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liberté d'expression

  • Les médias roumains: si loin de nous

    Les médias roumains, nous en parlions il y a peu. Un commentaire d'un français expatrié en Roumaine m'a permis d'en savoir plus. 

    La roumaine, près de vingt ans après Ceaucescu, est sorti d'un système de contrôle total des médias par le pouvoir. Aujourd'hui, un certain pluralisme s'esst installé, avec toutefois des tentations de revenir à l'ancien régime, avec le vote (aujourd'hui retoqué) d'une loi d'un autre temps.

    Liberté de la presse: bilan mitigé

    Selon RSF (Reporters sans frontière):  "Le premier trimestre de l’année 2006 a débuté avec la mise en examen de deux journalistes pour “violation du secret défense” et par la fermeture d’un site Internet parodiant celui du ministère des Affaires étrangères. Ce bilan mitigé est contrebalancé par la mise en chantier d’une vaste réforme du code pénal."

    Les développements survenus dans le dossier de la réforme du code pénal, et notamment la dépénalisation de la “diffamation”, sont encourageants. Le 6 juin, le Parlement a voté le retrait du code pénal de la diffamation, des insultes et de la calomnie, qui ne peuvent plus désormais donner lieu à des peines de prison. La ministre de la Justice, Monica Macovei, a initié une refonte du code pénal qui devrait introduire des changements significatifs.

    Les roumains attachés à la liberté d'expression

    Depuis que la Roumanie a adhéré à l’Union européenne l’année dernière les Roumains sont très attachés à la liberté d’expression. Aujourd’hui ils appellent le président Traian Basescu à refuser de promulguer la loi votée par le Sénat.

    « Le fait que tous les sénateurs aient voté cette absurdité nous signale que la Roumanie n’est pas à l’abri des dangers, déclare Mircea Toma. Peut-être qu’une future loi obligera les radios et les télévisions à diffuser en intégralité seulement des bonnes nouvelles. C’était comme ça à l’époque de Ceausescu. Pour le Sénat de Roumanie Ceausescu n’est pas mort, il est seulement endormi. » (France 24)

    Années 1980: l'isolationnisme

    Plongée dans l'isolationnisme informationnel, la Roumanie est devenue, vers la fin des années 1980, la championne du contrôle médiatique par l'appareil d'Etat. Ceausescu avait insisté pour que tous les journalistes deviennent membres du parti Communiste Roumain et qu'ils défendent ouvertement, dans leurs écrits, la doctrine et l'idéologie communistes. (source)

    Dépasser l'héritage Ceausescu

    La révolution de 1989 a libéré la voix de la société civile et fait renaître les médias roumains en tant que sources d'information viables. Pour la première fois depuis 50 ans, les journalistes roumains pouvaient exercer leur métier et s'exprimer librement.

    La plupart des journalistes actifs dans les médias roumains après 1989 étaient ceux qui s'étaient fait les chantres du régime communiste. Ainsi, du jour au lendemain, ils se sont vus obligés de critiquer férocement un régime et un système sur lequel ils avaient construit leur carrière. Si les codes et les lois communistes ont rapidement été jetées à la poubelle, il s'avère plus difficile de se débarrasser des méthodes et des concepts communistes enracinés dans les mentalités des journalistes par la force de la socialisation.

    1989: les médias servent d'exutoire

    Par conséquent, les médias roumains d'après 1989 ont d'abord servi d'exutoire et de moyens de se défouler contre l'ancien régime plutôt que d'outils d'information impartiaux. Les mots interdits avant 1989 tels que démocratie, liberté, transition, économie de marché ont été utilisés à toutes les sauces, abondaient dans les pages des journaux et faisaient la une des émissions de radio et de télévision sans que les médias en donnent toutefois une définition claire des concepts en question.

    Manque de pluralisme

    Or, selon Freedom House, en 2004, la Roumanie se trouvait en première place des pays candidats à l'UE en ce qui concerne la monopolisation des médias de masse par l'Etat.(3) Au cours des dernières années, et malgré le nombre de plus en plus important de quotidiens nationaux et locaux (très présents sur internet également) et de postes de radios et de télévision, les médias roumains n'ont offert au public qu'un nombre assez limité d'opinions et d'informations.

