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Société - Page 2

  • Le payant supplantera-t-il le gratuit?

    (Ce billet est rédigé en partenariat avec "Courrier international").

    Quand Chris Anderson (Wired.com) a lancé son livre intitulé Free (où il explique qu'on peut gagner de l'argent en donnant des choses), il ne l'a pas mis gratuitement dans les librairies.

    C'est peut-être ce qui incite au scepticisme vis-à-vis du gratuit, comme le montre cet article de Courrier international. On note ainsi que "le contexte économique difficile incite beaucoup d’entreprises à faire payer des biens et des services qu’elles offraient jusqu’ici gratuitement".

    Nombreux sont les exemples de sociétés qui font payer des choses qui étaient gratuites avant.

    "Les clients des compagnies aériennes – l’un des rares secteurs encore plus à sec que la presse – ont accepté sans trop rechigner la majoration de 15 à 25 dollars demandée pour l’enregistrement des bagages depuis l’année dernière [sur les vols intérieurs aux Etats-Unis]. Cet été, le patron de Ryanair, Michael O’Leary, a même émis l’idée de faire payer 1 livre sterling [1,10 euro] pour l’utilisation des toilettes à bord de ses avions".

  • Une pièce de trois centimes

    lily_allen_chanel.jpgAujourd'hui, 15h10. Place de la république.

    Deux jeunes filles, vêtues de jean gris, l'une blouson kaki, l'autre brun, chaussures à larges semelles de crêpe. Je ne sais pas comment s'appelle ce look. Trash? Lily Allen sortie du catalogue de La Redoute pour moins de 79 euros? Je ne sais pas*. Dans cinquante ans, on appellera peut-être ça le look « crise financière ».

    Elles marchent, devant elles, assis sur le trottoir, cinq jeunes, un chien et un chapeau posé par terre. L'un d'eux les interpelle:

    _ Vous auriez pas une pièce de trois centimes?

    _ Trois centimes?

    Elles rient. Elles disent qu''elles n'ont pas trois centimes, elles passent.

    Quelques pas plus loin, une des deux filles dit:

    _ Le gars qui était assis à côté du chien, je suis persuadé que c'était Samuel, tu te souviens?

    _ Je ne sais pas.

    _ Si, j'en suis sûre, c'était lui.

     

    *Vérification faite: Lilly Allen s'habille en Chanel.

    Ce billet fait partie de la série "les sécrétions du temps":

     

    photo: Next Libération

  • Ils bloguent

    Quelques liens et une vidéo:

    (video trouvée chez Hervé Torchet, évidemment)
  • Des auteurs pour "temps de crise"

    arendt.jpgPouvez-vous me conseiller des auteurs à lire "en temps de crise"?

    C'est une question que j'ai posée sur Twitter.

    Merci pour les personnes qui ont répondu; leur choix est d'une grande justesse. Des auteurs qui ont fait leur preuve. Personnellement je me sens plus proche du choix de bloginfo (Gorz, Illich, Yves Cochet, Serge Latouche, Castoriadis) ou de Madame Kevin (Hannah Arendt, toujours... Paul Ariès). Très émouvante aussi la réflexion de Michèle Kahn.

    Voici les réponses, par ordre d'apparition sur le flux:

    • Monolecte Le dernier Lordon : la crise de trop! Tout est dit, c'est implacable, du grand art et avec du style, en plus!
    • Jean Abbiateci Les ghettos du Ghotha, http://bit.ly/JGOYz
    • detoutderien euh.. steinbeck ? _  et puis si tu craques et que tu veux casser une banque ; Joël Houssin :)
    • vansnick en temps de crise, que veux tu dire ? sur la crise de 29, il y a J.K. Galbraith
    • ferocias Jack London (Les vagabonds du rail), HG Wells (Quand le dormeur s'éveillera)
    • dagrouik euh, Alain Minc par exemple: ça fait toujours rire, suffit de prendre un ouvrage qui date un peu :o) _  Olivier Duhamel aussi c'est pas mal, ou alors "la gauche caviar" de Joffrin, un connaisseur celui-là ! _  FOG aussi c'est pas mal, ou alors Marseille
    • irenedelse Cory Doctorow, Dans la dèche au royaume enchanté
    • marsupilamima balzac, des romans noirs et des polars , honecker 21 de Cendrey (actes sud) qui vient de sortir, michon les 11(génialissime)
    • madamekevin Hannah Arendt, toujours... Paul Ariès _  abdourahman aberi les Etats Unis d'Afrique (en babel), difficile à twitter, ms ça depend, tu veux te distraire ou plonger?
    • champignac : Darcos, Morano et Apparu, trois jeunes talents à la veine comique. http://tr.im/wXmi
    • MMDP me signale que Marianne a déjà réalisé un sujet équivalent. A lire!
    • Michele_Kahn Un survivant du ghetto de Varsovie a dit que, tout ce qu'il pouvait lire, c'était de la poésie.
    • waltercolor N'est-ce pas une époque de mutation plus qu'un temps de crise ? Alors : les tragiques grecs, le livre des Rois.
    • bloginfo Gorz, Illich, Yves Cochet, Serge Latouche et... Castoriadis surtout.

    photo: Hannah Arendt

  • Les prophètes du web

    A lire ici.

