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Société - Page 5

  • Le choc de la décroissance

    decroissance.jpgVendredi, j'ai assisté à une conférence sur la décroissance, donnée par Vincent Cheynet, à la mairie du IIe arrondissement de Paris, dans la désormais célèbre rue de la banque.
    Vincent Cheynet est le fondateur du journal La Décroissance.

    Dans les médias, et dans 99% des discours politiques, la croissance est présentée comme la seule possibilité.Si vous entendez parler de la décroissance dans les médias, c'est toujours de façon négative.

    La crise écologique aurait pu changer les choses. En effet, les dégât du mode de vie industriel commencent à être connus.
    Mais ça n'est pas le cas. Les partisans de la croissance ont trouvé une parade: le développement durable. C'est ce qu'on peut appeler « la croissance verte ».

    (Blog: décroissance et convivialité)

    Mais Vincent Cheynet affirme que verte ou pas, la croissance n'est pas viable. Une croissance infinie dans un monde fini est impossible.
    D'autres parlent également d'une croissance « dématérialisée ». Une croissance des services, essentiellement. Mais, selon Cheynet, la croissance des services induit une croissance matérielle. Par exemple, un coiffeur dont l'entreprise est en croissance, va dépenser son argent. Il va, par exemple, faire un voyage en avion, ce qui aura l'impact sur l'environnement.

    En résumé, la croissance infinie n'est pas viable, quelque forme qu'elle prenne. Certes, cela reste à discuter.

    Mais, justement, le problème est qu'on ne discute pas avec les tenants de la croissance. Jean-Paul Fitoussi, Eric Le Boucher, Hervé Juvin ou Jacques Attali (personne n'a oublié son fameux rapport sur la croissance) sont des personnes qui admettent peu la contestation.

    theartist erwin wurm.jpg

    Vincent Cheynet a d'ailleurs décrit la croissance comme une croyance moderne. Presque une religion. En effet, toute société a ses croyances. Pour la nôtre, c'est la croissance.
    Cette croyance a son clergé. Ce sont les journalistes, affirme Vincent Cheynet. Les journalistes ce sont ceux qui disent ce qu'il faut penser. Ils disent le bien et le mal.
    Le directeur de la Décroissance a rappelé qu'il était lui aussi journalistes et que, d'une certaine façon, il assumait ce même rôle.
    Il y a aussi « les cercle des économistes ». En général, les économistes se disent de toutes tendances. En fait, ils sont tous pour la croissance.
    Notre croyance moderne a aussi une doctrine du salut. Le salut passe par la technologie et la croissance.

    Une fois posé ce décor, Vincent Cheynet a critiqué plusieurs économistes et auteurs médiatiques.
    Je voulais retenir une partie de sa conclusion. Selon lui, l'homme est réduit, dans notre société, à sa dimension économique. Le profit devient une fin alors qu'il ne devrait être qu'un moyen.
    Les décroissants ont avant tout une perspective humaniste. Ils rejettent l'hubris, cette démesure qui s'empare des hommes, et qui était déjà condamnée par les Grecs.

    (Blog: décroissance et convivialité)

    Au début de la conférence, Vincent Cheynet a remercié le maire d'arrondissement, Jacques Boutault, des Verts.Le remerciement était plus qu'une formalité car selon lui cette conférence n'aurait sans doute pas pu se tenir dans une mairie d'arrondissement de Lyon, où il vit et où est situé le siège de son journal. En effet, les élus Verts à Lyon ne sont pas ouverts aux idées de la décroissance.

    Vincent Cheynet a aussi demandé que la conférence ne soit pas filmée. Pour deux raisons.
    Tout d'abord pour éviter qu'un extrait soit balancé sur le net en dehors du contexte. Il connaît la force des vidéos virales qui travestissent les discours en réduisant une personne à une séquence de quinze secondes.
    La deuxième raison est que les objecteurs de croissance (autre nom des décroissants) ont une méfiance envers l'outil technologique (sans aller jusqu'à parler de technophobie). Cheynet explique que les idées se sont toujours propagées d'homme à homme, sans outil.

