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Crise dans les médias - Page 48

  • Deliciouspaper: un petit miracle dans la presse gratuite

    couv.gifParfois, on retrouve le goût de s'émerveiller. Cet après-midi, au métro Villiers, j'ai épprouvé une vraie émotion. Alors que les distributeurs de journaux gratuits charriaient des tonnes de papier au contenu éditorial douteux, j'ai flairé la bonne affaire en saisissant un numéro de deliciouspaper.

    Rien qu'en touchant la douceur du beau papier recyclé, j'ai compris que j'avais affaire à un produit étonnant. Les couleurs grisées et bleutés m'indiquaient qu'il s'agissait d'une revue culturelle.

    Et en l'ouvrant je ne fus pas déçu. Deliciouspaper, pour son premier numéro s'est offert huit signatures de choix. Noyamment trois auteurs que je connais un peu et qui me semblent très estimables. C'est le cas de Jean Zin, dont j'ai déjà parlé. Mais également Nicholas Nassim Taleb, l'auteur du Cygne noir, dont tout le monde parle. Il y a aussi Bruce Bégout, un philosophe spécialiste de la vie quotidienne.

    Bref, des textes consistants, une jolie maquette et un projet un peu fou. Un petit miracle dans une presse gratuite tellement formatée et qu'on se demande pourquoi les annonceurs y investissent leur argent...

    • A découvrir aussi: Toogezer, un mensuel gratuit sur le développement durable.
  • Paul Jorion censuré par Arte?

    Paul Jorion est l'homme qui avait prévu la crise des subprimes, dans un livre paru en 2007 (Vers la crise du capitalisme américain).

    Sur son blog il se demande pourquoi Arte n'a pas diffusé d'extrait de son interview, prévue pour la soirée de mercredi dernier, Chronique d’un nouveau désordre mondial.

    "On ne m’a pas donc vu sur Arte dans l’émission consacrée à la chute de Lehman Brothers, en vue de laquelle on m’avait interrogé pendant 90 minutes."

    Il tente d'expliquer pourquoi. Discours trop alarmiste?

    "Ce que j’ai déclaré vous est connu : c’est du même ordre que ce que vous me voyez écrire tous les jours. Il y a peut–être une indication dans le sentiment que j’ai eu, en parlant aux réalisateurs, que notre évaluation respective de la gravité de la crise actuelle n’était pas du même ordre de magnitude. Quand j’ai dit par exemple que la situation actuelle faisait peur, et qu’ils m’ont demandé de préciser, j’ai dit « J’ai peur d’avoir des enfants qui crèvent de faim ! » Ce que j’ai lu dans leurs yeux, ce n’était pas de l’incrédulité mais plutôt de l’inquiétude, et cette inquiétude ne portait pas sur l’économie ou sur la planète, mais sur moi personnellement."

    Enfin, Paul Jorion laisse entendre que son interview pourrait être diffusée après l'élection américaine.

  • Interview: Etienne, des idées pour voir l'économie autrement

    Récemment, j'ai eu une discussion intéressante avec Etienne, un blogueur qui se fait appeler zoupic. J'en donneici trois enregistrements (en fin d'article).

    Pour le présenter rapidement, il est passionné par la finance internationale. Il est étudiant dans une école de commerce. Mais ce n'est pas ce que vous croyez: il a horreur de l'économie telle qu'elle fonctionne aujourd'hui. Il voudrait changer les choses à son niveau. Et il a déjà commencé à changer beaucoup de choses dans sa façon de penser et d'agir: un mode de vie plus conscient de son impact sur l'environnement, plus réfléchi, moins matérialiste.

    Concrètement, sa réflexion s'est bâtie grâce à deux voyages à l'étranger, au Mexique et en Argentine. Il est allé au contatc des gens, mais il a aussi travaillé sur des théories économiques.

    Une de ses références est 1984, de George Orwell. Sur le net, il lit des économistes très pointus comme Paul Jorion ou Loïc Abadie. Il consulte des sources d'informations diverses, uniquement sur Internet. Il lit José Ferré ou Laurent Guerby. Il cite aussi Attac ou André Jacques Houellebecq.

    Il a mis en partage sur espace netvibes. Voici les sites qu'il consulte sur le capitalisme.

    A lire, un de ses billets: Les règles du nouveau citoyen du monde.

    • Voici trois extraits sonores de notre conversation:


     

    A (re)lire

  • The places we live (photos)

    The places we live est une série de reportages photo de Jonas Bendiksen.