    Enfin, voici une reproduction du commentaire laissé sur ce blog. Des informations que je n'ai aucun moyen de vérifier mais qui me semblent refléter une certaine réalité vue au travers des yeux d'un expatrié _ si vous avez d'autres expériences à nous livrer, cela pourrait être éclairant:

    "Les médias sont tenus par quelques hommes d'affaires. Ils détiennent des chaînes d'information, des journaux très nombreux. L'un d'eux est le président d'honneur du parti conservateur considéré comme centre gauche mais véritablement à droite. Le second est un richissime homme d'affaire dont les intérêts économiques sont liés à un autre parti politique. Il faut savoir, par exemple, que Bucarest qu'il faut reconstruire est une mine d'or pour les entreprises privées. Par exemple, les bordures de trottoirs peuvent facilement être changées trois fois en 2 mois. Il paraît qu'il y a des microfissures invisibles à l'oeil nu.
    L'un des entrepreneurs au bras d'un parti politique est justement un propriétaire de nombreux journaux et d'une chaîne d'information. Les médias créent des campagnes de diffamation sans arrêt, tout le temps contre les personnages opposés au PDL. Et il est d'ailleurs fort étrange que trois journaux ne font pas un seul euro de bénéfice depuis fort longtemps mais restent subventionnés par ces hommes d'affaires.

    Evidemment le Parti National Liberal au gouvernement (opposé au président PDL) a aussi son journal Adevarul. Un autre journal (appartenant au Parti conservateur proche du PSD, opposition parlementaire, il y a trois acteurs politiques) a d'ailleurs porté plainte pour obtenir du gouvernement les enregistrements d'une séance (et oui on peut le faire en Roumanie) où le fameux propriétaire (Dinu patriciu) aurait été présent. Comment a-t-il fait sa fortune ? D'une façon simple il a racheté l'entreprise de pétrole Rompetrol, car il y a du petrole en roumanie, à l'Etat, puis il l'a revendu à l'etat du Kazakstan. Après la vente il est entré dans le top des 20 plus riches du monde, coiffant la moitié des russes au dernier virage.
    Autre anecdote, avant que commence une interview avec le président, le journaliste devenu entre temps "interviewer préféré du président", s'est vu montré son dossier de Securitate. Je crois qu'il a compris que s'il mordait trop fort, il aurait ce jolie dossier sur la table.

    Quant à la TV publique, elle est au pied du pouvoir en général.
    Par contre, pour ce qui concerne le Parti conservateur, là c'est la rentabilité capitaliste, si tu réussis alors tu es bien payé, tu n'as pas de bon résultat, c'est dehors. Mais tous les moyens sont autorisés. Et donc ça donne dans le hard sensationnel, difficile à supporter à la TV. Moi je me demande l'effet que ça peut avoir sur les gens.
    Evidemment, les médias du Parti conservateur eux attaquent les partis ennemis. D'ailleurs parfois tout à fait légitimement, pour un histoire de corruption ou autre. Ce n'est pas toujours illégitime.

    Donc voilà en gros, cette information est une diversion parce qu'il y a des problèmes beaucoup plus sérieux que cela. Mais, ces problèmes nous renvoie l'image du problème des médias un peu partout et notamment... en France.

    La loi du 50/50 : mon avis, c'est qu'elle part d'une bonne idée, mais qu'il y a confusion des instruments. La loi c'est pas fait pour ça. Mais comme l'autorité audiovisuelle est un instrument du président aujourd'hui, ils n'ont plus les moyens de normaliser quoi que ce soit. Donc ils ont pris la loi pour instrument en toute sincèrité, je crois, ce qui est assez rare pour être souligné, mais de manière imbécile. De toute façon, elle sera défaite tôt ou tard. C'est une autre spécialité locale, les lois anticonstitutionnelles.

    Enfin, le rapprochement avec Ceausescu. Il faut vraiment laisser tomber les phatasmes. Sous Ceausescu, dans les années 80 c'était pas 50%, c'était 100% des exploits de Ceausescu 2 heures par jour et rien de plus. C'était aussi 200G de viande par mois etc. Faire la queue toute la nuit pour ça, et entendre que grâce au président camarade Ceausescu et son furieux génie la productivité est en hausse, c'est autre chose. IL faut pas donner justement dans ce sensationnalisme.

    J'espère que je suis clair, enfin faudrait que j'écrive un roman, là -dessus parce qu'après vous avez la corruption entre les analystes politiques, les universités, les médias et les partis politiques..."

  • Article supprimé

    Nous prions nos lecteurs de bien vouloir nous excuser. L’article que nous devions publier aujourd’hui a été supprimé.

    Nous craignions, en effet, d’offenser nos amis musulmans. Certains d’entre eux auraient pu être choqués. Et comme nous n’avons pas le temps de relire le Coran en Arabe littéral, nous préférons limiter les risques. Donc, nous nous fions à l’ouverture d’esprit de nos amis musulmans et nous décidons de ne pas publier le texte.

    Certains passages auraient pu déplaire à nos amis catholiques. Benoît XVI, la conférence des évêques de France et les ligues de vertus auraient pu être choqués. Donc, nous nous fions à leur discernement et nous retirons ce texte.

    Des représentants de la religion juive auraient pu également prendre ombrage de certaines allusions contenues dans l’article. Un passage du Talmud, que nous n’avons pas eu le temps de relire, aurait pu entrer en contradiction avec notre discours. Nous nous en battons la coulpe et, respectant l’esprit de tolérance de nos amis juifs, nous ne publions pas ce texte.

