Demand media est une agence de contenu qui emploie 10.000 rédacteurs et vidéastes freelance. Mais sa particularité "c'est que tous les sujets sur lesquels elle produit des contenus sont déterminés par un savant calcul" (Les Echos)
Un algorithme détermine quels sont les sujets qui rapportent, ceux qui intéressent les lecteurs (et les annonceurs).
"Une fois la demande identifiée par l'algorithme, les sujets à traiter sont mis en ligne sur Demand Studio, la plate-forme par laquelle passent les 10.000 rédacteurs et vidéastes freelance qui fournissent à la société articles et vidéos. Il suffit à ces derniers de s'inscrire sur le site internet du Studio et d'attendre les commandes de sujets qui s'y affichent - parfois 62.000 suggestions en un seul jour. Payés à l'article (10 dollars) ou à la vidéo (20 dollars), ils peuvent réserver 10 articles ou 40 vidéos à la fois. Au vu du tarif, bien sûr, c'est la quantité et pas la qualité qui prime."
Dave Panos, le Vice-président de la société, a répondu aux Echos:
"Quand on crée un produit, on a besoin d'être sûr de deux choses : qu'il présente une vraie valeur ajoutée, mais aussi qu'il existe une demande pour ce produit. Les médias traditionnels n'ont jamais développé d'approche spécifique envers le marché pour connaître précisément la demande."
Le contenu s'adapte à la demande, supposée connue:
"En créant et en testant notre algorithme, nous avons découvert que sur ce point, il surpassait l'approche éditoriale traditionnelle. Le contenu est toujours produit par des journalistes professionnels, utilisant des approches traditionnelles, mais les sujets sur lesquels ils travaillent sont déterminés par le traçage de ce que les lecteurs demandent. "
Les articles parlant de Demand Media ont une une tonalité négative.
Trois remarques:
1) Utiliser la technique du "data mining" n'a rien d'original et j'imagine que tous les médias en ligne le font. Demand Media a juste poussé la technique jusqu'à industrialiser le modèle. Son algorithme c'est la logique google appliquée à l'info.
2) Est-ce qu'il y a des humains dans cette boîte, on en doute quand on lit le Twitt publié, en réponse à un billet de blog. "Vachement génial!" juge l'algorythme l'humain derrière la machine à Twitter, alors que le billet en question "l'usine à fric", n'était pas très enthousiaste.
3) Est-ce qu'il n'y a pas un biais un brin "corporatiste" dans tous ces articles? C'est la question que je me posais en lisant le premier article (Wired) et ceux qui l'ont repris. Tous ces articles ont un peu la même tonalité, ce qui amène à pointer un autre écueil journalistique: le panurgisme.
La bonne question, me semble-t-il: le journalisme a-t-il quelque chose à craindre d'articles produits à la chaîne et payés 10$ pièce?