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Manuscrit refusé

Il y a quelques jours, je reçois une grosse enveloppe dans ma boîte aux lettres. C’est un manuscrit que j’ai envoyé à un éditeur. Il m’est renvoyé avec une lettre de refus. J'ai écrit à quatre éditeurs. C’est la quatrième lettre de refus que je reçois.

 Mais la nouveauté est que celle-ci est personnalisée. L’éditeur (Verticales) a joint une carte, signée Yves Pagès. Voici ce qu'il écrit:

 « L’impassible rigueur, la sobriété désenchantée de ce petit livre en fragments a sa force propre. Il nous semble que ce jeu déceptif ne peut durer au-delà d’une nouvelle sans produire une mise à distance, et même pire, une neutralisation de la lecture. Dommage. Bien à vous. Au plaisir de vous lire à une autre occasion. »

 S’il voulait me faire comprendre que mon texte est chiant à mourir, il a réussi. C’est un « petit livre » mais il est encore trop long! Je vais être beau joueur: Monsieur Pagès, vos cinq lignes valent bien mes 150 pages…

Bien sûr, ces refus m’ennuient un peu. Je comprends que ma « sobriété désenchantée » et mon « jeu déceptif » n’amusent pas grand monde. Je vous laisse seul juge. Je publie le premier chapitre de ce livre qui n’a encore ni titre ni éditeur (voir ci après). Si vous trouvez ça vraiment « déceptif » dites-le. Mais dites-le avec art, comme Yves Pagès.

Sans_titre.pdf

Commentaires

  • Ca veut dire quoi "déceptif" ? J'ai cherché dans wiki, rien, à part peut-être : "ne doit pas tromper sur la nature du produit".

    Ca ne m'avance pas.

    Celà dit, j'ai lu ton truc. 3 pages ne suffisent pas à savoir si c'est chiant... Un personnage y est présenté, un chomeur paumé et solitaire est décrit...

    Si pendant 150 il est chômeur paumé et solitaire, ça peut conduire vers une déceptivité glauque.

  • "Déceptif" ça veut dire "décevant" dans le 6eme arrondissement.
    Qui déçoit tout en voulant le faire, mais même si c'est volantaire c'est quand même décevant. En gros, ça n'aboutit pas à l'effet escompté qui est, tout de même, de ne pas décevoir...

  • D'accord avec Nicolas. Il faudrait au moins 15 pages pour apprécier le degré de déceptivité ;)

  • +1 !

    Mais Eric ce n'ai pas au premier refus que tu vas perdre espoir rassure-moi ?

    Bonne continuation ... que quand cela sera mon tour de proposer mon manuscrit je n'envoi pas a ceux qui te trouces chiant .. mdr ;)

  • @Sacha,

    Mais je tiens à ce que ce soit déceptif du début à la fin, qu'il n'y ait pas de baisse de niveau!

    @Don,

    Etre lu est une aventure aléatoire. Les auteurs les plus lus n'ont pas écrit une ligne (Socrate, Jésus, Bouddha, Paul-Loup Sullitzer).
    Et grâce au blog, je suis lu et réellement lu, par beaucoup plus de personnes que j'aurais pu l'imaginer au début.
    Etre publié (et notamment en ce qui concerne le roman) est une autre aventure. Tout cela est très amusant... et déceptif, au fond.

  • Eric,

    Je n'ai jamais lu la bible, mais ça restera un plaisir de te lire ! A la maison, chez les parents, quand j'étais petit, il y avait plus de place pour des lectures populaires.

    Sacha étant d'accord avec moi, tu peux nous envoyer plus que trois pages ?

  • Nicolas,

    Ah! Des lecteurs bienveillants! (bienveillantes...)...

