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Société - Page 9

  • Des sujets sur lesquels tout le monde est d'accord... ou presque

    Il y a des sujets sur lesquels tout le monde est d'accord. Impossible d'être contre, consensuels en diable.

    • Ingrid Bétencourt. Qui ne voudrait la savoir libre?

    On ne peut trouver qu'Elizabeth Lévy pour objecter. Oh, bien sûr, elle aussi souhaite la libération d'Ingrid, mais elle s'insurge contre un "compassionnalisme qui ne mange pas de pain". Elle s'interroge: un objectif consensuel définit-il une politique? 

    • L'affaire Eric Dupin. Les blogueurs le soutiennent, et c'est bien naturel: qui aimerait être attaqué en justice? Ils buzzent à qui mieux mieux. Et je me joins à eux.
    La prise de position de Narvic n'en est que plus originale. Il pose la question de la responsabilité juridique des agrégateurs de contenu.
    Y a-t-il d'autres sujets sur lesquels tout le monde est d'accord?
  • Loi de l'emmerdement maximum

    (billet qui ne parle pas des municipales!)

    La biscotte tombe toujours du côté beurré. C'est une loi de la nature, nous rappelle le journal La Bougie du sapeur, dont j'ai parlé ici. D'autres loi "très scientifiques" vont dans le même sens:

    Loi du self: l'ultime portion d'un plat qu'une personne avait décidé de prendre sera choisi par la personne juste devant elle.

    Postulat du régime: les bonnes choses de la vie sont illégales, immorales ou font grossir.

    Loi du temps perdu: quelque soit l'objet, il sera trouvé dans le dernier endroit où on aura cherché.

    Loi du compagnon de lit: c'est celui qui ronfle qui s'endort toujours le premier. 

    Observation n°1 de la patience: à la poste comme à la caisse du supermarché, l'autre file va toujours plus vite.

    Observation n°2 de la patience: si tu changes de file, celle que tu viens de quitter devient alors la plus rapide.

    Observation n°3 de la patience: c'est après avoir garé ta voiture à deux kilomètre de distance, que quatre places se libèrent simultanément en bas de chez toi.

    (Remarque personnelle: Pour la tartine beurrée, certains scientifiques soutiennent qu'il suffit de la fixer sur le dos d'un chat, puisque c'est bien connu, les chats retombent toujours sur leurs pattes. Hélas, c'est là qu'intervient la loi du poil de chat qui se colle toujours sur le côté beurré de la tartine)

  • Travailler contre ses principes

    Récemment, je discutais avec le dirigeant d'une agence de communication dont je tairai le nom pour des raisons que vous comprendrez. Il me disait qu'il avait envie de réorienter son activité parce qu'elle ne correspondait pas à ses principes d'éthique. Je ne lui ai pas demandé pourquoi, même si ça m'a paru étrange. Mais j'ai bien compris ce qu'il voulait dire: la com ça n'est pas le top en matière d'éthique. Ce secteur d'activité est parfois montré du doigt à cause de pratiques jugées manipulatoires ou trop frivoles. Enfin, ne généralisons pas.

    Disons que lui se posait des questions. Son souhait: trouver un travail en accord avec son éthique, ses idéaux. Vous mêmes, vous avez peut-être déjà eu ce genre de réflexion.

    Officiellement, le capitalisme est éthique

    Le dernier numéro (février 2008) des Enjeux Les Echos aborde une question voisine: "Comment manager sans perdre son âme". La tonalité du dossier est: il est possible de manager et de travailler de façon éthique. Louis Schweitzer, interviewé, va même plus loin: pour lui, l'éthique est la condition de l'efficacité.

    Vous me direz, ça, c'est le discours habituel. Officiellement, le capitalisme est éthique. Qu'un média comme "Enjeux Les Echos" proclame ce dogme, ça n'a rien d'étonnant.

    Parisot et les vilains bonshommes

    L'éthique, c'est le combat de Laurence Parisot, nous dit-elle. Et les médias relaient sans broncher son message.

    Il y aurait d'un côté les méchants bonshommes de l'UIMM (Union des industries et métiers de la métalurgie, une branche importante du MEDEF) qui s'en vont, la nuit, avec des valises pleines de billets, et de l'autre des patrons uniquement préoccupés d'éthique. De purs spinozistes, quoi!