    Vincent Cheynet a parlé d'Hervé Kempf, journaliste au Monde. Il a souligné la qualité de son travail et son courage. Mais, malgré tout, Kempf doit encore faire un effort pour être un décroissant.
    Il était invité d'une émission de Daniel Mermet, Là-bas si j'y suis. Il a parlé non pas de décroissance, mais de « baisse de la consommation matérielle ». Autrement dit, la croissance c'est bien, à condition qu'elle soit immatérielle (croissance des services). Sur ce point, Vincent Cheynet n'est pas d'accord, comme nous l'avons vu.

    (Illustration: Erwin Wurm _ The Artist who swallow the world)

     

    Lire aussi:

    J'ai rencontré les décroissants I, II, III.

    Le Monde rétrécit les décroissants

    Portait d’un décroissant

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    Yves Cochet à l'Assemblée, le 14 octobre 2007


    Quand je disais que 99% des discours politiques sont favorables à la croissance, j'aurais pu dire: 99,8% des députés sont pour la croissance.

    En fait, 1 député sur 577 est pour la décroissance. C'est Yves Cochet, le député Verts.
    Il a d'ailleurs prononcé, à l'Assemblée, un discours qui fera date, le 14 octobre dernier. Isabelle l'avait signalé à l'époque. Juan également.

    Devant des députés UMP médusés, il a notamment lancé cette phrase: « Il faut décoloniser l'imaginaire ».
    Si vous écoutez la vidéo, la phrase déclenche un tollé. Essayons d'imaginer ce qu'on pensé les députés à ce moment-là: soit il n'ont pas compris ce qu'il voulait dire, attribuant cela à je ne sais quel penchant baba cool (décoloniser l'imaginaire, se mettre des fleurs dans les cheveux et puis quoi encore?), soit ils ont compris.

    Et s'ils on compris, c'est qu'ils connaissent le livre de Serge Latouche, Décoloniser l'imaginaire. Un des ouvrages phare de la décroissance.

  • Bruit de fond médiatique et idéologie dominante

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    Oublions ce que nous avons vu au journal télé, ce que nous avons lu sur des sites d'information, des magazines, des "journaux papier", ce que nous avons entendu à la radio. Oublions le contenu. Ce qu'il reste: un bruit de fond, un brouhaha, une tonalité, toujours la même, quelque soit l'actualité.

    Cette tonalité, on peut la comparer au fond d'un tableau, ou à un bruit de fond. Pour le dire autrement, ce "bruit de fond", c'est une idéologie. L'idéologie dominante. Dominante, puisque c'est elle qui s'impose, finalement, et qui nous conditionne.

    Je relèverai six traits qui caractérisent ce "bruit de fond" perceptible dans les médias. Il y en a certainement d'autres.

     

    1. Court terme et urgence

    C'est l'évidence: les médias traitent de l'actualité. Il est donc normal que ce soit le présent qui fasse l'objet des reportages.

    Mais, avec les nouveaux moyens d'information, l'actualité se traite en temps réel. La guerre en direct s'invite en image à la télévision; Internet permet d'aller encore plus vite. Les blogs peuvent rendre compte d'un événement pendant qu'il se produit. Et on va encore plus vite avec Twitter ou les sites de partage de vidéos. Les sites d'informations utilisent ces outils, exemple: Aljazeera avec Aljazeera sur la "Guerre de Gaza".

    L'urgence, le court terme, finissent par former un "bruit de fond", une évidence, un "naturel". Mais on sait bien que rien n'est naturel et que ce qui se donne pour naturel est idéologie. Et cette idéologie du court terme, on le voit à l'oeuvre partout dans la société, et notamment dans l'économie et la finance.

     

    2. Dramatisation

    Les médias racontent des histoires. Ils construisent des récits.

    Dans toute histoire, il y a des personnages. Ils rendent l'action plus vivante; ils font mieux comprendre les idées qui sont en jeu dans l'actualité.

    Pourquoi l'Europe est si peu présente dans les journaux télévisés? Parce qu'elle n'a pas de personnages à mettre en scène. Juncker, Barroso et autre Delors: ce ne sont pas des personnages... ou alors des personnages d'une pièce de Beckett sans le génie de Beckett.

    En revanche, Sarkozy est un personnage. C'est aussi ce qui explique son omniprésence dans les médias.

    Dans toute histoire, il y a une tension. Tension entre le bien et le mal, quand l'histoire est simpliste. Tension entre des groupes sociaux et des idées, quand les choses sont plus complexes.

