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Journalisme - Page 13

  • Assises du journalisme: pour une information de qualité

    Je relaie ce billet de Marc Mentre, à propos des Assises internationales du journalisme, qui se sont déroulées le 20 janvier (à lire aussi les "sarcasmes" de Pierre).

    Lire la suite

  • Ignorer la critique des médias?

    Signalons cet article de Serge Halimi, directeur de la rédaction du Monde diplomatique, qui recense les différentes (mauvaises) raisons pour lesquelles un certain nombre d'intellectuels refusent la critique des médias. (via Marianne)

  • Bruit de fond médiatique et idéologie dominante

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    Oublions ce que nous avons vu au journal télé, ce que nous avons lu sur des sites d'information, des magazines, des "journaux papier", ce que nous avons entendu à la radio. Oublions le contenu. Ce qu'il reste: un bruit de fond, un brouhaha, une tonalité, toujours la même, quelque soit l'actualité.

    Cette tonalité, on peut la comparer au fond d'un tableau, ou à un bruit de fond. Pour le dire autrement, ce "bruit de fond", c'est une idéologie. L'idéologie dominante. Dominante, puisque c'est elle qui s'impose, finalement, et qui nous conditionne.

    Je relèverai six traits qui caractérisent ce "bruit de fond" perceptible dans les médias. Il y en a certainement d'autres.

     

    1. Court terme et urgence

    C'est l'évidence: les médias traitent de l'actualité. Il est donc normal que ce soit le présent qui fasse l'objet des reportages.

    Mais, avec les nouveaux moyens d'information, l'actualité se traite en temps réel. La guerre en direct s'invite en image à la télévision; Internet permet d'aller encore plus vite. Les blogs peuvent rendre compte d'un événement pendant qu'il se produit. Et on va encore plus vite avec Twitter ou les sites de partage de vidéos. Les sites d'informations utilisent ces outils, exemple: Aljazeera avec Aljazeera sur la "Guerre de Gaza".

    L'urgence, le court terme, finissent par former un "bruit de fond", une évidence, un "naturel". Mais on sait bien que rien n'est naturel et que ce qui se donne pour naturel est idéologie. Et cette idéologie du court terme, on le voit à l'oeuvre partout dans la société, et notamment dans l'économie et la finance.

     

    2. Dramatisation

    Les médias racontent des histoires. Ils construisent des récits.

    Dans toute histoire, il y a des personnages. Ils rendent l'action plus vivante; ils font mieux comprendre les idées qui sont en jeu dans l'actualité.

    Pourquoi l'Europe est si peu présente dans les journaux télévisés? Parce qu'elle n'a pas de personnages à mettre en scène. Juncker, Barroso et autre Delors: ce ne sont pas des personnages... ou alors des personnages d'une pièce de Beckett sans le génie de Beckett.

    En revanche, Sarkozy est un personnage. C'est aussi ce qui explique son omniprésence dans les médias.

    Dans toute histoire, il y a une tension. Tension entre le bien et le mal, quand l'histoire est simpliste. Tension entre des groupes sociaux et des idées, quand les choses sont plus complexes.

    Enfin, la dramatisation suppose toujours un retour au calme. Pas forcément le happy end hollywoodien, mais un retour à la normal, après la crise. Dans la classique structure du récit en 5 parties, enseignée dès le collège, la situation finale est un retour à la normale.

    Par conséquent, le fait d'utiliser la forme du récit présuppose une vision d'un monde stable, où rien ne change vraiment, où on revient sans cesse à des états stables. En gros, on pourrait appeler ça une vision "bourgeoise" du monde, si le terme avait encore un sens aujourd'hui.

     

    3. Transparence

    Les médias veulent sans cesse nous montrer le dessus des choses. Ils prétendent le faire, tout du moins.

    L'idéologie de la transparence suppose que l'on n'ait rien à cacher. Dans le pire des cas, c'est la télé réalité, avec son "éthique de la transparence" (trompeuse, puisque les séquences sont coupées au montage).