    Ce sont des habitants de Bombay (Inde), Nairobi (Kenya), Jakarta (Indonésie) et Caracas (Venezuela).

    Ces photos sont saisies dans des bidonvilles, des habitats sommaires. Mais le photographe se défend d'avoir voulu dépeindre la pauvreté extrême. Au contraire, il a voulu montrer la dignité des personnes qu'il a rencontrées.

    "The Places We Live was not a search for finding the absolute extremes of urban poverty—I wasn't looking for the dirties spot, the poorest hovels or the most crime-ridden street corner. My task was to find how people normalize these dire situations. How they build dignity and daily lives in the midst of very challenging living conditions."

    (plus d'infos sur le blog de l'Agence Magnum)

  • Etats généraux de la presse: prix de la pub et problème economique

    • Crise de la presse: avis d'un spécialiste anglo-saxon, aux Etats généraux de la presse.

    "La pertinence globale de la presse diminue [...]

    L’internet est bien plus qu’un simple canal de distribution de plus.

    Les nouvelles sources de revenus (services et produits) l’emporteront à terme sur les traditionnelles."

    (AFP _ Mediawatch)

    Pour trouver des financements, les médias se tournent vers la pub. Problème, en France cela paie moins que chez nos voisins anglo-saxons:

    "Je relève la remarque particulière sur le prix de la pub en ligne en France et de la chaîne "alimentaire" qui ponctionne les revenus publicitaire en amont des éditeurs. Remarque qui peut sembler anodine à qui ne sait pas que le prix moyen de la publicité en France est 3 à 4 fois inférieur à celui de la Grande-Bretagne ou des USA. Une particularité déjà relevée ici et qui conduit à compromettre le modèle économique de la presse en ligne française." (Mediachroniques)

  • 3eme anniversaire

    Tiens, j'ai laissé passé l'anniversaire de ce blog. Le premier billet date du 21 octobre 2005. Ca ne VOUS rajeunit pas ;)

  • Etats généraux de la presse: où sont les femmes?

    Ce blog le note justement: les femmes sont cruellement sous représentées aux Etats généraux de la presse. Selon son relevé:

    _ Pôle presse et internet : 2 femmes sur 32 membres.

    _ Pôle processus industriel : une femme sur 32 membres.

    _ Pôle métiers du journalisme : 3 femmes sur 20 membres.

    _ Pôle Presse et société : 16 femmes sur 63 membres.

    (voir la composition des groupes sur Ecosphère).

    On savait que les femmes étaient sous représentées dans les médias. Aux Etats généraux, où les groupes réunissent surtout des dirigeants, elles sont oubliées. Logique?

    A (re)lire aussi:

  • Jusqu'à 130 000 euros pour lire des blogs

    Le service d'information du gouvernement (SIG) vient de lancer une annonce (Journal officiel). Objet: veille des informations diffusées dans les médias sur internet concernant l'action du Gouvernement. Cette veille portera sur les médias et une cinquantaine de blogs. Budget: de 20 000 à 130 000 euros (oui, la fourchette est un peu large!)

    Engros, le boulot consiste à lire Partageons mon avis, Intox2007 ou Marc Vasseur. Je sens qu'on va se bousculer pour accrocher ce poste...

    (trouvé sur journalistiques)

  • Trois journalistes au pays des dinosaures

    Aujourd'hui, trois témoignages  de journalistes.

    Mima a vu le métier se modifier ces dernières années, conduisant à un journalisme plus conformiste, où tous les journaux parlent des mêmes sujets.

    Quant à Alain, il raconte un entretien d'embauche où il a fait la connaissance avec de beaux spécimens de dinosaures encore en activité...

    Enfin, Nicolas nous emmène en voyage dans les pays de l'Est et il affirme: les dinosaures ne sont pas ceux qu'on croit: parfois ce sont de jeunes journalistes, mais bien décidés à refuser toute évolution...

    • Mima est une ancienne journaliste du Monde. Vous connaissez sûrement son blog. Sur Mediapart, elle dit sa lassitude face au métier de journaliste tel qu'il est devenu:

    "Marre des économies sur le dos de ceux qui ont toujours travaillé et beaucoup, juste parce qu'ils aimaient leur journal. Marre des grilles de salaires, des hiérarchies, des primes minables pour un boulot chiant et indispensable que personne ne veut plus faire (eh oui, personne ne veut plus être chef). Marre de voir de très bons journalistes au chômage".