  • Eric,

    Ne prends pas mal ce que je vais te dire. je parle comme je pense.
    j'ai lu le dernier chapître et je confirme, c'est chiant. La littérature, c'est fait pour s'évader, pour rêver, pas pour revivre avec des maux des quotidiens bien tristes. ça n'a aucun intérêt...et si ça intéresse quelqu'un, il n'y a qu'à lire un essai sur les maux de la société avec des exemples précis et des chiffres...
    mais là non...et si encore, il y avait une pointe d'humour même pas.
    Après avoir lu ça, on a envie de se tirer une balle dans la tête et ce n'st personnellement pas ce que je demande à un livre !
    ce qui me fait sourire est que l'autre jour, sur le blog de Nicolas, tu écrivais qu'il fallait être bien désespéré pour soutenir Sarkozy...quand je lis ta prose, je me demande qui est le plus désespéré !

    Perso, jai été plus d'un an au chômage (avec deux gamines à nourrir) mais je n'ai jamais baissé la tête. J'ai profité de cette période pour me remettre en question, pour m'occuper plus de mes filles, pour lire (beaucoup) et aussi pour faire une formation et chercher du boulot. le quotidien d'un chômeur n'est pas aussi déprimant que ce que tu écris, je trouve...
    il faut se battre sans cesse, aller de l'avant et surtout règle d'or, se lever le matin avant 09h00.

    'déceptif'...j'aurais appris un mot !!! pas mal en plus..

    bien à toi

  • Loïc,
    Votre vision du chômeur est quand même un tout petit peu celle d'un homme de droite, je tenais à vous le dire.

    :-))))))

  • Loïc,

    "Déceptif", il faut le replacer dans la conversation quotidienne...

  • Loïc,

    Merci de ton commentaire.

    Mais, pour moi, ce que j'ai écrit ne me semblait pas du tout "déprimant" comme tu le dis. C'était même tout le contraire. Dans le livre, le personnage fait l'apprentissage d'une façon de vivre et de réfléchir qui est plutôt heureuse.
    Bon, il est vrai que le premier chapitre peut sembler triste, parce que le chômage est une réalité noire. Mais la réalité est que je me suis amusé en écrivant ça (qui n'est pas vraiment un livre). Et je pense que dans toutes les situations un homme peut être heureux, comme dans la tienne quand tu as été confronté au chômage, parce que tu as trouvé une démarche adéquate.

    Enfin, pour revenir au mot "déceptif", c'est quelque chose à quoi je crois beaucoup. L'aspect déceptif des choses, c'est le contraire du divertissement, TF1 et compagnie: cela nous oblige à faire des efforts.

  • Nicolas,

    Alors j'imagine à la Comète, Loïc (celui du Kremlin Bicêtre) entre et dit:

    "Le PSG a encore été déceptif!"

  • Deceptons-nous ce soir de ce monde de tas de décepteurs qui ne veulent même pas t'éditer.

    revoltmouton@hotmail.fr: une proposition pas déceptive à te faire.

  • Human,

    ;)

  • Eric,

    "Mon" Loïc ne dira jamais ça. Peut-être "y m'cassent les couilles ces empafés"..

  • Comme d'hab, j'arrive en retard.
    Je vais lire ça et donner un avis…
    :=))

  • Je ne pense pas le dire avec style, mais au moins avec coeur et admiration :
    "lache-toi !"

    Ton écriture est typée et reconnaissable, agréable à lire ; explore des situations confrontant à la réalité.
    Ton héros a l'air en marge de tout : fais-le entrer dans la vie !

    Je ne sais pas si on peut s'intéresser à 150 pages où le personnage principal est spectateur ?
    En tout cas, ton style n'est pas déceptif .

  • @Fil,

    On en parlera!


    @Hervé,

    Intéressante ton analyse!