    La transparence est aussi érigée en mode de gouvernance. Mais la transparence est illusoire, car le secret d'Atat est nécessaire à la pratique du pouvoir. (Voir revue Cité _ 2006)

    Comme l'écrit Yves Charles Zarka, la transparence est une forme d'idéologie:

    "Disons-le tout net, notre temps n'est pas celui du secret, mais de son opposé, la transparence. Il y a même, plus ou moins confusément, une idéologie de la transparence qui assimile implicitement la transparence à la vérité, à la rectitude et même à l'innocence, tandis qu'à l'inverse le secret comporterait, dans ce qu'il cache et qu'il n'avoue pas, de l'inavouable et de la culpabilité. L'idéologie de la transparence entend que tout peut s'exposer, devenir public pour être soumis au regard des autres, être également l'objet de procédures de surveillance et de contrôle. Le plus inquiétant est que l'idéologie de la transparence est aujourd'hui souvent liée à l'idée de démocratie. Comme si le progrès de la démocratisation était corrélatif de l'extension de la transparence et du recul du secret. Mais qui ne voit que cette démocratie   ressemblerait à un cachot sans murs ni verrous, un cachot étendu à la société entière, et la vie de l'homme démocratique à un enfer ? Ce qu'il s'agit de remettre en cause, ce n'est pas la transparence, mais l'idéologie, l'abus, le règne de la transparence, ce qui est très différent."

     

    4. Célébrité

    La célébrité fascine les médias. L'inverse est vrai aussi.

    Comme l'explique Virginie Spies, "si la célébrité fascine tant les médias, c'est certainement parce qu'ils trouvent ici un moyen de parler d'eux et de leur pouvoir, celui de faire et de défaire, au moyen d'un discours qui prétend être toujours plus dans l'action".

    De plus " l'importance de la célébrité est un mythe maintenu par les célébrités elles-mêmes, comme s'il n'était pas possible d'avoir une "vie après". Je pense par exemple à Michel Drucker qui, dans l'émission qui lui était consacrée la semaine dernière, n'avait de cesse de répéter qu'il avait très tôt eu conscience du pouvoir de la télé, et qu'il ne pourrait jamais "décrocher".

    Parler de la célébrité, et de la chute de cette célébrité permet de tenir un discours réflexif : le média parle de média, la télé de la télé. En ce sens, les médias utilisent, ré-utilisent et sur-exploitent leur propre matériaux."

     

    5. Critique

    De plus en plus, les médias intègrent la fonction critique.

    Et, notamment, la critique des médias. Ce genre journalistique était embryonnaire il y a quelques années. Aujourd'hui, on compte plusieurs émissions de télé, de radio, des journaux (comme le Plan B) et des dizaines de blogs, bien sûr.

     

    6. Culte de l'opinion

    Donner son opinion, c'est devenu quasiment un droit du citoyen. Les médias ont fortement cédé à la tentation. Les radios où les auditeurs "donnent leur avis", les chats en tout genre, les blogs d'animateurs de télé ou d'éditorialistes à l'accent du sud-ouest, etc.

    Tous ces moeyns sont bons pour recueillir l'opinion des "français" ("les français", expression brevetée par le Figaro; "les français" désigne les 854 personnes qui ont bien voulu répondre au sondage opinion way du jour).

    Et nous en arrivons bien sûr aux sondages d'opinion. Sans eux, les journalistes auraient du mal à remplir leurs pages certains jours. Ils seraient obligés d'avoir de l'imagination. L'imagination, ce qui échappe à l'idéologie?

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    Médias, vecteurs de l'idéologie dominante? (Union syndicale solidaire _ Acrimed)

    L’emprise médiatique sur le quotidien est de plus en plus présente dans notre société. Lire la presse ou passer plusieurs heures devant la télévision ne peut qu’avoir une influence sur le comportement général, les choix de mode de vie et de consommation quotidienne des individus. Il s’agit bien de formater les esprits pour réduire leurs capacités d’analyse autonome et leur faire admettre plus facilement les choix politiques comme de simples réponses techniques et sans alternatives.

