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Journalisme - Page 14

  • Hiérarchie de l'information et machisme ordinaire

    scarlett-johansson-allure-nov-05.jpg

    Quelques liens... et un peu de machisme ordinaire... et inconscient...

    Les informations qui suscitent le plus de réactions émotionnelles sont mises en avant par les médias. (Chiens écrasés)

    Une dépèche de l'AFP sur les 38 membres du secrétariat national du PS, 19 femmes et 19 hommes.

    Seulement, l'AFP cite le nom des 19 hommes mais ne mentionne que 6 femmes. "Un classique du machisme inconsient. Les hommes méritent tous d'être cités individuellement, les femmes par contre sont une masse indistincte dont arrivent (avec beaucoup d'efforts) à émerger quelques têtes." (Olympe et le plafond de verre)

    • Scarlett Johansson pendue au téléphone _ photo. (Popholic)

    C'est l'une des propositions qui sortira de l'un des groupes "Presse et Société" et qui sera transmise à l'Elysée le 4 décembre à l'issue des Etats Généraux de la Presse Ecrite. (Benoît Raphaël)

    Le Monde est embarassé lorsqu'il doit mentionner dans un article le rôle de Lagardère, actionnaire à la fois du groupe Le Monde et du monde.fr (Champignacien)

  • Appel de Marianne

    ... pour l'indépendance et le pluralisme des médias. Signons!

  • Christophe Barbier de L'Express et le journalisme hybride

    Journalisme hybride, c'est une expression qui me vient à l'esprit en écoutant une interview de Christophe Barbier, le directeur de l'Express. L'expression semble péjorative. Elle ne l'est pas: elle signifie juste que le journaliste doit être amené à faire plein de choses différentes et à aborder des disciplines qui, a priori, ne font pas partie de son métier.

    express-interview-carla_s.jpgJ'ai entendu une interview de Christophe Barbier il y a quelques jours (sur France Culture, émission masse critique).

    Il y développe une conception du journalisme qu'on pourrait appeler "hybride". Mais hybride comment? Je vais essayer d'expliquer.

    1. Journaliste et invité. Tout d'abord une remarque. Jusqu'à une époque récente, on n'aurait pas jugé bon d'interviewer un interviewer. Il se trouve que l'émission "masse critique" porte sur les "industries culturelles". Donc, il est probable d'interviewer le patron de l'Express.

    Voilà une première forme d'hybridation: interviewer ou interviewé, les rôles peuvent s'interchanger.

    2. Journal et filet garni. Deuxième hybridation: le patron de l'Express cherche à vendre son journal mais il accepte aussi de proposer d'autres produits. Des gadgets électroniques, montres, Cd Rom et autres disques. L'Express n'est pas le seul à le faire. Et c'est, nous assure Barbier, un part normale de son job.

    3. Multisupport. Si vous aimez Christophe Barbier, vous allez être servi. Vous pouvez le retrouver en achetant l'Express, mais aussi sur son blog (écrit) et son édito vidéo (avec l'écharpe rouge), mais aussi dans les émissions de télé et de radio où il se produit. Un journalisme total, comme il y a eu un football total...

    4. Journaliste et manager. En arrivant à l'Express, Barbier a joué les cost killer en coupant des têtes. Il a viré plusieurs éditorialistes aussi grassement payés que pontifiants, dont l'éruptif Claude Allègre. Cette double casquette, éditoriale et managériale, semble donner de bons résultats.

    5. People et politique. Pendant l'émission, Barbier a vanté le gros coup réalisé par l'Express: la première interview exclusive de Carla Bruni. Et de justifier le mélange des genres entre politique et people. Pour lui, ce n'est pas la politique qui a investi le champ du people, c'est au contraire le people qui est devenu politique. Voilà une autre hybridation assumée.

    6. Journaliste et people-litique. Liée à la précédente hybridation, il y a celle qui voit Carla Bruni assister au mariage de Christophe Barbier. Le journaliste devient un people ou un pipolitique, au choix.

    7. News you can use. L'Express, version Barbier, abreuve son lecteur d'infos pratiques. Les "news you can use", selon l'expression employée par Barbier. Des dossiers qui peuvent lui être utiles dans la vie de tous les jours. Je ne sais pas si l'on peu parler d'hybridation, mais il y a un peu de ça. En effet, l'Express est un magazine d'actualité. En ampiétant sur le terrain des magazines spécialisés, il pratique une forme d'hybridation.

