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Crise dans les médias - Page 36

  • 50 raisons de commenter un blog

    Un blog sans commentaires c'est comme un repas sans fromage. Commenter un blog, c'est devenu un rite moderne, comme la lecture du journal au XXe siècle ou l'écartèlement des hérétiques au moyen âge...

    Voici 50 raisons de commenter un blog. Lire la suite

  • La Tele libre, aventure humaine mais fiasco financier

    Libé a enquêté sur la Tele libre, le site lancé par John Paul Lepers en 2007. Avec 100 000 visiteurs par mois, force est de constater que ce nouveau média n'est pas rentable.

    « Il n’y a pas de modèle économique, reconnaît Lepers qui s’est remis à chercher activement du travail après être arrivé en fin de droits. La Télé libre fonctionne grâce au bénévolat, mis à part un salarié aidé. » Pas de rédaction, pas de charges, un hébergement et du matériel prêtés gracieusement, 30 000 euros de dons en deux ans et 1 000 vidéos postées à raison d’une mise en ligne quotidienne.

    Laboratoire, La Télé libre sert aussi à tester des concepts d’émission, comme le Point rouge, sorte de happening citoyen dans la rue où Lepers va à la rencontre de manifestants ou d’ouvriers, tapis rouge sur l’épaule.

    source: Ecrans, Liberation

  • L'internaute prend le contrôle des sites d'information

    Christelle Membrey décrit, dans l'animation ci dessous, les rôles respectifs des lecteurs (encore appelés "utilisateurs" ou "internautes") et des journalistes, sur un site d'information tel que Rue89.

    Elle analyse quelles possibilités sont offertes aux lecteurs. Plusieurs types de commentaires et d'interventions sont possible, qui lui permettent d'enrichir l'information. La fonction du journaliste s'en trouve modifié. Son rôle est celui d'un médiateur de l'information.

    On peut comparer cette description avec la vision que donne Alain Minc de la discussion sur Internet. Pour ce conseiller du chef de l'Etat, ancien ponte du Monde, elle aboutit à effacer les hiérarchies. "Tous les faits se vaudront; toutes les opinions seront équivalentes", écrit-il.

    "L’interactivité sera en effet la religion de ce nouveau médium, comme le culte des faits l’était dans la grande presse anglo-saxonne d’autrefois. L’internaute sera loin de pratiquer “la prière du matin” de Hegel, cette lecture liturgique de la presse. L’interactivité et le dialogue entre l’internaute et l’émetteur d’informations et d’opinions aboliront toute forme de hiérarchie. Tous les faits se vaudront; toutes les opinions seront équivalentes; tous les savoirs se neutraliseront. Les optimistes y verront la forme parfaite de l’hyperdémocratie, les pessimistes le paroxysme du populisme. Ce sera un débat théorique car nul retour en arrière ne sera possible. Les élites médiatiques et intellectuelles n’auront d’autre choix que de s’y adapter : ceux qui se draperont dans la nostalgie et le mépris seront balayés des écrans; ceux qui se plieront hypocritement aux nouveaux rites survivront. Mais surtout des figures inconnues apparaîtront, habiles professionnels de cette nouvelle religion : ce ne seront pas des prophètes ex cathedra à l’image des intellectuels et des éditorialistes classiques, mais des dialecticiens malins capables de rebondir sur les réactions de la communauté internaute et de la modeler autant qu’elle les travaillera au corps."

    (source Pierre Assouline)

    Or, il semble que la présentation qui est donnée, concernant Rue89, indique qu'au contraire, la hiérarchie est "respectée", entre des journalistes qui ont un certain rôle et des utilisateurs qui ont un autre rôle.

    Et, d'ailleurs, n'est-il pas nécessaire, pour qu'un débat ait lieu, qu'il y ait un langage commun, donc des règles à respecter?

  • La chasse aux riches

    VA.jpgCette semaine, plusieurs journaux ont titré sur "la chasse aux riches", avec des variantes.

    Ce week-end, le JDD lançait: "La Chasse aux riches". On y lit notamment Bernard Tapie critiquer les hautes rémunérations des patrons. Savoureux!

    Aujourd'hui, Challenges titre "La chasse au patron" et Valeurs actuelles "La chasse aux patrons", au pluriel. currentcovereu.jpgLa nuance a peut-être un sens.

    The Economist titre "Under attack". Traduction: la chasse aux riches.

    Donc, pour ces hebdos, les patrons sont des proies. Traquées par qui? Par leurs salariés, qui passent du statut de "victimes" de plans sociaux à celui de chasseurs.

