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Crise dans les médias - Page 78

  • Infiltrer un groupe Facebook

    Je sais, ça ne se fait pas. Et pourtant je l'ai fait!

    C'était un groupe de 5 jeunes gens d'abord sympa. Un groupe Facebook, s'entend. Eh bien je l'ai inflitré. Je m'y suis inscrit et j'ai invité plein d'"amis". Alors aujourd'hui le groupe compte 23 membres, dont 18 "inflitrés". Et le fondateur du groupe fait maintenant partie de mes "amis".

    Le nom du groupe? "Je suis addicted to vice et versa". La chanson des inconnus, vous vous souvenez?

  • Mitterrand l'Africain?, de Gaspard Hubert Lonsi Koko

    391d5418186d2f9946c638dae2cc1cf2.jpgMitterrand l'Africain? C'est le titre d'un livre de Gaspard-Hubert Lonsi Koko. Ce socialiste parisien, d'origine congolaise (RDC), anime le club Enjeux socialistes et républicains.

    Mitterrand l'Africain? Question étrange a priori. Et pourtant on apprend que dès le début de sa carrière, l'Afrique a tenu une grande place dans la carrière de Mitterrand.

    Il est ministre de l'Outre-mer en 1950. Par la suite, il sera ministre de l'Intérieur en 1954-55 dans le gouvernement de Pierre Mendès France. Les premiers feux de la guerre d'Algérie éclatent. On lui prête cette phrase: "La seule n'égociation, c'est la guerre". Mais cette phrase a été démenties par de nombreux historiend, dont Benjamin Stora, nous apprend G.H. Loni Koko. (J'ai le souvenir d'un prof d'histoire géo qui nous l'avait faite apprendre et la page wikipedia soutient que Mitterrand a prononcé une phrase à peu près voisine, comme quoi elle n'est peut-être pas à jour).

    Volonté de rompre avec le conservatisme

    Le livre porte principalement sur les deux septennats de Mitterrand. En gros, l'action de Mitterrand, concernant les relation franco africaines est jugée conservatrice, malgré une volonté, lors du premier mandat surtout, de rompre avec les pratiques anciennes.

    Le premier mandat est marqué par le discours de Cancun (je l'ai retrouvé ici). Il semblerait qu'il ait été rédigé par Régis Debray. Il a été entendu comme un discours d'espoir pour les peuples étrangers. Il s'adressait aux Mexicains mais avait une portée beaucoup plus large. Il s'est accompagné d'un changement de cap politique, vis à vis des dirigeants africains les moins démocrates. Mais ça n'a pas duré très longtemps. Ce qu'on appelle la Françafrique a repris le dessus. Les réseaux, les lobbys militaro-pétrolier et la complaisance envers certains chefs d'Etats.

    Démocratie et développement

    Lors du deuxième mandat, Mitterrand a prononcé le discours de La Baule en 1990. (lire ici) C'est un autre discours fort. On peut le résumer ainsi: " Le vent de liberté qui a soufflé à l'Est devra inévitablement souffler un jour en direction du Sud [...]] "Il n'y a pas de développement sans démocratie et il n'y a pas de démocratie sans développement. "

  • Free as a bird, des Beatles

    Quand on veut retrouver le titre d'une chanson, on a sa mémoire et google.

    On peut aussi envoyer mail à un blogueur mélomane. "Dis, comment elle s'appelle cette chanson inédite des Beatles, sortie aux alentours de 1996?"

    Hélas, le blogueur ne savait pas.

    Ne me restait plus que google. Mais google est aride quand on n'a pas les bons mots clés.

    Par hasard je trouve cet article sur les cinq choses que Yahoo peut faire et pas Google. Ainsi Yahoo peut trouver les paroles des chansons les plus connues. Il suffit de taper "Beatles lyrics" et on a la liste de leurs chansons. (entre nous, ça marche aussi avec google)

    En parcourant la liste j'ai une illumination: Free as a bird. C'est la chanson que j'écoutais en 1996.

    Lire aussi:

    Armi et Danny le pire ou le meilleur clip du monde

    Lio et Teki latex

  • Débat arrosé

    Dès qu'on parle d'alcool, le débat est biaisé. Soit on en rigole, soit on est un père la morale. Pas de juste milieu.

