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Crise dans les médias - Page 37

  • Cigarette de crise

    Dans la série de ce que j'appelle les sécrétions du temps, voici deux anecdotes récentes:

    1. Cigarette de crise

    Dimanche matin, 10 h, je suis installé devant un café au Canon des Gobelins (Paris 13e).

    Dehors, temps maussade. Un homme d'une trentaine d'années, visage cabossé, s'adresse à un monsieur d'une soixantaine d'années qui porte un béret. Je n'entends pas ce qu'ils disent de l'autre côté de la vitre du café. Mais le ton monte, très vite. Le jeune homme, qui tient à la main une cigarette, imite le geste de fumer. Puis il crie quelque chose d'un air méchant. L'autre, avec lenteur, tire une cigarette de sa poche et la lui tend. Le jeune homme lui donne alors deux pièces jaunes (quel montant? Je ne le vois pas).

    Je comprends maintenant ce que se disaient ces deux passants. "Si vous ne voulez pas me donner une cigarette, je peux vous la payer". Situation courante le dimanche matin ou pratique apparue du fait de la crise?

     

    2.Où la crise?

    Un autre jour, dans un autre café.

    Un monsieur très bourgeois, soixante dix ans, entre, accompagné d'un homme d'une quarantaine d'années. Conversation très chic.

    Le vieil homme demande des nouvelles de deux personnes: "Est-ce qu'ils sont heureux?" Et il estime que "Véronique n'est pas heureuse". "C'est comme tous ceux qui travaillent des les relations publiques: tu t'emballes, tu t'emballes, et tu t'aperçois que tu vends des mensonges."

    L'autre homme s'étonne: on parle d'une crise mais il ne le voit nulle part. "Va dans les restaurants, c'est comble! Les magasins, pareil! Hier j'étais au BHV pour acheter un presse agrume, il y avait des files d'attentes partout! Je ne vois pas où est la crise!"

    Le vieil homme, philosophe:

    _ Et n'oublie pas qu'en France, la moitié de la population n'a aucun doute sur son avenir: ce sont les fonctionnaires.

     

    Une autre sécrétion du temps:

    Le tapis roulant rapide de la gare Montparnasse

  • Quelques liens

  • Qu'est-ce qui vous rend heureux?

    admirable_design_smile1.jpgComme je sais que les médias ne parlent que de la crise, et comme c'est le début de la semaine, je voulais essayer de parler de l'aspect positif de l'existence: ce qui nous rend heureux.

    Je voulais juste vous poser cette question simple: qu'est-ce qui vous rend heureux?

    Vous pouvez me répondre n'importe quoi. Des trucs sérieux ou des broutilles. Ce qui nous rend heureux n'est pas toujours très tangible...

    Moi, si on me posais la question, je répondrais de façonun peu grave: "ce qui me rend heureux, c'est de prendre mes responsabilité, de faire quelque chose en me disant que si ça tourne mal, de toute façon, je l'aurais voulu ainsi. Petit à petit je me libère des craintes qui m'empêchent d'agir. C'est ce qui me rend heureux, finalement".

    Et vous, qu'est-ce qui vous rend heureux?

  • 7 blogs+500€+11 footeux

    Dans ce billet, je réponds à deux chaînes de blogueurs et j'en lance une troisième. Si ce genre de billets ne vous intéresse pas, passer votre chemin et revenez demain. ;-)

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  • Zen(4): simplicité

    plateaurepas.jpg

    Le Zen est souvent associé à l'idée de simplicité.

    Zen: on imagine un espace dépouillé, sans fioriture. Simple, au point qu'il en devient insolite.

    Cette étrangeté "simple", c'est celle d'un jardin zen, d'un coussin de méditation ou d'un bol vide. Pour un occidental, cette étrangeté est radicale. Le Zen, pour lui, se résume à cette esthétique de la simplicité.

    Or, peut-être que l'occidental se trompe.

    Ce qu'il prend pour le Zen n'est peut-être qu'un trait propre au Japon dans son entier. Ainsi, une chaîne hifi japonaise a une esthétique dépouillée mais elle n'a rien à voir avec le Zen. Le restaurant japonais du coin de la rue semble, lui aussi, très Zen, même s'il ne l'est pas. Bref, le Japon accumule les signes du Zen. Ou bien c'est le Zen qui capte les caractères du Japon.

    Le Zen est-ce si simple?

    (photo: comparatif de plateaux repas en avion)

    A lire également

  • Les journalistes français vus par les renseignements américains

    Un lecteur m'a transmis ce document* qui dresse un panorama de la presse française, vue par les services de renseignement américains.