    8. Flou politique. A côté du Point qui est clairement à droite et du nouvel Obs, clairement à gauche, ou de Marianne, désigné pro-Bayrou, l'Express ne se définit pas clairement par son appartenance à un courant politique. Ni à droite ni à gauche, sans être au centre, l'Express est difficile à situer. A moins qu'il ne soit pro Carla?

  • Nouvelles pressions sur des journalistes

    Des pressions sur des journalistes. En Russie? En Tunisie? Non, en France.

    • En une semaine, quatre convocations et une mise en examen dans trois médias. La liberté de la presse régresse dans l'Hexagone. (Rue89)

    "Ainsi Joseph Tual, journaliste à France 3, a expliqué comment un reportage de trois minutes diffusé le 22 octobre 2007 - dans lequel il révélait le lancement de cinq mandats d’arrêts contre des hauts dignitaires marocains dans l’affaire Ben Barka - lui a valu d’être interrogé le 20 novembre dernier par la justice française. Le juge Gounot, très intéressé par les sources du journaliste, l’a convoqué comme témoin assisté. Trois longues heures d’audition durant lesquelles Joseph Tual s’est refusé à communiquer ses sources. Le 22 octobre 2007, c’était aussi la première visite d’Etat du président Nicolas Sarkozy au Maroc…" (Bakchich)

    "En décidant d’exiger de l’auteur d’un reportage à haute teneur politique la révélation de l’identité de ses sources, le parquet soumet d’une part un journaliste à une pression scandaleuse, et met d’autre part un magistrat dans l’embarras. Le principe du droit à la protection du secret des sources autorise Joseph Tual comme tous ses confrères à garder le silence, un droit dont l’inscription explicite dans la loi sur la presse de 1881 est, de surcroît, actuellement en discussion au Parlement." (Reporters sans frontières)

    Une pétition lancée par les salariés de l'AFP (Agence france presse). Extrait:

    "Nous refusons toute modification qui aurait pour effet soit de transformer l'AFP en agence gouvernementale, soit de la livrer en totalité ou en partie à des entreprises privées quelles qu'elles soient et sous quelque forme que ce soit". (via Hervé Torchet)

    Signer ici

  • Carte de France des plans sociaux


    Agrandir le plan

    Cliquez sur le lien en bleu pour accéder aux détails. C'est bel exemple d'utilisation des nouveaux médias pour illustrer les effets du nouveau capitalisme...

    source: Mediapart.

  • Etats généraux de la presse, le off

    Les "Etats généraux de la presse" ont été lancés le 2 octobre. Problème: ni les lecteurs ni les journalistes (à de rares exceptions près) n'y sont conviés.

    En réponse, le site Médiapart et Reporter sans frontières organisent le lundi 24 novembre les "Etat généraux de la Presse, le Off", une soirée consacrée à la défense de la presse libre et indépendante.

    Plus d'infos sur monputeaux.com.

  • Qui n'a pas eu son supplément numérique?

    ordi.jpgAujourd'hui, avec Le Monde, il y avait un supplément numérique. Gratuit, ça va de soi.

    Bien sûr, comme c'est le Monde, c'est un peu différent. Pas un catalogue avec tous les produits sélectionnés par la rédaction. Non, des articles de fond, des interviews de pros, et puis, quand même, quelques photos de produits.

    Le Point et l'Express ont sorti leur supplément numérique la semaine dernière. Le Nouvel Obs va bien nous sortir le sien cette semaine, ou la semaine prochaine. Y a pas que le congrès de Reims dans la vie.

    La palme du supplément numérique revient quand même, c'est logique, à Wired. Papier glacé, nouveautés en vogue aux US, prix en dollars. C'est pas du supplément numérique au rabais.

    Les magazines scientifiques s'y mettent. Les magazines féminins aussi. L'équipe sans doute aussi. Paris Turf ou Détective pourquoi pas.

    Au fait, qu'est-ce que vous achtez pour Noël?

  • çapresse.org: des journalistes cogitent sur leur metier

    çapress.org est un site qui s'est ouvert au début du mois.

    Il est animé par un collectif de journalistes. Leur objectif: débattre sur l'évolution de la profession de journaliste. Ils se définissent ainsi:

    "L’association « ça presse ! », née en 2007 à Paris, est un collectif de journalistes de tous horizons réunis par le désir de réfléchir à la pratique de leur métier pour l’améliorer et - pourquoi pas ? - le réinventer !"

