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Hier, je croise un ami. On a peu de temps pour parler. Assez pour qu'il me dise:
"Passé une semaine terrible. Deux collègues se sont tués dans un accident de voiture. Et ma grand-mère a eu une attaque. Heureusement, les médecins m'ont dit qu'elle était sauvée".
C'est dans ces moments-là qu'on apprécie... qu'on apprécie par exemple d'avoir une connexion internet pour publier ça.
S'exprimer. Richard Ying, lui habituellement peu disert, dit ce qu'il a sur le coeur. Le mieux est de lire son histoire telle qu'il la raconte...
Apprécier. Quand Pierre Chappaz qualifie votre blog de... non, le mieux est que vous alliez lire son billet, passionnant, en plus, qui nous dit "les blogs ne sont pas morts".
S'échapper.Quitterie a failli se gâcher un après-midi en lisant le Point et le JDD et en regardant le JT. Finalement, on peut échapper à l'info toxique...
Réfléchir.Narvic s'interroge sur le journalisme de liens. "Faites des liens, laissez partir vos lecteurs, ils reviendront plus nombreux"...
Dénoncer. La France chute de la 3ème à la 7ème place du classement des systèmes de santé en Europe, relève le Coucou. Faut accélerer les réformes, qu'il disait!
Liveblogger. Ronald blogue en direct du congrès du PS de Reims.
"On ne m’a pas donc vu sur Arte dans l’émission consacrée à la chute de Lehman Brothers, en vue de laquelle on m’avait interrogé pendant 90 minutes."
Il tente d'expliquer pourquoi. Discours trop alarmiste?
"Ce que j’ai déclaré vous est connu : c’est du même ordre que ce que vous me voyez écrire tous les jours. Il y a peut–être une indication dans le sentiment que j’ai eu, en parlant aux réalisateurs, que notre évaluation respective de la gravité de la crise actuelle n’était pas du même ordre de magnitude. Quand j’ai dit par exemple que la situation actuelle faisait peur, et qu’ils m’ont demandé de préciser, j’ai dit « J’ai peur d’avoir des enfants qui crèvent de faim ! » Ce que j’ai lu dans leurs yeux, ce n’était pas de l’incrédulité mais plutôt de l’inquiétude, et cette inquiétude ne portait pas sur l’économie ou sur la planète, mais sur moi personnellement."
Enfin, Paul Jorion laisse entendre que son interview pourrait être diffusée après l'élection américaine.
Récemment, j'ai eu une discussion intéressante avec Etienne, un blogueur qui se fait appeler zoupic. J'en donneici trois enregistrements (en fin d'article).
Pour le présenter rapidement, il est passionné par la finance internationale. Il est étudiant dans une école de commerce. Mais ce n'est pas ce que vous croyez: il a horreur de l'économie telle qu'elle fonctionne aujourd'hui. Il voudrait changer les choses à son niveau. Et il a déjà commencé à changer beaucoup de choses dans sa façon de penser et d'agir: un mode de vie plus conscient de son impact sur l'environnement, plus réfléchi, moins matérialiste.
Concrètement, sa réflexion s'est bâtie grâce à deux voyages à l'étranger, au Mexique et en Argentine. Il est allé au contatc des gens, mais il a aussi travaillé sur des théories économiques.
Une de ses références est 1984, de George Orwell. Sur le net, il lit des économistes très pointus comme Paul Jorion ou Loïc Abadie. Il consulte des sources d'informations diverses, uniquement sur Internet. Il lit José Ferré ou Laurent Guerby. Il cite aussi Attac ou André Jacques Houellebecq.
Je n'ai pas le temps de les commenter. En revanche, je vous propose une adaptation en français d'un article de l'excellent blog Zen habits, "Comment les nouvelles règles changent notre façon de travailler".
Voic, en traduction presque automatique:
1. Concentrez-vous sur une tâche
Le nouveau travailleur ne multiplie pas les tâches: il se focalise sur l'essentiel. Il n'est pas comme hanté par la vitesse. Il se permet de ralentir et fonctionner à un rythme plus insouciant.
2. Eviter les réunions et les plannings; commencez simplement:
Oubliez toute planification détaillée. Les réunions sont une perte de temps, habituellement.
Au lieu de cela, passez à l'action, commencez en mode bêta. Améliorez par la suite.
3. Oubliez le papier
Beaucoup de personnes apprennent à travailler sans papier. Et parce que tout devient numérique, vous pouvez employer la technologie pour la traiter plus rapidement.
Il n'y a aucun besoin de photocopiage, de balayage, d'envoyer, de classer par fax, d'assembler, de trou poinçonnant, d'impression, ou de l'un des beaucoup d'autres tâches de bureau qui sont associées au papier.