    Voilà comment ils décrivent les journalistes français:

    "Parmi les quelque 37 000 journalistes français, nombreux sont ceux qui se considèrent comme des intellectuels plutôt que comme des reporters. Au lieu de simplement rapporter des faits, ils essaient souvent d'influencer les lecteurs à travers leur propre parti pris. En même temps, de nombreux journalistes politiques et économiques ont reçu une éducation élitiste et fréquenté les mêmes établissements universitaires que les hommes politiques dont ils couvrent l'actualité... Par conséquent, ces reporters n'ont guère tendance à considérer leur rôle comme celui d'un chien de garde ou d'un contrepoids aux pouvoirs politique et économique en place".

    La presse française se caractérise, selon eux, par le fait que les médias appartiennent à des entreprises dans d'autres domaines que les médias:

    "Une particularité de la France est que beaucoup de médias importants appartiennent à des groupes qui dirigent des entreprises dans les domaines de l'espace, du luxe, de la construction, du transport. Ceci crée une culture d'autocensure dans les salles de presse, car ils ne peuvent pas éviter de couvrir ces industries. Par conséquent, quelques thèmes principaux sont souvent cachés ou remis à plus tard pour la publication jusqu'à ce qu'ils apparaissent sur des blogs et des sites Web, ou dans des publications "indépendantes" comme Le Canard Enchainé.

    Cette concentration de la propriété de médias, qui réduit le pluralisme éditorial, menace l'indépendance des journalistes.

    *Le document est issu d'un site américain sur les services de renseignement. C'est un site de la Fédération des scientifiques américains, une organisation non gouvernementale (wikipedia). Trouvé sur le blog meridien par BertranD. Acrimed

  • Reportage 2.0 sur les "émeutes" de Tours

    Je vous renvoie vers ce billet passionnant de Narvic. Il y décrit son parcours sur le net, à la recherche d'informations sur les "heurts entre jeunes et policiers" (AFP) qui ont eu lieu à Tours, samedi. Avant que l'information ne soit reprise par les grands médias "je me suis bel et bien, et quasiment sans m’en apercevoir, uniquement et entièrement informé sur cet événement sur internet, sans passer à aucun moment par le canal d’un média traditionnel et d’un travail de journaliste", écrit Narvic.

    Acrimed

  • Le blog, ça rapporte?

    quinze_euros.jpgMartine s'interrogeait récemment sur les revenus (ou plutôt l'absence de revenus) des blogueurs. Interrogation récurrente, véritable marronnier, digne d'un rituel consumériste...

    Cette semaine, deux articles sont venus nourrir notre réflexion sur le sujet.

    • Celui d'Eco89 s'intéresse à Pascal Weeks, connue pour son blog cuisine "c'est moi qui l'ai fait". Pour elle, les revenus sont aussitôt réinvestis dans la nourriture. Eh oui, le blog cuisine, ça donne faim...

    • L'article de La Tribune est plus standard. Quelques cas de blogueurs. Et des revenus, tout de même, mirobolants pour des blogs en français:7 000€, 10 000€... Tout ça fait saliver le lecteur...

    Enfin, pour gagner de l'argent avec son blog, il faut atteindre une audience de 100 000 à 300 000 visiteurs par mois et bloguer sur des sujets "qui se mangent": mode, high tech, cuisine...

  • Atelier des médias, blogs et engagement

    Atelier des medias.jpg

    Vendredi, j'ai participé à l'émission de Philippe Couve, l'Atelier des médias (RFI). Il y avait trois invités: Quitterie Delmas, Emmanuel Parody et votre serviteur!

    L'émission a tourné, notamment, autour du rôle politique des blogs. Vous pouvez l'écouter sur l'Atelier des médias.

    Plusieurs questions ont concerné Quitterie Delmas. C'est l'actualité qui veut ça. Elle a surpris tout son monde en refusant de se présenter aux européennes. Elle nous a appris qu'elle avait aussi quitté le Modem (mouvement démocrate).

    "changement de paradigme"

    Bref, Philippe Couve l'a un peu cuisinée... gentiment tout de même. Ca intrigue un peu, quelqu'un qui refuse de se présenter à une élection comme celle-ci et qui emploie des mots compliqués comme "paradigme". Moi, qui ne prône pas l'engagement à tout crin (c'est un euphémisme), j'avais envie de lui dire: "Fais un effort!"

    Se retirer de la vie politique, au moins provisoirement, c'est une chose qui n'étonnerait pas un netocrate, une personne qui estime, notamment, que le vrai pouvoir n'est plus dans la représentation politique.

    rejet des partis politiques

    Mais une chose que j'aurais voulu dire (et que je n'ai pas eu la présence d'esprit d'ajouter pendant l'émission) c'est qu'il faut tout de même faire attention à ce discours tenu par Quitterie, tendant à discréditer les partis politiques.

    Malgré leurs défauts, ce sont eux qui constituent la vie démocratique. S'en remettre, comme elle le suggère, aux organisations non gouvernementales ou aux "citoyens connectés" c'est, à mon sens, donner plus de force aux lobbys. Pour les plus faibles, le seul rempart, c'est l'Etat et les lois, qui sont produites par le parlement.