    _ Le Monde en fait une affaire violente, liée à la délinquance.

    _ Abadinte critique les mesures prises à Nantes, interdire les "happy hours" et les "open bar". D'accord avec lui, Martin a qualifié ces mesures d'hygienistes.

    _ Technikart dépeint la culture picole et décrit l'alcool comme un "lubrifiant social". Patron, remettez-nous deux verres de lubrifiant social!

    La picole est au coeur du débat politique. D'autant plus que la France a la chance d'avoir un président qui n'a jamais bu une goutte d'alcool.

    Profitons-en pour poser le débat. Mais, au fait, c'est quoi les termes du débat?

  • Les classements de blogs

    Les classement de blogs, ça vous intéresse? En voici quelques uns:

    Wikio

    "La position d'un blog dans le classement Wikio dépend du nombre et de la valeur des liens qui pointent vers lui. Ces liens sont dynamiques, c'est-à-dire qu’ils s’agit de rétroliens (backlinks) ou de liens postés à l’intérieur des articles. Les blogolistes (blogrolls) ne sont pas prises en compte et la période de validité des liens se limite aux 120 derniers jours." (extrait du règlement wikio)

    Dans ce classement, crise dans les médias est 58ème et 1er des blogs hautetfort. ;-)

    Criteo

    Criteo est un widget. Il est muni d'un compteur de visites. Le classement criteo est établi en fonction du nombre de visites. Le hic, c'est qu'il ne prend en compte que les blogs qui ont installé le widget.

    Technorati

    C'est la base. Malheureusement, ce classement a des ratés. Il oublie certains blogs qui "pinguent" mal et en surestiment d'autres.
     

    Blogométrie

    Fonctionne sur le même principe que Critéo. Il permet à quiconque de consulter les chiffres d'audience (faramineux) des blogs les plus populaires.

    Alianzo

    Ce classement combine les classement technorati, Alexa, google, yahoo et le nombre d'abonnés au RSS. Ce classement fait par des espagnol est apparemment le plus juste.

    Ouinon

    C'est d'abord une carte des blogs. C'est aussi un classement établi en fonction du nombre de commentaires.

    Skybeurk

    Ce classement répertorie les pire skyblog. C'est une mine d'or. Diorgucci , autrefois, dominé ce classement.

    Le classement des 30 meilleurs blogs

    Ce classement a été établi une fois pour toute par votre serviteur, en fonction de sept critères objectifs. D'ailleurs, je pourrais bien le remettre à jour...

  • Le buzz Martine

    Il semble que le buzz autour des faux albums de Martine se termine.

    Il a atteint son maximum le 25 octobre. Il a culminé à 55 posts par jour, selon technorati. 10% de ces post contenaient les mots "générateur + Martine". Les chiffres de blogpulse et technorati sont convergents.

    Lire aussi:

    Dix conseils pour mieux écrire

    Dix raisons de ne pas commenter un blog

    Blog: dix erreurs à ne pas commettre

  • Qui contrôle les médias en Europe

    C'est à lire sur Rue89, à l'occasion de la journée européenne de la liberté de la presse, qui a lieu aujourd'hui. (voir ici)

  • Comment les femmes se sont mises à fumer

    Le neveu de Freud, Edward Bernays, est peut-être l'homme le plus important du XXè siècle. Il a inventé un moyen de transformer les gens en consommateurs, de les faire désirer ce dont ils n'ont pas besoin. C'est l'inventeur des "public relations", qui en se perfectionnant sont devenues la pub.

    C'est ce qu'explique cet extrait d'un texte issu de la revue Ecorev:

    ... cette nouvelle espèce d’acheteurs qui "n’ont pas besoin de ce qu’ils désirent et ne désirent pas ce dont ils ont besoin". C’est là la définition du consommateur telle que l’a conçue, mieux : inventée, un neveu de Freud, Edward Bernays, au début des années 1920.