    Capresse dénonce la façon dont se déroulent les Etats généraux de la presse: les journalistes y sont quasi absents, voire indésirables; et, dans l'ensemble, ce processus laisse sceptique beaucoup de personnes, compte tenu des liens très forts qui existent entre le président de la République et certains propriétaires de groupes de médias.

    On peut légitimement s'interroger sur les petits arangements entre amis qui pourraient résulter de ces Etats généraux, estime Jacques Trentesaux, président du collectif "ça presse!" (voir la video).

  • Chaînes PUBliques, sans PUB où trouver le PUBlic pour les annonceurs ?

    Auteur invitée.

    Aujourd'hui, je publie un article d'Anne-Sophie Vandaele.

    Cette étudiante en Mastère Marketing Management et Communication à l'ESC Toulouse m'a contacté car elle souhaitait publier ce texte dans le cadre de son Mastère. Et elle a choisi Crise dans les médias pour le faire.

    C'est avec plaisir que je le publie, car il est lié directement aux problématiques traitées sur ce blog.

     

    Janvier 2008. Annonce de Nicolas Sarkozy, Président de la République française. 2009 marquerait la suppression de la publicité sur les chaînes publiques. Bouleversement.

    Bouleversement pour les chaînes publiques ? Bouleversement pour les annonceurs ? Bouleversement pour l’industrie publicitaire dans sa globalité certainement.

    Terrain d’exposition important pour les annonceurs, mode de financement clé pour les chaînes de télévision, la publicité télévisée semble constituer un maillon important de l’économie.

    Comment les annonceurs vont-ils réagir face à cette perte de visibilité au travers de ce média très puissant ? Les potentialités des nouveaux médias sont-elles assez intéressantes pour forcer les annonceurs à redéfinir leur stratégie en profondeur ?

    La télévision, un média publicitaire puissant au cœur de la stratégie des marques

    Sans surprise, le petit écran est le média publicitaire par excellence. Puissante, fortement investie par les annonceurs, la télévision constitue aujourd’hui un élément incontournable de l’industrie publicitaire. Sans aucun doute placée au cœur de la stratégie des annonceurs grâce à la visibilité qu’elle offre, elle constitue le centre nerveux de tous les médias. Cependant, victime de son succès, la vocation première de la publicité télévisée semble détournée par la multiplication des marques à l’écran. Le ratio investissement/visibilité, facteur de rentabilité pour les annonceurs, semble en être la première victime. Les coûts n’en demeurent pas moins affectés avec des tarifs publicitaires qui ne cessent d’augmenter.

    Des investissements publicitaires colossaux qui constituent cependant le moyen clé de financement pour les chaînes de télévision. Mais attention chaînes privées/chaînes publiques : loin d’être le même combat. Si pour les chaînes privées (TF1, Canal+, M6, chaînes privées de la TNT, chaînes locales) ces recettes publicitaires constituent 100% de leur financement, il n’en est pas de même pour les chaînes publiques France 2, France 3, France 4, France 5, ARTE, RFO) financées par diverses ressources, à la fois d’ordre commercial et d’ordre public.

    Les chaînes publiques, soumises à des restrictions d’ordre étatique, ne peuvent donc pas proposer autant d’écrans publicitaires que les chaînes privées. Cette suppression de la publicité va donc radicalement modifier la donne pour le groupe France Télévisions.

    France télévisions : la nouvelle donne

    Les chaînes publiques de demain ? Une télévision dite plus « culturelle » voire même « une autre télévision » selon Thierry Cheleman, Directeur médias Havas Sports. Le petit écran d’ordre public revendique en effet, des chaînes sans pub ou presque, mettant en avant l’histoire et la créativité française. Un projet de loi qui impliquerait une redéfinition non seulement des financements de la télévision publique mais aussi de la grille des programmes de France Télévisions. Cette révision représenterait une perte financière de 800 millions d’euros.