  • Info sport en temps de crise

    article_mesnil.jpgCe soir, j'ai écouté un flash d'informations sportives. Et j'ai eu l'impression que ce n'était pas du sport.

    _ Un perchiste court nu dans Paris et, le lendemain, se vend sur e bay.

    _ Le capitaine de l'équipe de foot de Sochaux a été arrêté, soupçonné de "violences volontaires sur agent de la force publique".

    _ Un match de foot en Côte d'Ivoire a causé la mort de 19 personnes, à cause d'une énorme bousculade.

    _ Un arbitre est accusé d'avoir truqué la finale de la dernière coupe d'Europe de handball.

    _ Près d'un quart des footballeurs professionnels français présentent des traces de substances dopantes, selon l'Agence française de lutte contre le dopage.

    Même le sport est rattrapé par la crise?

    photo: KICIPROD

  • Fin de la grève de la faim d'une salariée de Libé

    Nous en parlions ici. La journaliste de Libération qui faisait une grève de la faim depuis le 10 février, vient de signer un accord avec la direction. Florence Cousin avait engagé une grève de la faim pour protester contre son licenciement. (source: Le Monde avec AFP)

  • Les lecteurs en quête d'intelligibilité

    Marcel Gauchet, historien et philosophe, s'interroge sur la crise du lectorat de la presse (Le Monde).

    Selon lui, les journaux tentent de séduire les lecteurs en s'inspirant des médias audiovisuels, en s'alignant sur la brièveté des gratuits. Or, il ferait mieux de faire le contraire: proposer des informations qui mettent en perspective l'actualité.

    Selon Marcel Gauchet, la stratégie des journaux est suicidaire (il rejoint en cela l'analyse d'Alain Johanes):

    "Réduire la taille des articles, privilégier le vécu, se priver de l'expertise de journalistes hautement compétents dans leur secteur est suicidaire. Il ne faut pas déduire du fait qu'on parcourt un gratuit pour lequel on ne paierait même pas 10 centimes qu'on est prêt à acheter le même en mieux – mieux présenté et mieux écrit – pour 1,30 euro. Ce modèle du papillonnement correspond bien sûr à une tendance lourde de notre univers à base de martèlement des nouvelles et de renouvellement constant des images chocs. Mais cette tendance nourrit aussi par contraste le désir d'autre chose."

    Les journaux devraient nous faire comprendre les faits (et ce qui se trame derière le faits), au lieu de cela, bien souvent, ils suivent la voie du panurgisme:

    "Que demande quelqu'un qui cherche à comprendre l'actualité ? Pas qu'on lui répète ce qu'il peut trouver partout. Il demande de la mise en perspective et du recul, autrement dit de l'histoire et de la géographie. Il est en quête d'une intelligibilité qui exige la connaissance d'un domaine ou d'une région du monde, et qui suppose un certain type d'écriture et de compétence.

    Or nous assistons au contraire à un rétrécissement très net du spectre, avec une actualité de plus en plus dépourvue de mémoire et une domination de l'information domestique sur l'information extérieure."

     

    A lire aussi:

  • Conversation sur twitter, autorité et démocratie

    Internet est fait de conversations. Les conversations se déroulent sur les blogs, en général. Mais depuis quelques temps, on constate que la conversation quitte la blogosphère, pour se déplacer sur twitter, facebook et les autres réseaux sociaux (lire: Internet Actu).

    Ces derniers temps, la tendance s'accélère. Twitter est en croissance exponentielle.On observe, par exemple, que le nombre de recherches sur twitter search dépasse celui de google blogsearch (voir schéma). (source: micropersuasion voir aussi ce billet)

    twitter blogsearch technorati.jpg

    Twitter est le vecteur des buzz. Ils s'y propagent à une vitesse incroyable (source: Véronis).

    Twitter permet aussi de générer du trafic vers un site ou un blog (source: PCWorld)

    Même Jacques Attali adore. Il philosophe dessus. (via nayezpaspeur)

    On observe que les gens discutent plus souvent sur twitter. Par exemple, il y a quelques jours, j'ai suivi cette conversation:

    conversation 1.jpg
    Ca se lit de bas en haut (vous le savez!). Au début, j'annonce sur twitter que je viens de publier un article (je le fais manuellement, parce que je ne republie pas tout sur twitter. On peut le faire automatiquement, mais c'est déshumanisé...)
    La conversation se poursuit entre différents "suiveurs". Un autre suiveur retwitte mon billet. C'est sympa!
    conversation 2.jpg
    Un suiveur se réveille et note qu'on parle décidément trop.
    Et, c'est vrai, on peut se demander: faut-il utiliser twitter comme un module de chat?
    La réponse est non, en principe. Ca gène les autres et, surtout, ça prend beaucoup de temps. On parle, on parle... Des phrases de 140 signes. Ca n'est pas très constructif. Mais, si ça vous amuse, pourquoi pas.

