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'Le Monde' lance la grève des contenus pour lemonde.fr

Le Monde contre lemonde.fr. C'est un peu compliqué: les journalistes du Monde (journal papier) vont cesser d'alimenter lemonde.fr, le site du journal, à partir du 1er décembre. « Le mouvement vise la direction du Monde, pas l'équipe du web », précise Michel Delberghe, journaliste et élu CFDT du Monde.

En cause, l'organisation du travail entre les deux rédactions. Cette crise est aussi une conséquence (imprévue?) de la loi Hadopi. Cette loi permet la reproduction, à l'intérieur d'un même groupe, des contenus d'une plateforme à l'autre pendant un temps et des modalités à négocier dans chaque entreprise. Autrement dit, un même article peut être recyclé sur différents supports.

En question également, le rôle du groupe Lagardère, qui est actionnaire du groupe Le Monde à hauteur de 17%, et à 34% dans Le Monde Interactif (qui produit lemonde.fr).

source: Rue89.

Commentaires

  • La séparation entre les rédactions papier et Net semble (?) être assez générale et, en tout cas, bien ancrée dans les esprits, au moins pour les "grands" supports (quoique je me pose la question pour Libé). D'où vient cette dichotomie ? En voilà un sujet pour Crise dans les médias ! -)

  • @Didier,

    oui, un sujet intéressant; mais si tu souhaites t'exprimer sur le sujet, je t'ouvre largement mes modestes colonnes... ;-)

    Pour ce sujet, lire l'article de Xavier Ternisien, les forçats du web, qui a fait date.

  • La dichotomie est née de plusieurs raisons: la première étant la SRM (société des rédacteurs du Monde), actionnaire (sans argent ou presque) et qui doit veilleur aussi sur la déontologie. Et pesant alors son poids de cacahuètes. Pour mémoire, à l'époque, les journalistes élisaient pleinement leur directeur. Pas question pour les créateurs du monde interactif (si je me souviens bien)de l'époque de se coltiner un pareil mammouth. La deuxième, les salaires. Pas la même grille, pas les mêmes négos. En clair, la direction du MIA (une filiale) n'avait pas envie de payer les journalistes du web autant que ceux de la rédaction papier (cela dit, la rédaction papier est nettement plus âgée, donc plus d'expérience, plus d'ancienneté etc) La troisième qui découle des deux précédentes, les "avantages" liés au quotidien et négociés par les syndicats pour la rédaction du quotiden: vacances etc. Par ailleurs, différents incidents ont renforcé la méfiance réciproque. Cela semble aller mieux ...
    Le pb financier abordé par rue89, c'est autre chose et je ne réponds donc que sur la dichotomie....

  • @Marsupilamima,

    Donc il y a eu une "faute" (originelle) au début: considérer que les journalistes de la rédaction web du Monde devaient être traités autrement, pas à égalité avec les autres.

  • Est-ce une "faute"? c'est un comportement de patron! Pas très sympa, certes, mais ce n'est pas leur rôle. Ils partaient dans le vague, personne ou presque n'y croyait, et les jeunes embauchés n'étaient pas journalistes, le .fr n'était pas reconnu par la commission de la carte. je fais un peu l'avocat du diable, parce que je n'aime pas ça.
    Par ailleurs, ces jeunes journalistes ont commis au départ un certain nombre de bévues (allant parfois à l'encontre d'un papier du quotidien, faisant des coupes ou des interventions mal venues, des titres assez nuls etc...ils se sont attirés les foudres de la rédaction du quotidien. Il en reste forcément des traces.
    Il faut voir aussi qu'ils n'ont svt pas le temps de lire les papiers qu'ils mettent en ligne, qu'il y a un pb de titres ou de catégories. Je me suis plainte plusieurs fois par exemple de la façon de traiter des festivals en été où le lecteur ne pouvait pas savoir si on parlait de l'opéra à Aix, des vieilles charrues ou d'Avignon. En outre, certaines critiques s'appellent "critiques" d'autres "compte rendus" voir "pour en savoir plus" ou "les faits" avec des choses qui n'ont rien à voir les unes avec les autres.

  • @Marsupilamima,

    Pour résumer, tu dis "les jeunes embauchés n'étaient pas journalistes". Mais rien ne forçait la direction du Monde (ou des autres sites d'infos adossés à un média renommé) à engager des gens qui n'étaient pas formés! Surtout, cela, les lecteurs du monde.fr ne le savaient pas.

    (Il est vrai que la plupart du contenu du monde.fr est tiré de l'édition papier).

  • t'as lu trop vite ou je ne me suis pas exprimée clairement: ils avaient une formation de journalistes. Mais la commission de la carte qui attribue les cartes de presse ne considéraient pas la presse en ligne comme un journal, donc ne donnaient pas de carte de presse aux journalistes travaillant pour ces media (jeunes ou vieux)...

  • Merci marsupilamima, très intéressantes ces infos ! mais alors, quel crédit accorder aux vieux crabes de la formule papier quand ils viennent nous parler éthique, déontologie et autres sujets à la mode ? ce que vous décrivez c'est l'Ancien Régime avec ses Ordres, la Noblesse du papier, le Tiers du net. Dieu merci, le Clergé est absent de votre tableau -)

  • @didier: ça a changé depuis...là, je parle des débuts de ce qui ne s'appelait pas encore lemonde.fr. C'était pas les mêmes journalistes, patrons etc. Et c'était pas plus considéré ailleurs. Y compris dans la presse étrangère. Personne n'y croyait disais je....Et le monde a quand même investi un paquet de fric à cette époque pour que cela puisse démarrer. Et Lagardère aussi. Rien n'est jamais simple.
    Donc y avait dichotomie, deux entités qui allaient chacune par son chemin. Oui, y avait un côté ancien régime, c'est vrai. L'éthique et la déontologie, on n'en parlait pas ou peu parce que ce n'était pas la peine, ça allait de soi.

  • Je pense que c'est la première fois qu'on voit ce genre de crise dans un titre aussi réputé. Mais est-ce que la manifestation n'est pas surtout pour protester contre l'un des " propriétaires " qui pourrait atteindre les objectivités de ces journalistes.

    En tout cas, la fusion entre un journal papier et un en ligne n'est pas de tout repos.

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