    Enfin, la dramatisation suppose toujours un retour au calme. Pas forcément le happy end hollywoodien, mais un retour à la normal, après la crise. Dans la classique structure du récit en 5 parties, enseignée dès le collège, la situation finale est un retour à la normale.

    Par conséquent, le fait d'utiliser la forme du récit présuppose une vision d'un monde stable, où rien ne change vraiment, où on revient sans cesse à des états stables. En gros, on pourrait appeler ça une vision "bourgeoise" du monde, si le terme avait encore un sens aujourd'hui.

     

    3. Transparence

    Les médias veulent sans cesse nous montrer le dessus des choses. Ils prétendent le faire, tout du moins.

    L'idéologie de la transparence suppose que l'on n'ait rien à cacher. Dans le pire des cas, c'est la télé réalité, avec son "éthique de la transparence" (trompeuse, puisque les séquences sont coupées au montage).

    La transparence est aussi érigée en mode de gouvernance. Mais la transparence est illusoire, car le secret d'Atat est nécessaire à la pratique du pouvoir. (Voir revue Cité _ 2006)

    Comme l'écrit Yves Charles Zarka, la transparence est une forme d'idéologie:

    "Disons-le tout net, notre temps n'est pas celui du secret, mais de son opposé, la transparence. Il y a même, plus ou moins confusément, une idéologie de la transparence qui assimile implicitement la transparence à la vérité, à la rectitude et même à l'innocence, tandis qu'à l'inverse le secret comporterait, dans ce qu'il cache et qu'il n'avoue pas, de l'inavouable et de la culpabilité. L'idéologie de la transparence entend que tout peut s'exposer, devenir public pour être soumis au regard des autres, être également l'objet de procédures de surveillance et de contrôle. Le plus inquiétant est que l'idéologie de la transparence est aujourd'hui souvent liée à l'idée de démocratie. Comme si le progrès de la démocratisation était corrélatif de l'extension de la transparence et du recul du secret. Mais qui ne voit que cette démocratie   ressemblerait à un cachot sans murs ni verrous, un cachot étendu à la société entière, et la vie de l'homme démocratique à un enfer ? Ce qu'il s'agit de remettre en cause, ce n'est pas la transparence, mais l'idéologie, l'abus, le règne de la transparence, ce qui est très différent."

     

    4. Célébrité

    La célébrité fascine les médias. L'inverse est vrai aussi.

    Comme l'explique Virginie Spies, "si la célébrité fascine tant les médias, c'est certainement parce qu'ils trouvent ici un moyen de parler d'eux et de leur pouvoir, celui de faire et de défaire, au moyen d'un discours qui prétend être toujours plus dans l'action".

    De plus " l'importance de la célébrité est un mythe maintenu par les célébrités elles-mêmes, comme s'il n'était pas possible d'avoir une "vie après". Je pense par exemple à Michel Drucker qui, dans l'émission qui lui était consacrée la semaine dernière, n'avait de cesse de répéter qu'il avait très tôt eu conscience du pouvoir de la télé, et qu'il ne pourrait jamais "décrocher".

    Parler de la célébrité, et de la chute de cette célébrité permet de tenir un discours réflexif : le média parle de média, la télé de la télé. En ce sens, les médias utilisent, ré-utilisent et sur-exploitent leur propre matériaux."

     

    5. Critique

    De plus en plus, les médias intègrent la fonction critique.

    Et, notamment, la critique des médias. Ce genre journalistique était embryonnaire il y a quelques années. Aujourd'hui, on compte plusieurs émissions de télé, de radio, des journaux (comme le Plan B) et des dizaines de blogs, bien sûr.

     

    6. Culte de l'opinion

    Donner son opinion, c'est devenu quasiment un droit du citoyen. Les médias ont fortement cédé à la tentation. Les radios où les auditeurs "donnent leur avis", les chats en tout genre, les blogs d'animateurs de télé ou d'éditorialistes à l'accent du sud-ouest, etc.

    Tous ces moeyns sont bons pour recueillir l'opinion des "français" ("les français", expression brevetée par le Figaro; "les français" désigne les 854 personnes qui ont bien voulu répondre au sondage opinion way du jour).