4. Ne soyez pas multitâche: plusieurs projets, une seule tâche
Disons que vous travaillez sur la tâche 1 du projet A: vous vous occupez uniquement de la tâche 1. Mais quand elle est finie, vous pourriez devoir attendre une réponse de votre patron avant de passer à la tâche 2. Dans ce cas, alors que vous attendez, vous pouvez travailler sur la tâche 1 du projet B. Quand vous en avez fini, vous pourriez devoir avoir des nouvelles en arrière d'un client avant de passer à la prochaine tâche du projet B - dans ce cas vous pouvez revenir au projet A si votre patron vous a répondu, ou sinon passer au projet C.
Avec la technologie on peut, par exemple, archiver un dossier en lui affectant un tag. Cela permet de le retrouver de façon plus intuitive.
7. Indépendance, liberté et collaboration
Les hiérarchies deviennent caduques. De nouvelles formes d'organisation et de collaboration apparaissent. De plus en plus de personnes travillent de façon indépendantes, par exemple en freelance ou en tant que consultant. Ils collaborent avec d'autres de façon plus libre, selon les circonstances.
8. Travailler moins
Avec plus de liberté, les personnes se rendent compte que le travail n'est pas tout, et qu'il est plus important d'être heureux, de se concentrer sur le travail important, pour avoir la liberté à être créatrice et innovatrice, pour être passionné par son travail... Il en résulte des d'horaires adaptés selon leschoix de chacun.
Ne cherchons surtout pas à convaincre ceux qui croient encore au marché qui s'autorégule tout seul... La simplicité volontaireLes adeptes de ce mode de vie ne se réjouissent pas de la récession (qui est un appauvrissement subi), c'est le choix de consommer moins (et mieux) pour vivre plus harmonieusement.
Il y a quelque chose de pourri au royaume de la consommation.
Et je ne pense pas seulement à la crise financière. Et la récession qui va avec. Ou au prix du pétrole qui oblige à moins prendre la voiture.
Non, je pense plutôt à l'éveil des consciences. A ces millions d'individus qui prennent des décisions, chaque jour, de moins consommer, de consommer mieux.
Hyperconsommation
Ces personnes ne sont pas des décroissants. Pas des militants. Ce sont juste des occidentaux repus et fatigués. Ils en ont marre de consommer. La société d'hyperconsommation (voir Gilles Lipovetski) produit de l'insatisfaction en masse.
"Le capitalisme de consommation a pris la relève des économies de production. Depuis la fin des années 70, une nouvelle phase du capitalisme de consommation s'est mise en place: la société d'hyperconsommation. Peu à peu, l'esprit de consommation a réussi à s'infiltrer jusque dans le rapport à la famille et à la religion, à la politique et au syndicalisme, à la culture et au temps disponible." (Lipovetski)
L'hyperconsommation, c'est la multiplication des désirs. Et donc des frustrations, si le désir n'est pas satisfait.
Inflation déceptive
"Alors que les sociétés de tradition encadrant strictement les désirs et les aspirations ont réussi à limiter l'ampleur de la déception, les sociétés hypermodernes apparaissent comme des sociétés d'"inflation déceptive". Quand le bonheur est promis à tous et les plaisirs exaltés à tous les coins de rue, le vécu quotidien est mis à dure épreuve." (id.)
Face à cette déception, les sociétés contemporaines ont peu de remèdes. La religion, ce vieil opium des peuples qui remplissait son rôle illusoire, n'a plus le succès qu'elle avait. Les flambées religieuses qu'on observe ça et là, ne concernent pas le plus grand nombre.
Fragilisation des individus
Autre remède possible: les anti dépresseurs...
"Je crois qu'on a déjà des signes très ostensibles de ces répercussions négatives: il y a dans nos sociétés une vraie spirale de dépression, d'anxiété, de consommation de produits psychotropes, de psychothérapies en surnombre... Ces malaises de l'âme créent une désorganisation psychique, une fragilisation des individus".
La simplicité volontaire est une réponse, sans doute imparfaite, à cette déceptivité généralisée.
Le "travailler plus pour gagner plus" s'est heurté, justement, à la déception (pouvoir d'achat en berne, raréfaction du travail).Et puis, disons-le tout net, c'était un slogan débile!
Mais précisons une chose. Les adversaires de la décroissance ou de la simplicité volontaire avancent souvent l'argument: "c'est la récession, les décroissants vous devez être content! Elle est belle votre idée: c'est la catastrophe!"
Argument de mauvaise foi: les décroissants ne souhaitent pas la récession. La simplicité volontaire, comme son nom l'indique, est volontaire. Je choisis librement de consommer moins ou de consommer autrement. La récession, c'est autre chose.
Aujourd'hui, la simplicité volontaire (définition sur Ekopédia) est presque devenue tendance. Pour preuve, ce message lu sur un forum:
"A part ça, je croule sous les demandes de journalistes, j'y passe tous mes mardis alors que je suis à 75% ds mon boulot... et j'aimerai bien déléguer ça, au moins un petit peu... Je ne trouve même plus le temps de poster dans le blog en ce moment. Pour la télé, il n'est pas question de dire oui à tout, mais pour la presse ou la radio, les interviews sont plutôt cool. Ça serait vraiment sympa qu'on soit a plusieurs pour communiquer et que le grand public connaisse au moins l'idée du "zéro achat neuf ou presque" et pourquoi on le fait..."
