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Et si on lui coupait le téléphone?

La rédaction du Monde a eu l'idée de demander à une jeune journaliste d'écrire un article sans utiliser Internet.

L'idée est amusante, mais débouche sur une conclusion banale. La jeune femme cherche d'abord des informations dans les archives du journal. Puis, elle prend contact avec des experts du sujet à traiter (le Groënland). Elle réalise une interview et, enfin, s'apprête à rédiger son article. Quoi de plus banal?

Les commentateurs de l'article ne sont pas très convaincus de l'intérêt de l'expérience. "Cette mise en abyme tautologique et corporatiste montre la distance désormais entre ce qu'une jeune journaliste de 23 ans pense être son métier, à savoir cliquer et téléphoner, et ce qu'elle aurait pu (re)découvrir, le journalisme de contact direct, d'investigation" note un lecteur.

En effet, ce que nous dit en creux cet article, c'est que le journaliste ne saurait se passer d'aller sur le terrain (en Afghanistan, dans les usines, ou chez les vieux écrivains...). Téléphoner, c'est bien, mais rencontrer physiquement, c'est mieux.

Et si on lui coupait le téléphone? Après tout, l'expérience technophobe peut être poussée très loin.

Hélas, dès le deuxième article de la série, la jeune journaliste a retrouvé son ordinateur. Elle nous livre une énième réflexion sur l'article de Nicholas Carr "Is google making us stupid". Article qui a déjà été abondamment cité sur les blogs et ailleurs.

Mais cette expérience de "nombrilisme corporatiste" très parisianiste (comme me le disait sur Twitter un journaliste madrilène) a au moins l'intérêt de dégager ce qui enrichit un article (des informations puisées sur le terrain) et ce qui le plombe (la redite de données pêchées sur Internet).

NB: je tiens à préciser que mon titre reste humoristique et que je n'ai aucune intention agressive envers l'auteur de l'article, lequel est très bien rédigé, ce qui est plutôt agréable.

Commentaires

  • Lui couper le téléphone, d'accord. Mais comment elle prend ses rendez-vous ? Euh... par mail ?

  • Sans téléphone, c'est encore possible : il suffit d'envoyer un télégramme. Le service existe toujours même s'il est devenu très confidentiel, mais les télégrammes sont en général... téléphonés à la personne que l'on veut joindre.

  • En effet il y a des expériences plus originales à faire !
    Mais d'un autre coté les journalistes "classiques" profitent souvent du travail des webmasters ou des blogueurs !
    Bonne fin de journée, Gael

  • Qui a eu cette idée ? Un comité de rédaction qui pense quoi d'internet ?
    Sujet à creuser de leur côté !
    :-))

  • Plus intéressant : l'article paru dans les Inrocks deux semaines plus tôt

    http://www.lesinrocks.com/actualite/actu-article/t/1250013060/article/un-jour-sans-internet/

  • Internet est assurément un outil indispensable de la recherche d'information, le problème survient quand le journaliste se contente d'agréger et de synthétiser cette info.

    En d'autres termes, l'abondance d'information risque de "déresponsabiliser" le métier ("je ne creuse pas davantage car j'ai déjà tout ce qu'il faut sur le Web").

    Cet article du Monde, plein d'humour, a au moins le mérite de rappeler la nécessité d'enquêter pour parvenir à un journalisme de compréhension.

    Mon point de vue sur le sujet : http://www.lepost.fr/article/2009/08/28/1672962_pour-survivre-le-journalisme-ne-doit-pas-imiter-mais-se-differencier.html

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