Le reportage du journal de Jean-Pierre Pernaut sur les apéros géants est un modèle du genre. Une charge sans nuance où sont condensées toutes les critiques possibles et imaginables contre Internet. Un petit bijou de 2minutes 03 à revoir sur le site du Post.
Dès les premières secondes, l'angle du reportage est posé. Les mots de Pernaut pour introduire le sujet sont: « A propos d'Internet ». Le sujet portera sur Internet et non sur la boisson ou l'alcoolisme.
"Un phénomène bien inquiétant"
Et donc, nous dit Pernaut,c'est « un phénomène bien inquiétant ». La ton du reportage est défini: il sera négatif. Et même « bien » négatif.
Et si on écoute la conclusion, ce sont les mêmes mots qui reviennent: « Phénomène très inquiétant, tout cela sous le couvert de l'anonymat, y compris sur des blogs de sites beaucoup plus sérieux ». Tout y est: les adverbes et les adjectifs qui font peur, le jugement moral et la critique voilée (sous un anonymat que Pernaut réprouve pourtant) des concurrents de TF1.
"Dérapages sur les réseaux"
Il faut voir (et revoir) l'œil navré de Jean-Pierre Pernaut déplorant l' « anonymat » de ces facebookers qui n'ont même pas le courage de revendiquer leurs libations nocturnes.
Pernaut lance le reoirtage. Florilège de critiques, tir à vue contre les réseaux sociaux et Internet.
"Fausses rumeurs sur Internet"
Sont évoqués les « les dérapages sur les réseaux que l'on appelle sociaux » avec cette langue de bois qui fait que tout est « dérapage », car la mot veut tout et rien dire.
Bref, l'imprécision du vocabulaire se conjugue avec la partialité du commentaire. Le reportage à charge utilise les mots les plus usés et les arguments les plus éculés. Aucun respect du téléspectateur: il faut faire simple.
Tout y passe: « les fausses rumeur sur Internet », les discussions « sans aucun encadrement », « des réseaux qui mêlent informations plus ou moins fiables et mensonges éhontés », en somme, « vraie ou pas l'information va à toute allure » car « sans modérateur, la liberté de propos est totale et les dérives faciles ».
"Un gros n'importe quoi"
L'apéro géant c'est surtout des victimes hospitalisés: « une soixantaine de personnes hospitalisées » et plus loin « bilan: une centaine de personnes hospitalisées et une trentaine en garde à vue ». Soixante ou cent? Le télespectateur ne le saura pas. La précision, apparemment, n'est pas de mise.
Les personnes interviewées ont été bien choisies. Elles ont le même avis que Jean-Pierre Pernaut: ces apéros géants sont inquiétants. C'est « une grosse orgie, un gros n'importe quoi » relève une jeune fille.
"C'est très dangereux"
Un psychanalyste, « expert d'Internet », explique le phénomène: « on joue sur la modération entre pairs: c'est très dangereux » « ça peut aller jusqu'à la calomnie ou aux propos racistes ».
Bien sûr, il vaut mieux regarder TF1. Là, les propos sont beaucoup plus "modérés".