    Parachutes éthiques

    Julien n'est pas d'accord avec cette vision idyllique du patronnat français. Un capitalisme d'héritiers qui peine à se réformer, quoi qu'en dise madame Parisot.

    L'objectif des entreprises est, indéniablement, de faire des profits. Et, accessoirement, d'offrir un parachute doré à ses dirigeants (ce qui est une façon comme une autre de distribuer ces profits). C'est peut-être cette tranquillité d'esprit qui donne le goût de la réflexion éthique?

  • L'art du teasing

    Faut pas abuser du teasing ni de la camomille. Tout le monde sait ça... ou presque.

    Michel Houellebecq a remis un César à Marjane Satrapi. Joli teasing avant la sortie de son film, écrit Julien Vekest.

    Jean-François Kahn s'est accroché avec Jean-Michel Apathie, relate Killcow. C'était la veille de la sortie de Marianne. Beau teasing.

    Nicolas Sarkozy a insulté un passant au Salon de l'Agriculture.

    Où est le teasing, me direz-vous?

    Guy Birenbaum prévoit: Et si ces images servaient à alimenter un débat sur "comment museler ceux que certains nomment déjà les paparazzi d'Internet"?

    Guy n'a pas tort: tout est prétexte à taper sur Internet et sur les blogs.

     

    Machiavélique ou colérique?

    Mais une question me turlupine: Sarkozy a-t-il tout prévu, comme s'interroge Rue89? S'empailler avec un gugusse, ça peut lui faire gagner 3 points?

    Alors, teasing ou pas teasing?

    Imaginons:

    Vendredi matin à l'Elysée, Emmanuelle Mignon a dit à Nicolas Sarkozy: "Bon, boss, y a un blème!* Après le couac sur la scientologie, faut réagir! Vous irez au Salon de l'Agriculture et vous vous ferez filmer en train d'insulter un quidam"

    Et Emmanuelle Mignon se tourne vers un collaborateur: "Robert, vous ferez le type qui insulte le président".

    Et là, Sarkozy, perplexe: "Comprends pas!"

    Elle: "C'est simple! Vous insultez Robert. Un journaliste vous filme. Ca passe en boucle sur Internet. Enorme scandale! Résultat, on fait une loi pour la protection de la vie privée sur Internet. Dans la foulée on introduit une nouvelle taxe qui finance la télé publique."

    Et Nicolas Sarkozy sourit, ce qui lui arrive rarement ces temps-ci: "Et comme ça TF1 peut racheter Areva? Je comprends!"

    Mais nous, on aimerait comprendre...

    * Oui, ils parlent tous comme ça à l'Elysée, en style bling bling. 

  • Six choses sans importance

    Une chaîne comme il s'en produit souvent sur les blogs. Le règlement: 

    * Mettre le lien de la personne qui vous tague
    * Mettre les règlements sur votre blog
    * Mentionner six choses/habitudes/tics non importants sur vous-même
    * Taguer six personnes à la fin de votre billet en mettant leurs liens
    * Aller avertir directement sur leurs blogs les personnes taguées

    J'ai été relancé par Marc. Donc, les six choses:

    1. J'achète toujours deux paires de chaussures à la fois

    2. J'écris sur de petits carnets

    3. J'ai les yeux verts (et pas marron)

    4. J'achète trop souvent Le Monde

    5. Je porte montre Casio

    6. J'ai un compte sur Basecamp

    Je transmets le truc à Irène, Céleste, Abadinte, Donatien, Martin, Julien, sauf l'ils l'ont déjà fait.

  • Les leaders: leur pouvoir est-il réel?

    Nous sommes obsédés par ceux qui détiennent le pouvoir, politique ou économique. Dans l'esprit du public, les chefs d'entreprise ou de parti politique font bouger les choses. Qu'en est-il en réalité?
    232c425b79da2312e73312711846d5a0.jpgUne étude a été menée sur 167 entreprises. Elle montre que l'entreprise et son secteur d'activité influencent davantage la variation du chiffre d'affaires que les changements de direction.
    Des études menées sur des PDG d'entreprises, des présidents d'université et des dirigeants d'équipes sportives montrent que la performance est due à des facteurs qu'aucun individu, fusse un dirigeant, ne peut contrôler. (source: Faits et foutaises dans le management _ J. Pfeffer et R. Sutton)

    L'influence des dirigeants n'est pas déterminante
    Les dirigeants d'entreprise agissent dans des conditions qu'ils ne peuvent modifier. Les salariés en place, les produits, le marché sont des facteurs sur lesquels il est difficile d'avoir prise.
    De plus, les leaders sont formés et sélectionnés selon des formations et des perspectives de carrière voisines. Résultat: ils ont tendance à penser de la même façon et à prendre des décision similaires. L'influence d'un dirigeant par rapport à un autre n'est donc pas déterminante.