    Un nouveau mode de fonctionnement qui engendre de nombreuses polémiques quant à l’avenir de ces chaînes : Quels financements ? Qu’en sera-t-il de la pertinence des programmes ? À ce jour, ce qui semble certain, est l’importance de l’enjeu économique que cela engendre pour les chaînes privées. En effet, ces dernières qui continueront de proposer de l’espace publicitaire, profiteraient  de ce revirement stratégique en bénéficiant d’une coupure publicitaire supplémentaire. « Le principe serait de passer de la contrainte des 12 minutes maximum par heure glissante (spécificité française) aux 12 minutes par heure d'horloge; de passer d'une contrainte jour de 6 minutes en moyenne par heure à 9 minutes. Par ailleurs il est également question d'introduire une 2e coupure dans les films et œuvres » explique un cadre de TF1 Publicité. Selon lui, dans ce contexte, il ne faut pas négliger l’importance de l’émergence des chaînes de la TNT : « les chaînes de la TNT progressent fortement en audience et pourraient être perçues par les annonceurs comme une bonne alternative à l'espace publicitaire de France Télévisions ». Par ailleurs, l’action en bourse des groupes privés poursuivrait sa hausse depuis l’annonce de la suppression de la publicité. Une redistribution de l’espace publicitaire néanmoins soumise à conditions : la télévision publique sera financée « par une taxe frappant les opérateurs de téléphonie et d’Internet à hauteur de 0,9% de leur chiffre d’affaires et par un prélèvement de 3% sur les recettes publicitaires de toutes les chaînes ». Une démarche qui tend à modifier la répartition des investissements publicitaires : les annonceurs vont-ils continuer d’investir dans les médias dits traditionnels ou vont-ils réorienter leur stratégie vers les nouveaux médias, des modes de communication en plein essor?

    L’essor des nouveaux médias, un marché porteur ?

    Aujourd’hui, en marge des médias dits traditionnels parmi lesquels on retrouve la télévision, de nouveaux médias font leur apparition et émergent petit à petit dans le paysage publicitaire. Dans une société qui a adopté ces nouveaux modes de communication, la publicité investit ces terrains du quotidien. Internet et téléphonie mobile font ainsi l’objet de nouveaux usages et deviennent de nouveaux modes de communication intégrés. Des outils du quotidien qui deviennent de véritables médias. Des nouvelles stratégies de communication et phénomènes de « propagation de l’information » voient le jour : le buzz marketing, le marketing viral, ou encore les communautés de blogueurs…Des nouveaux modes de communication qui permettent un ciblage particulièrement précis, puisqu’on assiste à des campagnes très particulières telles que celles mise en place par Myspace, présentant un système qui permet d’adapter les publicités aux contenus publiés par les utilisateurs sur leur page personnelle.

    Les géants de l’Internet s’attellent également au développement de ces stratégies de communication nouvelles : Google ouvre son réseau publicitaire aux « Widgets », Microsoft souhaite racheter Yahoo, un business qui semble porteur et dans lequel tout le monde veut être un acteur impliqué.

    Aujourd’hui, le couple média/hors média est indivisible au service d’une stratégie optimale. Si l’investissement média permet une visibilité certaine, il n’est pleinement efficace aujourd’hui que s’il est accompagné d’un investissement hors média. Une démarche qui semble aujourd’hui incontournable pour les annonceurs et qui tend à se renforcer.

    Un relais média/hors média qui tend à prendre de l’ampleur au travers de stratégies plus ciblées, plus personnalisées de type « one to one » et qui tend à se renforcer avec l’émergence des nouveaux médias. Le but de ces nouvelles stratégies ? Intégrer le quotidien des consommateurs, multiplier les points de contacts avec ces derniers et leur donner l’impression que leur démarche vers les marques est personnelle et non forcée. Plus précise que les mesures d’audience média, la communication via les nouveaux médias implique une démarche mesurable qui permet d’entreprendre des stratégies anticipées et ciblées.

    image1.jpg
    Des nouveaux médias qui permettent notamment la diffusion de contenu vidéo avec pour centre nerveux la télévision. On compte ainsi 65% des français qui auraient déjà utilisé d’autres modes de diffusion pour visionner la télévision, 2/3 des internautes qui seraient attentifs à la pub en vidéo. On assiste à une réelle adaptation des contenus aux nouveaux modes de communication et aux nouvelles tendances sociétales. Selon David Popineau, Responsable Nouveaux Média au sein de Disney Télévision France : « L’utilisation de ces nouveaux médias dans une campagne publicitaire me paraît maintenant complètement indispensable. La valeur ajoutée de ces médias est qu’ils apportent un plus par rapport à un simple spot tv ou une annonce presse. Ils donnent accès à plus de contenus pour découvrir le produit ». Cependant le développement des nouveaux médias offre-t-il un dispositif aux potentialités suffisantes pour redéfinir profondément la stratégie des annonceurs ?