    Ceci dit, bravo pour son courage. Tout le monde n'aurait pas pris cette décision.

    rapports de force

    Intéressante, aussi, a été l'intervention d'Emmanuel Parody. Sur différents sujets et notamment sur la question du rapport de force entre les éditeurs de sites Internet et les mastodontes que sont, par exemple, Google (la pub) ou les fournisseurs d'accès.

    Il y a la question de la loi Hadopi, bien sûr, mais, plus globalement, un nouveau jeu économique où la mondialisation a fait émerger des géants qui ramassent quasiment tout le gâteau et laissent, en bout de chaîne, des précaires qui ne peuvent pas vivre avec ce qu'ils produisent. Je reviendrais sur la question: je pense qu'on aura l'occasion d'en parler...

    parenthèse enchantée

    Pendant l'enregistrement, j'ai peu parlé. J'ai tout de même dit un truc dont je me souviens. J'ai estimé que nous vivons une sorte d'âge d'or du blog (ou de l'expression sur Internet). Une période semblable à l'éclosion des radios libres dans les années 80. Une parenthèse enchantée. Mais, à l'époque, la parole libre avait été maîtrisée. Elle était devenue commerciale. Avec les blogs on peut craindre la même évolution. Des lois contraignantes pour la liberté d'expression, des ennuis judiciaires pour les blogueurs politiques, etc. Et, tout simplement, une banalisation des blogueurs.

  • Le Pouvoir du moment présent

    En ce moment, je lis Le Pouvoir du moment présent d'Eckhart Tolle.

    Le Pouvoir du moment présent, c'est la leçon qu'essaie de transmettre Eckhart Tolle. Etre présent, à chaque instant de sa vie. Ne pas se projeter dans un avenir hypothétique. Ne pas ressasser un passé que l'on regrette ou qui nous hante.

    Voilà un message philosophique réduit à sa plus simple expression. Ce livre est un best seller aux Etats-Unis. Sans doute pour ses qualités, mais aussi parce que l'auteur est passé dans l'émission d'Oprah Winfrey, dix semaines de suite. C'était la première fois qu'elle consacrait un tel traitement à un auteur.

    Je crois que le New York Times a écrit que Tolle a réussi cet exploit: réunir l'enseignement des principales religions, en le mettant à l'ordre du jour, et ce dans un petit livre.

     

    Je me souviens d'avoir déjà parlé, incidemment, sur ce blog, du Pouvoir du moment présent. C'était l'an dernier, à l'occasion d'un billet futile sur Paris Hilton, parce que, vous l'avez sans doute deviné, Eckhart Tolle est le maître à pensée des people.

    Eckhart n'est pas son vrai prénom. Il est né en Allemagne, se prénome Ulrich, et a choisi son prénom de "maître à penser" en référence à maître Eckhart.

  • Les médias sont-ils anxiogènes?

    Mardi presque tous les médias titraient sur la chute des places boursières. Un record depuis six ans en France.

    Mais c'est comme ça depuis des semaines. Des records de baisse, à n'en plus finir. Au point que certains accusent les médias. Ils entretiendraient la sinistrose (voir ici ou ).

    Les chiffres du chômage, la croissance qui ne croît plus du tout et les plans sociaux, tout ça, ça démoralise les gens! Et donc, c'est la faute des médias.

    On nous répond: "Oui, bien sûr, les médias on raison de parler de la crise, mais est-ce qu'ils ne pourraient pas en parler un peu moins?"... ou de façon joyeuse?

    En plus:

    Intervention de Frédéric Lordon, économiste, sur les médias et la crise, dans le cadre des Jeudis d'Acrimed le jeudi 5 février 2009. (source)

  • Vendredi, les femmes et... les autres

    J'arrive après la bataille. Parce que, semble-t-il, elle a eu lieu. Bataille, le mot est fort. Parlons plutôt de discussion, d'explication de sexes texte. Pas seulement du buzz. Mieux que ça.

    Donc, Vendredi a consacré son prochain numéro aux femmes. Oui, vous avez bien lu: pas les islamistes, pas les lefévristes tendance robe de bure, pas la dernière mouvance d'Al-Qaeda. Non, les femmes. Rien que ça, dirais-je, si je n'avais peur d'être mal compris et de relancer le débat.

    Alors, me direz-vous, pourquoi, dans un pays aussi évolué que la France, on déclenche une telle polémique simplement parce qu'un hebdomadaire a l'idée de "motiver" et de mobiliser l'autre partie de son lectorat?

    Est-ce parce que certains mecs ont conservé leur réflexes archaïques ? Est-ce parce que le numéro de Vendredi est une trop bonne idée? Est-ce parce que les filles ont mal compris le second degré des blagues de certains (qui, en fait, n'étaient peut-être pas du second degré)? Ou est-ce, tout simplement, parce que tout vaut mieux que l'indifférence et qu'on sait, depuis Hélène, qui déclenche les batailles.