"La clé du succèspour les sites de contenu, selon lui, ce sont des pages dont au moins une partie du contenu est une agrégation de liens externes se renouvelant en permanence... Pourquoi les sites d’information ne s’y mettent pas et laissent ainsi le champ libre aux agrégateurs ?" (Növovision _ Journalisme de lien et stratégie d'audience)
En 2005, deux électroniciens découvrirent, stupéfaits, que les données confidentielles contenues dans la carte Vitale n’étaient pas protégées : on pouvait les lire, mais aussi les modifier. Pour d’obscures raisons, le mécanisme de sécurité n’avait pas été activé. L’affaire aurait pu faire scandale ; elle ne suscita que quelques articles de presse, et fut rapidement oubliée après que les responsables de la carte Vitale, tout en reconnaissant le problème, eurent déclaré qu’il serait corrigé. (Monde diplomatique)
La visite du Pape, vue par le prisme des commentaires de Rue89.
L'"événement" c'est la venue du Pape en France. Autour de l'événement, le livre de Caroline Fourest et Fiammetta Venner, Le Nouveaux soldats du Pape. Et, autour du livre, la promo. Voilà comment ça se passe en général. Un sujet "qui fait débat" et un livre "qui crée l'événement"... ou se greffe sur lui. Observons comment ça se passe chez Rue89. Le livre a été chroniqué par Jean-Yves Camus, chercheur à l'Iris. Résultat: 15 000 visites, 267 commentaires. Pas mal! Et la qualité de ces commentaires? Si on aime l'invective, on est servi. Pour le fond, il y a quelques pépites, mais elles sont rares.
Quelques remarques, mais on peut en produire bien d'autres: L'auteur laisse-t-il une place aux commentateurs? En tant que blogueur on le sait bien. Si on ne laisse pas une place au lecteur, il pourra lire votre note, mais il ne la commentera pas. Or, dans le long texte de Jean-Pierre Camus, on a l'impression (juste l'impression) que tout est dit. Pourquoi commenter? Les commentateurs sont-ils valorisés? Le site ne valorise pas assez les commentateurs. Si, par exemple, les commentateurs étaient identifiés par un avatar, ou une photo permettant d'accéder à un profil, on n'aurait pas cette impression de lire 250 commentaires qui se ressemblent. C'est dommage, d'autant que certains commentateurs se donnent la peine de commenter à plusieurs reprise. Et il n'y a pas que de vulgaires trolls. Pour obtenir un investissement plus grand des commentateurs, il est nécessaire de les valoriser. Et c'est valable également sur un blog! Leur répondre est déjà une bonne chose. Mais on peut imaginer plus. D'où parle l'auteur? Et pourquoi? Comme le note un des commentateurs, l'article de Jean-Yves Camus se veut surtout une incitation à lire le livre de Caroline Fourest. C'est un compte-rendu de lecture, plutôt bienveillant. On peut y voir un renvoi d'ascenseur (la colonne de gauche présente le livre de Jean-Yves Camus)... Le sujet attire la polémique et les trolls La religion est un de ces sujets qui appelent les trolls. Parler de religion sur son blog, ou sur un média, ça ne va pas de soi. C'est un sujet de spécialistes ou qui ne relève que du domaine privé. Or, dès qu'on parle de ce sujet sensible, il se peut qu'on attire des commentateurs qui ne viennent pas d'habitude. C'est facile de s'écharper sur des sujets qui n'appellent pas la discussion: on croit ou on ne croit pas, point.
Un exemple, entre tous, un blogueur connu commente: " Ah, Caroline Fourest…On sait, au moins, « d'où » elle parle. Cela relativise l'intérêt de l'ouvrage dont on peut imaginer qu'elle n'a jamais seulement songé à faire une étude objective." Et c'est tout. Ce blogueur, dont le moins qu'on puisse dire est qu'il est rarement objectif, exige des autres qu'ils le soient. Faute de quoi, il refuse de commenter! Et ce qui est amusant, c'est que ce commentaire en suscite des dizaines d'autres. Qui ne s'intéressent qu'à une chose: qui est ce blogueur, d'où il parle (comme on disait en mai 68). C'est un catho sarkozyste. Voilà: on l'a catalogué, tout comme Caroline Fourest est cataloguée par ce dernier. Pas besoin de débattre. Et l'ensemble des commentaires est à peu près de la même eau. Ce qui amène cette réflexion: où est-ce que ça cloche? Qu'est-ce qui, dans le dispositif, fait que le rapport entre l'article et les commentaires n'est pas pertinent et ne produit pas de la valeur?