    Aujourd’hui 5 grands médias, demain 40, l’émergence d’une nouvelle forme de publicité ?

    Si le développement des nouveaux médias offre des potentialités intéressantes, ils ne semblent cependant pertinents qu’en tant que relais aux autres médias et ne font difficilement l’objet d’une stratégie optimale à eux-mêmes. Médias traditionnels  vs Nouveaux médias ? Le choix ne semble plus être à faire. Les deux dispositifs semblent complémentaires et interdépendants. Ainsi, selon David Popineau, Responsable Nouveaux Média  au sein de Disney Télévision France:«  la réclame tv a encore de beaux jours devant elle. Maintenant, le web va continuer à monter en termes de revenus publicitaires, car une campagne web est beaucoup moins chère et tout aussi impactante qu’une campagne TV sur les cibles enfants/ados/jeunes adultes ». Les opportunités de développement pour les annonceurs semblent reposer sur des stratégies de type multicanale où les médias fonctionnent avec des dispositifs complémentaires. C’est ce qu’affirme une employée de Tf1 Publicité : « nous croyons effectivement à la complémentarité des dispositifs TV-Web et non à la cannibalisation. ». Tf1 Publicité revendique notamment ce point de vue dans une étude qui « explore la complémentarité de ces deux médias en matières de pratiques, de perception et d’efficacité publicitaire. » Cette étude permet de comprendre avec précision les atouts pour les marques de ce type de dispositif. (Extrait tableau ci-dessous).

    image2.jpg

    Une complémentarité au service d’une forte efficacité publicitaire qui intègre les nouveaux médias : « Nous croyons effectivement à l'utilisation des nouveaux médias et au cross média : un pôle 361 (contraction de 360 et TF1) vient d'ailleurs d'être créé pour développer ce type d'offre » affirme une employée de Tf1 Publicité.

    Thierry Cheleman, Directeur médias Havas Sports, quant à lui, pense qu’Internet, téléphonie 3G et télévision cohabitent. Il précise que la stratégie de l’annonceur arbitre souvent au bénéfice de TF1 et M6. Selon lui : « La suppression de la publicité sur France Télévisions favorisera les parts de marché de TF1 de M6 et de la TNT ».

    Il précise toutefois que les nouveaux médias sont un bon complément, ces supports permettent une meilleure approche du consommateur. Il souligne néanmoins que « les nouveaux médias ne supplanteront pas, dans l’immédiat, le mass média qu’est la télévision…L’avenir c’est la segmentation de l’audience  et un ciblage de plus en plus pointu qui demandera d’avantage d’expertise. Le marché publicitaire entre dans une période de troubles » poursuit Thierry Cheleman

    .Une chose est certaine, la suppression de la publicité sur France Télévisions ne bouleversera pas l’ordre établi dans la stratégie des annonceurs, mais elle ne fait que confirmer, parallèlement au développement des nouveaux médias, la nécessité, dans un futur proche, de repenser leurs stratégies à savoir : diversifier et adapter leur communication en termes de contenu, de ciblage et de dispositif de manière générale.

  • La France 35eme au classement de la liberte de la presse 2008

    rsf.JPGReporter sans frontières a publié son dernier classement mondial de la liberté de la presse.

    La France apparaît en 35ème place. Pour rappel, elle était 11ème en 2002. Et en 2012, combien, à votre avis?

    Reporters sans frontières note que l’Hexagone “détient depuis deux ans le record européen en nombre d’interventions policières ou judiciaires liées au secret des sources, avec cinq perquisitions, deux mises en examen et quatre convocations de journalistes. Le placement en garde à vue de Guillaume Dasquié (geopolitique.com) par la Direction de la surveillance du territoire (DST) en décembre 2007, les perquisitions et la mise en examen d’un journaliste d’Auto Plus, prouvent que la protection du secret des sources n’est toujours pas garantie au ‘pays des droits de l’homme’.”

    Interrogé lors d’un point-presse, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, qui venait de prendre connaissance du classement, a anticipé les critiques, assurant que l”a France est particulièrement active au sein des enceintes multilatérales pour promouvoir la liberté de la presse. Nous intervenons régulièrement en faveur de journalistes menacés ou dont l’action est entravée où que ce soit dans le monde.” (source: redac info)

    "Ce n’est pas la prospérité économique, mais la paix qui garantit la liberté de la presse. Tel est l’enseignement principal du classement mondial de la liberté de la presse", explique RSF.