    Une des conséquence des réductions de budget: plus d'informations à trier et vérifier en moins de temps, ce qui conduit les journalistes à moins aller sur le terrain. Sans oublier que, de toute façon, on rogne sur les budgets pour effectuer des reportages:

    "On ne bouge plus de sa chaise puisque tout vient à nous via wikiquelque chose, google, les agences, les communiqués, les attachées de presse, les delicious des uns, les sites des autres. On se sert encore du téléphone, mais on va bientôt compter le nombre de communications longue distance".

    L'actualité s'uniformise, la curiosité laisse place au conformisme:

    "On ne sait plus trier, valoriser, débusquer, et si on le fait quand même (on ne se refait pas), cela restera au marbre et finira par tomber dans l'oubli, pas de place, trop d'actu. La même, je vous dis, la même".

    • Alain, ancien directeur général d’un quotidien départemental, raconte un entretien d'embauche pour un quotidien réunionnais (l'entretien s'est déroulé à Paris!).

    C'est un entretien d'embauche qui se termine en dialogue de sourd, entre un candidat qui veut innover et des employeurs potentiels qualifiés de "dinosaures"...

    "C’est à ce point de l’entretien que j’ai compris que j’avais affaire à des dinosaures, un vrai Jurassik Press. Comment ne pouvais-je « être fou de joie » à l’idée d’aller diriger une agence locale à St-denis dans le but de remettre l’info locale au cœur de l’activité de leur cher Quotidien puisque je suis à la recherche d’un emploi? Le plus poliment possible j’ai essayé de leur faire comprendre que leur projet aurait peut-être fait sens il y a quatre ou cinq ans, mais qu’aujourd’hui la question n’est radicalement plus là. Et j’ai esquissé un projet de système d’infos locales.

    On a des communautés, on les fait participer à l’expression collectives des joies et des peines de leur vie quotidienne sur une plate forme sociale qui est animée par des journalistes qui eux mêmes alimentent l’outil avec des récits, des images, des enquêtes, des interviews (textes ou images sonores bien sûr). Puis cette matière est éditée par être diffusée sous forme de newsletter, de quotidiens papier ou d’hebdomadaire, de podcast… On peut arriver à ce stade par étape progressives en trois ou quatre ans au cours des quels un outil éditorial adapté est mis en place, l’outil d’impression recalibré, etc, etc… (pour plus de détails je suis moi aussi payant)

    En racontant tout ça j’avais l’impression de dire des grossièretés."

    • Nicolas affirme que les dinosaures ne sont pas ceux qu'on croit. Ils sont souvent "jeunes", si l'on se fie à leur carte d'identité:

    "Pourtant, tout comme en France, les jeunes ne sont pas tous de grands adeptes du changement. Gazeta Wyborcza, à Varsovie, résiste par exemple à l’intégration des activités print et online. Les rapports entre les 2 rédactions restent des plus distants.

    Même chose chez Verslo žinios, le Financial Times de Vilnius. Les éditeurs web et print, 60 ans à tous les 2, ont beau n’être séparés que de 3 mètres, les 2 équipes se font régulièrement concurrence et se montrent incapables de travailler ensemble."

  • Mediapart quitte les Etats généraux de la presse

    La presse doit rester (ou redevenir!) un contre pouvoir. C'est le sens qu'il faut donner, semble-t-il, à la décision de Mediapart de quitter les Etats généraux de la presse, cette série de discussions voulue par l'Elysée.

    Un des responsables du site, François Bonnet, cite les nombreux professionnels réputés qui ont refusé de participer à ces Etats généraux. Il leur associe également "une large partie de la « blogosphère » conteste et critique la procédure mise en œuvre."

    "« Le Forum des sociétés de journalistes (il représente 27 rédactions) a finalement décidé de ne pas participer à ces réunions. Plusieurs dirigeants de médias – Denis Olivennes du Nouvel Observateur, Edwy Plenel du site d'informations Mediapart, Daniel Schneiderman du site Arrêt sur images – ont exprimé à des degrés divers leurs réserves qui vont d'un franc scepticisme à une opposition radicale. D'anciens dirigeants – tels Jean-François Kahn, fondateur de Marianne, ou Alain Genestar, ex-directeur de Paris Match –, des observateurs avisés – tel Bertrand Pecquerie, directeur du World Editors Forum – ont fait de même. Enfin, une large partie de la « blogosphère » conteste et critique la procédure mise en œuvre."

    (Mediapart)

    A (re)lire aussi:

  • J'aurais pu trouver un meilleur titre!