    Pour remplir une fonction démocratique, les médias devraient être diversifiés et soustraits à l’emprise directe des pouvoirs économiques et politiques. De par leur position dominante, ce sont avant tout les médias “ établis ” qui “ forgent l’opinion ”. Or, du point de vue économique comme éditorialiste, les principales entreprises médiatiques sont des vecteurs de l’idéologie dominante et des acteurs de la mondialisation néolibérale – ceci au mépris de la diversité des opinions et des aspirations de leurs lecteurs/trices, auditeurs/trices et téléspectateurs/trices.

  • Les journalistes jugés peu indépendants du pouvoir

    Le traditionnel baromètre La Croix sur "la confiance dans les médias", est sorti hier (document Pdf).

    Il révèle que les Français (comme dit le Figaro) jugent les journalistes peu indépendant vis-à-vis du pouvoir et de l'argent. Ce sentiment s'accroît par rapport à 2008.

    61% des personnes interrogées estiment que les journalistes ne sont pas indépendants face aux "pressions des partis politiques et du pouvoir". Ce chiffre est en hausse de 4 points par rapport à la précédente vague du baromètre réalisée en janvier 2008.

    Les sondés sont 59% à juger que les journalistes ne sont pas indépendants face aux "pressions de l'argent", un chiffre en hausse de 5 points sur un an.

    Un autre point intéressant: les sujets dont les médias ont trop parlé ou pas assez.

    Les personnes interrogées estiment que les médias ont trop parlé de la grossesse de Rachida Dati, de Bienvenue chez les Ch'tis et de Ingrid Bettancourt.

    En revanche, les sujets dont ils n'ont pas assez parlé: le RSA (revenu de solidarité active), les sans abris et les SDF, et les émeutes de la faim dans les pays en voie de développement.

  • 10 conseils pour aider les médias à devenir numériques

    Passionnant, ce tour d'horizon des stratégies que pourraient (ou devraient) suivre les médias pour migrer vers le web _ lu chez Michelle Blanc.

    Intéressant notamment le deuxième conseil, qui concerne le journalisme de liens:

    "Si vous ne pouvez compétitionner avec ce qui se fait de mieux sur le Web, hyperliez-les. Les médias doivent se voir comme participant à une chaîne de contenus au lieu d’une destination finale. Les journalistes deviendront des filtres qui ont de l’influence et ajoute de la profondeur aux contenus. Le futur du journalisme est de vendre de l’expertise pas du contenu".

  • Deux journalistes refusent la légion d'honneur

    Françoise Fressoz (Le Monde) et Marie-Eve Malouines (France Info) figuraient sur une liste établie par Roger Karoutchi, secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre. Elles ont été surprises d'apprendre qu'elles allaient recevoir la légion d'honneur. Et elles l'ont refusée.

    Françoise Fressoz, chef du service politique du Monde: "Contrairement à l'usage, je n'ai été informée de rien avant la publication de cette liste, rien, dans mon parcours professionnel, ne justifie pareille distinction. Je pense en outre que, pour exercer librement sa fonction, un journaliste politique doit rester à l'écart des honneurs. Pour ces raisons, je me vois dans l'obligation de refuser cette distinction".
    Marie-Eve Malouines, chef du service politique de France Info, fait elle aussi, dans un communiqué à l'AFP, part de son "grand étonnement" de trouver son nom parmi les promues.

    Comme disait Groucho Marx: "Je démissionerais d'un club qui m'accepterait comme membre.

    (Obs)

  • Interview médialogues

    Ce lundi, la Radio suisse romande diffuse une interview de votre serviteur. L'enregistrement a eu lieu fin novembre.

    Alain Maillard, journaliste qui coanime l'émission Médialogues, m'a reçu dans les locaux parisiens de la radio suisse. Il m'a demandé de parler de mon blog, essentiellement.

    On peut réécouter l'émission sur le site de la RSR.

  • Journalisme de liens: le Drudge Report, le meilleur site au monde?

    news-graphics-2008-_657476a.jpgLe Druge Report est un site qui publie juste des lien: c'est là le secret de son succès.