    Et nous en arrivons bien sûr aux sondages d'opinion. Sans eux, les journalistes auraient du mal à remplir leurs pages certains jours. Ils seraient obligés d'avoir de l'imagination. L'imagination, ce qui échappe à l'idéologie?

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    Médias, vecteurs de l'idéologie dominante? (Union syndicale solidaire _ Acrimed)

    L’emprise médiatique sur le quotidien est de plus en plus présente dans notre société. Lire la presse ou passer plusieurs heures devant la télévision ne peut qu’avoir une influence sur le comportement général, les choix de mode de vie et de consommation quotidienne des individus. Il s’agit bien de formater les esprits pour réduire leurs capacités d’analyse autonome et leur faire admettre plus facilement les choix politiques comme de simples réponses techniques et sans alternatives.

    Pour remplir une fonction démocratique, les médias devraient être diversifiés et soustraits à l’emprise directe des pouvoirs économiques et politiques. De par leur position dominante, ce sont avant tout les médias “ établis ” qui “ forgent l’opinion ”. Or, du point de vue économique comme éditorialiste, les principales entreprises médiatiques sont des vecteurs de l’idéologie dominante et des acteurs de la mondialisation néolibérale – ceci au mépris de la diversité des opinions et des aspirations de leurs lecteurs/trices, auditeurs/trices et téléspectateurs/trices.

  • Faire la queue devant la BPI le dimanche

    pompidou.jpgUne des choses qu'il faut absoluement éviter le dimanche (si vous êtes dans la capitale, bien sûr) c'est de faire la queue devant la BPI (Bibliothèque publique d'information).

    Le mois dernier, je suis passé devant Beaubourg un dimanche. Et il y avait une queue pas possible devant la BPI. Temps d'attente estimé: 45 minutes. Il faisait un froid de canard. Donc, attendre là, en plein courant d'air, même si la BPI est la seule bibliothèque ouverte à Paris le dimanche, c'est stupide.

    Il m'est arrivé de faire la queue devant la BPI un dimanche. Au bout d'une demie heure, dans le froid, j'ai demandé "Pourquoi il y a tant de queue?" Et on m'a répondu: "On est en période de partiel. Les étudiants viennent bosser".

    Je suis passé devant cette foule et je me suis dirigé de l'autre côté du Centre Pompidou. C'est-à-dire vers l'entrée principale. Et, là, je suis entré sans faire la queue.

    Bon, attention, je ne suis pas en train de sous entendre qu'il faudrait faire entrer les visiteurs de la BPI par l'entrée du Centre Pompidou (comme ça se faisait avant, si je me souviens bien), pas plus que je ne suis en train de plaider pour le travail le dimanche. Non, laissons cela aux autres. La n'est pas la question.

    Je suis allé prendre un café à la cafétéria du Centre.

    Il n'y a jamais grand monde. Un serveur m'avait expliqué pourquoi, il y a 2 ans de cela: selon lui, les expos sont à chier depuis cinq ou six ans. Le public déserte! Il faut reconnaître qu'il a raison: depuis l'expo David Hockney, en 2000, on a surtout eu droit à des "prouesses de curateurs" plus ou moins avisés (des expos où on ne comprend rien).

    On ne va pas s'en plaindre. Ca permet de boire un café tranquille.

  • Après la télévision

    Dans son dernier livre, Après la démocratie, l'historien Emmanuel Todd évoque brièvement la télévision.

    Il retrace, sur le temps long, les progrès de l'alphabétisatisation, puis l'augmentation du nombre de diplômés, aux Etats-Unis, en France et dans différents pays. Il remarque une stagnation du niveau général, une sorte de blocage.

    Lire la suite

  • Crise de l'attention

    «J'ai depuis quelques années le sentiment inconfortable que quelqu'un ou quelque chose joue avec mon cerveau, redessinant la carte de mes circuits neuronaux, reprogrammant ma mémoire. Je ne perds pas la tête, pour autant que je puisse m'en rendre compte, mais elle change. Je le remarque surtout quand je lis. M'immerger dans un livre ou un long article m'était auparavant facile. Mon attention était accrochée par la narration ou la tournure d'un argument. Je passais des heures à me promener dans de grandes étendues de prose. Ce n'est plus le cas. Maintenant ma concentration s'effiloche au bout de deux ou trois pages. Je ne suis plus à mon affaire. Je perds le fil et pense à d'autres choses à faire. La lecture profonde qui m'était si naturelle est devenue une épreuve... Mon esprit attend maintenant de saisir l'information comme Internet la distribue: dans un courant rapide de particules. J'étais dans le passé un plongeur dans un océan de mots. Je glisse aujourd'hui à la surface comme un type sur un jet-ski.»