    Pourquoi la croyance dans les leaders persiste-t-elle?

    • En fait, nous croyons à leur pouvoir parce que nous avons besoin d'y croire. On préfère penser que l'homme peut agir sur les événements. Peu importe si cette action est minime. L'essentiel est d'y croire.
    • La croyance dans le leadership est également utile car elle permet d'envisager les problèmes simplement. Parler d'untel ou untel, dirigeant tel entreprise est plus simple que d'envisager les multiples facteurs qui régissent une situation.
    • La troisième raison de perpétuer le mythe du leader, c'est l'argent. Sans cette croyance en leur pouvoir famineux, des Carlos Goshn ou des Daniel Bouton, pour prendre deux noms connus, ne pourraient prétendre à percevoir des salaires qui, eux, sont proprement faramineux.
    Ne serait-il pas temps de reconnaître la valeur du collectif, et de cesser de surévaluer le rôle du chef?

  • L'art de se contredire

    Récemment, Martin faisait remarquer ici même à un autre blogueur qu'il se contredisait de façon flagrante:

    "Accuser les autres de suffisance et faire dans le snobisme dans le même temps, ce n'est pas tenable, ainsi que le démontrait ton commentaire sur ton blog. Une antiphrase involontaire: en gros "il ne faut pas distribuer les bons points, d'ailleurs j'ai essayé d'élever le débat, moi, alors que mon contradicteur était insuffisant"."

    Bien vu, Martin. Mais pourquoi  n'aurait-on pas le droit de se contredire?

    Baudelaire considérait qu'il faudrait ajouter aux droits de l’homme celui de se contredire et celui de claquer la porte.

    Vaut-il mieux se contredire ou se répéter?

    Le sociologue Bernard Lahire explique que les individus ont des goûts et des habitudes contradictoires. (voir La Culture des individus). Par exemple, le philosophe Wittgenstein aimait la logique pure et les westerns de série B. On peut lire Marguerite Duras et gueuler devant un match de rugby. Lire Saint Augustin et Voici.

    Les contradictions ne sont-elles pas une source d'harmonie?

  • Les municipales en direct des banlieues

    Vu des quartiers est un site participatif. Il ouvre à l'occasion des municipales.

    Il a été lancé par l'association Journalisme et Citoyenneté.C'est l'expérimentation d'une forme de journalisme participatif, qui associe les habitants des quartiers à des journalistes volontaires. C'est aussi un exercice de démocratie locale inédit, dans la perspective des élections municipales de mars 2008.

    Bravo à l'ami Philippe Gammaire qui a développé ce site. ;-)

    • A découvrir aussi, le Dyonisien, les municipales de Saint-Denis vues par les étudiants du CFJ (centre de formation des journalistes).
    • Paris est sa banlieue: une lecture profitable.
    • Dans un autre genre: le Neuilly blog, petit frère du Bondy blog. 
  • Free hugs et "communication hors contexte"

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    Vous avez peut-être vu des gens qui dans la rue proposent des "Free hugs". Calins gratuits en français. Ils tiennent une pancarte portant les deux mots inscrits. Ils abordent un inconnu et l'étrange accolade commence.

    J'en ai vu près de Beaubourg. Je me suis étonné de ce qu'on pourrait appeler une communication hors contexte. La production d'une émotion, en dehors de tout contexte.

     

    Particules élémentaires

    Habituellement, une situation de communication a besoin d'un contexte clairement établi. Tu rentres au bistrot, tu dis bonjour. Tu repères ton pote installé au bar. Tu lui lances: "Salut Marcel".

    Avec le free hugs, il n'y a plus rien. Juste deux individus. Deux particules élémentaires, dirait Houellebecq. Et un protocole à accomplir.

    Il s'agit juste de communiquer pour communiquer. Peu importe qui tu es: les individus sont interchangeables. Leur personnalité est abolie.