    Bernays s’était installé aux États-Unis à un moment où les industriels se demandaient par quels moyens ils pourraient trouver des débouchés civils pour les énormes capacités de production dont l’industrie s’était dotée pendant la première guerre mondiale. Comment trouver des acheteurs pour tout ce que l’industrie était capable de produire ? Barnays tenait la réponse. Il avait mis au point une nouvelle discipline, les "relations avec le public" (public relations). Dans des articles, puis dans des livres, il se mit à expliquer que si les besoins des gens étaient limités par nature, leurs désirs étaient par essence illimités. Pour les faire croître, il suffisait de se débarrasser de l’idée, fausse, que les achats des individus répondent à des besoins pratiques et à des considérations rationnelles. C’est aux ressorts inconscients, aux motivations irrationnelles, aux fantasmes et aux désirs inavoués des gens qu’il fallait faire appel. Au lieu de s’adresser, comme elle l’avait fait jusque-là, au sens pratique des acheteurs, la publicité devait contenir un message qui transforme les produits, même les plus triviaux, en vecteurs d’un sens symbolique. Il fallait en appeler aux "émotions irrationnelles", créer une culture de la consommation, produire le consommateur type qui cherche, et trouve, dans la consommation, un moyen d’exprimer son innermost self (son "moi le plus intime") ou, comme l’affirmait une publicité des années 1920, "ce que vous avez d’unique et de plus précieux mais qui reste caché".

    57ac687bb7830dedebb41d074242db1e.jpgQuand l’industrie du tabac approcha Barnays en lui demandant s’il voyait un moyen pour amener les femmes à fumer, Barnays releva sans hésiter le défi. La cigarette, expliqua-t-il, était un symbole phallique et les femmes se mettraient à fumer si elles voyaient dans la cigarette un moyen de s’émanciper symboliquement de la domination masculine. La presse fut prévenue qu’à l’occasion du grand défilé, à New York, de la fête nationale, un événement sensationnel allait se produire. Effectivement, au signal convenu, de jeunes élégantes, au nombre d’une vingtaine, tirèrent cigarettes et briquets de leur sac à main et allumèrent leurs symboliques freedom torches ("torches de la liberté"). La cigarette était devenue le symbole de l’émancipation féminine. Barnays ­- et l’industrie du tabac - avaient gagné.

    Ce texte est consacré au philosophe andré Gorz, décédé il y a quelques jours. Le livre majeur d'Edward Bernays, Propaganda, vient de ressortir en français. On peut le lire gratuitement en ligne.

  • "Tout le monde sait que la bonne humeur sent les fleurs» de Jessica Lisse

    Ca y est, les éditions Filaplomb sont bel et bien lancées. Bravo à Philippe, un pote blogueur de Toulouse! Il a fait le pari de s'intéresser à des textes brefs, des nouvelles littéraires et, bientôt peut-être, des textes plus journalistiques.

    8240f04a206c897b35e0e08d3c21b03a.jpgCe mois-ci, il publie quatre nouvelles. Parmi elles, le livre de Jessica Lisse, une jeune fille de 18 ans. Elle possède son propre blog. Plein de sensibilité. Extrait:

    «Les cafés parisiens sont quelquefois beaux et bien. Nous les sélectionnons, bientôt devenons des presque expertes des bistrots parigots. Une belle vue sur la rue. Des miettes de sucre à ramasser à l’index sur le dessus de la table. De la crème à la surface. Mais également un serveur hésitant. Des enfants, des mamans, des choses de roman. Des jeunes gens, des écrivains, s’approcher se pencher pour demander :

    - Qu’est ce que vous écrivez ?»

    Plus d'info sur Filaplomb.fr

  • Pierre Guyotat (2)

    Hier, j'ai un peu évoqué Pierre Guyotat. J'ai retrouvé un texte, que j'ai écrit il y a plusieurs années. Ne cherchez pas à y lire quelque chose d'autobiographique. Voici ce texte:

    Ce ne sont pas toujours les écrivains qu’on fréquente le plus, ceux qu’ont lit avec le plus de plaisir qui exercent sur nous la plus forte influence. Il arrive même que nous soyons littéralement hantés par des écrivains dont nous n’avons pratiquement jamais lu les livres. C’est que l’obstination que nous mettons à ne pas les lire en dit beaucoup plus sur notre désir que toutes les lectures que nous pratiquons par ailleurs et qui, elles, se passent bien.