  • tout est subjectif sur ce qu'est la litterature : j'ai lu des oeuvres noires, sombres, tristes, que j'ai aimées ; etait-ce "deceptif" ? je n'en sais rien mais je n'attends pas que la litterature me fasse sourire , rire, soit enjouée forcément...
    bien sur le ^reve, la fiction doivent être aurendez-vous, mais pas forcément
    l' éditeur voulait sans doute dire qu'il ne voulait pas publier de textes réalistes, ce n'était peut etre pas dans sa ligne editoriale
    règle n°1 pour présenter des textes, les présenter à des éditeurs qui ont des collections qui semblent coller au texte présenté
    je serai vraiment curieuse d'en lire plus que qq lignes
    si tu veux bien, tu en publies ici un chapitre ou bien un petit envoi ds ma boite mail ?
    as tu essayé les editions "les points sur les i" ?

  • les yeux,

    merci pour tes conseils!

  • vous croyez que les écrits zola sont 'deceptifs' ?

  • Les yeux,

    Moi, je ne crois rien du tout, c'est Yves Pagès qui a employé le mot déceptif!

    La "déceptivité" (ou la déception) est sans doute due à l'écriture.

    Bien sûr que Zola n'est pas déceptif mais il faut comparer ce qui est comparable!

  • je ne compare pas le talent de zola avec le tien !
    je dis simplement que ce que je crois saisir du mot 'déceptif' est un récit sombre, hyper réaliste d'une société dure, désenchanté....
    cela m'a évoqué Zola......je me suis donc interrogée ....

    mais si ce fichu néologisme (comme s'il n'existait pas assez de mots à utiliser, en sachant qu'on en utilise juste qq misérables %), est du à ton écriture et non au fond, c'est effectivement différent

  • après avoir médité sur le mot "deceptif" qui est décidément un mot très laid à mon avis ,j'ai relu ce chapitre
    ta façon d'écrire, de décrire de façon complètement atone et désenchantée peut paraitre chiante comme tu dis mais finalement tout dépend du propos et de la suite....
    sans doute manque-t-il qq élements pour alimenter l'envie de lire un peu plus ou qq mots "moteurs"
    la numérotation est à mon sens curieuse et tout à fait inutile, on dirait un scenario de film, des paragraphes décrivant une scène
    ce ne serait que la curiosité qui me pousserait à poursuivre ma lecture mais c'est parce que je suis excessivement curieuse....
    as tu fait lire ton livre a une ou des personnes autour de toi ?

  • Or donc, la suite?

  • les yeux,

    vous avez raison, la numérotation c'est artificiel et trop mathématique...

    sacha,

    un mail.

  • @Eric et à ses lecteurs, commentateurs de cet article,

    Déceptif ou non, (réservons le droit à Yves Pages de qualifier ton écrit comme il le sent), on voit bien que l'extrait que tu nous a réservé intrigue et attire !

    Pas mal de lecteurs potentiels !

    Mon avis personnel : pas si déceptif que ça !

    Ce qui est décevant, c'est l'écrit lu et relu, passe-partout et banal.
    Tu n'es pas dans la banalité, et c'est un vrai style.
    Quant à la numérotation, je trouve qu'elle va bien avec cette forme de dépersonalisation du héros, son côté détaché et spectateur ...

    Continue !

  • Vivi,

    merci de ce commentaire!

  • après lecture des autres chapitres éric, je confirme que ma curiosité a eu raison de te réclamer d'autres chapitres

    à mon sens, c'est effectivement très cinématographique comme style
    je n e trouve pas que la numérotation ajoute qq chose, tout simplement parce que le style est efficace et suffisant pour donner le rythme recherché
    sinon ça fait "surjoué" et ça dessert la sobriété en la stigmatisant
    c'est suffisament déshumnisé comme cela
    parce que oui, le sujet, c'est aussi ça,
    on regarde, on met sous le microscope
    on 'explique rien, on ne démontre rien
    on décrit

    je verrais plutot un re-travail sur la présentation du texte sur la page
    parce que le rytmne donné au récit donne exactement le reflet des gestes et des pensées machinales , mécaniques de l'homme paumé, en recherche, en marge de la vie.

    surtout ne pas abandonner ce manuscrit éric !!

  • Les yeux,

    Merci de ta lecture! J'attends d'autres conseils. Et on en saura plus sous peu!

