Aujourd'hui le Figaro titre sur le "grand virage" qui attend les Américains. Ce virage, c'est bien sûr l'élection de Barack Obama. Pour le Figaro, c'est comme si c'était fait.
Les Echos titrent: le chômage va augmenter jusqu'en 2010.
Dans les deux cas, la prédiction remplace l'information.
Le rythme de l'information est tellement accéléré qu'il ne suffit plus de parler du futur proche, il faut se projeter dans un futur encore plus lointain.
Au final, c'est la qualité de l'information qui est modifiée, comme l'explique Cédric Motte: à peine énoncée, toute information devient périmée.
"Il y a 200 ans : l'information mettait plusieurs jours à arriver.
Il y a 100 ans, elle mettait une journée.
Il y a 50 ans, elle est devenue instantanée. Depuis l'accès à l'information s'est simplifié : il suffit d'allumer radio ou télévision pour avoir les dernières nouvelles.
Aujourd'hui, l'info est prégnante, démultipliée, dans l'air. Nous transpirons d'informations dont les importances sont oubliées. Difficile, hors période de vacances, d'échapper aux flux. L'information est devenue liquide et, de fait, insaisisable."
Commentaires
tu aurais pu ajouter, à propos de l'information jetable, périmée en 48h, l'exemple de la crise boursière : quand début octobre le CAC40 passe sous les 4000 points, c'est la catastrophe, mais aujourd'hui que le CAC40 est à 3600, Sarkozy est devenu un héros et un sauveur.
j'ai mis en ligne deux graphiques qui en diront plus à ce sujet qu'un long commentaire : http://sarkononmerci.fr/files/sortie-de-crise.html
"L'information est devenue liquide et, de fait, insaisissable."
ce qui fait que le citoyen ,n'y comprend plus rien, ça tombe bien (façon de parler), moins il comprend, plus il est facile à manipuler.
tout à fait d'accord avec Celeste.
ça se trouve, l'avenir des journalistes ne sera plus d'informer, mais de trier. Ils ne devront peut-être ne plus faire que ça: trier, vérifier, synthétiser, analyser. Il y a une évolution énorme à attendre chez les médias, Internet a tout boulversé
@Timothée,
"ça se trouve, l'avenir des journalistes ne sera plus d'informer, mais de trier."
Le rôle du journaliste a toujours été de trier et hiérarchiser l'information. Et tu as raison de dire que ce sera d'autant plus important à l'avenir, tant les masses d'informations à traiter sont énormes.
On confond peut-être nouvelle et information.
Le CAC en chute, la mort de Guillaume Depardieu, la déclaration de Nicolas Sarkozy sur le conflit russo-géorgien, c'est de la nouvelle : information brute, des faits, "no comment" comme on dit sur Euro News (et encore : une image nue est toujours orientée).
Comprendre les impacts de la crise, revenir sur une carière artistique, les enjeux de la paix dans le Caucase, c'est de l'information qui mérite de la profondeur, du temps et de l'espace pour être traité. Le rôle de décryptage, de pédagogie et d'enquête du journaliste devient alors essentiel.
@Enikao,
Tu as parfaitement raison. J'ai employé le terme "information" dans le sens "information nouvelle", actu. Emploi abusif.
L'information, comme tu le soulignes, ne se périme pas de la même façon.
Peut-être qu'on veut parler de trop de choses en même temps, peut-être qu'on devrait laisser tomber certains sujets accessoires.
Un journal de 20 heures enchaîne dès 20h15 avec la partie magazine...
Qu'est ce qui est vraiment important et mérite de l'analyse ?
:-))
Bonne question! A chacun d'y répondre pour soi.