    Le Drudge Report est un site américain, tenu par un seul homme, Matt Drudge. Il ne produit pas de contenu: il se contente de faire des liens. Et pourtant, il reçoit 12 millions de visites par mois (500 millions de pages vues _ source). Ce qui représente un revenu annuel de plus d'un million de dollars (selon 37signal _ une autre source estime son revenu à 56 millions de dollars). Bref, beaucoup!

    Le Drudge Report est devenu célèbre en a révélant l'affaire Monica Lewinsky*.

    Proche des républicains

    Et, pour corser le tout, c'est un site engagé politiquement. Conservateur, très conservateur. Pendant la campagne présidentielle aux USA, il a milité en faveur de Mc Cain et Palin. Il a fait feu de tout bois pour décrier Obama.

    Son trafic est notamment intéressant sur deux points: le temps passé sur le site par les visiteurs (voir tableau) et le nombre de session par visiteur. Drudge Report devance tous les autres sur le nombre de sessions par visiteur et le temps passé sur le site par personne, par rapport aux sites de contenu. (novövision)

    temps par personne.jpg
    Le secret du Drudge Report (car il y en a un!) semble résider dans sa simplicité même.
    Son design est simple à mourir. Une page et une seul. Des liens écrits en noir. Quelques photos. Un aspect "fait maison" qui lui donne tout son charme. Et, bien sur, son ton, tapageur et engagé.
    Il y a aussi son design. Selon 37signals, c'est un des meilleurs meilleurs sites au monde du point de vue de son design. Etonnant, parce que ça ne saute pas aux yeux.
    Voici quelques unes des qualités de son design:
    • Il ne change pas. Il a toujours gardé les mêmes polices de caractère, la même présentation depuis sa création en 1997.
    • Il est direct. Pas de choses compliquées, juste des liens. Contrairement à certains sites où on ne trouve jamais ce qu'on cherche, là on a tout sous les yeux.
    • Il est unique. Il ne ressemble à aucun autre site. Ce n'est pas le cas des sites des grands médias, qui se ressemblent tous. Ex: CNN, MSNBC, FOX News, ABC News, CBS News...
    • Il prend des risques. Il n'hésite pas à mettre en évidence une information en la désignant comme importante.
    • C'est un joyeux bordel. Il y a de l'italique, du gras, des titres soulignés, certains apparaissent en rouge. Il y a de la pub en haut et dans les colonnes du texte. Des photos disposées n'importe comment. Paradoxalement, c'est ce qui incite le lecteur à partir à la découverte.
    • Il peut être réalisé par une personne. Avantage immense.
    • Il envoie les personnes ailleurs pour mieux les faire revenir. Puisqu'il n'y a que des liens sur ce site, les visiteurs sortent du site. Mais ils y reviennent. C'est le secret du Drudge Report.

    Pendant la campagne présidentielle américaine, ce site a atteint des taux d'audience faramineux. Au point que certains ont évalué qu'il attirait plus de visiteurs que le site du New York Times. (Benoît Raphaël) Il semblerait que ce ne soit pas vraiment exact: il s'agirait plut$ôt d'une estimation (Arrêt sur images).

    Il n'en reste pas moins que son trafic est gigantesque, surtout pour un site animé par une seule personne depuis 1997 (voir ses archives).

    J'ai relevé qu'il n'avait plus les archives des jours précédant le 11 septembre 2001. (je n'en tire aucune conclusion).

     

    * source: wikipedia

  • Mort des médias: c'est pour quand?

    Encore un excellent billet de l'ami Narvic.

    Il y va fort en annonçant la "mort des médias". Il faut dire que les faits sont là. Plus de 15 000 supressions de postes dans la presse US depuis le début de l'année (Marianne)

    Narvic nous dit: « Le modèle économique de la presse écrite ne fonctionne plus » estimait la semaine dernière le président de la Washington Post Company, Donald Graham.

    Ca coïncide avec le mot de Josh Cohen, le patron de GoogleNews, s'adressant aux patrons de médias français: "Votre modèle d'affaire doit changer".

    Changer... mourir... le débat devient philosophique... mais je vous retarde, allez lire le copieux billet de Narvic!

