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Les journalistes français vus par les renseignements américains

Un lecteur m'a transmis ce document* qui dresse un panorama de la presse française, vue par les services de renseignement américains.

Voilà comment ils décrivent les journalistes français:

"Parmi les quelque 37 000 journalistes français, nombreux sont ceux qui se considèrent comme des intellectuels plutôt que comme des reporters. Au lieu de simplement rapporter des faits, ils essaient souvent d'influencer les lecteurs à travers leur propre parti pris. En même temps, de nombreux journalistes politiques et économiques ont reçu une éducation élitiste et fréquenté les mêmes établissements universitaires que les hommes politiques dont ils couvrent l'actualité... Par conséquent, ces reporters n'ont guère tendance à considérer leur rôle comme celui d'un chien de garde ou d'un contrepoids aux pouvoirs politique et économique en place".

La presse française se caractérise, selon eux, par le fait que les médias appartiennent à des entreprises dans d'autres domaines que les médias:

"Une particularité de la France est que beaucoup de médias importants appartiennent à des groupes qui dirigent des entreprises dans les domaines de l'espace, du luxe, de la construction, du transport. Ceci crée une culture d'autocensure dans les salles de presse, car ils ne peuvent pas éviter de couvrir ces industries. Par conséquent, quelques thèmes principaux sont souvent cachés ou remis à plus tard pour la publication jusqu'à ce qu'ils apparaissent sur des blogs et des sites Web, ou dans des publications "indépendantes" comme Le Canard Enchainé.

Cette concentration de la propriété de médias, qui réduit le pluralisme éditorial, menace l'indépendance des journalistes.

*Le document est issu d'un site américain sur les services de renseignement. C'est un site de la Fédération des scientifiques américains, une organisation non gouvernementale (wikipedia). Trouvé sur le blog meridien par BertranD. Acrimed

Commentaires

  • En même temps, y'avait-il besoin d'une enquête des renseignements américains pour enfoncer ces portes ouvertes ?

  • @ Rubin : ce sont peut-être des portes ouvertes, mais il me parait intéressant d'entendre. Je suis un autodidacte, il m'est arrivé d'écrire dans la presse en tant que pigiste et je sais combien il est difficile de ne pas être du serail : "Mais vous sortez de quelle école ?", j'ai entendu des centaines de fois, comme si cette sacro sainte formation professionnelle était une nécessité absolue. Ca l'est en France, ça ne l'est pas en Angleterre où les profils atypiques sont très valorisés.

    Lorsque je lis ce document, cela me fait plaisir. Un immense plaisir...

  • @Rubin,

    Certes, rien d'original dans ce document, et comment y aurait-il quelque chose d'original, puisque c'est une étude qui se veut "objective".
    Mais il y a tout de même l'intérêt de voir un œil extérieur sur la France et ensuite de disposer d'une vision d'ensemble.

    Enfin, j'ajoute que certains défauts de la presse française transparaissent en filigrane; intéressant, non?

    @Merlin,

    Oui, les satanées écoles "agréées"...

  • @Merlin : tout-à-fait d'accord ! Ce qui va sans dire va toujours mieux en le disant !

    @Eric : d'accord aussi. Il est très intéressant, en effet, de constater que ces défauts sont révélés par une analyse froide et objective, et pas seulement lorsque le fond est abordé.

  • JE CROIS QUE CES ARTICLES ONT RAISONS ET QUE L ELETYSTE DE BEAUCOUP DE JOURNALISTE NE DONNE PAS L HEURE JUSTE A LEURS LECTEURS LA VISION FRANCAISE EST COMPLEMENT A L OPPOSEE DE CEUX DES NORD AMRICAINS ET CANADIENS USA, ET QUEBECOIS. NOTRE VISION DES CHOSES EST BASE SUR DES CRITERES DE VALEURS OU PERSONNE NE COUCHENT AVEC LE GOUVERNEMENT NOUS AVONS DES JOURNAUX QUI SONT DE TENDANCES FEDERALISTE MAIS LES JOURNALISTES JOUENT DE SUBTILITE POUR NE PAS TROP LE MONTRER. ET CELA AU CANADA ANGLAIS COMME AU QUEBEC ET AU USA.