    Cette technologie-là, poursuit Nicholas Carr, affecte nos modes de cognition, encourageant à la lecture fragmentée, à la pensée dispersée, aux contenus accessibles dans l'instant, aux grandes étendues de connaissances, hélas plates comme des crêpes. Nous n'avons plus la patience de lire plus de trois paragraphes ou trois pages à la suite sans que notre attention soit distraite par un lien hypertexte, l'arrivée d'un e-mail, un bip ou un clic. L'esprit se déplace horizontalement à la surface du savoir et de l'information, perdant la verticalité de la lecture lente, celle de l'épaisseur culturelle, des associations d'idées, des intuitions, de l'interprétation et non du simple décodage d'informations instantanées.

    Un moteur de recherche comme Google, conclut Nicholas Carr, n'encourage pas à la lecture lente et concentrée. Au contraire: plus nous naviguons vite parmi les mille milliards de pages que compte désormais le Web, plus un moteur comme Google peut en savoir plus sur nos habitudes en matière d'information, nos comportements, nos goûts. Il est dans son intérêt, à lui qui mesure tout, de nous encourager à la distraction, à l'attention flottante, à la lecture courte. Et plus Google se rapproche de son but ultime, s'imposer comme une vraie intelligence artificielle, plus la nôtre s'aplatit et s'appauvrit.

    (source: Le Temps)

  • Blogueur ou journaliste

    Quelques liens...

    • La police censure deux photographes de l'AFP. (Libé Lyon) "Des gradés nous ont dit qu'on ne pouvait pas faire de photos cette fois, que c'était interdit. J'ai montré une carte de presse et une policière a pris toute mon identité, très longuement, puis elle m'a dit de me tenir à l'écart car c'était interdit de photographier, pour des questions de droit à l'image des policiers"
    • What bloggers can learn from journalists. Anita Bruzzeze donne 10 conseils utiles. Le 7ème met l'accent sur la précision. Il me paraît crucial.
    • La crise dans quotidiens est logique. Ce qui arrive à la presse écrite quotidienne est parfaitement logique pour une industrie de contenus qui n'a pas innové en un siècle. Les journaux continuent dans leur grande majorité à traiter l'actualité comme si leurs lecteurs n'en avaient pas déjà eu connaissance par la télévision et la radio. Il n'y a aucune raison pour qu'un individu paie une information qu'il a déjà eu gratuitement. Ce n'est pas Google qui a inventé l'information "gratuite" mais bien la radio et la télévision qui pillent, autant que Google sinon plus, les contenus originaux produits par la presse écrite. (Journalistiques)
    • Pour NewsWeek, Sarkozy est au bord du précipice. (Sarkofrance)
    • Carte des blogs selon "Vendredi". 101 sources d'informations alternatives. (Intox2007)
    • Formations blogs et réseaux sociaux. (Jean-François Ruiz)
    • Erreurs et corrections dans les médias en 2008. Le site "Regret the error" traque les erreurs dans les médias. Tous les ans il dresse son bilan. (en anglais)
    • Savoir faire son deuil d'un projet. (Entre les mailles)
    • The ultimate blogger guide. Un guide complet pour améliorer son blog (Copblogger)
    • Le boulot. "Sur les quinze employeurs qu'a croisé ma sinueuse vie professionnelle, un seul qui m'ait appris quelque chose, transmis un savoir au point de progresser.Les autres n'ont en somme œuvré qu'à saper en moi la valeur travail…" (Monsieur Poireau)
  • L'attention en permancence distraite et autres liens

