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écriture

  • Quelques liens

    • Quand Le Post déraille. Joli article du Champignacien. Il a relevé sur Le Post un article laissant s'exprimer le discours le plus sécuritaire. Le rédacteur en chef du Post lui a finalement rendu raison, puisque le titre de l'article a été changé.
    • Comment réussir un CV: une vidéo sympa, utile, tournée dans un lieu insolite (une station service).
    • 10 conseils pour mieux écrire (CDLM)
    • Sites de partage de videos: 400 sites répertoriés, pour aller au-delà de youtube et dailymotion.
    • Dérive dans la presse alternative (Acrimed). L'Âge de faire est une revue écologiste. D'anciens salariés dénoncent des conditions de travails insupportables. Et, surtout, en opposition avec les valeurs prônées par le journal écolo. L'information semble très fiable. Elle fait froid dans le dos.
    • Interview d'Alain Joannes sur les médias à l'ère du web (Internet et opinions)
    • Findsounds: trouver des sons. Chants d'oiseau, bruit d'une bière qui mousse ou d'une bombe qui explose.

  • "Tout le monde sait que la bonne humeur sent les fleurs» de Jessica Lisse

    Ca y est, les éditions Filaplomb sont bel et bien lancées. Bravo à Philippe, un pote blogueur de Toulouse! Il a fait le pari de s'intéresser à des textes brefs, des nouvelles littéraires et, bientôt peut-être, des textes plus journalistiques.

    8240f04a206c897b35e0e08d3c21b03a.jpgCe mois-ci, il publie quatre nouvelles. Parmi elles, le livre de Jessica Lisse, une jeune fille de 18 ans. Elle possède son propre blog. Plein de sensibilité. Extrait:

    «Les cafés parisiens sont quelquefois beaux et bien. Nous les sélectionnons, bientôt devenons des presque expertes des bistrots parigots. Une belle vue sur la rue. Des miettes de sucre à ramasser à l’index sur le dessus de la table. De la crème à la surface. Mais également un serveur hésitant. Des enfants, des mamans, des choses de roman. Des jeunes gens, des écrivains, s’approcher se pencher pour demander :

    - Qu’est ce que vous écrivez ?»

    Plus d'info sur Filaplomb.fr

  • Pourquoi bloguez-vous?

    Pourquoi bloguez-vous? Pourriez-vous le dire, en citant une des raisons évoquées ci après ou une autre qui vous vient à l'esprit?

    Je blogue pour me détendre, pour passer le temps

    Je blogue pour laisser une trace et me souvenir des bons moments

    Je blogue pour aider les autres, d'une certaine façon

    Je blogue parce que je suis seul et veux communiquer avec d'autres personnes

    Je blogue pour accroître ma notoriété professionnelle

    Je blogue pour râler 

    Je blogue pour draguer

    Je blogue pour devenir le maître du monde

    Je blogue parce que c'est (c'était) à la mode

  • Interview: Les écrivains blogueurs

    L’écrivain-blogueur est un animal en voie d’apparition. Pour en savoir plus sur ce phénomène, j’ai interrogé cinq blogueurs : Irène Delse (écrivaine), Juan Asensio (critique littéraire), Pierre Assouline (écrivain, journaliste), Guy Birenbaum (éditeur, écrivain) et Loïc Le Meur (entrepreneur).

    Leurs réponses indiquent que le blog est un bon outil pour la création littéraire. Il permet à l’écrivain d’entrer en contact avec ses lecteurs et de pratiquer l’écriture au jour le jour. Le blog, semble-t-il, est aussi un bon outil promotionnel. Enfin, l’écriture sur Internet entraîne une mutation de la notion de droit d’auteur.

    Ces entretiens ont été réalisés par mail fin août 2006. A l'époque, je m'intéressais au blog de Michel Houellebecq. Je les ai oubliés pendant quelques temps et je les publie aujourd'hui.

    L’intégralités des entretiens est à télécharger ici (en pdf):ecrivains_blogueurs.pdf

     
    Ecrire un blog chaque jour dilapide-t-il  l’inspiration ?

