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Free hugs et "communication hors contexte"

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Vous avez peut-être vu des gens qui dans la rue proposent des "Free hugs". Calins gratuits en français. Ils tiennent une pancarte portant les deux mots inscrits. Ils abordent un inconnu et l'étrange accolade commence.

J'en ai vu près de Beaubourg. Je me suis étonné de ce qu'on pourrait appeler une communication hors contexte. La production d'une émotion, en dehors de tout contexte.

 

Particules élémentaires

Habituellement, une situation de communication a besoin d'un contexte clairement établi. Tu rentres au bistrot, tu dis bonjour. Tu repères ton pote installé au bar. Tu lui lances: "Salut Marcel".

Avec le free hugs, il n'y a plus rien. Juste deux individus. Deux particules élémentaires, dirait Houellebecq. Et un protocole à accomplir.

Il s'agit juste de communiquer pour communiquer. Peu importe qui tu es: les individus sont interchangeables. Leur personnalité est abolie.

 

Flash mob, speed dating

Dans le même genre que les free hugs, on peut classer:

1) les flash mobs

2) le speed dating

3) les réunions Facebookées, qui sont des sortes de flash mobs

Le parallèle avec Facebook est assez clair. Très souvent, les amis Facebook communiquent pour communiquer. Ce ne sont pas des personnes, juste des "profils", des points nodaux à travers lesquels le message est transmis. Tous sont anonymes, interchangeables, impersonnels.

Ce n'est pas un hasard si le free hug a été inventé dans un centre commercial, un jour qu'un homme se sentait trop seul dans un pays étranger.
Le Free hugs est typique d'une culture de la dépersonnalisation, tout comme le centre commercial, la zone commerciale, le motel (bien décrit par le philosophe Bruce Bégout), et de tout ce qui signe la victoire du marketing sur la culture.

Un peu d'histoire

Le mouvement free hugs a été créé en 2004 en Australie. Un homme seul dans un centre commercial écrit "free hugs" sur une pancarte. L'idée est lancée.

En France Le mouvement Free Hugs a donné lieu à une campagne organisée par l'INPES (Institut national de prévention et d'éducation pour la santé) contre la discrimination dont sont victimes les personnes atteintes du VIH. La campagne fut diffusée à la télévision à partir de mars 2007.

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Commentaires

  • Ah je n'aime pas les free hugs.
    D'abord, on dirait calinous gratos ce serait mieux
    et ensuite, il faut bien l'avouer, je n'enlace pas n'importe qui juste parce que c'est écrit sur une pancarte.
    Pour moi, ce serait comme se rendre à Bordeaux parce qu'on voit Bordeaux sur une pancarte d'auto-stoppeur !
    :-)

  • Du moment que ce n'est pas obligatoire...

  • Quelle triste vision du "Free Hug"....
    "Peu importe qui tu es: les individus sont interchangeables. Leur personnalité est abolie."

    Elle l'est beaucoup moins que dans d'autres contextes où on est obligé de communiquer.
    Les individus en question ne sont pas n'importe qui. Mais des gens qui ont la fibre "humaine" suffisamment marquée pour accepter de donner un calin à qui le demande, "peu importe qui ils sont" (et là ça ne prend pas le sens d'interchangeabilité).
    Moi, j'y vois un acte gratuit par excellence, bien loin des communications imposées par des protocoles inscrits dans la société: il faut serrer la main à son collègue, même s'il nous pourrit la vie, il ne faut pas mettre sa main dans la figure du président de la république, même quand il se permet de te provoquer en venant tambouriner du doigt sur ta poitrine...

    Il faut une personnalité bien loin d'être abolie pour s'adonner au Free Hug. La preuve, vous n'avez pas tous l'air prêts à le faire..

  • @L'intello du dessous,

    Je n'ai pas dit que j'étais opposé aux free hugs; mais plutôt que ça me paraît être un peu "hors contexte"... mais pourquoi pas!

  • Pourquoi ça te dérange tellement qu'on soit pas d'accord? :)

  • Non, ça ne me dérange pas. Il se trouve simplement que je n'ai pas trop d'avis sur le sujet, donc il m'est difficile de ne pas être d'accord. Je m'étonne du phénomène, j'essaie de dire ce que j'en pense, à quoi ça me fait penser, mais je ne conclus pas.
    Par exemple, je compare les free hugs avec les soirées Facebook. Or, j'y participe, ça m'intéresse. Donc, je ne suis pas opposé à ça.

    ;-)

  • La communication zapping ...il me semble avoir entendu que des études ont été faites sur des enfants en bas âge, et que si jeune, des problèmes pour fixer sa concentration sur un objet commence déjà ...

  • Mais, à mon avis, les free hugs ne sont pas de la communication... juste du mouvement... A mon sens il ne peut être question de communication sans finalité et c'est le cas des free hugs. Pour moi c'est juste du happening instantanné et pas de la communication. En revanche, la récupération des free hugs dans le cadre d'une campagne de lutte contre la discrimination envers les personnes séropositives ou atteintes du sida me semble plus intéressante et là, ça devient de la "comm.", du message.

    Pour moi on ne peut pas comparer les free hugs aux speed datings ou aux réunions d'internautes (via facebook ou autre) car là, il y a bel et bien une finalité, un "et plus si affinités" (que ce "et plus" soit sentimental, sexuel, professionnel ou autre).

    Pour moi les free hugs s'apparentent plutôt aux "pokes" d'inconnus sur facebook (et encore) : tu cliques sur un truc sans avoir rien à dire à la personne que tu alertes...

  • @Cécile,

    "Pour moi les free hugs s'apparentent plutôt aux "pokes" d'inconnus sur facebook (et encore) : tu cliques sur un truc sans avoir rien à dire à la personne que tu alertes..."

    Oui, d'accord.
    Je voulais comparer les free hugs à cet aspect de FB.

  • waw vous êtes devenus des être tellement virtuels que vous ne voyez pas la différence entre un calin physique et un message qui s'affiche sur un écran??
    Sérieusement?
    Ca n'a absolument rien de comparable!!

  • mais le free hug c'est beaucoup plus que deux personnes qui s'enlacent, il y a tout une démarche, oser aller vers l'inconnu, faire confiance, faire passer de la chaleur....et pourquoi pas ( souvent) discuter avec la personne aprés...
    Parfois les gens ont besoin d'un réconfort momentané, besoin de sensation tactile, besoin de contact et je vous assure, ce n'est pas " virtuel" ou sans but....ça touche vraiment pour la personne qui offre et celle qui recoit...
    Pourquoi ne pas expérimenter, au moins une fois? ou oser aller vers les free huggeurs...c'est le premier pas qui est toujours difficile...

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