    Les commentaires fuient les blogs

    Vous avez compris, avec ces conversations sur twitter (ou d'autres réseaux sociaux), les gens commentent moins vos blogs. C'est la première conséquence. Il y a toujours plus de blog, les gens ont moins de temps, donc, au final, la participation est moindre sur chaque blog.
    Certes, cette fois-ci, les "suiveurs", Marc Vasseur et Jacques Rosselin ont commenté sur le blog. Mais l'essentiel de leur conversation s'est poursuivie sur twitter. Et certains se seraient abstenus de commenter le blog.


    Une chute d'authority

    La deuxième conséquence, c'est que les gens se donnent moins la peine de vous citer sur leurs blogs. Ils voient un bon billet, paf, ils le citent sur twitter. Ca prend moins de temps. L'information est transmise.
    Le "problème" c'est que, si on ne vous cite pas, votre authority n'augmente pas. L'authority, selon technorati, c'est le nombre de blogs qui vous citent au cours des 6 derniers mois.
    Le blog techcrunch (n°3 sur technorati) a noté cette tendance:
    "However, a disruptive trend is already at play. While blogs are increasing in quantity, their authority–as currently measured by Technorati–is collectively losing influence. For instance, just last November, Technorati counted 32,493 links towards gadget blog Engadget’s “authority.” Today, it counts half that amount (16,326). Even TechCrunch’s link authority as measured by Technorati is down by several thousand links, yet its relative position in the overall ranking (No. 3) hasn’t moved."

    Pour les amateurs du classement wikio, c'est pareil. Moins de backlinks.
    C'est pas la mort et tout le monde est touché par cette "pénurie de liens entrants", mais c'est tout de même un petit peu embêtant. En effet, le lien entrant est la drogue du blogueur. Si vous me citez sur votre blogue, je vais beaucoup vous aimer. En découvrant un blog qui le cite, le blogueur saute au plafond.
    Bref, cette explosion de twitter bouleverse la donne. Ce n'est ni un bien ni un mal. C'est peut-être même plutôt un bien qu'un mal. C'est nouveau, c'est une possibilité d'expression en plus. Un outil, juste un outil.

    La conversation c'est la démocratie

    Pourquoi la conversation c'est important sur Internet?
    Parce que c'est ce qui rend vivante la transmission d'information. C'est toute la différence entre les médias qui imposent leur message (télé) et ceux qui le distribue discrètement (blogs). (lire à ce sujet Bernard Stiegler)
    Et, d'autre part, la discussion c'est la démocratie. Le rôle des médias, c'est de faire comprendre aux citoyens le fond des dossiers qui sont traités et votés au parlement. Ca n'est pas que pour distraire quand on rentre du boulot!
    Le parlement, l'Assemblée sont des lieux de discussion.
    Par exemple, sur la loi hadopi, cette discussion à l'Assemblée nationale, est intéressante. On y entend le député communiste Jean-Pierre Brard demander de façon insistante le respect d'une procédure. (transmise par Philippe Gammaire sur twitter)
    On le voit dans cette discussion, le rôle du jeu, des arguements, de la règle. Tout cela à un but: faire éclore la vérité, trouver la meilleure solution. Produire des lois. Gouverner des peuples. Rien que ça!

    Le vote d'une Loi ne tranche pas la discussion

    Ces discussions qui se poursuivent sur Internet et à l'Assemblée sont complémentaires. C'est ce que montre bien Patrice Lamothe dans ce billet, également sur la loi Hadopi.
    Selon lui, le vote de la loi ne clôt pas la discussion:
    "Certains pourront croire que le calendrier du vote emportera la décision, que d’ici au 31 mars, la majorité législative aura tranché : ce serait une erreur.
    En dépit des apparences, le vote formel d’une loi ne tranche jamais de lui-même le sort d’une collectivité. Après les votes viennent les décrets d’application, après les décrets viennent les jugements sur des cas concrets, après ces jugements peuvent venir de nouvelles lois, de nouveaux gouvernements, de nouvelles majorités. A chacune de ces étapes, les forces en présence gagnent ou perdent du terrain."
  • La fin du capitalisme, vraiment?

    capitalisme.jpgQue Nicolas se rassure, la fin du capitalisme, ça ne signifie pas la fermeture de la Comète, son bar fétiche. Enfin, pas tout de suite. Espérons!