    Et tant que vous y êtes, allez aussi chez Ronald et Vogelsong qui reviennent sur la soirée sur l'indépendance de la presse organisée par Mediapart et RSF.

  • Soirée pour l'indépendance de la presse

    Quelques mots sur la soirée sur la soirée sur l'indépendance de la presse, organisée par Mediapart et Reporters sans frontières.  J'y étais. Ca se passait au théâtre du Rond-point (Champs Elysées). Salle comble.

    L'originalité de la soirée c'est qu'on y a entendu des représentants de tous les partis politiques importants. Et tous disaient leur inquiétude concernant la presse, son indépendance, son pluralisme.

    plenel mediapart.JPG
    Il y avait Benoît Hamon (PS), François Bayrou (Modem), Noël Mamère (Verts), Patrick Braouzec (PC) mais aussi un représentant de l'UMP, Hervé Mariton.

    Edwy Plenel (photo), l'instigateur de la soirée, a lu son Appel de la Colline, après la prise de parole de Jean-François Juliard de RSF. Très remarquées également les interventions de Daniel Bensaïdet Pierre Rosenvalon.

    Ce que j'ai noté c'est que les orateurs ne sont pas tombé dans l'excès. Chacun est bien conscient que la presse française traverse d'abord une crise économique (qui touche aussi la presse américaine). La mutation de la presse du papier vers Internet pose problème. Mais à cela se surajoute la volonté du pouvoir actuel de réduire le pluralisme (favoriser la concentration des groupes de presse) et de réduire l'indépendance des médias (réforme de l'audiovisuel, le président de France télévision sera nommé et révocable par le président de la république).

    Dans le détail, les discours ont été convergents, mais avec des nuances intéressantes.

    Noël Mamère a parlé de la situation de crise de la société française, estimant qu'elle peut déboucher sur une forme d'expression radicale parce que les partis politiques et les syndicats ne jouent pas suffisamment leur rôle. Il estime qu'il y a de la part du pouvoir une stratégie de la tension et de gouvernement par la peur. Elle consiste à jeter en pâture des bouc émissaires: le juge laxiste, le délinquant, le sans papiers, le banlieusard. Et cela s'accompagne d'une volonté de mettre au pas la police, la justice, léducation et maintenant les médias.

    François Bayrou a critiqué le rôle des groupes de presse qui sont dans un rapport de proximité assumée, pour ne pas dire plus, avec le pouvoir politique. Il a cité le programme du Conseil national de la Résistance, qui entendait garantir "la liberté de la presse, son honneur et son indépendance à l’égard de l’Etat, des puissances d’argent et des influences étrangères".Il a aussi cité Alain Minc, qui estime qu'on ne doit pas avoir peur de l'évolution de l'audiovisuel publique parce que ce serait "sous estimer le chef de l'Etat".

    Benoît Hamon, finalement, est resté dans le même registre. Il a parlé de la crise économique, pouvant déclencher une crise sociale. Et il a rappelé ce qui s'était passé lors des émeutes de 2005. La thèse officielle du ministre de l'Intérieur de l'époque, aujourd'hui président de la république, avait prévalu. Les médias avaient joué un rôle important pour façonner l'opinion.

    Intéressante aussi l'intervention d'Hervé Mariton. Député de la majorité, il est opposé au projet de loi sur l'audiovisuel public. Sa rhétorique est un peu jésuitique (je suis d'accord avec ce qui est dit aujourd'hui mais pas sur tout, je soutiens le gouvernement mais pas sur tout) et il a affirmé que la loi sur l'audiovisuel sera au mieux inutile, au pire néfaste. (voir aussi AFP)

    J'étais présent avec les camarades Ronald et Vogelsong. Nous avons trouvé significatif que la soirée se passe dans un théâtre. Société du spectacle, citoyen spectateur, donc théâtre.

    Et j'ajouterai que les deux affiches "Mediapart" étaient un peu trop voyantes. Ronald, qui sautait sur son siège disait: "Tout ça c'est bien joli, mais maintenat qu'on a dit tout ça, qu'est-ce qu'on fait?". Je lui ai suggéré: "On s'abonne à médiapart?".