     

    Pierre Assouline répond : « La tenue d'un blog ne dilapide pas l'inspiration dans la mesure où c'est le journaliste en moi, et non l'écrivain, qui blogue. Ce sont deux activités distinctes. »

    Guy Birenbaum confirme : « Pas du tout c'est un entraînement quotidien. »

    Selon Irène Delse : « Non, pas vraiment. J'ai écrit un roman de fantasy, L'Héritier du Tigre […] C'est un monde imaginaire, des personnages fictifs. Le blog a un contenu plus personnel, plus divers et plus ancré dans l'ici et maintenant. Le problème, c'est plutôt le temps que cela me prend. […] On devient vite accro. »

    Quant à Juan Asensio : « Mon inspiration étant celle d'un critique, je ne risque pas grand-chose, encore que... Oui, sans doute : la superficialité généralisée telle qu'on peut en constater le triomphe sur la Toile n'est guère le synonyme d'une  recherche approfondie, d'une lecture patiente, d'une écriture tentant de  s'abriter du bruit, bref, l'antithèse même de la solitude de l'écrivain (et du critique un tant soit peu sérieux), horrible cliché qui est pourtant une évidence absolue. Ceci dit : dilapider ne me gêne point, proposer des textes qui demandent beaucoup d'efforts (ceux-là mêmes que j'exige en retour de mes lecteurs...), qui peut-être ont pu dessiller quelques regards sur l'état lamentable de la République française des lettres, voilà qui est bien la seule tâche digne d'être accomplie à notre époque... »

    Ecrire un blog comporte-t-il un risque de vendre moins de livres, puisque les lecteurs peuvent lire gratuitement un auteur sur le net.

     

     
    Pour Pierre Assouline, « non seulement la gratuité du blog ne devrait pas faire baisser la vente des livres d'un blogueur mais elle devrait l'augmenter car elle le fait connaître urbi et orbi de lecteurs qui ne connaissaient pas ses livres ».

    Loïc Le Meur est du même avis : « C'est l'inverse, le buzz que génère le blog donne envie à aux lecteurs du blog d'acheter le livre, dans mon cas les ventes ont augmenté. »

    Selon Irène Delse : « Non, au contraire. D'abord parce que je ne mets pas gratuitement en ligne tout ce que j'écris ! […] Ecrire ce blog, c'est un moyen de me faire connaître en tant qu'auteur. C'est aussi une façon de communiquer avec mes lecteurs (potentiels ou déjà connus), de faire passer des informations utiles (par exemple une signature, une date de publication...) et d'avoir des échos de leur part. Cette interaction avec les lecteurs est probablement ce qu'il y a de plus stimulant dans toute mon expérience de blogueuse. »
    Selon Guy Birenbaum : « Je ne crois pas. On va voir. Mais ce que j'écris chaque jour est différent de ce que je dis à la radio et de ce que j'écris dans la presse comme dans mes livres. Disons que le blog est une très bonne bande annonce... Et un moyen de réagir en temps réel. Un média brûlant ! »

    Qaunt à Juan Asensio : « Encore une fois, je vous répondrai franchement : je m'en moque. J'aurais même tendance à penser que le fait de réduire pour le moins drastiquement toute volonté d'exiger ces droits serait une belle leçon pour tous ces petits monsieurs qui, après avoir écrit un poème sur la queue de cerise croquée par Germaine, se déclarent Princes des poètes. Tout doux mes amis, tout doux... »

     

    Internet constitue-t-il une régression en ce qui concerne le droit d'auteur ?

     

     
    « Pas une régression mais une révolution qui oblige le droit d'auteur en se remettre en question », indique Pierre Assouline.

    Selon Loïc Le Meur : « Bien au contraire, c'est une avancée en particulier avec la licence Creative Commons qui permet de partager du contenu uniquement pour une utilisation non commerciale ».
    Guy Birenbaum est plus mesuré : « Je ne sais pas. Je pense que tout travail mérite salaire et je suis ennuyé d'écrire "pour rien" mais on ne peut pas tout avoir... »

    Irène Delse estime : « Internet en soi, non. L'utilisation qu'on en fait, c'est possible. Comme je disais plus haut, il s'agit à la fois d'un outil et d'un média. La technologie est différente que pour le papier imprimé, mais les règles de bases sont les mêmes. Les lois sur la propriété intellectuelle s'appliquent, depuis le droit du créateur à être identifié comme auteur de l'oeuvre à l'autorisation de citer de courts extraits. Personnellement, cela ne me dérange pas si un lecteur lambda veut s'amuser à numériser mon bouquin en tout ou partie, mais uniquement s'il le fait pour son usage personnel (le lire sur son PDA, par exemple). Mais s'il met le fichier en ligne sur un serveur sans mon autorisation ou celle de l'éditeur, alors là, non ! »

  • Manuscrit refusé

    Il y a quelques jours, je reçois une grosse enveloppe dans ma boîte aux lettres. C’est un manuscrit que j’ai envoyé à un éditeur. Il m’est renvoyé avec une lettre de refus. J'ai écrit à quatre éditeurs. C’est la quatrième lettre de refus que je reçois.