  • mais pourquoi si la presse se meurt, si les journaux ne sont pas terribles et les journalistes nuls
    1) se pose-t-on tjrs les mêmes questions pour le confirmer encore et encore?
    2) les écoles (agrées ou non) regorgent d'élèves?
    3) les responsables des stages dans ces média élitistes et béni-oui-oui croulent sous les demandes?
    4) il y a encore des gens qui ont envie d'être pigiste (cad sous-prolétariat)?

    bon, je vais faire un blog tricot

  • En France les seuls qui font du vrai journalisme, de l'investigation quoi ... passent plus de temps à se justifier des accusations d'antisémitismes qu'on leur balance qu'à débattre du fond de leurs enquêtes ...

  • Quand je lis " Au lieu de simplement rapporter des faits, ils essaient souvent d'influencer les lecteurs à travers leur propre parti pris.", c'est une autre manière de dire que les journalistes ne rapportent pas mais nous disent ce qu'il faut en penser. Eric n'était pas d'accord avec cette affirmation mais sans chercher absolument à avoir raison, je vois que d'autres partagent mon analyse. Le problème de la presse est certes économique mais pas uniquement économique

  • @Martine,

    Toutes tes questions appelleraient la même réponse: il y a 4 millions en chômeurs en France. Mais ce serait simpliste. Le journalisme attire, il attire encore plus aujourd'hui parce qu'il est plus un pouvoir qu'un contre pouvoir.

    Oui, le tricot c'est bien. Mais attention, la concurrence est plus rude que dans les blogs théâtre!

    @Farid,

    Oui, peut-être, sauf que l'expression "vrai journalisme" prête à confusion.

  • @Didier,

    Je me fais parfois l'avocat du diable. Et, plus sérieusement, j'évite de généraliser. Mais je suis globalement d'accord avec tes critiques.

  • "Parmi les quelque 37 000 journalistes français, nombreux sont ceux qui se considèrent comme des intellectuels plutôt que comme des reporters. Au lieu de simplement rapporter des faits, ils essaient souvent d'influencer les lecteurs à travers leur propre parti pris."

    Bon... On essaye d'établir le nombre exact de ces journalistes qui se considèrent comme des intellectuels. Il est en fait fort réduit, cela se limite à quelques membres de la rédaction en chef, des éditorialistes, des chroniqueurs membres de la rédaction (plus quelques invités qui donnent leur point de vue dans les pages d'opinion et qui sont parfois membre du conseil de surveillance). Si j'observe mon quotidien régional, cela doit se limiter à une douzaine de personnes au plus sur je ne sais combien de journalistes et pigistes (cela se compte en centaine alors).

    Mais il y a un autre problème que celui des éditorialistes qui éditorialisent et des chroniqueurs qui chroniquent, c'est le fait que les informations factuelles sont retenues aussi à la base et que ce n'est pas forcément l'action des grands groupes de BTP ou d'armement ou de luxe, mais tout simplement l'action des pouvoirs en place (parce que si vous écrivez contre quelqu'un à Paris ou en province, il vous interdira tout simplement sa porte et l'accès à ses propres informations). Ce qui n'est pas dit dans le texte, c'est que l'information dépend de sources que l'on ne peut pas braquer contre soi. Le problème de la publicité ne se pose que pour les hebdomaires, mensuels et suppléments périodiques de journaux, presque pas pour les quotidiens (sauf les plus économiques). L'autocensure, c'est d'abord le problème d'accès aux informations et même le Canard enchaîné s'autocensure comme on l'a appris au long de plusieurs affaires récentes.

    Ce texte présente un monde anglo-saxon idyllique et invraisemblable face à un monde français irréaliste et monstrueux.

  • Bonjour,

    C'est vrai que cela enfonce des portes ouvertes mais je pense qu'il est bon de le faire savoir, tout le monde n'a pas conscience de la situation.