  • Estimez-vous heureux, malgré votre déception :
    - d'avoir reçu une réponse*.
    - d'avoir reçu une réponse perso. C'est très rare.

    Sur votre texte, je ne me prononcerai pas. Un écrivain est la personne la plus mal placée pour juger le travail d'un autre écrivain.

    Mon premier livre : 12 stations au chemin de croix. Mon deuxième : 53. Ils ont tous les deux atterri chez l'Harmattan, qui leur permet de vivre encore bien qu'ils soient sortis depuis plusiueurs années. L'Harmattan ne pilonne pas. L'Harmattan est un éditeur honni par les autres éditeurs, ceux qui ne prennent pas nos livres.

    * Il s'en est trouvé un pour me répondre en me donnant du Madame au seul vu de mon deuxième prénom (Marie, comme le JM que vous savez). Je n'osai pas lui dire que s'il avait lu mon texte avec autant de pertinence, ce texte avait bien de la chance de ne pas être retenu par lui.

    Bon courage ! (Tiens, je sens que je vais envoyer mon troisième à Yves Pagès !)

  • Et volià. Encore un blogue où on ne peut pas accéder aux adresses des posteurs comme sur les blogues Typepad.

    Désolé, mais je boycotte. Comme les blogues de Blospirit (DEL, VLF, etc), les blogues de Wordpress (tous les blogues du Monde).

    Touites ces plateformes ont un but principal : pousser à la vente d'autres blogues. Je ne comprends pas que des blogueurs attachés aux principes de liberté acceptent que soit rognée cette liberté de communiquer entre tous les internautes.

    Je reste sur les blogues de Libé et les blogues type BBB, ainsi que sur le blogue de Dupin : contenu souvent bon, débatteurs parfois serrés mais toujours courtois, et look remarquablement lisible, avec possibilité d'entrer un message tout en lisant celui auquel on répond. Pas beaucoup de posteurs, mais il vaut mieux sortir seul que mal accompagné.

    Donc, bonne chance pour la suite, mais sans moi.

    PMB, alias Kid, Monseigneur Pince, Gabriel Larcange, etc.

  • PMB,

    Concernant ce blog, on y accède sans mot de passe. Sauf cas exceptionnels (ça arrive, il y a des moments où il demande un code: je n'y comprends rien).

    Votre expérience de la publication est vraiment intéressante. Et, je dirais, impressionnante.

  • Eric,
    Merci pour le mail.
    Finalement, le premier chapitre qui m'avait intriguée, se révèle être le moins intéressant!
    La suite est vraiment bien et absolument pas déprimante malgré le sujet: vous avez réussi à rendre ce chômeur attachant, à créer de l'émotion avec une écriture totalement dépouillée, voire ascétique, bravo!

    Et surtout, surtout, avec une absence totale de misérabilisme, ce qui, ne nous le cachons pas, est quand même le gros risque du sujet.

    En fait, je ne suis pas d'accord avec Lesyeux. Je ne trouve pas ce texte déshumanisé, au contraire. Et c'est ça que j'aime: sans effet de manche, d'avoir réussi à créer de l'humanité, justement.

    Quant à la numérotation, je trouvais au départ ce principe un peu redondant, mais finalement, j'aime bien, sans trop savoir pourquoi. Est-ce qu'on s'en lasse à force? Je ne sais pas.

    La suite! La suite!

    (PS: PMB râle, non pas à cause des codes, mais à cause des adresses mails cachées. PMB souhaiterait, quand il le veut, pourvoir contacter les commentateurs afin de ne pas polluer les blogs par des débats "privés"...)