  • Information, impuissance et liberté

    laurence-ferrari.jpgAujourd'hui, les moyens d'information sont plus puissants qu'ils ne l'ont jamais été. On peut, en temps réel, être renseigné sur des événements qui se produisent à l'autre bout de la planète.

    Toute la misère du monde pénètre dans notre foyer. Nous finissons par y être habitués. On est concerné, ému, étonné. Mais il n'empêche qu'on se sent impuissant.

    Et c'est cette impuissance qui prédomine. L'impuissance peut s'accompagner de mauvaise conscience ou bien de cynisme. Elle peut se traduire par le rejet de la politique ou, au contraire, par le recours à un « homme providentiel », généralement de petite taille, mais pas toujours.

    Se réapproprier sa vie

    Pour agir sur les événements, pense l'homme ordinaire, il faut être haut placé, dans les rouages du pouvoirs.

    Or, l'homme ordinaire oublie que chaque jour il effectue des choix. Des choix certes limités, qui touchent à sa vie privée et à celle de ses proches. Mais sur des choix sur lesquels il a de la prise.

    Il se réapproprie son existence. Dans une sorte de lâcher prise, il semble dire: « OK, le monde est horrible, mais ici, à cet instant présent, je peux faire quelque chose ».

  • En mode fail

    Je trouve amusante cette expression: "en mode fail".

    Ca veut dire quoi? A peu près: "en situation d'échec".

    L'expression, comme on le voit, est composée de deux éléments. Tous deux appartiennent au vocabulaire d'Internet et de l'informatique. Domaine qui inspire de plus en plus d'expression.

    • En mode. Le premier élément, "en mode", est tiré du domaine informatique (voir dico). Exemple: "Il est préférable d’imprimer en mode brouillon". Par dérivation l'expression est employé dans toutes les situations. Exemple: 
    • Fail. Fail, de l'anglais échouer. Ca fait référence au blog que vous connaissez bien, le failblog, un des blogs les plus populaires au monde. Il répertorie des images drôles de choses qui ont échoué. On aime ou pas. Ce blog est surtout une affaire commerciale.

    L'expression a été employée sur twitter récemment par Vincent Glad: "On trouve vraiment des photos incroyables sur Facebook: Chirac en mode FAIL sur un banc."

    chirac fail.JPG
    Pourquoi peut-on dire que le personnage sur la photo est en mode? A cause de l'alliance délicate des couleurs, du côté gentiement avachi du bonhomme? On ne saurait le dire...
  • Peut-on vivre du don?

    Dans cette vidéo, réalisée par Thierry Crouzet, Christophe Grébert (Monputeaux) et Jacques Olivier Teyssier (Monpelliers journal), parlent notamment de financer un site d'information avec des dons. (trouvé sur le nouveau blog de Narvic)

    J'avais déjà évoqué un sujet similaire: développer un site d'information avec les dons de ses lecteurs.

  • Quelques liens

  • « Internet gonfle le culte du moi »

    Intéressant, le dossier du magazine Books, "Internet rend-il plus bête?"

    Le point de départ, c'est l'article de Nicholas Carr (2008), "Is Google making us stupid?" (The Atlantic) Cet article a été abondamment cité et commenté. La réflexion est loin d'être close.

    Is_Google_making_us_Stupid.jpgEt c'est justement ce qu'on constate en lisant le dossier. Les points de vue s'opposent. Pour les uns Internet détruit notre capacité à nous concentrer et à lire des textes longs. Pour les autres, Internet nous ouvre vers une nouvelle façon de penser.

    Pour l'écrivain Chris Hedges, Internet "gonfle le culte du moi". Mais, là encore, on pourrait trouver des points de vue opposés, qui affirment qu'Internet nous ouvre aux autres et nous rend capables de collaborer et d'agir de façon altruiste et gratuite.

    Selon Chris Hedges:

    "La popularité d’Internet tient à sa capacité de gonfler le culte du moi, nous permettant de devenir des stars dans le cinéma de notre vie. Voyez FaceBook et les autres sites sociaux. Leur objet n’est pas de se faire des amis mais d’établir des contacts et de communiquer au niveau le plus superficiel. Ce sont des sites d’autoprésentation, destinés à montrer comment je souhaite être vu. Le culte du moi véhicule des traits communs aux psychopathes : charme superficiel, goût d’en imposer, sentiment de son importance. Et aussi un besoin constant de simuler, un penchant pour le mensonge, la tromperie, la manipulation, ainsi qu’une incapacité à éprouver du remords ou un sentiment de culpabilité. C’est là, notez-le, l’éthique promue par la grande entreprise. C’est l’éthique du capitalisme sans entraves. C’est la croyance mal placée que le style personnel et l’avancement personnel, confondus à tort avec l’individualisme, sont la même chose que l’égalité démocratique. Dans la réalité, le style personnel, défini par les marchandises que nous achetons et consommons, est devenu un moyen de compenser notre perte d’égalité démocratique. Avec le culte du moi, nous nous donnons le droit d’obtenir tout ce que nous désirons."

  • Quelques liens

    Parr_Moscow_03.jpg

    (photo: Martin Paar _ expo Jeu de Paume)