    En ce qui concerne la concentration Sarkozy aurait souhaité une concentration encore plus forte mais cette idée n'a pas été soutenue par la presse.

    Par contre, à mon avis, cette classe est en train de vouloir renforcer ses privilèges voir :
    http://www.journaldunet.com/ebusiness/breve/france/36953/le-statut-d-editeur-en-ligne-vote-cette-semaine-a-l-assemblee.shtml

    Je suis contre les nouvelles aides à la presse de 600 millions d'euros et je les dénonce sur mon portail car :

    -De la part de la presse il n'est pas logique d'une part de dénoncer les déficits de l'Etat et de puiser dans la caisse

    -il n'est pas souhaitable de soutenir des entreprises qui sont inadaptées au monde moderne. Ce rapport souligne l'élitisme des journalismes. La faillite ou les difficultés des entreprises financières de presse actuelles permettraient l'émergence d'entreprises plus proche du peuple et donc de leurs lecteurs, qui sont aussi des clients. C'est à eux et non à l'Etat par le biais des impôts de décider quelles entreprises ils souhaitent soutenir avec leur argent.

  • @ Dominique

    Mais que penser des journalistes - et de leur marge de liberté - qui n'ont comme source que les "pouvoirs en place (parce que si vous écrivez contre quelqu'un à Paris ou en province, il vous interdira tout simplement sa porte et l'accès à ses propres informations)" ?
    Quant à la remarque "On essaye d'établir le nombre exact de ces journalistes qui se considèrent comme des intellectuels. Il est en fait fort réduit, ...." permettez moi de contester. J'ai vu à de nombreuses reprises comment les correspondants locaux d'un grand quotidien basé à Bordeaux se comportaient dans leur petite ville. je sais que la généralisation n'est pas forcément bonne, mais les exemples se multipliant ....
    Ce texte ne montre pas "un monde anglo-saxon idyllique". Il montre que la France a encore des efforts à faire pour arriver à un état de démocratie abouti comme en Grande Bretagne par exemple

  • @ Merlin
    Votre message est pour le moins contradictoire. Comment on peut dire qu'on souscrit à la description américaine de la presse franaise et reprocher à cette même presse de rechercher des journalistes professionnels?
    Les écoles de journaslime sont récentes en France et beaucoup de travers que vous décriverz viennent d'une vieille façon de faire un journalisme "à la papa".

    @ Eric
    Vous ironisez sur les "ecoles agréées" j'en conclue que vous avez peut-être fait une école qui n'était pas reconnue par la Comission de la carte et qu'on vous a considéré comme n'ayant pas une vraie formation quand/si vous avez voulu travailler dans les média. Pour moi, ces formations - qui peuvent etre très chères- sont à la limite de l'escroquerie car effectivement, elles ouvrent mal les portes des médias.

    Mais il faut savoir ce qu'on veut. Si vous recherchez un minimum de rigueur dans le travail, acceptez que journaliste c'est un métier et qu'il mérite une formation encadrée. Si vous avez une fuite d'eau dans votre cuisine, vous être capable de changer un join, cela ne fait pas de vous un plombier. Quand le problème est sérieux, on fait appel à un professionnel. C'est la même chose dans la presse.

    Et une des causes des dérives que beaucoup critiquent nt ici, c'est le fait que n'importe qui s'improvise journaliste. Je suis passée par une école reconnue. Pour ça, j'ai réussi deux séries de concours: science-po à la sortie du lycée (je sais déjà ce que les démago vont penser, alors je précise: j'ai fait un collège de ZUS et mes études ont été payées à 75% par une bourse de l'Etat sur critères sociaux et le reste par moi-même grâce à une multitude de petits boulots... Je ne dois ma réussite qu'à mes capacités intellectuelles) et une école reconnue.

    Sortie de mes études, j'ai fait deux ans d'alternance piges/CDD. J'ai pu constater le cynisme des patrons d'une certaine presse que vous constatez et que vous généralisez. Et vous savez quels sont leurs meilleurs alliés? Ceux qui acceptent d'être payés une misère pour pouvoir mettre leur nom en bas d'un article. Si les journalistes professionnels ralent trop, on leur rappellent qu'il y a tellement de gens qui voudraient être à leur place... pour moins cher.