     Mais la nouveauté est que celle-ci est personnalisée. L’éditeur (Verticales) a joint une carte, signée Yves Pagès. Voici ce qu'il écrit:

     « L’impassible rigueur, la sobriété désenchantée de ce petit livre en fragments a sa force propre. Il nous semble que ce jeu déceptif ne peut durer au-delà d’une nouvelle sans produire une mise à distance, et même pire, une neutralisation de la lecture. Dommage. Bien à vous. Au plaisir de vous lire à une autre occasion. »

     S’il voulait me faire comprendre que mon texte est chiant à mourir, il a réussi. C’est un « petit livre » mais il est encore trop long! Je vais être beau joueur: Monsieur Pagès, vos cinq lignes valent bien mes 150 pages…

    Bien sûr, ces refus m’ennuient un peu. Je comprends que ma « sobriété désenchantée » et mon « jeu déceptif » n’amusent pas grand monde. Je vous laisse seul juge. Je publie le premier chapitre de ce livre qui n’a encore ni titre ni éditeur (voir ci après). Si vous trouvez ça vraiment « déceptif » dites-le. Mais dites-le avec art, comme Yves Pagès.

    Sans_titre.pdf

  • Parler dans le vide

    Dimanche soir, j’ai vu un drôle d’homme, sur le quai du métro. La soixantaine, barbe blanche. Etait-ce un barde gaulois ? Un missionnaire chrétien ? Un simple clochard ? Un fou ?

    Il se tenait face au vide. Soudain il a déclamé un texte (écouter ici). Sur le quai d’en face, les gens faisaient mine de ne pas l’entendre. Mais ils l’entendaient. Sauf ceux qui avaient un baladeur ou téléphonaient avec leur portable. La voix résonnait. Puissante, insistante, un peu dérangeante aussi. Enfin, le métro est arrivé. Le poète s'est tu. Puis il a disparu.

    Aujourd’hui, en écrivant ce blog, je me sens comme lui. Ecrire, c’est être face au vide. Vide, page blanche, désert ou océan…

    Mais quand j’écris, je ne suis pas seul. La présence d’autrui n’est pas évacuée. Elle est inscrite en creux, comme une potentialité qui ne demande qu'à s'éveiller…

    Et vous, ça vous fait quoi de parler dans le vide ?

  • Simenon, le maître

    medium_simenon.jpgLa semaine dernière, je me promenais sur les quais de Seine. J’aime flâner chez les bouquinistes. J’ai acheté deux romans de Simenon. Deux Maigret.

     

    Simenon est le maître. Pour définir son style, trois mots me viennent à l’esprit.

     

    D’abord, il est simple. Pas de fioritures chez lui. S’il pleut, il écrit « Il pleut. » Voire « Il pleut ! », suggérant le rythme de la pluie au moyen du point d’exclamation.

     

    Son style est concret. C’est sa force. Simenon n’est pas un théoricien. Il ne manie pas les idées. Il fait voir, humer, toucher les choses. Il nous fait ressentir ce qu'éprouvent les personnages.

    medium_maigret.jpg

     

    Son style est neutre. Pas d’emphase chez lui. L’atmosphère est souvent feutrée. On tue, mais sans déclamer. De plus, Simenon raconte la vie de gens ordinaires. Mais il les prend au moment où leur vie bascule. Par exemple, dans l’Homme qui regardait passer les trains, le personnage principal se dit qu’il a toujours obéit aux autres, il veut s’émanciper. Et c’est là que les ennuis commencent.

     

     

    Gide: "Le plus grand"

     

    Simenon a écrit des centaines de romans. Il en a vendu des millions. Et il est admiré des grands écrivains. « Je ne pensais pas qu’il était possible d’être à la fois aussi populaire et aussi bon » dit Henry Miller.

     

    Quant à André Gide : « Il est le plus grand de tous… le plus vraiment romancier que nous ayons eu en littérature. »

     

    Pour John Le Carré, c’est le « maître des profondeurs, Simenon avait un style d’une grande simplicité. C’était un écrivain aussi à l’aise avec la réalité qu’avec la fiction, avec la passion qu’avec la raison. Par-dessus tout, il inspirait cette confiance que les lecteurs réservent aux romanciers qu’ils vénèrent. »

     

    (Photo: http://membres.lycos.fr/gomgut/Gomgut.htm)

    Voir le site: http://www.lesbouquinistes.org/