    Pour se consoler on peu toujours noter que les USA sont 36ème et l'Italie 44ème.

    On peut aussi rêvasser en contemplant le classement de la Chine, 167ème. Pourtant, pendant les JO, tout le monde n'y a vu que du feu!

    Qui sont les premiers du classement? L'Islande, le Luxembourg, la Norvège, l'Estonie, la Finlande. Question métaphysique: la liberté de la presse s'exerce-t-elle mieux quand il fait -15°?

  • Journalisme sur le web: des hierarchies bouleversées

    "Ne dites pas que je travaille pour un site web, ma mère croit que je suis journaliste", écrivent Elyzabeth Lévy et Philippe Cohen (dans Notre métier a mal tourné).

    Ainsi, le journaliste sur Internet découvre un nouveau métier, des contraintes nouvelles. Comme l'écrit Marie Bénilde (Monde diplomatique), l'écriture web est surtout quantitative, elle fait la part belle à la vidéo (gag) et abolit la hiérarchie de l'information:

    "Les travers du journalisme en ligne apporteur d’audience se mesurent aussi à l’aune d’une dérégulation totale du métier. Noyé dans le flot incessant des nouvelles, le professionnel recruté pour son hyperréactivité sur la Toile joue au serpent qui se mord la queue : il fait savoir ce qui se sait, montre ce qui se voit, réagit à ce qui génère des réactions. Comme l’atteste le défilé ininterrompu de nouvelles plus ou moins anecdotiques et de vidéos sur le site Lepost.fr, édité par Le Monde, la hiérarchie de l’information n’a plus cours dans un cybermonde où prime la dernière livraison inédite. « Qu’est-ce qui importe dans ce flux mécanique ? » : telle est sans doute la dernière question que le journaliste de l’ère numérique est invité à se poser. Le discours patronal chante pourtant les vertus d’un métier régénéré par son aptitude à trier et à mettre des « contenus » divers sur les rails. Sans doute plus à la façon d’un chef de gare que d’un conducteur de locomotive. Le train de l’Internet n’attend pas, mais nul ne sait où il va."

    La recherche de la rentabilité est ardue. La course à l'audience est effrénée.

    "Les propriétaires misent en effet sur l’accumulation d’audience à travers des sites de médias gavés d’espaces vidéo qui se prévalent d’inventer une « nouvelle écriture journalistique ». En réalité, il s’agit surtout de satisfaire la demande en contenus multimédias d’ordinateurs reliés à des réseaux à haut débit obéissant à des logiques de télécommunications. Un tel paramétrage des sites, souvent conçu par des directions informatiques, détourne d’autant plus facilement du journalisme que l’économie de la presse incite à la réduction des coûts. Tel est le prix à payer tant que les recettes publicitaires sur le Net ne contrebalancent pas la chute des revenus du papier".

    De acteurs, déjà anciens, s'affirment comme les mastodontes de l'information: les portails. Google et Yahoo, mais aussi orange ou voila.fr. Ils puisent directement à la source (L'AFP) et peuvent subir des changement de ligne éditoriale au gré des rachats (exemple: orange racheté par Dassault):

    "Les portails de Yahoo, Orange ou Google comptent en effet parmi les sites d’information les plus consultés en France avec ceux du Monde ou du Figaro. Particularité de ces acteurs nés sur Internet ou venus des télécommunications : ils agrègent des contenus en provenance d’autres sites d’information et des dépêches d’agences de presse, là où les médias traditionnels mobilisent des rédactions dédiées à leur production en ligne. Comme tels, ces nouveaux supports n’ont donc pas à proprement parler de ligne éditoriale. Depuis début juin, le site Orange.fr, consulté par quinze millions six cent mille visiteurs chaque mois, s’en remet aux journalistes du Figaro, propriété du sénateur UMP Serge Dassault, pour animer une interview politique quotidienne, ou à Radio Classique, propriété de M. Bernard Arnault, pour alimenter son espace en entretiens avec des patrons ou des acteurs de l’économie. La page d’accueil du portail, qui fait miroiter des informations sur les services, les sports ou les loisirs, délègue à l’AFP sa partie « actualités », où les internautes sont invités à réagir à travers des forums".

    (Le Monde diplomatique)

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