    Journaliste, c'est une passion et tout le monde doit avoir sa chance? Pompier c'est une passion pourtant il vaut mieux avoir des pompiers professionnels, même si ceux-ci font appel à des pompiers bénévoles sur les opérations courantes.

  • @misala


    Pour moi le problème c'est qu'avoir le statut de journaliste ou d'employer des journalistes n'est pas suffisant pour produire des écrits journalistiques. Je précise que je n'ai fait aucune école de journaliste et je ne prétends pas le devenir. (j'ai déjà plus de 48 ans). Je n'ai pas de blog mais un portail.

    Les journalistes n'ont pas le monopole de l'information. Ils sont apparus bien après la création de grandes bibliothèques comme celle de l'Alexandrie antique. De plus l'informatique est bien connue pour être un outil pour traiter l'information. Cette information peut être comptable ou concerner bien d'autres métiers. Il y a d'ailleurs des blogueurs qui ont un blog non pas pour en vivre directement mais pour parler de leur métier.

    Comme les journalistes n'ont pas le monopole de l'information pourquoi aurait-il des aides spécifiques?

    Le statut d'éditeur va permettre d'obtenir ces aides. Va-t-il permettre de produire une meilleure information journalistique? J'en doute fortement. Je crains que l'information produite concurrence de manière déloyale le métier naissant de blogueur. Pour moi un blogueur est un auteur moderne qui s'édite lui-même. Pourquoi n'aurait-il pas le droit de vivre de son travail, lorsqu'il souhaite le faire à plein temps, au même titre que les journalistes?

    L'article : "Vers une ‘news factory’ généralisée ?" http://blog1.lemondeinformatique.fr/ingenierie_logicielle/2009/02/vers-une-news-factory-generalisee.html me semble montrer les risques. Le statut d'éditeur va permettre à certains entrepreneurs de presse de gagner de l'argent sans les obliger à produire des écrits journalistiques. A mon avis il manque une commission de déontologie indépendante qui pourrait attribuer et retirer le statut d'entreprise journalistique. S'il s'avère que le traitement journalistique de l'information n'est pas rentable alors là je suis d'accord pour des aides mais pour moi ce statut doit être avant tout une indication pour les lecteurs sur la nature de l'information proposée.

  • Le fond de l'affaire, est-ce que ce n'est pas de se demander si les journalistes sont-là pour dire la vérité ? Si oui, comment font-ils ?

    "L'école américaine" prétend qu'il existe un journalisme "objectif", avec des techniques spécifiques, qui lui permettent de ne traiter que des faits, en parvenant à les séparer des opinions.

    Vu d'Europe, cette approche s'est certes largement répandue chez nous, mais on continue aussi à la considérer très largement comme... naïve !

    La communauté scientifique, elle, a mis en oeuvre des procédures pour tenter d'accéder à l'objectivité. Je ne considère pas que les journalistes aient jamais démontré qu'ils avaient inventé une méthode de "journalisme scientifique" qui apporte les mêmes garanties et produise le même résultat...

    Si le journalisme européen s'assume comme plus subjectif que l'américain, on peut considérer aussi que c'est un signe de franchise et de réalisme.

  • @ misila

    Disons que nous aimerions avoir des journalistes moins passionnés et plus professionnels -)

  • L'enquête a le mérite de dire tout haut ce que nombreux d'entre nous pensent tout bas!

  • @ Misala : je ne critique en rien le fait d'avoir des journalistes professionnels ayant fait des écoles sérieuses, ce que je critique c'est l'élistisme de ces écoles qui ne recrutent pratiquement (il y aura heureusement toujours des exceptions) que des jeunes gens issus des mêmes milieux, et ayant à peu près les mêmes codes sociaux, les mêmes références sociales. Ce que je critique, c'est l'uniformisation des profils que sélectionnent les média.