    Ainsi, mais ce serait le sujet d’un autre texte, qui prendrait inévitablement des proportions considérables, j’ai mis beaucoup de temps avant de pouvoir lire la Bible. J’ai pourtant été catéchisé, et j’ai donc eu accès, étant enfant, à des extraits de l’Ancien et du Nouveau Testament. Mais à l’adolescence, comme beaucoup de personnes de mon âge, j’ai entièrement délaissé tout ce qui a trait à la religion. Aussi, quand la question de lire la Bible s’est posée, lorsque des professeurs m’ont fait sentir la nécessité de la lire pour comprendre les textes littéraires, je me suis retrouvé comme paralysé devant elle, la rejetant avec violence. Toutes ces histoires que j’aimais entendre pendant mon enfance, je les repoussais maintenant de toutes mes forces. Cette impossibilité a duré très longtemps. Ce n’est que quelques années plus tard que j’ai enfin pu lire la Bible, et que je suis parvenu à ne plus la haïr et, en un sens, à ne plus l’aimer. A la lire, ou, du moins, à essayer de le faire.

    En revanche, pour l’auteur dont il est question ici, et qui s’appelle Pierre Guyotat, le problème n’est toujours pas réglé. J’ai essayé de le lire, mais j’ai échoué. Et en échouant j’ai atteint un autre but : j’ai réussi à mettre en évidence un point de résistance très fort, un blocage en apparence insurmontable.

    Les tentatives de lire les œuvres de Pierre Guyotat, de tenir en main ses livres, de les ouvrir et d’y porter les yeux n’ont pourtant pas été rares. Il est même fascinant de recenser toutes ces occasions que j’ai eues de ne pas le  lire. Fascinant de considérer les différentes tactiques d’évitement que j’ai pu employer jusqu’à présent, et auxquelles il faudra bientôt ajouter, je le crains, l’écriture de ce texte-ci.

    La première fois que j’ai entendu parler de Pierre Guyotat, aussi étrange que cela puisse paraître pour un auteur aussi secret, c’était à la télévision. L’émission s’appelait « Cinquante-deux minutes dans la langue avec Pierre Guyotat ».

    Je me souviens qu’on y voyait l’écrivain vocaliser, autrement dit écrire devant nous son texte en le disant à une personne qui le prenait en note au moyen d’un ordinateur. Ce texte qu’il créait devant nous s’appelait Bivouac.

    Je me souviens de l’écran bleu de l’ordinateur, ciel mental où les mots formaient des blocs compacts, sans ponctuation.

    Je me souviens de Guyotat se rasant le crâne. Cela se passait en montagne ou à la campagne. Dans un décor sauvage, avec comme seule trace de l’humain, la grande ferme où vivait l’écrivain.

    A un moment, il est passé près d’une grotte sur la paroi de laquelle suintait de l’eau, abondamment, et il a dit : « C’est le sexe féminin. C’est ainsi que je me le représente. »

    Voilà ce dont je me souviens. Ma mémoire a sans doute déformé certains détails. Je suis peut-être coupable d’avoir, par jalousie, sélectionné de préférence les moments où Guyotat n’était pas à son avantage, ceux où il semblait poser, par exemple celui où il se rase le crâne. Mais l’essentiel est que je garde de cette première rencontre une émotion très forte et un très fort désir de vivre moi aussi ce rapport mystérieux, essentiel, respiratoire à l’écriture.


    A la suite de l’émission j’ai tenté à plusieurs reprises non pas de lire Guyotat, mais d’éviter de le lire.

    J’ai commencé par rechercher certains de ses livres en bibliothèque. Je les ai feuilletés, flairés. N’osant pas les emprunter. Osant à peine les lire et, s’il arrivait que je les lise, ne supportant pas de le faire de façon suivie. Je les rejetais donc. Rejet presque physique, brutal. Impossibilité d’encaisser une telle dose de. (De quoi ? De violence ? De « mal » ? De souffrance ? Je ne sais).

    J’ai ensuite acheté plusieurs de ces livres que je n’avais fait qu’aborder et rejeter en bibliothèque.

    Eden, eden, eden, dont le tissu uniforme, qui constitue comme l’écrit Roland Barthes  dans la préface, « un élément nouveau (que ne l’ajoute-t-on aux quatre Eléments de la cosmogonie ?) : cet élément est une phrase : substance de parole qui a la spécialité d’une étoffe, d’une nourriture, phrase unique qui ne finit pas », me fascinait, a été le premier d’entre eux. D’Eden, eden, eden, j’ai dû lire une trentaine de page.