  • Google, un prédateur pour les médias français?

    Entendre les représentants de Dassault ou Lagardère dénoncer des capitalistes "prédateurs", c'est toujours savoureux.

    Et c'est ce qui s'est passé, semble-t-il*, aux Etats généraux de la presse. (Débats retranscrits par AFP-Mediawatch)

    Ainsi, le patron de PubliPrint du Figaro, Pierre Conte, s'est adressé à Josh Cohen, le patron de Google news: « Il y a encore six mois nous pensions y arriver, mais aujourd’hui, avec la crise actuelle, nous vous considérons comme notre pire ennemi ».

    « Nous ne demandons pas la pitié, mais un meilleur partage des revenus. C’est comme cela que nous comprenons notre partenariat » sur la publicité en ligne.

    Un meilleur partage du gâteau

    Julien Billot, Directeur numérique et new business, Lagadère Active: « par temps de crise, votre modèle d’affaires est devenu prédateur. Le modèle de prix (de la pub en ligne) menace actuellement tout le monde ».

    On se souvient du combat de la presse belge contre google. Cette fois, ce sont les industriels français patrons de presse qui réclament une plus grosse part du gâteau publicitaire.

    On aimerait compatir à leurs difficultés. Mais, franchement, c'est difficile.

    "Votre modèle d'affaire doit changer"

    Cela dit, un problème est clairement posé: il est de plus en plus ardu, pour les sites d'information, de monétiser leur audience au moyen de la publicité cliquable (google adsense, par exemple). En effet, le prix de la pub baisse constamment et il est plus rentable pour les annonceurs d'investir sur un site people ou sur une video youtube ou dailymotion que sur un site d'information (affirmation confirmer). De plus, le marché de la pub est moins important en France (source Ecosphère _ voir aussi Eco89)

    Selon Josh Cohen, de google news, « chaque mois, nous renvoyons du trafic à hauteur de plusieurs centaines de millions de visites sur vos sites. Nous approchons du milliard ! ». Mais « Google ne peux pas résoudre le problème de la baisse de la diffusion des journaux ». « Personne, pas même Google, ne peut renverser cette tendance. Votre modèle d’affaires doit changer ».

     

    * j'écris "semble-t-il" car les Etats généraux de la presse se passent à huis clos

  • Publicis positive la crise de la presse

    On peut lire ce document proposé par Publicis, sur le site de l'Association pour la promotion de la presse magazine (APPM).

    En gros, on nous y explique que la presse n'est pas morte. Et, bien sûr, que la publicité, c'est bon! Un plaidoyer pro domo, qui s'assume comme tel. Mais il n'en reste pas moins que le document présente des chiffres, des données utiles.

    Ainsi, on vient nous démontrer que la pub crée la croissance. Citation d'économiste à l'appui. On pourra tout de même sourire en lisant le chapeau de l'article (p.4): "Certains intellectuels apréhedent souvent la publicité sous un jour négatif, à tort. Des recherches récentes soulignent en effet l'existence d'une relation positive entre investissements publicitaires et croissance économique". Le problème c'est que les intellectuels qui critiquent la pub ne se placent pas sur le terrain de l'économie, mais de l'éthique. Mais ça, on ne nous le dit pas.

    Si on fait abstraction de ce "détail", la thèse semble juste, plus les investissements pub sont importants, plus les ménages consomment, et plus la croissance est élevée. La pub sert bien à amorcer la pompe. La croissance ne va pas se chercher avec les dents, mais plutôt avec les yeux du télespectateur.

    Le constat de Publicis est plus positif que ce qu'on entend d'habitude. les ventes de journaux ne sont pas condamnées à chuter. On relève même des secteurs de la presse en croissance. Ces cinq domaines ont progressé depuis 5 ans (source OJD):

    Cuisine, People, News, Actualité et Economie. Les deux premiers, Cuisine et People, enregistrent des hausse de plus de 30% de leur diffusion.

    Liens:

    Publicis, le site du groupe

    Publicis sur wikipedia