    @Narvic : tu as raison le journalisme subjectif des européens a le mérite d'être assumé. Ce que je regrette (et qui m'inquiète) c'est quand une presse faite de perceptions "subjectives" nous propose une lecture de l'actualité si prévisible. C'est l'uniformisation de la pensée de ces journalistes et de la presse qui m'interpelle.

  • En somme Merlin, vous regrettez qu'il n'y aie pas de réels sujets pour aborder des "sujets". Quand je lis un article, c'est une vie, une couleur, une existence, une épaisseur, que je veux lire également, pas uniquement une collection de faits plus ou moins ternes qui dissimule assez mal cette intersubjectivité grise, cette peur du dissensus ou de la mésentente qui tenaille silencieusement les apôtres de la plume.

  • @Eric, pourquoi l'expression "vrai journalisme" prêterait-elle à confusion ?

    Le livre de Péan sur Kouchner, c'est quand même du vrai journalisme d'investigation. Non ?

  • @ Lord Walt : J'avoue que j'ai un peu de mal à saisir ce que tu dis ! :-)

    Mais si j'ai bien compris, oui je regrette que la presse ne favorise les vrais points de vue, les regards sont trop souvent partout les mêmes.

    Un vrai regard c'est parfois simplement un sens littéraire aiguisé pour écrire des faits et rien que des fait "cf "L'amérique m'inquiète" écrit il y a quelques années par JP Dubois. Ses articles sur l'Amérique étaient singuliers et pourtant parfaitement circonstanciés, objectifs (enfin à mon sens)

  • Halimi dans les nouveaux chiens de garde le relatait. Bon rappel de cette triste réalité...

    A transmettre à Joffrin and co...

  • @Farid,

    Globalement d'accord avec toi... mais... c'est l'expression "vrai journalisme" qui me chiffonne un peu!

    @Misala,

    La question de la formation des journalistes est intéressante, surtout quand le niveau d'instruction générale augmente. J'aime bien cette définition du Talking Points Memo, un blog tenu par un journaliste: "The biggest difference between Talking Points and most traditional news organizations is that Marshall assumes some of his readers might actually know more than he does, which makes him very smart indeed."
    Savoir que son lecteur est souvent mieux informé que lui devrait accompagner tout journaliste sur la recherche des faits exacts.

    http://www.time.com/time/specials/packages/article/0,28804,1879276_1879279,00.html

  • @ Misala, Lord Walt : je viens tomber sur un excellent article du site contreInfo : http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2582

    Je n'ai pas d'à priori, ni positif ni négatif sur ce site, mais voilà un article intérêssant, sensible, mais dénué de sensiblerie, avec quelques chiffres pour encadrer cette histoire de faits tangibles.

    Et cet article est écrit par quelqu'un qui me paraît avoir un vrai point de vue.

  • @ Merlin : Oui, ce qui manque dans la presse actuellement, c'est des tripes, de l'âme, du sang et de la sueur, en somme du courage et du coeur. J'ai l'impression que le journalisme se réduit/s'est réduit à des exercices de communications désincarnées - dans les grands groupes de presse, cela s'entend. Une forme désaffectée, presque une autocensure systémique qui confine à de la superficialité bavarde. Une impression qui me taraude depuis longtemps.

    Je vais lire de ce pas cet article. Merci ;)

  • Le jour où l'on verra (on peut rêver) des canards ou des ondes n'appartenant plus à Lagardère, frère auto-proclamé du monarque, à Bouygues, idem quant à la parenté, à Dassault, celui des chars, on osera aspirer une bouffée d'oxygène. On jouxte l'état totalitaire version coq au vain...

  • :-)
    Je viens de m'apercevoir que l'article que j'ai mis en lien 3 commentaires plus haut est un article américain du New-York Times !

    Pas mal ce Damien Cave (à moins que le traducteur ne soit un artiste !)

  • @ Merlin

    Je ne connaissais pas le site contre info et, de ce que j'en ai vu, je le lirai sans doute de temps en temps. Mais je ne vois pas en quoi il diffère de la critique américaine de la presse française... Beaucoup d'articles sont en fait des points de vue plutôt que la présentation des faits, plus ou non en perspective.
    Je me suis surtout intéressée a la partie économie, c'est mon domaine. Ils ont deux rubriques l'une pour les faits, l'autre pour les idées et la rubrique "faits" comportent en fait tous les articles, y compris les points de vue. Ce qui montre selon moi que ce site est conçu pour faire passer des idées.