    D’une certaine façon, la fascination que le texte exerçait sur moi m’a empêché de le lire. Mais est-ce que l’attitude de Barthes est très différente de la mienne ? Sa proposition de lire le roman comme l’aventure du signifiant (« ce qu’il advient au signifiant ») n’équivaut-elle pas à éluder, à refouler le signifié et ainsi à ne pas lire ?

    En revanche, le Tombeau pour cinq cent mille soldats est resté intact. J’ai peut-être lu la première page, et encore. Je dois avouer que l’idée même de le lire m’a toujours paru impensable.

    Le Livre, je l’ai acheté par snobisme : un livre qui s’appelle Le Livre, c’est tellement beau qu’on se demande comment personne n’avait osé le faire avant Pierre Guyotat.

    J’ai aussi acquis Progéniture, que je n’ai pas lu. J’ai écouté pendant quelques minutes le CD qui est vendu avec le livre, mais cela ne m’a pas beaucoup intéressé.

    Pourquoi ai-je acheté tous ces livres ? Je ne saurais l’expliquer.

    D’autant plus que, quelques années plus tard, je me suis mis à avoir envie de les détruire. Ainsi, le Tombeau pour cinq cent mille soldats je l’ai jeté dans le vide-ordure de mon immeuble, ce que je n’ai fait pour aucun autre livre. Précipité dans l’enfer de ma bibliothèque. Promis à l’autodafé dans l’anonymat d’un monceau de détritus. Presque oublié.

    En revanche, les autres livres je les ai conservés. Je ne les ouvre pas, mais je n’ai pas envie de m’en séparer.
    A l’époque où je les ai achetés, j’ai même désiré, sans doute pour comprendre pourquoi je n’arrivais à les lire, écrire un mémoire de maîtrise sur Guyotat. J’ai fait part de ce projet à un professeur, lequel a répondu à une des mes questions par une autre question. J’ai réfléchi à ce qu’il m’a dit et j’ai pris pour sujet de maîtrise l’œuvre de Julien Gracq.

    Mais plus tard, après la maîtrise et le Diplôme d’études approfondies, j’ai envisagé de prendre Guyotat comme sujet de thèse. Je me rappelle avoir téléphoné au responsable du fonds Guyotat pour savoir s’il était possible d’avoir accès aux archives, autrement dit aux secrets, de l’écrivain. On m’a répondu que pour y avoir accès il était nécessaire, tout d’abord, d’être inscrit en thèse. J’ai alors réfléchi. J’ai compris que ce qui m’intéressait ce n’était pas de faire une thèse sur Guyotat, mais seulement d’avoir accès à ses archives, à ses brouillons, qui représentaient pour moi les traces d’un savoir absolu sur la vie, la mort, le désir. C’est pourquoi j’ai abandonné cette idée de thèse et ai continué à ne pas lire les livres de Pierre Guyotat.

  • République des blogs

    Les joueurs d'échecs se reconnaissent entre eux, sans même se connaître. C'est, je crois, Nabokov qui le dit. Les blogueurs ont cette même capacité. Ce signe distinctif. Ca fait un petit point commun qui aide à nouer le dialogue. On a tous connu les mêmes choses: l'angoisse mêlée de joie au moment de publier un billet, et ensuite l'étonnement de voir les lecteurs réagir, les moments de fièvre quand ils affluent ou qu'une polémique fait rage...

    Bref ça explique la convivialité d'un rendez-vous comme la république des blogs, où, certes, les lois de la société française (une société très cloisonnée, corsétée, société de la peur, sarkozyienne, dirait Alain Badiou) continuent de s'appliquer, mais en se relâchant, permettant des rencontres imprévues.

    Par exemple, je ne m'attendais pas à serrer la main d'Authueil, ce blogueur dont on ne sait jamais écrire le nom. Un employé du Baltard m'a ouvert la porte. "Une seule personne est arrivée", m'a-t-il dit. Autieuhl et moi ça faisait deux. Je n'avais jamais eu l'occasion de discuter avec lui. Un mec sympa, Atheiul. (qu'il ne m'en veuille pas de ces variations autour de son pseudo...)