    • Awdio: écouter en direct la musique qui passe dans une centaine de clubs à travers le monde.  (+ d'infos ici)
    • L'idéologie sociale de la bagnole, André Gorz. Un texte classique, qui démontre que la voiture est un produit de luxe et qu'elle devient ingérable dès qu'elle devient un produit de masse. Elle génère trop de pollution et d'inconfort. Elle renforce l'individualisme et équivaut à assassiner symboliquement l'autre. Elle est coûteuse.
    • Le Top10 des réseaux sociaux en France (Journal du Geek) Tiercé de tête: Skyrock, Facebook et over-blog.
    • L’"attention en permanence distraite", selon Chris Anderson. Il explique différents écueils de la recherche d'information sur Internet. Et notamment, l’essor de la complexité qui favorise une prise de contrôle par des experts (développeurs informatiques, avocats, traders financiers…). Contre cela, « chacun doit être obsédé par la simplicité ».
    • Etat général de la presse et démocratie (Ecopublix). A lire notamment, la dernière partie concernant la France. Risque de voir les médias français contrôlés par le pouvoir politique?
    • Tousser trois fois (Vogelsong). Quand Edwy Plenel himself vient commenter chez un copain, ça se savoure. Le billet aussi, mérite le détour.
    • Italie, le gouvernement recule (Célestissima).

  • France-USA: préjugés croisés

    Je réponds à une chaîne de Café croissant sur les préjugés des Américains à notre égard, et vice versa.

    Je passe le relai à Mip, Marie Laure, VogelsongRimbus, Pierre, et tant qu'on y est, Robert Scoble.

    Le préjugé le plus amusant sur nous, les Français, je l'ai entendu de la bouche d'un Américain, croisé en voyage en Tchécoslovaquie (à l'époque c'était le nom de ce pays). Il m'avait demandé: "Est-il vrai que les Français sont petits parce que Napoléon a décimé tous les grands pendant ses campagnes militaires?"

    Autre perle. Deux Américaines s'extasient à l'entrée d'un grand magasin au Mans: "Je ne savais pas qu'ils avaient des supermarchés dans des petites villes de France comme celle-ci!" Elle croyait qu'on s'approvisionnait directement à la ferme...

    Le préjugé le plus classique c'est que la France est un pays communiste, avec une lourde bureaucratie, et un rôle central de l'Etat, au point que quand George W Bush a nationalisé, le magazine Time a parlé des United States of France. Pays bolchévique? Peut-être...

    Préjugé sur les Américains

    Je ne sais pas si j'ai des préjugés vis-à-vis des Américains. Je ne suis jamais allé là-bas.

    Si je voulais retenir un préjugé sur ce peuple, je dirais: l'arrogance. La forte estime de soi. La confiance en soi.

    Je parlerais aussi du pragmatisme. De l'utilitarisme. De l'économicisme. C'est une autre façon de voir; j'essaie de la comprendre en lisant des blogs états-uniens.

  • Le "bon" consommateur

    Ce blog "financier" (en anglais) commente un film intitulé "Le Bon consommateur".

    Le bon consommateur, c'est celui qui consomme beaucoup et qui épargne peu.

    Et on nous dit que la survie du système exige que nous consommions. Mais on réussi à nous faire croire aussi que c'est pour notre bien. Ce qui se résume au slogan: Consomme pour être heureux!

    Voici la conclusion:

    "De toute évidence, le film en son entier est un exercice d'ironie. Il cherche à vous dissuader d'être consumériste, non à vous y encourager. Le style de vie consumériste semble moins attractif quand on reprend le contrôle de ses finances. Quand vous apprenez que vous pouvez vous satisfaire de ce que vous avez, vous vous tracassez moins de ce que vous n'avez pas."

    Source de la video:

    Bonefire of the brands _ un site lié au livre du même nom, écrit par Neil Boorman.

    Le blog de l'auteur.

  • Les sécrétions du temps

    OeufsXLcages.jpgSi j'avais le temps, je lancerais un blog qui s'appelle les sécrétions du temps.

    J'y publierai des billets très courts, faits de descriptions de petits faits vrais, ces fait apparemment insignifiants mais qui en disent tellement sur notre époque.

    Quatre exemples de sécrétions du temps:

    1) Le tapis roulant rapide de la gare Montparnasse est toujours en panne. Pour ceux qui ne le savent pas, il y a deux tapis roulants parallèles: l'un va à 3km/h et l'autre à 9 km/h, enfin quand il marche parce que il ne marche jamais, celui-ci.

    2) Hier au Franprix, un jeune asiatique a acheté tous les oeufs d'une cartaines marque. Sa mère avait lu sur un prospectus que pour un acheté il y avait un gratuit. Arrivé à la caisse avec seize douzaines d'oeufs, la caissière a appelé le patron du magasin pour confirmer au garçon que cette offre n'existait pas.