    Comment un inconnu a pu, avec son premier livre, se retrouver en haut de la fameuse liste  des best sellers du New York Times? En grande partie grâce au titre de son bouquin, La semaine de 4 heures. Tim Ferris est devenu un auteur célèbre. Le reste, c'est un buzz monumental, comme il le raconte dans cette interview.

    Et ce qu'on peut en retenir, c'est l'importance d'un bon titre:

    "Si les blogueurs devaient passer 70% de leur temps à réfléchir au titre de leur billet, les écrivains devraient passer _ non pas 70% de leur temps d'écriture _ mais au moins plusieurs semaines à concevoir et à tester des titres. Je suis surpris à quel point certains grands écrivains choisissent des titres médiocres. J'ai testé des titres en achetant des mots clés sur google pour voir les mots que les gens cliquaient le plus. La semaine de 4 heures est un titre qui a aussi choqué des gens. Certains l'ont tourné en ridicule. En fait, vous ne pouvez avoir des réponses fortement positives sans réponses fortement négatives. Craignez plus que tout la réponse tiède: "Oh, c'est sympa. Je trouve ça très bien!" C'est une sentence de mort."

    Personnellement (si on me permet cette confession nombriliste), j'ai un jour éprouvé, plus modestement, un grand sentiment de gloire  :-) grâce à un titre de billet. C'était lors d'une réunion de blogueurs. Là, un gars m'a regardé avec des yeux admiratifs en me demandant de confirmer: "C'est toi qui a écrit l'article supprimé"?

    Un bon titre, ça marque.

  • Changer de travail ou changer le travail?

    Récemment, je vous proposais une petite consultation sur le thème du changement. "Changer, mais quoi?"

    Merci à celles et ceux qui ont répondu, et merci à Irène et à Mag d'avoir répercuté le message.

    Voici l'ensemble des réponses sur un fichier PDF: canger, mais quoi_.pdf

    Je n'ai pas le temps de les commenter. En revanche, je vous propose une adaptation en français d'un article de l'excellent blog Zen habits, "Comment les nouvelles règles changent notre façon de travailler".

    Voic, en traduction presque automatique:

    1. Concentrez-vous sur une tâche

    Le nouveau travailleur ne multiplie pas les tâches: il se focalise sur l'essentiel. Il n'est pas comme hanté par la vitesse. Il se permet de ralentir et fonctionner à un rythme plus insouciant.

    2. Eviter les réunions et les plannings; commencez simplement:

    Oubliez toute planification détaillée. Les réunions sont une perte de temps, habituellement.

    Au lieu de cela, passez à l'action, commencez en mode bêta. Améliorez par la suite.

    3. Oubliez le papier

    Beaucoup de personnes apprennent à travailler sans papier. Et parce que tout devient numérique, vous pouvez employer la technologie pour la traiter plus rapidement.

    Il n'y a aucun besoin de photocopiage, de balayage, d'envoyer, de classer par fax, d'assembler, de trou poinçonnant, d'impression, ou de l'un des beaucoup d'autres tâches de bureau qui sont associées au papier.

    4. Ne soyez pas multitâche: plusieurs projets, une seule tâche

    Disons que vous travaillez sur la tâche 1 du projet A: vous vous occupez uniquement de la tâche 1. Mais quand elle est finie, vous pourriez devoir attendre une réponse de votre patron avant de passer à la tâche 2. Dans ce cas, alors que vous attendez, vous pouvez travailler sur la tâche 1 du projet B. Quand vous en avez fini, vous pourriez devoir avoir des nouvelles en arrière d'un client avant de passer à la prochaine tâche du projet B - dans ce cas vous pouvez revenir au projet A si votre patron vous a répondu, ou sinon passer au projet C.

    5. Produisez moins!

    Plus n'est pas nécessairement mieux. Visez plutôt la qualité.

    6. Oubliez l'organisation, utlisez la technologie

    Avec la technologie on peut, par exemple, archiver un dossier en lui affectant un tag. Cela permet de le retrouver de façon plus intuitive.

    7. Indépendance, liberté et collaboration

    Les hiérarchies deviennent caduques. De nouvelles formes d'organisation et de collaboration apparaissent. De plus en plus de personnes travillent de façon indépendantes, par exemple en freelance ou en tant que consultant. Ils collaborent avec d'autres de façon plus libre, selon les circonstances.

    8. Travailler moins

    Avec plus de liberté, les personnes se rendent compte que le travail n'est pas tout, et qu'il est plus important d'être heureux, de se concentrer sur le travail important, pour avoir la liberté à être créatrice et innovatrice, pour être passionné par son travail... Il en résulte des d'horaires adaptés selon leschoix de chacun.