  • @ sacha : je me suis mal exprimée san doute, par "déshumanisé" je voulais simplement dire que la façon qu'à eric de décrire de façon méthodique, sans émotion, sans se laisser aller à interpréter ce qui génère de l'émotion, rend la réalité de ce que ressent un chomeur : être en marge d ela société , de ce qui est vivant, parce que rien n'est plus pareil, parce que l'on se sent exclu de l'humanité aux yeux d'autrui et à ses propres yeux
    et c'est ainsi ce que je j'observe aussi dans mon environnement d'ailleurs hélas
    (enfin je le ressens ainsi, mais il est vrai que chaque lecture est différente et unique, selon ce que l'on est soi-même !)
    maintenant est vrai q ue ce que raconte éric, son personnage , sont férocement humains
    pour moi c'est différent

  • Les yeux,

    "je me suis mal exprimée san doute, par "déshumanisé" je voulais simplement dire que la façon qu'à eric de décrire de façon méthodique, sans émotion, sans se laisser aller à interpréter ce qui génère de l'émotion, rend la réalité de ce que ressent un chomeur "

    Oui, vous avez raison. Et je me souviens qu'à chaque fois je partais d'une observation, pas d'une pensée. Le souci était d'observer, pas de juger ou exprimer un ressenti. Ca n'a rien de très nouveau, mais ça me paraissait amusant.
    C'est pour ça que je ne sais pas si je parlaerais d'un personnage "en dehors de la société": on se sentir hors de la société quand on a un emploi. C'est pareil.


    Sacha,

    "Quant à la numérotation, je trouvais au départ ce principe un peu redondant, mais finalement, j'aime bien, sans trop savoir pourquoi. Est-ce qu'on s'en lasse à force? Je ne sais pas."

    Concernant la numérotation, franchelent, ça m'a été inspiré par Wittgesntein, dont il est question à un moment. Et je ne sais pas si c'est essentiel...

  • J'ai eu aussi le plaisir de lire une quinzaine de pages du manuscrit.

    Je suis d'accord avec Sacha ("La suite est vraiment bien et absolument pas déprimante malgré le sujet: vous avez réussi à rendre ce chômeur attachant, à créer de l'émotion avec une écriture totalement dépouillée, voire ascétique, bravo! Et surtout, surtout, avec une absence totale de misérabilisme, ce qui, ne nous le cachons pas, est quand même le gros risque du sujet.")... Et sans doute avec d'autres, mais j'ai la flemme d'en faire la liste !


    Mais ...

    Un de mes bouquins préférés est "Et le singe devint con" de Cavanna. Chaque chapitre est un pur bonheur (faut aimer Cavanna...). Mais si vous voulez tout lire en une fois, un week end, une semaine, ... ça vous sort par les yeux.

  • Nicolas,

    Moi aussi j'ai bien aimé "Et le singe devint con"!

    Merci pour ta lecture, encore une fois!

    Toutes ces réflexions autour de la publication sont sympathiques et intéressantes.
    Chacun, nous écrivons un blog et donc nous publions. Nous avons quelques lecteurs et en plus ils nous répondent.
    Bien sûr, être publié par un éditeur, c'est un pas supplémentaire.
    L'essentiel, pour moi, c'est la vie de l'esprit, le parcours des idées et la mise en forme d'une écriture. Et les commentaires des lecteurs est essentiel car il aide à amender le résultat.

  • moi aussi j'aimerais bien en lire plus!

    j'ai aimé ce que j'ai lu, j'ai pensé à Prévert " déjeuner du matin"

    "Il a mis le café
    Dans la tasse
    Il a mis le lait
    Dans la tasse de café
    Il a mis le sucre
    Dans le café au lait
    Avec la petite cuiller
    Il a tourné
    Il a bu le café au lait
    Et il a reposé la tasse
    Sans me parler"

    ou "le petit bruit de l'oeuf dur sur le comptoir en zinc"


    Des mots simples qui expriment très bien le désenchantement, la vacuité de la vie;

    J'aime particulièreemnt les dernières phrases de ton texte, la différence entre ce qqui on aurait voulu être et ce qu'on est.
    la perte des illusions.

    Il est probable que les éditeurs veulent autre chose,du spectaculaire, de l'affectif.