     

    Flash mob, speed dating

    Dans le même genre que les free hugs, on peut classer:

    1) les flash mobs

    2) le speed dating

    3) les réunions Facebookées, qui sont des sortes de flash mobs

    Le parallèle avec Facebook est assez clair. Très souvent, les amis Facebook communiquent pour communiquer. Ce ne sont pas des personnes, juste des "profils", des points nodaux à travers lesquels le message est transmis. Tous sont anonymes, interchangeables, impersonnels.

    Ce n'est pas un hasard si le free hug a été inventé dans un centre commercial, un jour qu'un homme se sentait trop seul dans un pays étranger.
    Le Free hugs est typique d'une culture de la dépersonnalisation, tout comme le centre commercial, la zone commerciale, le motel (bien décrit par le philosophe Bruce Bégout), et de tout ce qui signe la victoire du marketing sur la culture.

    Un peu d'histoire

    Le mouvement free hugs a été créé en 2004 en Australie. Un homme seul dans un centre commercial écrit "free hugs" sur une pancarte. L'idée est lancée.

    En France Le mouvement Free Hugs a donné lieu à une campagne organisée par l'INPES (Institut national de prévention et d'éducation pour la santé) contre la discrimination dont sont victimes les personnes atteintes du VIH. La campagne fut diffusée à la télévision à partir de mars 2007.

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  • Sur RTL, la précarité est parfois "hors sujet"

    Hier soir, dans l'émission de RTL "on refait le monde", un des invités, Edwy Plenel, a voulu parler de précarité et du SMIC. "Tu es hors sujet, Edwy", l'a gentiement rappelé à l'ordre Nicolas Poincaré, le présentateur de l'émission. Non seulement le patron de Médiapart était hors sujet, mais en plus c'était l'heure de diffuser la publicité.

    Le débat portait, bien sûr, sur les accords entre syndicats et patronat sur le contrat de travail. La fameuse "flexicurité" qui entre parenthèse n'a rien à voir avec la flexicurité à la scandinave. En France, ce sera différent, vous verrez! Mais ce n'est pas le sujet, comme dit Nicolas Poincaré...

    La France championne d'Europe du SMIC

    Edwy Plenel a pris la parole. Il a voulu rappeler que la France était un des pays d'Europe, si ce n'est le pays d'Europe, où le nombre de smicards est le plus élevé. Environ 17% des salariés sont au SMIC contre 3% en Grande Bretagne.

    Ouvrons une autre parenthèse, histoire d'être totalement hors sujet. Pendant la campagne présidentielle, vous vous en souvenez peut-être, Nicolas Sarkozy a déclaré que 50% des salariés étaient au SMIC. Une "bourde" à méditer...

    Bref, pour revenir à Plenel, il précisa que seule la Bulgarie a plus de smicards que la France. Le SMIC bulgare est à 92€ par mois, rappelons-le.

    Rue Mouffetard

     

    Faut-il augmenter la précarité?

    Et donc, si j'ai bien compris sa démonstration, Plenel voulait dire que dans un pays où tant de personnes sont payées au SMIC et où tant d'autres sont employées avec des contrats précaires, la priorité n'était sans doute pas à augmenter encore la précarité.

    C'est le moment qu'a choisi Nicolas Poincaré pour asséner à Edwy Plenel un ébouriffant: "Edwy, tu es hors sujet!"

    Le dit Edwy eut beau protester. Nicolas, le pointoilleux, porta le coup de grâce: "C'est l'heure de la pub!" Un autre invité crut bon d'ajouter: "Il faut bien qu'on mange, nous!"

    La précarité, c'est jamais le bon moment pour en parler. Même sur RTL...

  • La décroissance, "c'est notre affaire"

    f791c816dfabd4c2378d7e011996bcd0.gifSympathique cet appel d'Agnès, hier soir. Cette journaliste de France 5 prépare une émission sur la décroissance. Elle m'a posé des questions, ayant lu et apprécié quelques billets de ce blog.

    Son reportage sera diffusé lors de l'émission C'est notre affaire à la fin du mois.

    Selon Agnès, le thème de la décroissance est porteur. Elle m'a parlé du baril de pétrole à 100$ et du dernier numéro de Courrier international.

    Je lui ai dit que les lecteurs de mon blog semblaient de plus en plus intéressés par la décroissance. C'est vrai, non? Et, pourquoi pas, la baisse du pouvoir d'achat force les gens à trouver des solutions décroissantes.