    Les partisans du capitalisme auraient pu discerner dans l’article une critique de l’économie de marché. Qu’ils soient rassurés : l’auteur de ces lignes est persuadé de la justesse des lois du marché autorégulé et de la concurrence libre et non faussée. Et, confiants en leur finesse d'esprit, nous jugeons préférable de ne pas publier ce texte.

    Nos amis gauchos se seraient sans doute étranglés de rage en lisant ce texte. Nous sommes convaincus que Brejnev, Lenine et Georges Marchais possédaient la vérité et qu'Olivier Besancenot a de bonnes idées. C'est pourquoi, nous fiant à leur honnêteté intellectuelle, nous supprimons cet article.

    Enfin, nous avons pensé à nos amis mal comprenants. Certains passages obscurs auraient pu leur échapper. Qu’ils se rassurent, nous ne publierons rien.

    S’il reste des personnes que j’ai oubliées ou qui seraient choquées par la présente note (qu'est-ce que ça aurait été si nous avions publié le texte incriminé), elles peuvent exprimer leur désaprobation dans un commentaire, car il n’y a rien que nous ne plaçons au-dessus de la liberté d’expression.

  • Le Gri-Gri international, le rire de l'Afrique

    Vous voulez savoir ce qui se passe au Togo ? Comprendre la crise ivoirienne ? Explorer les dessous de la politique d’immigration de la France ? Lisez le Gri-Gri International.

    Le Gri-Gri International est un journal satirique africain. Il a été créé en juillet 2001 par le journaliste gabonais Michel Ongoundou Loundah. Il paraît un jeudi sur deux. Il compte huit pages. Il coûte 2 €, soit 500 Francs CFA.

    Dans le Gri-Gri on trouve des caricatures d’Idriss Déby, Omar Bongo et… Jacques Chirac. On lit des reportages sur les pays francophones d’Afrique et les autres. Toujours avec de l’humour.

    Le Gri-Gri se bat pour la liberté d’expression. Il a été interdit par Omar Bongo au Gabon. Puis au Cameroun, dans la République du Congo et la République démocratique du Congo. Il a même été interdit de diffusion à l’Assemblée nationale le 9 février dernier. Une caricature de Jacques Chirac en short à côté d’une poupée vaudou à l’effigie de Sarko a été jugée « injurieuse ».On en a moins parlé que des caricatures de Mahomet…

    Le Gri-Gri a réalisé quelques coups journalistiques. L’interview de Jean-Marie Le Pen reste un sommet. Elle a été jugée « complaisante » par une partie de la rédaction. Résultat : plusieurs journalistes sont partis, la société des « amis du Gri-gri » s’est dissoute et le journal a frôlé la faillite.

    Mais il renaît, après 3 mois de crise, le 18 mai dernier. En Une, l’interview de Le Pen. Un entretien, effectivement, assez complaisant. Par exemple, la question « savez-vous que bon nombre d’Africains vous aiment bien ? » Il y a plus dérangeant ! Et on aurait pu lire ailleurs cette déclaration de Le Pen : « C’est vrai que chez les Français, il doit y avoir des racistes comme il y en a chez les Arabes, les Noirs et les Juifs. » Mais, reconnaissons que les médias ont toujours eu du mal avec le Front National…

    Le numéro suivant, le Gri-Gri faisait sa Une sur Dieudonné. Sans doute pour respecter l’équilibre droite gauche ? Deux numéros plus tard, on retrouve Dieudonné dans la page « spectacle ». Le Gri-Gri, un ami de Dieudonné ?

    Mais l’essentiel des informations proviennent d’Afrique. Le Gri-Gri donne éclairage différent de Jeune Afrique ou des journaux français. « Je suis personnellement abonné au Gri-Gri et pour moi il comble une lacune dans la presse franco-africaine diffusée en France. Par contre, ils ont encore beaucoup de progrès à faire dans le côté "gestion du journal", même si les articles sont très bons », explique l’animateur du site consacré à Pierre Mamboundou, opposant Gabonais.

    Le dernier numéro consacrait un dossier sur le Togo. Le personnel politique est passé au crible. La décolonisation et le rôle de la France est évoqué. Kpatcha Gnassingbé, président ministre de la Défense du Togo a droit a un portrait.

    Dans le numéro précédent, le 15 juin, le dossier portait sur les rebellions en Afrique. Côte d'Ivoire, Darfour-Soudan, Mali, Tchad, sont les étapes de ce voyage où on rencontre ceux qui sont "trop rebelles pour être honnêtes"...

    Le Gri-Gri est en vente en France dans les kiosques.

    Cet article a été publié sur Agoravox et CentPapiers