"La République des blogs, c'est comme le PS: on a l'impression d'être ami avec tout le monde. Juste l'impression". Bon, je ne dirais pas quel blogueur a sorti cette phrase à la fin de la république des blogs, mercredi soir, au Pavillon Baltard.
Il sous entendais sûrement que les liens que les blogueurs entretiennent entre eux sont par trop factices, superficiels, empreints d'une convivialité forcément surjouée.
J'ai, plus d'une fois, pensé comme lui en revenant de ce sympathique événement (qui fêtait son deuxième anniversaire, avec la présence de France cul, de quelques caméras et des membres d'un cabinet ministériel).
Et pourtant, pour moi il a tort. Il a tort parce que, s'il est vrai que les liens que nous tissons entre nous, les blogueurs (et, plus particulièrement, dans le cas de la RDB, les blogueurs politiques), sont conditionnés par le contexte festif, le lieu (le Pavillon Baltard, c'est très chic) et la façon mystérieuse qu'ont les personnes de se présenter, qu'elles arborent un pseudonyme ou qu'elles découvrent franchement leur identité_ il n'en reste pas moins que de vraies rencontres ont lieu, des liens s'entretiennent sur le long terme, une "communauté", virtuelle certes*, se constitue.
Les rencontres virtuelles ont des implications encore méconnues sur nos vies. Meetic et Picard sont les deux piliers sur lesquels repose l'existence liquide (CF Z. Baumann) des individus urbains. Le surgelé, c'est toute notre vie.
Au début de la soirée, j'ai eu une discussion passionnante avec une tablée de centristes Jérome Charré, Hervé Torchet, Christophe Grébert ainsi qu'un gars du Nouveau centre. Hervé Torchet nous a retracé l'évolution de l'UDF, devenue le Modem: de Giscard à nos jours, les multiples déménagements du siège national... MIP a été dénommée figure montante de la gauche par un "vert" enthousiaste. A son grand étonnement...
Les adhérents du Modem ont aussi reparlé des dernières élections. Le fiasco de Pau, qui montre qu'on ne peut pas taper sur la droite et la gauche et ensuite au second tour compter sur leurs voix respectives... Il a aussi été question de Paris, où une "démariellisation" serait la bienvenue, selon certains...
Nous avons aussi parlé des rapports entre le Modem et la gauche. Encore trop empreints de méfiance. "Quand on parle du PS, certains, au siège du Modem, sortent les révolver", confie un sympathique Modem. Bizarre, d'autant qu'au PS on observe la même réaction!
Puis vint la discussion, inévitable (et inlassable) avec les "gauchisses", Ronald, Martin P., Sarkofrance, Abadine et Valério. Richard Ying nous a mitraillés aimablement. Le sympathique Authueil, qui est tout sauf un gauchiste, nous a confié un problème d'UV: "Je ne bronze pas, contrairement à Luc Châtel".
Martin, toujours en verve, a conseillé un jeune kiwi (les kiwis, je le rappelle pour les lecteurs qui ne le sauraient pas, sont un groupement de blogs) et a résumé abruptement la question: "Rassembler des blogs qui se déclarent orginaux et sympathiques, ça ne fait pas une ligne éditoriale, car ça inclut à peu près TOUS les blogs". Bref, concept à revoir.
Mais Martin n'a pas que des jugements en béton. Ainsi, il nous a vanté la justesse de vue de Michel Rocard. Nous avons discuté sur l'adjectif sarkozysable, que Rocky employait pour se définir, dès août 2007.
Ivann Lamy m'a raconté son dernier séjour en Sarthe, d'où j'écris aujourd'hui. Discussion amusante avec Hugues Serraf. Il se plaint d'un billet du Cabinet de subversion qui le démolit allègrement. Pourquoi tant de haine, s'interroge Hugues?
Au fait, il aurait fallu que je remercie l'initiateur de cette soirée "surgelée", Versac.
* mais toute communauté n'est-elle pas virtuelle, étant donné que c'est autour d'éléments virtuels (symboles, idées, valeurs) qu'elle se construit?