    Il faut vendre au lecteur du rêve, pas sa réalité, imagine il pourrait, lisant la description de la détresse des autres réaliser qu'il n'est pas seul et avoir envie de se joindre à eux pour se rebeller

  • céleste,

    merci de ton commentaire!
    Oui, tu pourras en lire plus.

  • La douleur qui ressort de ce que tu écris résonne vivement en moi, et me rappelle des choses que je connais trop bien. C'est pourquoi, si jamais je faisais partie des gens qui réclament la suite, ça ne serait que par gout du morbide, d'une certaine façon.
    En revanche, comme Céleste, j'ai aimé la lucidité qui éclate dans le dernier paragraphe.

  • ludine,

    merci de ton commentaire, même si je ne suis pas tout à fait d'accord sur l'aspect doloriste de ta lecture. Mais, c'est un point de vue.

  • Difficile de juger sur 3 pages... Je ne pense pas que ce serait le genre de livre que j'aimerais lire (j'aime bien la littérature d'évasion ou les témoignages vécus, pas trop le roman moderne français), mais disons que c'est bien écrit, même si peut-être un peu journalistique.

    Du point de vue de l'éditeur, maintenant, il faut voir que ce n'est pas évident de publier aujourd'hui un texte de fiction tournant autour du chômage, alors qu'il est déjà paru là-dessus en France depuis plus de 20 ans de témoignages vécus, d'enquêtes, de mise en fiction et auto-fiction... Bref, pour se distinguer de la masse, il faut soit une écriture ou un ton particulièrement original, soit se présenter comme ayant soi-même vécu ce qu'on raconte, soit encore aborder la chose sous un angle qui sort des sentiers battus : prendre comme sujet non pas le chômeur lui-même mais le conjoint par exemple, ou les enfants, ou se placer dans la peau de quelqu'un qui cumule les handicaps ou qui s'en est sorti d'une façon originale...

    Mais juste écrire le vécu d'un chômeur, ce sera difficile pour l'éditeur (quelles que soient les qualités intrinsèques du manuscrit) de prendre la décision de publier. Du moins chez les grands et moyens éditeurs ! Bref, il ne faut pas s'arrêter à cette lettre de refus de Verticales (personnalisée, ce qui est déjà bien en effet !) et continuer à prospecter.

    Il y a plus de 1000 éditeurs en France, dont certains peu connus du grand public, mais qui jouent un rôle très important de découvreurs de talents. Ils sont souvent en province mais aussi à Paris, comme Quidam éditeur. Beaucoup d'auteurs débutants se découragent au bout de quelques essais infructueux auprès des éditeurs parisiens ! Je recommande la consultation de l'annuaire Audace des éditeurs, de Roger Gaillard, aux éditions L'Oie Plate. Avec ses fiches pratiques détaillées, cet ouvrage permet de trouver son chemin dans la jungle des éditeurs francophones, petits, moyens et grands, en précisant s'il s'agit de compte d'auteur ou de compte d'éditeur classique ou d'un mélange des deux.

    Voir : http://www.loieplate.com/

    Précision importante : un éditeur comme L'Harmattan (ou Imago, ou Bénévent...) publie beaucoup de livres d'auteurs débutants mais ne les vend pas ou très peu parce qu'il n'en fait pas la promotion et ne se donne pas les moyens pour qu'ils soient présents en librairie ou même chroniqués dans la presse ! J'en parle d'expérience... Ces livres n'étant pas diffusés ni critiqués, ils ne rencontrent pas leurs lecteurs potentiels. Au contraire, un grand nombre d'éditeurs "artisanaux" s'appuient sur un réseau de librairies, revues, radios, sites web, etc. et parviennent à faire connaître des auteurs qui sinon n'auraient jamais fait leur trou.

    C'est également vrai dans une large mesure pour des éditeurs en ligne comme Manuscrit.com ou Publibook qui se présentent comme de l'édition classique alors qu'il s'agit d'auto-édition ou de compte d'auteur. Le pire, c'est que si l'auteur change d'avis et veut récupérer son texte pour le publier ailleurs, il est lié par le contrat qu'il a signé... Là aussi, c'est du vécu (par des amis à moi).