    Mais si l'on en croit Paul Jorion, la fin du capitalisme s'est produite avant hier. Et on ne nous dit rien?

    Avec tout ça, l'homme de la rue n'y comprend rien...

    Et quand il lit Jean-Michel Aphatie, il comprend en moins. Surtout quand ce dernier pose des questions dont il ne connaît que trop les réponses:

    "Imagine-t-on sérieusement les entreprises, aujourd’hui, augmenter les salaires, alors même que les carnets de commandes sont au plus bas et la concurrence au plus vif?"

    Le problème avec Aphatie, et tous ceux qui résonnent avec des argumentaires en boucle, c'est qu'il suffit de reprendre la boucle dans l'autre sens pour relever leurs incohérences.

    Est-ce que ce ne serait pas parce que les salaires sont trop bas que les carnet de commandes sont eux aussi au plus bas, étant donné qu'avec des salaires aussi bas, trop de gens ne peuvent plus acheter?

    Comme disait Pierre Dac, caressez un cercle, il deviendra vicieux...

  • BackTweets: trouver qui vous twitte

    twitter-bird.jpgComme son nom l'indique, BackTweets est un moteur de recherche qui détecte les twits qui pointent vers une URL. Vous pouvez ainsi suivre les personnes qui ont cité votre blog sur twitter.

    Dans le même genre, vous connaissez:

    Tous ces outils vous permettent de récupérer les liens pointant vers votre blog (avec plus ou moins de précision).

  • Une gréviste de la faim dans le hall de Libération

    Pour le peu que j'en sais, Florence Cousin est une journaliste de Libération "qui conteste les raisons de son licenciement, est en grève de la faim dans le hall du journal depuis le 10 février." (info trouvée à la fin d'un article du Monde daté du 17 mars)

    Si on en croit ce commentaire sur Electron libre, elle est toujours dans le hall de Libération, où elle poursuit sa grève de la fin. (Le commentaire contredit l'article d'Electron Libre.)

    Ce matin j'ai entendu sur RMC un syndicaliste qui disait qu'elle était toujours en grève de la faim. Je n'en sais pas plus.

    Florence Cousin explique sa situation dans cette interview au Nouvel Obs:

    "Accepter cet accord, passé entre la direction et le syndicat Info'Com, entérinerait mon licenciement alors que je souhaite rester à Libération et obtenir le poste promis. D'autant que j'estime mon licenciement injuste et discriminatoire. Prendre pour motif mon incompétence alors que je n'ai eu que 9 jours de formation au lieu de 3 ou 4 mois comme en moyenne pour les autres salariés c'est inacceptable. Alors que je suis prête à suivre une formation... La direction m'a répondu qu'à 47 ans, j'étais trop vieille."

    Laurent Joffrin a répondu à la journaliste, également dans l'Obs: "De leur côté, les syndicats ont signé l'accord que nous proposons à Florence Cousin, et désavouent le blocage de ce week-end. Enfin, il faut bien voir que l'accord qu'on propose à cette salariée n'existe pas en France; ce sont des conditions de départ plus que bonnes que nous lui promettons, qui lui assurent un travail après: un préavis de 12 mois, une grosse enveloppe d'indemnités-préavis supplémentaires, le financement d'une formation, un reclassement. Il suffit qu'elle accepte nos conditions".

    Depuis ces interviews (qui datent du 21 et du 23 février), les informations sont rares.

    Une chronique censurée

    Le 26 février, Pierre Marcelle, de Libération, a écrit un texte sur la grève de la faim de sa collègue. Sa chronique n'a pas été publiée dans Libération, comme le relate Acrimed. Elle a été publiée par Politis.

    Le 13 mars, au début de la grève de la faim, Marianne a repris les faits: Licenciée le 26 janvier dernier pour une faute « qualifiée de réelle et sérieuse » par la direction, Florence Cousin, qui refuse son licenciement, a opté pour une méthode de protestation radicale. Cette secrétaire de rédaction qui affiche 25 ans de maison a entamé une grève de la faim.  Sans se prononcer sur le fond, les syndicats dénoncent les méthodes de la direction.

    • A lire aussi, ce billet de la Plume d'Aliocha, qui donne un éclairage différent sur le sujet