    @ Lord Walt
    Vous confondez peut être média et télévision. Du fait de ses formats - trop - courts, les reportages d'information a la télé ne font qu'effleurer les sujets. Mais des articles qui prennent de la distance par rapport à l'actu chaude, vous en avez quand vous sortez de l'info fast food de TF1 France2 et M6. Lisez les pages société du Monde, les pages Eco-Terre de Libé, les dossiers de la presse magazine.

    Les journaux ne font pas que des sujets de fonds c'est clair. Pour ma part, je travaille pour un journal qui a aussi un site internet. Les sujets sur lequel les internautes cliquent le plus, ce sont les faits divers et les sujets qui ont un impact sur leur vie: combien ils vont payer d'impôt, pourquoi les bus ne sont pas à l'heure...
    Si on ne faisait que des sujets de fonds, on deviendrait un journal élitiste parce que le commun des lecteurs veut des infos proches de chez lui. Alors on mixe les sujets. Et vous ne retenez que la médiocrité des sujets qui seront finalement les plus lus...

  • @ misala : Je n'ai pas bien compris ce que tu voulais dire ici "(...) je ne vois pas en quoi il diffère de la critique américaine de la presse française. Beaucoup d'articles sont en fait des points de vue plutôt que la présentation des faits, plus ou non en perspective.(...)"

    Si tu veux dire que cet article amériacin est subjectif, c'est vrai, simplement il s'agit d'un article écrit sur des gens rencontrés en vrai, argumenté, ce n'est pas le un point de vue d'éditorialiste "parisien".

    Ce que je retiens de ce "portrait" de la presse française par les américains et qui me semble juste, c'est le fait que cette presse est élitiste dans la manière dont elle recrute (mêmes profils, mêmes milieux sociaux, mêmes curcus scolaire de la maternelle à l'école de journalisme), et que ce manque de diversité la condamne aux yeux du public, cela lui interdit une véritable liberté de ton.

  • en ce qui concerne les écoles, c'est un peu pareil au RU: si on n'a pas fait une école reconnue par le NCJT http://www.nctj.com/
    on a plus de mal....et si on n'a pas fait d'école du tout, c'est pire. Bref, comme en france

  • @ Merlin
    Ce que je veux dire, c'est que le site contre info cherche à influencer tout autant (ou plus?) qu'à informer.
    Et c'est une critique faite par l'étude américaine : "Au lieu de simplement rapporter des faits, ils essaient souvent d'influencer les lecteurs à travers leur propre parti pris".

    Je ne dis pas que ce site est le seul à le faire, ou même que c'est mal: c'est la nature même de la presse d'opinion.

  • @ Misala : j'entends ce que tu dis. Mais le site ContreInfo s'appelle justement ContreInfo ! sa position sur l'échiquier est clairement posée.

    :-)

    Ceci étant dit, concernant l'article en question, je trouve qu'il rapporte simplement et de façon objective une situation. Ce que j'apprécie dans cet article, c'est que les faits (ici, une rencontre avec des personnages) est relatée de façon simple, direct, mais en tentant de rendre l'émotion, les impressions du reporter.

    C'est tout sauf un article d'opinion. Il s'agit de l'article d'un auteur. Au sens, par exemple où JP Dubois conçoit certains de ses articles sur les USA.

  • Ha ben, tu vois, j'étais un peu absent ces derniers jours, j'avais pas vu ce post, mais je vois que tu as fait du bon travail et que ca a animé les débats aussi.
    Donc, je n'hésiterai pas à te faire part d'autres pépites à l'occasion parce que tu les bonifies.
    Bravo et merci.

  • Cette étude me fait penser à l'étude du sourire... On enfonce effectivement des portes ouvertes mais la piqure de rappel ne fait pas de mal.

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