    Christophe Grébert poursuit sa campagne municipale à Puteaux. Campagne de fond, avec rencontres citoyennes, publication de lettres aux putéoliens, débats sur son forum participatif et activisme facebooké. Je reste bluffé par sa détermination. Et je pense que le sérieux de son travail de blogueur depuis 5 ans peut convaincre beaucoup d'électeurs qu'il aime sa ville et qu'il connaît tous les recoins des dossiers municipaux. Je vous invite à à le soutenir!

    705fa8ea3d038d25b6cf41fac5d1f247.jpgNous avons ensuite opté pour la station assise. Autour de la table il y avait Aurélie, Wildo, Ivann, Julien, Martin, Ronald, Maxime, Juan et j'espère n'oublier personne. Finalement, les discussions ont moins tourné sur l'état (lamentable) du PS que sur les ratés de la politique de Sarkozy. Et sur ces gentils électeurs sarkozystes qui vont se retrouver en slip. C'est peut-être bon signe.

    Discussion intéressante avec Cratyle et Eric, présentés par Abadinte. Cratyle m'a brossé un tableau effrayant mais véridique du paysage médiatique français. Les grands groupes tenus par des industriels amis de Sarkozy. Du jamais vu en France depuis... depuis? Et comment on évite une victoire annoncée du même en 2012 dans ces conditions?

    photos Julien Toledano

  • Pierre Guyotat

    313cea2cc3cf4d4f0f2c680d1c9794ad.jpgDemain je publierai un texte que j'ai écrit il y a quelques années sur Pierre Guyotat.

    Aujourd'hui j'aimerais citer un extrait de Coma, un de ses derniers livres, sorti ce mois-ci en poche.

    S'il y a un écrivain mythique, un "écrivain maudit", aujourd'hui, c'est bien Guyotat.

    On peut évoquer Eden, éden, éden... Paru en 1971, le livre a été interdit. C'est quasiment le seul livre, depuis les Fleurs du Mal, qui ait fait l'objet d'une telle condamnation. François Mitterrand, alors député, est intervenu à l'Assemblée pour qu'on revienne sur cette interdiction. Des dizaines d'écrivains se sont manifestés, mais rien n'y a fait. Il a fallu attendre 1981 pour que le livre paraisse à nouveau.

    Qu'est-ce qui a tant choqué le ministre de l'Intérieur de l'époque, Raymond Marcellin? Le caractère sexuel de l'oeuvre? Ou le fait que l'action se passe pendant la guerre d'Algérie? Je ne sais pas bien au juste.

    En 1960 Pierre Guyotat avait été appelé en Algérie. En 1962 il a été inculpé d'atteinte au moral de l'Armée, de désertion et de publications interdites. Il effectue trois mois de cachot et est transféré dans une unité disciplinaire.

    Voici un extrait de Coma:

    "Nous partons le lendemain après-midi dans une 2CV Citroën incertaine qui nous servira d'habitacle en supplément àtente de Corse. J'ai 40 ans depuis le mois de janvier, un âge que, dans l'adolescenc, j'ai décidé de ne pas dépasser. La joie de conduire à nouveau cesse tout net la nuit dans les rues de Gênes. L'illusion optique me reprend. les façades des maisons et palais patriciens m'apparaissent dans leur puissance triplée; les arcades, les perspectives se doublent, se triplent de tout ce que je sais de ce qui les a précédés dans l'Histoire. Tant de vies individuelles, collectives, dont je suis exclus, mois qui depuis l'enfance ne peux me faire à ce fait qu'on ne peut dans le temps d'une vie humaine embrasser chacune des milliards et millions de vies humaines en cours, en cours de naissance, qui ne peut voir une fenêtre allumée sans éprouver le regret, la rage de n'être pas l'un ou l'une de ceux qui y vivent _ et y lampent la soupe. A quoi s'joutent les milliards de milliards de milliards de vies dites animales, à périr, à "naître" alors..."

    Voir ailleurs:

    Pierre Guyotat donne un cours sur la langue française  (http://www.dailymotion.com/relevance/search/guyotat/video/x2x1e4_cours-pierre-guyotat_creation)

    La voix de Pirre Guyotat

    Bibliographie de Pierre Guyotat