    3) Les écrans des télévisions sont de plus en plus grands (et les appartements de plus en plus petits)

    4) Les parisiens ne prennent jamais le journal qui est au dessus de la pile, ils prennent systématiquement le deuxième (en province, on prend le journal qui est au-dessus de la pile)

     

    L'expression "les sécrétions du temps" est attribuée à Michel Foucault. C'est Bernard-Henri Lévy qui l'a citée dans un de ses éditos sur l'affaire Siné:

    "Je ne pense pas qu’on en ait "trop fait" sur cette affaire Siné. Aussi minuscule qu’elle semble, c’est une de ces "sécrétions du temps" dont Michel Foucault disait qu’elles n’ont pas leur pareil pour refléter, condenser, télescoper, l’esprit et le malaise d’une époque."

    Joseph Macé-Scaron a repris cette expression dans Marianne. Mais je n'ai pas trouvé sur le net la citation originale de Michel Foucault.

    Peu importe, j'aime bien cette idée de "sécrétion du temps". J'aurais aussi pu employer l'expression de Nathalie Sarraute: "petits faits vrais".

  • Je n'ai pas réfléchi à la question

    Il ne faut pas en vouloir à Nicolas de m'avoir tagué sur cette chaîne de blogueurs. Il ne manque pas une occasion d'essaimer son influence...

    A mon tour, je passe le flambeau à Otir, Virginie, Falconhill, Marc et ceux que ça inspire...

    1. Quel thème généralement peu évoqué, ou selon vous traité avec légèreté, aimeriez-vous voir occuper une place plus importante dans la vie intellectuelle, politique et médiatique ?

    Je pense que tous les thèmes sont traités dans les médias, même si c'est de façon marginale.

    2. Inversement, quel sujet fétiche des médias, "nouveaux" et/ou "anciens", trouvez-vous futile ou superficiel au point de ne mériter qu'une faible part de l'attention qu'on lui porte ?

    Je ne pense pas que les médias aient des sujets fétiche: ils traitent de l'actualité, c'est tout. Le président de la république, le cancer du sein, la guerre d'Irak et les catastrophes, ça n'est pas des sujets fétiches des médias, pourtant ils en parlent...

    3. Quelle pratique d'ordre public ou privé, largement autorisée par la loi, vous semble nocive au point de devoir faire l'objet d'une interdiction ou d'une réglementation sévères sans plus tarder ?

    La corruption, à tous les échelons de la société, même si elle n'est pas en principe autorisée par la loi.

    4. Inversement à nouveau, quelle interdiction ou contrainte apposée à un comportement privé ou public vous apparaît si injustifiée qu'elle devrait être levée aussi vite que possible ?

    Je n'ai pas réfléchi à la question...

  • Télés cherchent précaires et décroissants

    Ces derniers jours, j'ai reçu coup sur coup deux appels d'une chaîne de la télé publique. Ils voulaient des renseignements sur la décroissance et sur la précarité. Deux sujets sur lesquels mon blog est bien référencé.

    Ce n'est pas la première fois que je reçois ce genre d'appel. Et, d'ailleurs, la journaliste qui appelait à propos de la décroissance avait eu mon nom par l'intermédiaire de sa consoeur qui m'avait appelé en janvier dernier. Je l'ai renseignée comme j'ai pu...

    L'autre journaliste, qui enquêtait sur la précarité, appartient à la même chaîne. Apparamment, les deux ne se sont pas concertées.

    J'ai appris, par une autre source, qu'une autre chaine du service public prépare une émission sur le mouvement compact. Compact, ce sont des gens qui consomment très peu. Encore moins que les décroissant (donc, vraiment pas beaucoup!)

    Donc, vous êtes prévenu: les précaires débarquent sur vos petits écrans!

    Il y a un an et demi, quand j'ai ouvert le blog équilibre précaire (aujourd'hui en sommeil), je notais qu'on parlait peu de la précarité. Je pressentais que ce thème prendrait de plus en plus d'importance dans les médias. Je le craignais, sans le souhaiter...

    Visiblement, il faut un peu de temps pour qu'un signal capté par les blogueurs atteigne une masse critique et soit perçu par les grands médias...