m'éloigne de mon blog, c'est aussi l'injonction qui est faite aux blogueurs d'entrer dans une case ou une autre. La circulation spontanée des idées est faible dans la blogosphère. J'ai écrit des quantités d'articles qui contenaient des quantités d'info ou d'analyses largement aussi pertinentes que celles des autres, mais la lecture n'a jamais dépassé le cadre de la blogosphère démocrate, sous prétexte que j'exprimais surtout mon soutien à Quitterie. Eh bien, ce soutien défrisait mes éventuels lecteurs ? Tant pis pour eux, je ne regrette rien, mais je ne vois pas pourquoi je me commettrais à continuer à livrer mes info et mes analyses. Si l'on veut me lire (vox clamans in deserto), que l'on convainque Quitterie d'écrire, ce qui ne serait pas utile d'ailleurs seulement à moi, car le silence de la sensibilité qu'elle était seule à exprimer accompagne le glissement manifeste de notre pays vers un abîme qu'on sous-estime.
En résumé, le blogo crève ? On s'en fout, rendez-nous des gens qui aient vraiment des choses à dire, rendez-nous Quitterie.
@Hervé,
Oui, tu as raison: l'outil blog (mais aussi les réseaux sociaux) ont tendance à cloisonner les territoires. Chacun est appelé à rester dans sa "niche". Cela s'explique par l'outil lui-même, qui est formaté "marketing" par sa nature même: on l'oublie trop souvent.
Sinon, pour ce qui concerne ta motivation de blogging, je souhaite que tu passe le cap de la déception, pour retrouver le gout de t'exprimer, juste pour le plaisir.
Le problème n'est pas la rage dans la vie (la rage de vivre).
Le problème est ce passage de nos forces vives à l'écriture et ça, c'est autre chose. Comme l'écrivait Flaubert, heureusement ou malheureusement, " on n'écrit pas ce qu'on veut".
Tout le monde ( ou presque) a fait cette expérience douloureuse d'avoir plein de choses à dire et à écrire et une fois écrit, le billet est bon à foutre en corbeille.
C'est que pour traverser cette épreuve et - in fine - faire passer sa rage dans l'écriture, il faut de la pensée, de la douleur, de la couleur, un hors-soi, une recherche de forces insoupçonnée, de la stupidité de la naïveté, une transformation, des pensées erratiques, une détermination à toute épreuve etc...
Et là-dedans, rien, absolument rien de naturel.
@Bibi,
Tu as tout dit! Au-delà d'une vision naïve (tout le monde a quelque chose a dire, tout le monde peut le dire), il y a un chemin... à chacun de savoir qu'il est escarpé.
A la question qu'est-ce qu'un bon article, je réponds par une autre question, qu'est ce que le bon?
Un bon article pour moi (bloggueur), c'est un article qui me donne du plaisir à l'écriture, du travail et de la recherche pour me faire avancer dans ma quête, une mise en page un peu travaillée qui évite les gros pâtés habituels et une vie après le "publier", sous entendu des visites, des commentaires, de l'interaction.
Un bon article c'est quand je me donne un peu plus que normalement pour aller chercher quelque chose de nouveau, de fragile, de réfléchi qui pousse la réflexion un peu plus loin que d'habitude avec l'effort de packaging et mise en page pour que ce soit beau.
Un bon article pour moi (en tant que lecteur), c'est un article qui m'apprend quelque chose que je ne sais pas, un article qui me fait rire, un article qui me fait me poser des questions. En gros un bon article est un article qui me fasse avancer dans ma quête, un article qui apporte du nouveau sur ce que je sais ou qui me fasse juste passer un bon moment.
@Zoupic,
Oui, qu'est-ce que le bon? C'est subjectif, mais il y a des éléments objectifs, comme je le dirai dans le prochain article!
j'y pensais il y a peu.
on pensait que les adolescents étaient décérébrés, ne lisaient plus. Le SMS trop pauvre.
Mais ils écrivent. Je suis pas fan de skyrock, mais qu'est-ce qu'ils mettent de l'énergie là-dedans.
Un bon article, c'est très simple et c'est celui qui aurait le plus de succès sur ton blog et des autres d'ailleurs : " Noms et prénoms véritables de tous les pseudos qui gravitent sur le net "
Les plus grandes surprises de la traîtrise du genre humain,hé,hé !
Intéressant, article et commentaires compris. Un article facile attire beaucoup de lecteurs, mais brièvement : ils repartent aussitôt. Un article difficile attire peu de lecteurs, mais ceux qui s'accrochent sont fidèles en général. Reste à savoir ce que le blogueur veut, au fond : quantité, ou fidélité.
Le blog permet de faire un peu tout, finalement, si sa brièveté peut faire peur (pourquoi faire un article compliqué s'il est oublié au bout de deux jours ?) il faut savoir aborder ça comme un avantage. Peut-être que c'est l'occasion de tenter des choses : si c'est nul, ça sera vite oublié, autant prendre le risque de le faire.
Après, la clef c'est l'attitude que tu décris : si tu es content d'avoir écrit ce billet finalement peu lu, tu peux t'épanouir. Le contraire provoque de l'aigreur. L'humilité permet de bloguer sans s'aigrir.
@Balmeyer,
C'est un travail de longue haleine, un travail sur soi: donc, oui, on apprend l'humilité!
Très bon article. Et j'ai beaucoup apprécié les commentaires également.
En ce qui me concerne, le bon article informatif (là je parle de la formule blog) est également celui qui propose un angle original, une approche innovante du sujet traité.
Lorsqu'il s'agit d'une chronique, elle gagne à être percutante, en faisant cohabiter second degré et pertinence (pas toujours facile).
Sur le blog, on peut choisir de prendre ou non du recul, d'être "à chaud" ou dans une réflexion patiemment mûrie, mais je pense que ce qui est bon au final, c'est ce qui "reste" : il m'est arrivé de mettre hors ligne des articles que je trouvais mauvais après coup, même s'ils étaient beaucoup lus, et de laisser au contraire en ligne des articles auxquels je m'étais attachée.
Le bon article, c'est peut-être aussi celui dans lequel on a mis la juste dose d'affect ?
Enfin, un bon article réussit, en ce qui me concerne, à impliquer le lecteur, à le mettre en situation, et à lui faire sentir qu'il n'est pas que spectateur de ce qu'on lui propose : et c'est là qu'intervient la dynamique interactive propre au blog. La démarche de lecture est une chose, mais amener le lecteur à commenter, à ne pas être passif devant le contenu, c'est très intéressant, et enrichissant pour l'auteur : être interpelé, remis en question, confronté à son contenu par les réactions des lecteurs, c'est vraiment riche.
Et ça demande en effet une forte implication, une constance dans l'effort, et la capacité à donner quelque chose qui s'apparente à une force vive, brute ou au contraire très travaillée. On pense au départ l'offrir aux lecteurs, et au fil du temps, on s'aperçoit que c'est aussi à soi qu'on offre des choses, sur le plan humain.
Au final, le bon article, c'est peut-être aussi celui sous lequel on commente longuement en se disant à la fin : mince, j'ai pondu une tartine et envahi ce blog... Parce que cet article a suscité des choses et que j'avais envie de les partager. :)
@Gaëlle Marie,
"la juste dose d'affect".
oui, c'est juste!
Merci pour ton commentaire. ;-)