    À toutes fins utiles, je rappelle que si on veut tenter l'aventure de l'auto-édition, la meilleure solution actuellement est sans doute Lulu.com, un outil puissant qui laisse l'auteur entièrement libre de ses choix, de sa stratégie, et s'appuie sur une communauté en ligne d'utilisateurs très riche, permettant l'entraide et la mutualisation des ressources.

    Un bon endroit aussi pour se renseigner sur la petite édition, c'est le site Zazieweb :
    http://www.zazieweb.fr/

    Egalement le magazine en ligne Sitartmag :
    http://www.sitartmag.com/

    Bon courage pour l'écriture de toutes façon, Eric ! C'est une école de persévérance, mais lorsqu'on arrive à quelque chose... C'est extraordinaire !

  • J'ai pas lu le reste mais j'aime bien ce premier chapitre : ton style, hyperréaliste et concentré sur un essentiel. La numérotation, moi j'aime beaucoup. c'est vrai que la journée est faite de séquences Sinon, si tu dis que ce n'est pas désenchanté, si moi je trouve que ça l'est. En tous cas dans ce premier chapitre.

  • @Isabelle,

    Désanchanté ça l'est forcément. Mais je ne pense pas que ça soit négatif, bien au contraire!

  • En effet, il en faudrait un peu plus pour se faire une idée de l'histoire. A combien d'éditeurs l'as-tu envoyé ?

  • "Déceptif", ça ne veut pas plutôt dire "trompeur"? J'associe volontiers cet adjectif à "Jacques le fataliste", de Diderot: sans arrêt, le narrateur vous dit: "Vous attendez ça? Eh bien non, pas du tout". Rien, en revanche, de "décevant" dans l'adjectif (qui a un sens, n'en déplaise à certains commentateurs, et n'a rien d'un néologisme).

    Cela dit, je m'en vais lire le texte proposé par l'auteur.

  • ... après lecture.
    Sombre, en effet. Etonnant, par ailleurs, qu'un chômeur se retrouve avec "Aden Arabie" de Nizan - pas un livre ultra-courant de nos jours, un peu oublié même. Pour le lecteur, beaucoup de "il", aussi - un chouïa répétitif.

    Vous comprendrez par ailleurs que la lecture des briques et morceaux proposés ne me permet pas d'avoir une opinion solide et autorisée...

    Procédé déceptif typique, à mon avis: "il pourrait l'appeler. Il ne le fait pas". Sous-entendu: il pourrait l'appeler, ce qui ouvre la porte à un rebond dans l'intrigue (le lecteur salive déjà), mais ne le fait pas, ce qui raplatit l'intrigue (et le lecteur se sent trompé, mais ne peut qu'admettre que l'auteur a raison, car la vraie vie rebondit rarement à chaque page qu'elle tourne).

  • @Daniel,

    Merci de votre lecture!

  • J'ai bien aimé les quelques fragments que tu as postés. Le style est blanc, clair, bien sûr, ça ne respire pas la joie de vivre, mais qui a dit que toute littérature devait être "d'entertainment"?
    Quant à savoir si cela est supportable sur 150 pages, si ça ne tourne pas en rond (le plus gros piège pour ce type de sujet, ce type de ton), il faudrait en lire plus pour se faire une idée plus précise.
    Car il est possible de tourner en rond -pourquoi pas? mais alors il faut que ce mouvement creuse, pénètre, taraude, tourner en rond peut être redoutable tant est puissante la force centrifuge et redoutable la centripète qui se concentre sur le sujet jusqu'à sa destruction!

    Bonne chance pour la suite.

  • Je vous en prie! Longtemps pas revenu par là... j'ai ouvert mon propre blog depuis - passez y faire un tour, si le coeur vous en dit.

  • http://refusdediteurs.webs.com/liste_des_editeurs.html

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